Résultats de recherche pour : histoire du capitalisme

Lauréats des projets workshop de l’année 2022

Lauréats des projets workshop de l’année 2022

Vague 1

Vague 2

Vague 3

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Lauréats des projets workshop de l’année 2020

Lauréats des projets workshop de l’année 2020

Vague 1

Référence

Titre du projet

20-WS-01

L’histoire du capitalisme entre économie et droit. Pour une nouvelle lecture des thèses weberiennes

20-WS-03

Les multiples dimensions de l’Homme et de la connaissance : questions épistémologiques, culturelles et éducatives

20-WS-04

Uchronies/expérimenter le temps des œuvres et des objets, ou comment le numérique contraint à repenser les dispositifs d’exposition

20-WS-05

Healthcare, social sciences, and « philososphy in practice » 

20-WS-06

Sunbelt 2020 (WS annulé suite COVID)

20-WS-07

De l’archive aux systèmes d’information géographique : des outils pour la cartographie dans les humanités numériques.

Vague 2

Référence

Titre du projet

20-WS-08

Substances et addictions à l’ère 2.0 : Quand les drogues rencontrent les nouvelles technologies

20-WS-09

Les territoires au temps de la pandémie du Covid 19

20-WS-10

Gouverner les corps et les conduites

20-WS-11

Conférence ARAMOS 2020

20-WS-12

Symposium MAPS 2 – Management et Psychiatrie : Impacts et pilotage des innovations numériques en santé mentale

Vague 3

Référence

Titre du projet

20-WS-13

Se mettre en récit face aux institutions disciplinaires : utiliser les interstices des règlements, composer avec les normes (sociales) de genre

20-WS-14

Apprendre et penser les sciences dans l’enseignement et la formation scientifique : vers une interdisciplinarité didactique-philosophie-histoire

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Résultats des appels à projets de la vague 2 de 2022

Résultats des appels à projets de la vague 2 de 2022

Les projets workshop

ProjetMots-clésResponsable scientifiqueLaboratoire
Transformations moléculaires dans les peintures à l'huile. L'interdisciplinarité du regard du restaurateur à celui du chimiste-Peintures historiques
-Processus de dégradation
-Musées
-Restauration du patrimoine
-Victor GONZALEZ
-Joen HERMANS
-PPSM, Université d’Évry Paris-Saclay
-Rijksmuseum, Amsterdam
John Williams, dernier des symphonistes ? -John Williams
-Musique de film
-Symphonisme hollywoodien
-Chloé HUVET
-Grégoire TOSSER
Université d'Évry, Laboratoire RASM-CHCSC

Vulnérabilités et Politiques sociales territoriales. Regards croisés en France et au Sénégal-Politiques sociales
-Territoires
-Maryse BRESSON
-Abdoul Mamadou NDJIM
UVSQ, Printemps
Transforming Homo Economicus -Économie
-Hypothèses de comportement
-Philippe FONTAINE
-Loîc CHARLES
-UMR ISP, Université Paris-Nanterre, CNRS, ENS Paris-Saclay
-UR LED, Université Paris 8
Recherches et Créations Visuelles dans le Monde Arabe : Frontières, Circulation, Partages-Méthodes créatives
-Film sociologique
-Monde arabe
-Alexandra TILMAN
-Magali UHL
-Université d’Évry, Centre Pierre Naville
-Université du Québec à Montréal
L'histoire du capitalisme entre économie et droit. Pour une nouvelle lecture des thèses weberiennes-Justice économique
-Droit des affaires
-Esprit du capitalisme
-Droit romano-canonique
-Pierre THEVENIN
-Michela BARBOT
-CNRS, ISP
-ENS Paris-Saclay, laboratoire IDHES
Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC-Recherche-création
-Sociologie visuelle et filmique
-Emilie BALTEAU
-Lila NEUTRE
-Université d’Évry, Centre Pierre Naville
-Université Aix-Marseille, Laboratoire LESA

Les projets séminaire

ProjetMots-clésResponsable scientifiqueLaboratoire
Le genre et le sexe de la performance sportive : un bouleversement des catégories ?-Sports
-Corps
-Médecine
-Genre
-Anaïs BOHUON
-Matthieu QUIDU
-Université Paris-Saclay, Laboratoire CIAMS
-Université Claude Bernard Lyon 1, Laboratoire L-VIS
Médias et médiations de la gastronomie (XVIIe-XXIe siècles)-Gastronomie
-Médias
-Alimentation
-Cuisine
-Françoise HACHE-BISSETTE
-Denis SAILLARD
UVSQ, Laboratoire CHCSC

Les projets édition et traduction scientifique

ProjetMots-clésResponsable scientifiqueLaboratoire
Création d’une revue internationale (avec University of Pennsylvania Press ou Johns Hopkins Press): History of Social Science-Histoire
-Sciences sociales
-Revue internationale
Philippe FONTAINEUniversité Paris-Saclay, Laboratoire ISP
Publication en science ouverte de L’encyclopédie des Communautés et des pratiques communautaires-Communautés
-Science ouverte
-Culture
-Environnement
-Mélanie FONTAINE
-Gaële GIDROL-MISTRAL
-UVSQ, DANTE
-Université du Québec à Montréal, Groupe de réflexion en droit privé

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L’histoire du capitalisme entre économie et droit. Pour une nouvelle lecture des thèses weberiennes

L'histoire du capitalisme entre économie et droit. Pour une nouvelle lecture des thèses weberiennes (22-WS-15)

Porteurs

  • Pierre THEVENIN (CNRS, Institut des Sciences Sociales du Politique)
  • Michela BARBOT (ENS Paris-Saclay, laboratoire IDHES)

Résumé

Le workshop a permis d’interroger l’actualité de la sociologie des religions de Max Weber sous le rapport de l’histoire croisée de la finance, des pratiques commerciales et du droit des affaires.

(Mise à jour le 21 juin 2024)

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Séminaire du centre d’Alembert Séance 3
31 mai 2022

Séminaire du centre d'Alembert, séance 3

INFORMATIONS

La séance 3 du Séminaire du centre d’Alembert se tiendra le 31 mai de 14h à 16h sur le thème :

Partager les connaissances en contexte de science ouverte : Entre valorisation, commercialisation et institutionnalisation des savoirs

L’événement aura lieu en présentiel à la bibliothèque universitaire Orsay (bâtiment 407 – salle de conférences)

Les inscriptions sont à formuler auprès de : centre.dalembert@universite-paris-saclay.fr

PROGRAMME

Animatrice :

  • Alexia Jolivet,
    Maîtresse de conférences en sciences de l’information et de la communication,
    Études sur les Sciences et les Techniques, Université Paris-Saclay

Intervenants :

  • Lise Verlaet, Directrice de l’Institut des Technosciences de l’Information et de la Communication, Université Paul-Valéry, Responsable scientifique du programme de recherche-action NumeRev (MSH-Sud)

L’écosystème de l’édition scientifique face à la science ouverte : (re)configurations et réticularités

Nous observons depuis plus de deux décennies des dynamiques liées aux démarches d’ouverture notamment sous l’impulsion du mouvement du Libre Accès aux ressources scientifiques, mais qui se déclinent désormais au gré des sujets. Toutes ces démarches d’ouverture sont désormais regroupées sous le terme générique de Science Ouverte (Open Science) afin d’en assurer notamment la gouvernance informationnelle et stratégique. Cette institutionnalisation est loin d’être anodine. De prime abord, les enjeux économiques et sociaux prévalent dans la communication faite autour de la science ouverte, l’enjeu étant d’essayer de contrer les politiques marchandes inflationnistes de l’oligopole à frange des éditeurs commerciaux afin de permettre l’accessibilité numérique au public (et sans restriction) des principaux résultats de la recherche financée par des fonds publics, ce qui comprend les publications et les données de la recherche (OCDE, 2015). Il s’agit donc pour les politiques publiques de repenser les modèles d’affaires de l’édition de la recherche, tout en respectant le principe de bibliodiversité et en essayant de rattraper l’innovation technologique de ces grands éditeurs. Nous reviendrons sur ces rapports de force et subséquemment sur cette situation paradoxale dont l’illustration est le principe suivant  « rester aussi ouvert que possible, et fermé que nécessaire ». Par réticularité, la science ouverte vient reconfigurer à la fois les institutions de recherche et l’ensemble du cycle de recherche, ce qui implique un changement de paradigme important tout au moins dans la gestion de sa recherche. En effet, selon la Commission Européenne (2016), la science ouverte représente une nouvelle approche du processus scientifique basée sur le travail en coopération et de nouvelles façons de diffuser les connaissances en utilisant les technologies numériques et de nouveaux outils de collaboration. Nous passerons en revue quelques-uns des changements annoncés et à venir pour les institutions mais aussi pour les acteurs de la recherche.

Lise Verlaet est directrice de l’Institut des Technosciences de l’Information et de la Communication au sein de l’Université Paul-Valéry. Elle est responsable scientifique du programme de recherche-action NumeRev (MSH-Sud) qui est une plateforme d’édition scientifique en science ouverte, elle est également membre du comité de rédaction des revues Communication & Management, COSSI et Intelligibilité du numérique. Ces recherches portent sur l’audit/diagnostic des systèmes d’information, les technologies de l’intelligence, la gouvernance de l’information et l’intelligence économique qu’elle étudie en privilégiant les approches constructivistes et compréhensives.

  • Arnaud Saint-Martin Sociologue, Chargé de recherche au CNRS, CESSP (Centre Européen de Sociologie et de Science Politique – CNRS, Paris 1, EHESS)

L’essor des revues prédatrices comme révélateur des contradictions du capitalisme scientifique

L’ouverture de la science est un mot d’ordre désormais consensuel. Il s’est institutionnalisé dans les pratiques et les institutions scientifiques ces dernières années. Ses effets ont été notables sur l’édition scientifique, à commencer par l’essor des revues en accès libre. Rares sont les chercheuses et chercheurs à en nier l’intérêt : les savoirs circulent d’autant plus, et favorisent des dynamiques intellectuelles a priori fécondes. Un effet non anticipé ni toujours désiré de cette ouverture de l’édition scientifique a néanmoins été d’encourager la prolifération de revues peu ou pas conformes aux standards de « qualité » scientifique. Qualifiées de « prédatrices », ces revues se comptent par milliers, sont souvent interchangeables (« International Journal of X and Y »), et diffusent des contenus à peine cités. 

Dans cet exposé, je proposerai de revenir sur l’essor de ce segment délégitimé du marché de l’édition scientifique, d’en identifier les fonctions sociales et ce qu’il révèle des contradictions du capitalisme scientifique. L’analyse alternera entre d’une part l’objectivation des conditions d’émergence de ce milieu éditorial au fonctionnement opaque et énigmatique, et d’autre part des considérations plus normatives sur l’espèce de panique morale qu’a suscité ce développement de ce même milieu depuis le début des années 2010.

Arnaud Saint-Martin est sociologue, chargé de recherche au CNRS. Ses recherches alternent entre l’histoire des sciences et techniques, notamment astronomiques, et l’étude des transformations de l’astronautique, de la guerre froide à l’avènement du « New Space ». Il co-dirige la revue Zilsel et assure la cogérance des Éditions du Croquant.

Plus d’informations sur le Centre d’Alembert ici

Séminaire du centre d’Alembert Séance 3
31 mai 2022
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Lancement du n°19 de la NRT
21 janvier 2022

Lancement du n°19 de la NRT

Le lancement du n°19 de la NRT, soutenu par la MSH Paris-Saclay, aura lieu en distanciel uniquement vendredi 21 janvier prochain de 15h à 18h.

Pour participer à cet événement, inscrivez-vous jusqu’au mardi 18 janvier à 14h via le formulaire suivant :
https://forms.gle/VsZqWsdkWC2cPb3e7
Un lien pour la visioconférence vous sera communiqué ultérieurement.

« Au-delà des frontières, sept sociologies du travail »

Présentation

Avec les crises économiques et sanitaires que traversent nos sociétés, devenues très interdépendantes, les mondes du travail sont mis à rude épreuve. Comment les sociologues du travail qui œuvrent dans sept grands pays différents, héritiers de traditions théoriques diverses, étudient-ils et interprètent-ils les mutations en cours ?

L’entrée du capitalisme dans l’ère du néo-libéralisme, de la financiarisation et de la globalisation économique a impulsé  les mêmes grandes dynamiques socioéconomiques. Des convergences s’observent aussi dans la composition de la main-d’œuvre et dans le rôle  des mouvements sociaux – tels l’affaiblissement du syndicalisme ou la poussée des féminismes – qui ont imposé de nouvelles thématiques, comme le rôle du genre et des minorités ethno-raciales dans les recompositions du monde du travail.

Ces sept sociologies du travail relèvent pour deux d’entre elles du vieux berceau européen des sciences sociales, l’Allemagne et le Royaume-Uni, l’Espagne étant un cas de développement nettement plus tardif. Aux États-Unis, les sociologues ont été largement influencés par l’Europe avant de traiter des profondes disparités sociales dans le travail et surtout dans l’emploi. Les trois dernières sociologies du travail sont celles de pays « émergents » : le Mexique, l’Argentine, et la Chine.

La NRT propose sept articles sur sept sociologies dans le monde : Allemagne, Argentine, Chine, Espagne, États-Unis, Mexique et Royaume-Uni. 

Malgré la globalisation, les problématiques et les façons de traiter le travail, l’emploi, les qualifications ou la formation restent très marquées par l’environnement intellectuel national, sans toutefois nier les influences réciproques. Les agendas et les calendriers diffèrent d’un pays à l’autre : même si nombre d’objets de recherche sont communs, leur hiérarchisation ne coïncide pas d’un espace national à l’autre.

Les auteur·e·s des sept articles du n° 19 de La NRT répondront aux questions transversales qui concernent le devenir général de la sociologie du travail dans le monde à partir de six thématiques :

  • Les transformations de la discipline (contribution du Royaume-Uni)
  • Qu’est-ce que le travail devenu ? (contribution du Mexique)
  • Financements et objets de la discipline (contribution de l’Espagne)
  • Les interlocuteurs de la sociologie du travail (contribution sur l’Allemagne)
  • Les rapports entre les différentes sciences du travail (contribution de l’Argentine)
  • La place du travail dans la société (contributions des États-Unis et de la Chine)

Programme

  • Introduction par la Direction de la MSH de Paris Saclay (Maryse Bresson et Pierre Guibentif)
  • Présentation générale du dossier « Au-delà des frontières, sept sociologies du travail » par Paul Bouffartigue
  • Table ronde :

1 – Les événements marquants de l’histoire de la Sociologie du travail au Royaume Uni ? Questions de Paul Bouffartigue à Paul Stewart (Ecole de Management de Grenoble)

2 – Sociologie du travail et diversité des objets étudiés au Mexique. Questions de Paul Bouffartigue à Edgar Belmont (Université de Querétaro)

3 – Financements et objets de recherche en Espagne. Questions d’Olivier Cousin à Alberto Riesco-Sanz (Université Complutense –Madrid)

4 – Les interlocuteurs des sociologues du travail en Allemagne. Questions d’Olivier Cousin à Bénédicte Zimmermann (EHESS et Wissenschaftskolleg-Beerlin)

5 – Articulations des différentes disciplines traitant du travail en Argentine. Questions de Jean-Pierre Durand à Mariana Busso (Université de La Plata)

6 – Quelle place occupe le travail dans la réflexion sur la société américaine ? Questions de Jean-Pierre Durand à Arne L. Kalleberg (Université de Caroline du Nord-Chapel Hill)

7 – Faire de la sociologie du travail en Chine. Questions de François Sarfati à Gilles Guiheux (Université de Paris) et à Laurence Roulleau-Berger (ENS Lyon)

Animation : Jean-Pierre Durand

Lancement du n°19 de la NRT
21 janvier 2022
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Appel à contributions – L’Homme & la Société

Appel à contributions - L'Homme & la Société

Dénaturaliser l’écologie

Appel à contributions pour dossier thématique
Date de clôture : 15 octobre 2021

Résumé

L’environnement façonné par les humains engendre aujourd’hui de multiples crises. Face à leur ampleur et à leur complexité, il est manifeste que le traitement actuel de l’ensemble des questions écologiques n’est pas à la hauteur des problèmes posés. En renvoyant dos-à-dos le catastrophisme de l’effondrement imminent et les dénis de réalité qui s’appuient sur la foi dans la technique ou le progrès dans la résolution des problèmes écologiques, la revue souhaite promouvoir, hors du bio-centrisme, les analyses portant sur les principaux obstacles conceptuels, politiques, économiques, géographiques, juridiques, sociaux et culturels à la transition écologique. Le traitement de thèmes tels que le lobbying des pollueurs, les reconversions industrielles et la relocalisation de l’économie, les droits des générations futures, les mobilisations et les expérimentations collectives, les contradictions en matière de consommation, etc., sera valorisé.

Argumentaire

L’environnement n’est pas la nature mais un ensemble d’institutions. C’est l’environnement façonné par les humains, et surtout par leurs créations historiquement sédimentées, qui engendre aujourd’hui de multiples crises. Le champ concerné va des zones encore semi-sauvages mais déjà dégradées aux milieux urbains standardisés, des montagnes en dégel aux littoraux et aux mers polluées dont le niveau monte, de l’air – de plus en plus chaud et chargé de métaux ou d’oxydes – à la terre façonnée et appauvrie par l’agriculture industrielle. Il concerne aussi les risques ou désastres avérés d’ordre techno-scientifique ou sanitaire. Les pollutions et déforestations conduisant au déclin de la biodiversité, ainsi que le réchauffement climatique avec son cortège de sécheresses et d’inondations ou l’épuisement des ressources non renouvelables ne sont que des conséquences de l’activité économique et des choix politiques antérieurs. Les manières dont les actions socio-humaines ont modelé les milieux nous intéressent donc ici au premier chef. En reconnaissant cet « environnement » comme la résultante de logiques économiques et de politiques sociales, une analyse lucide de ce qui le détruit peut être tentée et d’éventuels leviers et pistes de réformes peuvent être, indirectement, suggérés. Ce n’est qu’en décrivant les tendances lourdes (même si agissent aussi des effets de conjoncture) ayant conduit à la situation actuelle que certaines d’entre-elles pourront être, sinon inversées, du moins infléchies mettant en œuvre la formule à la fois réaliste et optimiste de Foucault selon laquelle « tout ce qui a été historiquement institué est politiquement réformable ».

Cependant, l’inertie des aménagements (notamment urbains) du passé, la multiplicité et l’interconnexion des problèmes rendent difficile les réformes. Surgissent à la fois des obstacles politiques (quelles réformes sur le long terme engager dans le cadre du calendrier électoral raccourci?), économiques (quelles prévisions et reconversions pourraient permettre des ne pas détruire de nombreux emplois industriels?), démographiques (la croissance de la population peut-elle continuer indéfiniment dans un monde fini et les crises économiques permettront-elles les transitions démographiques qui pourraient stabiliser la population mondiale?), sociaux (les inégalités écologiques et sociales ne vont-elles pas croître alors que les classes populaires et les populations du Sud subissent déjà le plus les dégradations écologiques?), culturels (l’actuelle définition du confort, surtout dans les classes moyennes, peut-elle être mise en cause par de nouveaux genres de vie et de consommation?)… Enfin, la prise de conscience citoyenne et l’action « par le bas » des personnes via leurs choix de consommation ou de « mode de vie » peut-elle suffire à affronter les grands défis écologiques en tenant compte de ces différentes dimensions ?

Face à leur ampleur et à leur complexité, il est manifeste que le traitement actuel de l’ensemble des questions écologiques n’est pas à la hauteur des problèmes posés. Il est tendu entre, d’un côté, des politiques de protection de diverses espèces ou de conservation d’espaces particuliers – qui conduiront vers un « apartheid écologique » – et, de l’autre, des mécanismes économiques de nature libérale jouant sur des marchés (Principe Pollueur Payeur se dégradant en « Permis de Polluer Plus », bourses du carbone et de la biodiversité ne diminuant pas les émissions ou dégradations, incitations fiscales aux véhicules électriques qui déplaceront les problèmes, etc.). D’un autre côté, la fiscalité écologique est loin d’être générale : elle ne s’applique que très peu aux plus gros pollueurs et elle ne tient pas compte des contraintes de certaines populations captives ou dépendantes de la voiture. Quant aux normes environnementales (souvent suscitées ou mises en forme par les grands lobbies industriels), elles apparaissent à la fois trop timides pour être efficaces et en prolifération continuelle à un point tel qu’elles étouffent ou défavorisent l’activité des petits producteurs et qu’elles sont régulièrement ignorées ou transgressées (y compris par l’Etat, notamment en matière d’aménagement du territoire).

Le débat réaliste est actuellement contaminé par les climato-sceptiques aux arguments tenant fréquemment du syllogisme, et par les craintes millénaristes ou les prophéties plus ou moins hasardeuses et illuminées sur la fin du monde. La seule certitude, en matière d’effondrement, est la non viabilité socio-écologique du mode de production et de consommation actuellement dominant dans les pays les plus riches qui ne pourra, à terme, que se réformer structurellement ou s’effondrer. Cependant, à la différence des craintes millénaristes, depuis quelques années, ce sont des dizaines de scientifiques de diverses disciplines et de tous bords qui, sur des critères indépendants de l’idéologie ou de la religion, annoncent de très graves menaces. C’est pourquoi cet appel à contributions prend au sérieux lesdites menaces, mais en rejetant également, d’un côté, le catastrophisme absolu (plus ou moins éclairé annonçant le pire à court terme) et, de l’autre, le déni de réalité qui s’appuie sur l’idée de grande résilience de la nature et, plus souvent, sur la foi dans la technique ou le progrès dans la résolution des problèmes écologiques.

Axes thématiques

L’originalité des approches que souhaite promouvoir l’H&S concerne les grandes postures de la revue :

  • Anti-naturaliste : la majorité des textes sur l’écologie ou l’effondrement prônent un naturalisme plus ou moins mystique souvent éloigné des SHS et ne relevant que fort peu les causes sociales des problèmes. Le bio-centrisme ne permet pas de traiter des questions principales au cœur.
  • Humaniste : la revue considère que les humains font et défont l’histoire, ainsi que l’environnement. Seul cet anthropocentrisme assumé de l’analyse permet de chercher les voies, nécessairement politiques, d’une émancipation collective et d’une résolution des problèmes.
  • Pluriversaliste : la revue considère qu’aucune solution réelle et durable aux problèmes écologiques – les principaux sont d’échelle planétaire – ne sera trouvée sans la prise en compte des dominations Nord / Sud et de la dette écologique des pays du Nord à l’égard de ceux du Sud.
  • Critique : la revue évite d’utiliser le « nous » flou ou englobant et tente de se mettre à la hauteur des enjeux en considérant le poids des grands groupes industriels et des appareils technocratiques qui portent et accentuent les logiques productivistes inhérentes au capitalisme.

Les contributions attendues

  • Les contributions pourront questionner les grands principes et les prises de position théoriques. Par exemple, le capitalisme mondial, comme certains le pensent dans les courants marxistes ou libertaires, est-il la seule cause des problèmes ? Si oui, peut-il être structurellement « verdi » ou par quoi le remplacer et avec quelles garanties écologiques ? Quelle autonomie relative des logiques technocratiques ? Quels sont les principaux obstacles sociaux à la transition écologique ? L’Economie sociale et solidaire suffira-t-elle à endiguer les processus morbides ? Jusqu’à quel point le principe de précaution est-il applicable ? Comment est-il possible d’intégrer les droits des générations futures dans l’évaluation des actions présentes ?
  • Les contributions pourront également évoquer des questions plus précises mais transversales telles que les échanges nord-sud et est-ouest qui pourraient cesser d’impacter négativement l’environnement. Comment relocaliser l’économie et avec quelles conséquences sociales ? La préservation de l’emploi (surtout industriel) est-elle conciliable avec les exigences de protection écologique (quelles reconversions en la matière) ? A quelles conditions politiques, économiques et juridiques une politique démographique pourrait-elle contenir l’augmentation d’une population dont seul le productivisme peut étancher les besoins vitaux ? Quelles mobilisations collectives sont les plus efficaces ? Etc.
  • Enfin, elles pourront traiter de dimensions ou facettes particulières des problèmes socio-écologiques. Les Etats ont-ils les moyens de réduire la surpuissance des multinationales les plus dangereuses pour l’environnement ? Quels rapports de forces ou quels lobbies sont efficaces ou bloquants ? Quelles industries pourraient stabiliser ou réduire les émissions polluantes ? Quelle urbanisation pourrait les éviter ? Quelles sources d’énergie et quels moyens de transport seraient vraiment écologiquement durables ? Quelles expérimentations sociales sont à la hauteur des problèmes ? Quels apports et limites des expériences de frugalité volontaire en contexte de précarité et d’inégalités croissantes ? Quelles contradictions en matière de consommation : actions segmentaires, « effet rebond », non rétroactions sur les causes des nuisances ? Etc.

Cette liste n’est pas limitative. Quelles que soient la thématique, l’approche et la perspective des contributions, sont attendues des réflexions sur les conséquences sociales des processus ou des mesures évoquées. Etant donné la portée des problèmes et leur complexité, les contributions collectives et-ou pluridisciplinaires seront possibles, voire valorisées.

Calendrier prévisionnel

  • Résumés de 1000 à 2000 signes attendus pour le 15 octobre 2021. Envoi à : salvador.juan[at]unicaen.fr
  • Retour aux auteurs du 30/10 au 15/11 et demande des textes complets – relatifs aux propositions retenues – pour le 15 janvier 2022 (date butoir). Volume maximum 60.000 signes (espaces compris).
  • Examen des textes par le Comité durant le premier semestre 2022 et parution fin 2022. Toutes les propositions d’article reçues sont évaluées (anonymat garanti) par trois lecteurs, deux du Comité et un extérieur. Nous tranchons à la majorité en cas de désaccord avec d’éventuelles V2 demandées.

Coordination scientifique

Juan Salvador, professeur émérite de sociologie à l’université de Caen Normandie.

Mots-clés

anti-naturalisme, capitalisme, critique sociale, dette écologique, écologie politique, économie sociale et solidaire, effet rebond, énergie, frugalité volontaire, générations futures, lobbies industriels, politiques publiques, pollueurs

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Numéro 213 de L’Homme & la Société : « Théâtralité de la machine »

Le numéro 213 (2020/2) de L’Homme & la Société, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

Théâtralité de la machine

Coordonné par Florent Le Bot

Les articles proposés dans ce dossier travaillent l’analogie entre l’homme et la machine à travers notamment la littérature contemporaine et le cinéma. E. T. A. Hoffmann, Abdelkébir Khatibi, Henri Michaux, ainsi qu’un ensemble d’œuvres littéraires et cinématographiques de science-fiction sont mobilisés dans cette perspective.
La machine y apparaît non dans ses usages pratiques, en tant qu’objet technique de production, mais comme miroir des désirs, des rêves, des fantasmes et des cauchemars humains. Ce faisant, la machine participe d’un dispositif social dont l’étude permet de dégager des ressorts de violence et de domination que l’on sait à l’œuvre dans les rapports humains en général, dans ceux du genre en particulier. La femme-machine, objet de tous les fantasmes, représente ainsi l’acmé de ce dispositif.
La machine dans sa théâtralité donne à voir autre chose que des rapports de production, un imaginaire de l’efficience, de la performance et de la productivité,
de la mesure, du contrôle et du pouvoir, qui, au-delà de l’art, a participé à l’élaboration de l’idée de modernité et contribué à naturaliser le capitalisme comme industrialisme machinique.
La machine qui semble pourtant concrétiser le vieux rêve conservateur de l’homme de survivre à son obsolescence programmée, sera-t-elle en fait l’outil résolu de sa perte ? La volonté du capitalisme de se perpétuer coûte que coûte se concrétisera-t-elle au prix de notre humanité défaillante ? La créature va-t-elle échapper à son créateur ? Ce dernier va-t-il en succomber ?
L’amour est-il encore possible dans cette distanciation par la machine ?
Tant de questions au cœur de ce numéro de L’Homme & la Société.

Illustration de couverture : Photographie de Thérèse Bonney, vers 1929. Mannequin de femme portant un collier de Justin Dusausoy © Ministère de la Culture -Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / Thérèse Bonney.

Sommaire :

  • Éditorial
    • « Retrouver nos querelles » par Pierre Bras
  • Dossier
    • « Introduction. Théâtre de la machine, empire des sens » par Florent Le Bot
    • « Un genre de machine. Les androïdes féminins de la science-fiction » par Raphaël Faon
    • « La figure ambivalente de l’automate chez E. T. A. Hoffmann » par Ingrid Lacheny
    • « Le « petit-être » et les machines dans les sections « Liberté d’action » et « Apparitions » du recueil La Vie dans les plis de Henri Michaux (1949) » par Audrey Caquel
    • « De l’Homme-machine à la machine littéraire. Désir, mobilité et altérité dans Féerie d’un mutant d’Abdelkébir Khatabi » par Khalid Lyamlahy
    • « Ex Machina d’Alex Garland : Femme-machine et Fille d’Ève » par Julie Hugonny
    • « Sur le versant sombre des futurs économiques. Les mutations du capitalisme sous le prisme du cyberpunk » par Yannick Rumpala
  • Hors-dossier
    • « Droits LGBT en Colombie. L’histoire à succès d’une mobilisation par le droit (et ses limites) » par Olga L. González
  • Comptes rendus
    • « B. Hours & M. Selim, L’Empire de la morale, 2020″ par Louis Moreau de Bellaing
    • « P.-D. Clément, Animal inc. c. Adam & Ève, 2020″ par Louis Moreau de Bellaing
  • Résumés/Abstracts

Diffusion :

  • Ce numéro est disponible en version papier ou PDF sur le site de L’Harmattan.
  • Il sera également disponible en version électronique sur Cairn.info.

Numéro 213 de L’Homme & la Société : « Théâtralité de la machine » Lire la suite »

Nouveau n° de la revue Terrains & Travaux « Empreintes et emprises de la financiarisation »

Le n°33 [2018/2] de la revue Terrains & Travaux « Empreintes et emprises de la financiarisation » vient de paraître ! 

Un numéro coordonné  par :
Isabelle Chambost, Yamina Tadjeddine et Caroline Vincensini

 

Le poids et le rôle économique grandissant de la finance constituent le point de départ de la caractérisation du phénomène de financiarisation par la littérature économique. Cette qualification critique met en évidence l’importance prise par la finance à travers ses marchés, ses instruments (notamment les produits dérivés), ses acteurs, ses institutions et ses visées, soulignant la captation et l’accumulation des profits au détriment de l’« économie réelle » par le déploiement de logiques essentiellement spéculatives. Le capitalisme financier, faisant système, subordonne ainsi l’ensemble des différents pans de la société en imposant ses référents normatifs et ses rapports de force, captant l’essentiel de la valeur et instituant des mécanismes de rentes financières (Serfati, 1996 ; Epstein, 2005 ; Dore, 2008 ; Krippner, 2005 ; Fine, 2012).

Depuis une vingtaine d’années, des travaux en socioéconomie, en science politique, en économie, en sociologie, en sciences de gestion, documentent ses caractéristiques, ses origines, ses manifestations et ses conséquences, s’inscrivant dans des degrés progressifs de conceptualisation, de la description empirique de réalités à la caractérisation plus théorique du capitalisme actuel. Cette littérature montre comment la finance appose ses droits sur les espaces non financiers, que ce phénomène soit étudié en tant que nouveau régime d’accumulation, en tant que processus de redistribution à travers l’imposition d’une création de valeur pour l’actionnaire ou par une invasion de notre quotidien, selon la typologie de Van der Zwan (2014).

Ces trois approches s’accordent sur le pouvoir de la finance et sur la domination que celle-ci exerce quelle que soit l’échelle considérée – macro, méso ou micro. Elles considèrent aussi que la période contemporaine constitue l’aboutissement complet de ce processus

 

Sommaire :

Isabelle Chambost, Yamina Tadjeddine, Caroline Vincensini
Empreintes et emprises de la financiarisation

Nicolas Pinsard,
La marchandisation des offices comme appareils d’État au XVIIe siècle
Genèse sociopolitique de la financiarisation des fiances de l’État en France

Axel Pohn-Weidinger, La financiarisation par le bas
Enquête sur le cahier de comptes d’une famille surendettée

Antoine Guironnet, Ludovic Halbert, Nicolas Maisetti, Coproduire la
régulation environnementale, reproduire l’accumulation financiarisée
Experts et gestionnaires d’actifs immobiliers dans la fabrique d’une politique
de réduction des consommations énergétiques en France (2007-2017)

Fabien Foureault, Un PDG détrôné par la finance ?
Financiarisation et circulation du pouvoir de direction

 

HORS DOSSIER

Cécile Carra, Clémence Boxberger,
Le rôle du rapport au métier dans la construction d’incidents en classe
Le cas des professeurs débutants en contextes populaires

Laura Mellini, Francesca Poglia Mileti, Michela Villani,
Résistantes face à la vulnérabilité. L’agentivité relationnelle des
femmes africaines et séropositives en contexte migratoire

Doriane Montmasson,
« Parce qu’on n’avait pas besoin du papa dans l’histoire ! »
La réception de la littérature de jeunesse par les enfants

 

Disponible sur CAIRN : https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2018-2.htm?contenu=sommaire

 

Télécharger le Flyer : Flyer Terrains & travaux 2018/2

Nouveau n° de la revue Terrains & Travaux « Empreintes et emprises de la financiarisation » Lire la suite »

Séminaire Savoir & Pouvoir 2018/2019

La MSH Paris-Saclay a récemment labellisé un nouveau séminaire « Savoir & Pouvoir ».

 

SÉMINAIRE « SAVOIR ET POUVOIR » 2018/2019

 

Organisatrices :

Virginie Albe, ISP (ENS Paris-Saclay)

Delphine Berdah, EST (Université Paris-Sud)

Ioana Popa, ISP (Université Paris Nanterre)

 

 

Le séminaire s’intéresse aux interactions entre des communautés appliquées à établir le domaine de compétence de leurs savoirs. Ces interactions donnent lieu à un ensemble d’oppositions : entre savoirs savants au sein d’une même discipline et entre plusieurs disciplines ; entre savoirs savants et savoirs profanes; et entre savoirs experts et savoirs politiques.

La circulation des savoirs au sein des communautés et entre elles  entraine une redéfinition permanente de la division du travail dans les sciences. Aussi ce séminaire s’interroge plus particulièrement sur les espaces interstitiels comme lieux de transformation des savoirs, où la multiplicité de leurs usages accompagne leur adaptation à des publics variés.

En mobilisant des recherches en histoire, en sociologie et en sciences politiques, ce séminaire est aussi l’occasion de s’interroger sur l’intérêt d’une approche multidisciplinaire des interactions entre savoirs.

 

PROGRAMME 2018-2019 :

 

Séance 1 : Mardi 26 Juin 2018 (10h30-12h)

 

Jeff Pooley, Muhlenberg College, USA

The Remobilization of the Propaganda and Morale Network, 1949–1953

In the aftermath of World War II, the U.S. social scientists serving in Washington and abroad returned—most of them—to their universities. A large share of those returnees had staffed the U.S. government’s sprawling propaganda and morale bureaucracies. Shuffling between agencies, these scholars-on-loan forged informal ties and something like a network. Back on campus, they resumed teaching and research. A raft of published work based on wartime projects soon appeared, under a label— »communications research »—that had taken hold during the war. But few of the returning social scientists identified with the new field.

The thesis is that the Cold War brought them back together. The new national security state, in other words, recruited a remarkably similar cast of social scientists to run its propaganda research initiatives. Some of those projects were self-conscious revivals, but even the fresh initiatives were staffed by veterans of the earlier campaigns. The mix of military, civilian, and foundation sponsors in the early Cold War, moreover, resembled the WW II configuration. The propaganda and morale network was, in effect, remobilized.

The first mobilization is widely considered a pivotal moment in the history of U.S. social science, one that reverberated for decades. The second mobilization—in full swing from 1949 until the Korean armistice in 1953—is rarely invoked in these terms. One of this paper’s claims is that the second enlistment was crucial too, if only because the lessons of the war were institutionalized in these years. Yoked together again, around a similar set of propaganda and morale problems, scholars used the funded, networked projects to re-enact, and in some cases formalize, their intoxicating World War II experience. The blueprints, in other words, were drafted in the first half of the decade, but only built out years later against the new, Cold War backdrop.

 

La séance aura pour objet la discussion de l’article en cours de Jeff Pooley.

 

Séance 2 : Lundi 24 sept 2018 (10h30-12h)

Jean-Baptiste Fressoz, CNRS, Centre Alexandre Koyré

Capitalocène. Une histoire conjointe du système Terre et des systèmes-mondes

 

La Terre est entrée dans une nouvelle époque : l’Anthropocène. Plus qu’une crise environnementale, nous vivons un basculement géologique d’origine humaine. Comment en sommes-nous arrivés là ? Selon le récit officiel, vers la fin du XXe siècle, une poignée de « scientifiques du système Terre », climatologues, écologues, nous a ouvert les yeux : maintenant nous savons, nous avons conscience des conséquences globales de l’agir humain. Ce récit est une fable. L’oposition entre un passé aveugle et un présent clairevoyant, outre qu’elle est historiquement fausse, dépolitise l’histoire longue de l’Anthropocène. Tenir l’Anthropocène pour un événement plutôt qu’une chose permet de déjouer le récit officiel dans ses variantes gestionnaires ou iréniques et forger à partir d’une analyse historique, de nouveaux récits et donc de nouveaux imaginaires pour l’Anthropocène. Ce chapitre étudie la captation très inégale des valeurs d’usage écologique du globe et la dynamique conjointe du capitalisme et des transformations du système Terre depuis un quart de millénaire. Cette histoire conjointe du capitalisme et de l’anthropocène vise ainsi à révolutionner les visions du monde devenues dominantes avec l’affirmation du capitalisme industriel basé sur l’énergie fossile, pour en proposer d’autres permettant d’habiter l’Anthropocène plus lucidement, respectueusement et équitablement.

 

La séance aura pour objet la discussion du chapitre d’ouvrage de JB Fressoz.

Référence :

Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz, L’Evénement anthropocène. La Terre, l’histoire et nous, Seuil, coll. Points, nouvelle édition révisée et augmentée 2016 (2013), chapitre 10.

 

Séance 3 : Lundi 26 novembre 2018 (10h30-12h)

Boris Samuel, chercheur associé au CERI, Sciences Po.

Les “politiques de prix” : quantification, exercice du pouvoir et contestation en Mauritanie et au Maroc dans les années 2000

 

En vue de saisir la manière dont des rapports de pouvoir se déploient autour de la détermination des prix, l’analyse porte simultanément sur les procédés de la macroéconomie, de la comptabilité et de la statistique et sur l’émergence du mécontentement et de la contestation autour de la “vie chère” et de ses causes. Il s’agit ainsi d’une lecture politique des procédés administratifs et de quantification, resituée dans les dynamiques sociales et politiques qui les entourent. Travaillant sur plusieurs produits (carburants, produits dits “de première nécessité”), la recherche débouche sur une description fine des procédés concrets employés dans la détermination des prix. Ces derniers apparaitront comme des lieux où la logique bureaucratique est étroitement mêlée à la domination politique et à la contestation. A l’heure où les tensions autour du niveau des prix se sont multipliées dans de nombreux pays, en particulier dans les contextes sociaux postérieurs aux soulèvements de 2011 dans le Maghreb, cette recherche permet d’analyser les luttes sociales à partir des pratiques de l’économique et de la gestion.

 

Séance 4 : Lundi 14 janvier (10h30-12h)

Anne Marcovich, CNRS, GEMASS

La « nouvelle disciplinarité », aux « confins » des disciplines

 

Cette recherche porte sur l’analyse des nouvelles trajectoires dans lesquelles les chercheurs circulent à l’intérieur de leur discipline et tente d’identifier quelques uns des éléments qui concourent à cette circulation. Nous suggérons que, au moins à l’intérieur de certains domaines de la science, de nouvelles structures de fonctionnement et des modes de circulation inédits se sont développés ; ces changements pourraient être une conséquence de la croissance en quantité et en complexité des connaissances scientifiques au cours des dernières décennies. Cette évolution nous semble liée à l’importance grandissante que les chercheurs attachent au fait de travailler de façon intermittente avec des scientifiques d’autres disciplines ; pour cela, ils se situent à la périphérie de leur discipline mère, tout en restant à l’intérieur des frontières de celle-ci mettant en évidence des transformations dans l’architecture même desdisciplines scientifiques des XIXe et XXe siècles. Nous désignons cette variante de la disciplinarité traditionnelle : « la nouvelle disciplinarité ».

La séance aura pour objet la discussion d’un chapitre d’ouvrage d’Anne Marcovich.

Référence :

Anne Marcovich, Terry Shinn, « Science Research Regimes : from strength to weakness » in Moritz Epple, Annette Imhausen, and Falk Müller (eds) : Weak Knowledge:Forms, Functions and Dynamics Campus : Frankfurt am Main, 2018

 

Séance 5 :  Lundi 1er Avril 2019 (10h30-12h)

Johan Östling, Lund University

Humboldt’s Will: The Idea of the University in the Post-War Era

 

Wilhelm von Humboldt has been a recurrent name in the debate on the foundations of the modern university for long time, but his will has always been reshaped by shifting historical experiences, national traditions and ideological currents. At the core of this research are the changing guiding conceptions of the postwar university, including the Bologna process.

 

La séance aura pour objet la discussion d’un chapitre d’ouvrage de J. Östling.

Référence :

Östling, J. (in press, to be published in april 2018). Humboldt and the Modern German University : An Intellectual History. Manchester University Press.

 

Séance 6 : Lundi 13 Mai 2019 (10h30-12h)

Emmanuelle Picard (ENS Lyon) et Jérôme Aust (CNRS/CSO)

 

Le début des années 1960 constitue le moment de la mise en place d’une politique de développement de la recherche sur contrat autour d’un dispositif interministériel de financement inédit, le Fonds de développement de la recherche scientifique et technique, qui rompt avec les pratiques classiques d’allocation de fonds récurrents aux institutions de recherche. Cet article montre que le fonctionnement de ce dispositif repose sur un gouvernement par la proximité des projets de recherche, dont la mise en place s’explique au croisement d’un projet réformateur incomplètement institué et des caractéristiques de fonctionnement du monde académique de l’époque

L’article cible la genèse d’un dispositif précis de financement de la recherche, mais à partir de là, il s’agit d’aborder plus largement la question de l’élaboration progressive et des transformations des politiques de la recherche et de l’enseignement supérieur en France après la Seconde Guerre mondiale.

 

La séance aura pour objet la discussion d’un article des auteurs.

 

Référence :

Aust Jérôme, Picard Emmanuelle, « Gouverner par la proximité. Allouer des fonds à des projets de recherche dans les années 1960 », Genèses, 2014/1 (n° 94), p. 7-31.

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