Thierry Cayatte

Séminaire ECOPOLIEN
14 juin 2022

Séminaire ECOPOLIEN

INFORMATIONS

La 11e séance du séminaire de l’Atelier d’écologie politique francilien a lieu le 14 juin 2022 de 18h à 20h en libre accès à la Maison du Portugal, Cité universitaire internationale (17 Boulevard Jourdan, 75014 Paris).

Elle a pour thème : « L’héritage colonial de l’écologie et l’héritage écologique de la colonisation »

Intervenant.e.s :
Guillaume Blanc (historien, Tempora, Université Rennes 2).
Seloua Luste Boulbina (philosophe, chercheuse associée à l’université Paris Diderot).

Ecopolien est un groupe de travail inter-universitaire (établissements ESR d’Ile de France) et transdisciplinaire (science humaines, sciences de la nature) s’intéressant aux causes des bouleversements écologiques actuelles et aux solutions proposées pour y remédier. Pour en savoir plus

Séminaire ECOPOLIEN
14 juin 2022
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Séminaire Valeur prix et politique
9 juin 2022

Séminaire valeur prix et politique

INFORMATIONS

La prochaine séance du séminaire Valeur, prix et politique, soutenu par la MSH paris-Saclay et organisé par Christian Bessy (IDHES ENS-Paris-Saclay), aura lieu jeudi 09 juin de 14h à 16h à l’IDHES ENS-Paris-Saclay, 4 avenue des sciences, 91 190 Gif-sur-Yvette en salle 3E34.
L’entrée est libre.

PROGRAMME

Présentation de Raphaël Porcherot et Marine Snapse : Travestir le lien marchand : l’exemple d’une forme d’ ‘Uber-ESS’, JobbyCat, et d’une ‘crypto-monnaie sociale’, la MonedaPAR

 

Jobbycat est une plateforme de services de proximité (jobbing) qui met en relation des individus qui voudraient faire réaliser une tâche et des jobbers, environ mille individus qui s’engagent à répondre à cette demande contre rémunération. Il s’agit d’une plateforme exclusivement parisienne, qui se positionne comme une entreprise sociale et solidaire. Grâce à aux technologies de l’information, elle prétend faire la promotion de la solidarité et du lien social.

La MonedaPAR est une crypto-monnaie sociale argentine qui relève à la fois du crédit mutuel généraliste orienté vers les particuliers, des monnaies locales inconvertibles et forfaitaires et des monnaies locales convertibles, le tout fondé sur l’utilisation de la technologie blockchain. Les quelques 3000 membres de cette communauté monétaire alternative sont des pares, des pairs, ou encore prosommateur (Toffler, 1980, contraction de producteur et consommateur, voir également Dujarier, 2014, sur le travail du consommateur). L’accent est mis également sur la nécessaire recréation du lien social et sur la construction d’une communauté par le biais de marchés solidaires.

Nous abordons les deux terrains dans une optique comparative et inter-disciplinaire : un point commun réside dans la centralité, sinon dans les actions, au moins dans les discours, de « l’entraide » et de la « recréation du lien social », notions ordinaires qu’il faudra d’interroger.

Il s’agit de repartir de l’opposition entre une sociologie critique du dévoilement, qui viserait à montrer en quoi ces deux autoproclamées « alternatives » n’en sont pas réellement et d’une sociologie compréhensive, qui s’efforcerait de prendre au sérieux les discours, plutôt que les envisager comme de simples artifices rhétoriques, pour en montrer l’écart éventuel avec les pratiques. Discours et actions participent en effet d’un travestissement de la sociabilité marchande, au triple sens de déguisement via son euphémisation (Trespeuch et al., 2019), falsification via l’inscription dans un ensemble de valeurs solidaires (Orzi et Plasencia, 2017) et parodie dans la mesure où sont reconduites les logiques marchandes dont il s’agit pourtant de faire la critique (Hély et Moulévrier, 2017). Les acteurs opposent une norme idéale du marché (juste) à la norme idéelle du marché (pur) promue par l’économie orthodoxe.

Il s’agira d’abord de distinguer trois dimensions de l’euphémisation du lien marchand à l’œuvre dans les discours et les pratiques des différents acteurs. Cela nous permettra de prendre la mesure de la falsification des liens marchands, en étudiant les effets concrets sur les jobbers et les prosommateurs, en termes de capitaux relationnels et économiques. Enfin, nous tenterons de montrer en quoi les liens marchands sont paradoxalement reconduits à travers leur parodie par ces deux expériences d’alter-économies prisonnières des mirages de l’horizon marchand.

PRésentation du séminaire

Après une longue série de travaux sur la qualité des produits, l’Économie des conventions a entamé depuis quelques années une réflexion sur les formes de mise en valeur des choses ou des personnes. Il ne s’agit pas d’un simple raffinement théorique mais correspond aussi à une réflexion sur les changements politiques favorisant la marchandisation de certaines choses restées en dehors des échanges ou la montée des inégalités entre les êtres. On peut penser aux rémunérations versées aux superstars du football, aux grands patrons, aux traders ou, encore, aux cotes atteintes par des œuvres d’art dans les enchères publiques, témoignant d’une forme de disproportion sinon de sentiments d’injustice ou d’évaluation arbitraire (Steiner 2011).

La théorie économique a proposé des modèles pour expliquer ces « super prix » ou plus précisément le fait que les rémunérations et les probabilités de réussite augmentent plus que proportionnellement avec le talent et la compétence, en faisant référence à une ultra sensibilité de la demande sur un nombre limité d’individus (Rosen 1981) ou suivant une logique de « winner-takes-all » ou d’avantages cumulatifs. Si ces modèles ont profondément remis en cause le cœur traditionnel de la théorie économique des prix, la notion de « valeur » est le plus souvent réduite à celle de « prix ». Plus généralement, la théorie de la valeur sous-jacente à ces modèles considère la valeur des biens suivant leur utilité intrinsèque pour chacun et donc de façon préalable à l’échange (Orléan 2011).

De son côté l’approche sociologique, à la suite en particulier des travaux de Simmel, met non seulement l’accent sur le fait que c’est de l’échange que les objets tirent leur valeur et non l’inverse, mais aussi, ne dissocie pas « valeur » et « prix ». Si la mesure monétaire a tendance à aplanir les différences de valeur, un prix très élevé provoquent l’effet contraire et rendent l’entité convoitée moins interchangeable et donc plus singulière. C’est dans ce sens que L. Karpik (2007), dans son ouvrage sur l’économie des singularités, explique la disproportion des prix au sommet de la hiérarchie des valeurs. Cette disproportion rappelle que toute volonté de classement et de hiérarchie ordonne en fait des entités incommensurables.

L’objet du séminaire n’est pas seulement de s’intéresser à l’économie de la disproportion des prix mais, plus généralement, de renouer avec les « théories de la valeur » en s’intéressant à la pluralité des modes d’évaluation des biens, aux mécanismes de la formation des prix sur divers marchés et aux différentes significations qu’ils ont pour leurs participants (Vatin 2009, Beckert et Aspers 2011). Comme l’avance O. Velthuis (2007), dans son ouvrage sur le marché de l’art contemporain, les prix ont suffisamment de consistance pour être considérés comme des symboles, et assez flexibles pour donner prise à différentes significations. Il met l’accent sur les processus de construction sociale de la valeur des objets d’art en référence aux conventions en œuvre dans les mondes de l’art. La méthodologie utilisée rejoint de ce point de vue l’approche de l’Economie des conventions sur la pluralité des modes de valorisation (Eymard-Duvernay 1989) ou des mondes de production (Salais et Storper 1993).

Mais, la particularité de cette approche est de travailler très explicitement ces « ordres de grandeur » suivant différentes philosophies politiques et façons de fonder le « bien commun » (Boltanski et Thévenot, 1991). Cette insistance sur la construction politique de la valeur est à relier avec les travaux anthropologiques d’A. Appadurai (1986) qui explore les conditions par lesquelles les objets économiques circulent dans différents « régimes de valeur » suivant l’espace et le temps. C’est ce qu’il désigne aussi comme des « politiques de la valeur » à la base de la création du lien entre échange et valeur. Ce type d’approche conduit à l’examen des carrières des personnes et des objets, suivant la variété des espaces de circulation et de valorisation qu’ils traversent, et à faire l’histoire des catégories de personnes et de choses, avec en particulier les enjeux autour de la définition des frontières. Un accent particulier est mis sur le rôle des « intermédiaires de marché » dans la définition de ces catégories et dans la définition des « conventions de valeur » sur différents types de marché (Bessy et Chauvin 2013). Il s’agit également de contribuer à une anthropologie des façons dont les choses peuvent être structuralement différenciées et hiérarchisées en vue de l’obtention d’un échange profitable (Boltanski et Esquerre, 2017) ou à une ethnographie des agencements marchands renouvelée aujourd’hui avec l’émergence des plateformes numériques (Callon, 2017) ou avec des épisodes de crise sanitaire créant des situations de pénurie ou d’accaparement.

Le séminaire donne lieu à des présentations de chercheurs du laboratoire IDHES et d’invités extérieurs. Il est ouvert aux doctorants et aux étudiants de master.

Organisé par Christian Bessy (IDHES ENS-Paris-Saclay) christian.bessy@ens-paris-saclay.fr

Séminaire Valeur prix et politique
9 juin 2022
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Histoire

Histoire

Son contexte d'existence

La MSH Paris-Saclay est une UAR (Unité d’appui et de recherche) CNRS implantée au cœur de l’Université Paris-Saclay. Fondée en 2015 sur décision de l’Institut des sciences humaines et sociales (INSHS), elle est une des plus récente du réseau national des « Maisons des sciences de l’Homme », mais héritière de la pensée transdisciplinaire promue par Fernand Braudel. Il a été à l’initiative de la fondation des MSH en 1962 dont l’idée était de développer une recherche transdisciplinaire intra-SHS fidèle à ses inspirations scientifiques.

Ancrée dans les enjeux contemporains, la MSH Paris-Saclay se fixe comme objectif de développer l’interdisciplinarité entre les SHS et les autres sciences. Cette orientation répond à la nécessité de relever deux défis majeurs pour les générations futures : la transition numérique et la transition écologique. Les axes de recherche de la MSH Paris-Saclay ont été définis dans le but de mettre les chercheur.es SHS du périmètre Paris-Saclay au service de ces enjeux. Ainsi la MSH Paris-Saclay propose deux axes de recherche sur ces grandes transitions « Numérique et humanités » et « Environnement, territoires et santé » ainsi qu’un axe transversal « Transitions et innovation ». En outre, la MSH ayant pour philosophie de valoriser et soutenir la recherche autant que possible, d’autres projets peuvent être acceptés en dehors de ces axes s’ils remplissent l’exigence d’interdisciplinarité.

Soutenue par le CNRS, l’ENS Paris-Saclay, l’Université Paris-Saclay et l’Université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, la mission de la MSH Paris-Saclay est de fédérer et d’animer un réseau scientifique de 1200 chercheuses et chercheurs en SHS répartis dans 41 unités de recherche (aujourd’hui 38) aux disciplines variées et complémentaires. Elle prend racine dans un campus en plein essor qui représente déjà 15% de la production scientifique nationale.

Les débuts : la mise en place de l'unité

L’année 2015 marque la création de l’unité. Celle-ci doit encore définir les contours de sa structuration et effectuer une veille sur la présence SHS dans son périmètre.
La MSH dispose alors de quatre tutelles princiaples – CNRS, ENS Paris-Saclay, Université Paris-Sud et Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – et de nombreux partenaires : CEA, HEC, ENSAE, ENSTA, Mines ParisTech, École polytechnique, AgroParisTech, Institut d’Optique, Graduate School, INRA, Télécom Sud Paris, Télécom ParisTech, Université d’Evry Val-d’Essonne (UEVE), CentraleSupélec et FCS Campus Paris-Saclay.
Dès ses débuts, la MSH s’est installée à l’ENS Paris-Saclay (anciennement à Cachan).

En septembre 2016, Stefano Bosi est nommé Directeur de la MSH Paris-Saclay. Il va mettre en place un conseil scientifique ainsi qu’une programmation d’appels à projets. Il est convenu d’identifier clairement les axes scientifiques prioritaires dans lesquels la MSH peut s’impliquer, il en résulte trois grands axes de recherche. De même, en 2017, trois vagues d’appels à projets par an sont instituées. Entre 2016 et 2017 déjà plus de 60 évènements sont labellisés et/ou organisés, période durant laquelle les premiers personnels de l’unité étaient recrutés (un gestionnaire administratif et financier, une éditrice, un chargé de communication et un responsable de la coordination scientifique).

En 2017, la revue terrains & travaux commence à être hébergée à la MSH.

Le décollage

En mars 2018, Stefano Bosi est nommé Vice-Chancelier des Universités de Paris et doit donc abandonner ses fonctions de directeur de la MSH. André Torre prend sa suite au moment de la rédaction du rapport pour la visite du Comité du HCÉRES (Haut Conseil de l’Évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur).
L’annuaire des chercheurs est mis en place en décembre 2018 suite à une campagne de recensement auprès de l’ensemble des chercheuses et chercheurs SHS de Paris-Saclay et peut encore être alimenté en tout autonomie aujourd’hui.

En décembre 2018 sont lancés les appels « Excellence » qui, à côté des projets « Émergence » et « Maturation » davantage dédiés aux projets inter-SHS, a pour but de soutenir des projets de grande envergure qui lient des disciplines SHS et hors SHS. Cet appel a particulièrement sa place dans l’écosystème saclaysien où les sciences dites « dures » sont majoritaires et où elles ont l’opportunité, grâce à des structures comme la MSH et les laboratoires SHS voisins, d’élargir leur horizon.

Cette même année, la revue L’Homme & la Société devient revue hébergée par la MSH Paris-Saclay.

Depuis 2020

La MSH poursuit sa vocation première de fédération et de valorisation du travail scientifique en SHS et à l’interface des SHS avec à sa direction Pierre Guibentif (Directeur) et Maryse Bresson (Directrice adjointe jusqu’en début 2022) ainsi que Yara Hodroj (Secrétaire générale).

Côté édition la MSH publie une collection « Actes » issus des évènements qu’elle soutient et accompagne depuis 2023 deux nouvelles revues : Droit & Société et Biens symboliques / Symbolic Goods.

Côté médiation scientifique, la MSH s’implique désormais activement dans la Fête de la Science sur le périmètre saclaysien et s’investit dans la création d’un jeu de médiation scientifique intitulé « La maison des éco-gestes ».

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Colloque Niklas Luhmann
17 juin 2022

Colloque Niklas Luhmann

INFORMATIONS

Le colloque Niklas Luhmann « Le droit d’une société fonctionnellement différenciée » aura lieu le 17 juin 2022 (9h-16h30) à l‘Université d’Évry Val d’Essonne dans l’amphithéâtre 150 (bâtiment Maupertuis).

Les inscriptions se font auprès de : ufrdsp@univ-evry.fr

PROGRAMME

La sociologie de Niklas Luhmann repose sur une thèse singulière : la spécificité de la modernité résiderait dans un processus de différenciation fonctionnelle de systèmes sociaux : politique, science, économie, religion, art, éducation, droit… Dans ce contexte, la différenciation fonctionnelle du droit s’expliquerait par une fonction sociale spécifique du système juridique. La modernité se traduirait en effet par une complexification et une déstabilisation radicale et brutale (dans les termes de Luhmann, une « catastrophe structurelle et sémantique »). Le droit moderne constituerait une réaction « immunitaire » de la société, suscitée par un besoin social de « re-stabilisation ». Comment le droit remplit-il sa fonction sociale ? L’œuvre de Luhmann propose des hypothèses stimulantes, qui éclairent le rôle social des institutions juridiques de la modernité : les droits fondamentaux, la séparation des pouvoirs, le contrôle juridictionnel, etc.

Contributions
  • « Quand un juriste devient sociologue », par Pierre Guibentif, Professeur de sociologie à l’Institut universitaire de Lisbonne (ISCTE-IUL), codirecteur de la MSH Paris-Saclay, auteur de Foucault, Luhmann, Habermas, Bourdieu : une génération repense le droit, Paris : LGDJ-Lextenso, 2010 ; en codirection avec André-Jean Arnaud, Niklas Luhmann observateur du droit, Paris : LGDJ, 1993.  

Niklas Luhmann (1927-1998) est aujourd’hui considéré comme le plus important représentant de la sociologie allemande de la seconde moitié du xxe siècle. Son œuvre connaît un rayonnement international. Juriste de formation, puis de profession une partie de sa vie, ses recherches relevèrent d’abord de la science administrative. La sociologie juridique occupe une part singulière dans son ambitieux projet d’une sociologie générale. La contribution s’attachera à présenter le parcours et la personnalité du sociologue.

  • « La société fonctionnellement différenciée », par Flavien Le Bouter, chargé d’enseignement à l’Albert-Ludwigs-Universität de Fribourg-en-Brigau, traducteur de Niklas Luhmann, La société de la société, Paris : Exils, 2021, et La réalité des médias de masse, Bienne-Paris : Diaphanes, 2013.

La sociologie juridique de Niklas Luhmann s’inscrit dans le contexte d’une sociologie générale. Le thème central de l’œuvre de Luhmann consiste dans l’hypothèse de l’originalité radicale de la société moderne. Par opposition aux sociétés qui la précèdent, segmentaires, structurées autour d’une différenciation centre/périphérie, ou stratifiées, la société contemporaine apparaîtrait, selon l’hypothèse du sociologue, comme fonctionnellement différenciée. La société globalisée serait ainsi structurée par des systèmes de communication opérant de façon distincte : politique, science, économie, religion, droit, art, éducation…

  • « Le droit comme système autopoïétique », par Lukas K. Sosoe, professeur de philosophie politique et juridique à l’Université du Luxembourg, traducteur de Niklas Luhmann, Le droit de la société, Québec : Presses de l’Université Laval, 2019, et Systèmes sociaux, Québec : Presses de l’Université Laval, 2011 ; auteur (direction) de Le droit – un système social. Law as a Social System. Un commentaire coopératif de Niklas Luhmann, Hildesheim : Georg Olms Verlag, 2015.

Luhmann décrit le droit comme un système social, structuré par un mode de communication spécifique, fondé sur le code linguistique légal/illégal. En termes de communication, le droit se distingue des autres sphères de communication de la société contemporaine, telles que la politique, la science, l’économie ou la religion. Le droit comme système social est caractérisé par sa clôture mais aussi par sa réflexivité. Pour remplir sa fonction, pour s’adapter à son environnement, le droit s’auto-observe, s’auto-décrit et s’auto-modifie. L’autonomisation communicationnelle du droit tend cependant à le couper des racines éthiques de la tradition.

  • « Une théorie sociologique de l’État de droit », par Martine Valois, professeur de droit à l’Université de Montréal, auteur de L’indépendance judiciaire. La justice entre droit et gouvernement, Montréal, Genève, Zurich, Bâle : Thémis/Schulthess, 2011 (prix Walter-Owen 2012, décerné par l’Association du Barreau canadien).

La théorie d’une société fonctionnellement différenciée et de la différenciation fonctionnelle du droit explique plusieurs traits de l’État de droit contemporain. La séparation des pouvoirs n’est pas seulement l’effet de la démocratie, mais surtout la conséquence d’une complexification sociale qui exige de différencier la conception des normes de leur exécution. De même, l’autonomie juridictionnelle s’explique par la différenciation du droit vis-à-vis de la politique. De même encore les droits fondamentaux apparaissent-ils comme un mécanisme de stabilisation de la différenciation sociale fonctionnelle. C’est ainsi que la théorie de Luhmann comporte une explication sociologique de l’émergence de l’État de droit dans la société moderne.

  • « Structure logique et fonction sociale du droit », par Hugues Rabault, professeur de droit public à l’Université Paris-Saclay, auteur d’Un monde sans réalité ? En compagnie de Niklas Luhmann : épistémologie, politique et droit, Québec : Presses de l’Université Laval, 2012.

Selon la sociologie juridique de Niklas Luhmann, la spécificité communicationnelle du droit, sa particularité sémantique, consisterait dans sa structure linguistique. Le droit est largement structuré par ce que Luhmann analyse comme une « programmation conditionnelle ». Cette programmation conditionnelle, qui prédétermine le contenu des solutions juridiques, repose sur le recours à des formes logiques. Le tournant de la modernité a accentué l’importance de la contrainte logique dans le droit. La contribution établira le lien entre la structure logique du droit et sa fonction de stabilisation sociale dans une société déstabilisée par la modernité. C’est ainsi que seront dégagés les enjeux pratiques de la sociologie juridique de Niklas Luhmann.

Retrouvez le programme de la journée ici.

Colloque Niklas Luhmann
17 juin 2022
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Publication en science ouverte de L’encyclopédie des Communautés et des pratiques communautaires

Publication en science ouverte de L’encyclopédie des Communautés et des pratiques communautaires (22-ETS-08)

Porteurs

  • Mélanie CLEMENT-FONTAINE (UVSQ, DANTE)
  • Gaële GIDROL-MISTRAL (Université du Québec à Montréal, Groupe de réflexion en droit privé)

Résumé

Le projet Communautés et des pratiques communautaires porte sur des phénomènes et des problématiques dont l’importance ne cesse de croître dans tous les aspects de la vie en société. À titre d’illustration, on relève par exemple que le savoir trouve aujourd’hui sa source dans des objets communautaires telle Wikipédia, que les individus tendent à mutualiser leurs ressources et se tournent vers des habitats participatifs. On assiste à une croissance des organisations communautaires qui peut s’expliquer notamment par l’engouement actuel pour les « communs », la défiance envers l’action étatique et les moyens de communication numérique.

Toutes ces organisations, qu’elles soient territoriales ou non, rencontrent des défis similaires quant à la mise en partage équitable des ressources, la prise collaborative de décisions, ou encore assurer la pérennité du projet. C’est pourquoi, il est aujourd’hui utile de recenser ces pratiques communautaires et d’en proposer l’analyse afin de non seulement mieux comprendre leur fonctionnement mais aussi d’offrir une synthèse à même d’inspirer de nouveaux projets. L’approche qui préside ce projet est de nature pluridisciplinaire, transfrontalière et interculturelle.

(Mise à jour le 24 juin 2024)

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Création d’une revue internationale (avec University of Pennsylvania Press ou Johns Hopkins Press) : History of Social Science

Création d’une revue internationale (avec University of Pennsylvania Press ou Johns Hopkins Press): History of Social Science (22-ETS-07)

Porteurs

Philippe FONTAINE (Université Paris-Saclay, Laboratoire ISP)

Résumé

Depuis la demande de financement initial, le projet de création d’une nouvelle revue internationale, nommée History of Social Science, a pris forme avec la signature d’un contrat avec University of Pennsylvania Press en 2023 et la création d’un site web que l’on peut consulter à :

https://www.pennpress.org/journals/journal/history-of-social-science/

Les trois rédacteurs en chef, Jamie Cohen-Cole, Philippe Fontaine et Jeff Pooley, ont travaillé à la préparation d’un premier numéro qui devrait paraître à l’automne 2024. Ce travail a notamment consisté à approcher des auteurs potentiels et à traiter les soumissions d’article. De la même façon, la responsable de la rubrique “recensions”, Susanne Schmidt, a contacté des chercheurs pour s’assurer de la production de comptes rendus d’ouvrage dans le domaine. Le premier numéro sera finalisé en avril-mai avant d’être envoyé à la production.

Comme il avait été indiqué, la revue sera centrée sur les transformations des sciences sociales depuis le début du XXème siècle. Elle inclura des disciplines variées, notamment des sciences sociales (économie, sciences politiques, sociologie), des disciplines liées aux sciences naturelles (anthropologie, géographie, psychologie) et aux humanités (histoire, philosophie). La diffusion de la revue se fera en ligne et, à la demande, en format papier.

(Mise à jour le 24 juin 2024)

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Résultats des appels à projets de la vague 2 de 2022

Résultats des appels à projets de la vague 2 de 2022

Les projets workshop

ProjetMots-clésResponsable scientifiqueLaboratoire
Transformations moléculaires dans les peintures à l'huile. L'interdisciplinarité du regard du restaurateur à celui du chimiste-Peintures historiques
-Processus de dégradation
-Musées
-Restauration du patrimoine
-Victor GONZALEZ
-Joen HERMANS
-PPSM, Université d’Évry Paris-Saclay
-Rijksmuseum, Amsterdam
John Williams, dernier des symphonistes ? -John Williams
-Musique de film
-Symphonisme hollywoodien
-Chloé HUVET
-Grégoire TOSSER
Université d'Évry, Laboratoire RASM-CHCSC

Vulnérabilités et Politiques sociales territoriales. Regards croisés en France et au Sénégal-Politiques sociales
-Territoires
-Maryse BRESSON
-Abdoul Mamadou NDJIM
UVSQ, Printemps
Transforming Homo Economicus -Économie
-Hypothèses de comportement
-Philippe FONTAINE
-Loîc CHARLES
-UMR ISP, Université Paris-Nanterre, CNRS, ENS Paris-Saclay
-UR LED, Université Paris 8
Recherches et Créations Visuelles dans le Monde Arabe : Frontières, Circulation, Partages-Méthodes créatives
-Film sociologique
-Monde arabe
-Alexandra TILMAN
-Magali UHL
-Université d’Évry, Centre Pierre Naville
-Université du Québec à Montréal
L'histoire du capitalisme entre économie et droit. Pour une nouvelle lecture des thèses weberiennes-Justice économique
-Droit des affaires
-Esprit du capitalisme
-Droit romano-canonique
-Pierre THEVENIN
-Michela BARBOT
-CNRS, ISP
-ENS Paris-Saclay, laboratoire IDHES
Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC-Recherche-création
-Sociologie visuelle et filmique
-Emilie BALTEAU
-Lila NEUTRE
-Université d’Évry, Centre Pierre Naville
-Université Aix-Marseille, Laboratoire LESA

Les projets séminaire

ProjetMots-clésResponsable scientifiqueLaboratoire
Le genre et le sexe de la performance sportive : un bouleversement des catégories ?-Sports
-Corps
-Médecine
-Genre
-Anaïs BOHUON
-Matthieu QUIDU
-Université Paris-Saclay, Laboratoire CIAMS
-Université Claude Bernard Lyon 1, Laboratoire L-VIS
Médias et médiations de la gastronomie (XVIIe-XXIe siècles)-Gastronomie
-Médias
-Alimentation
-Cuisine
-Françoise HACHE-BISSETTE
-Denis SAILLARD
UVSQ, Laboratoire CHCSC

Les projets édition et traduction scientifique

ProjetMots-clésResponsable scientifiqueLaboratoire
Création d’une revue internationale (avec University of Pennsylvania Press ou Johns Hopkins Press): History of Social Science-Histoire
-Sciences sociales
-Revue internationale
Philippe FONTAINEUniversité Paris-Saclay, Laboratoire ISP
Publication en science ouverte de L’encyclopédie des Communautés et des pratiques communautaires-Communautés
-Science ouverte
-Culture
-Environnement
-Mélanie FONTAINE
-Gaële GIDROL-MISTRAL
-UVSQ, DANTE
-Université du Québec à Montréal, Groupe de réflexion en droit privé

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Médias et médiations de la gastronomie (XVIIe-XXIe siècles)

Médias et médiations de la gastronomie (XVIIe-XXIe siècles; 22-SEM-02)

Porteurs

  • Françoise HACHE-BISSETTE (UVSQ, Laboratoire CHCSC)
  • Denis SAILLARD (UVSQ, Laboratoire CHCSC)
  • Faustine REGNIER (Université Paris-Saclay, INRAE)
  • Coline ARNAUD (UVSQ, Laboratoire CHCSC)

Résumé

Ce séminaire de recherche se propose d’analyser tous les moyens et vecteurs employés pour diffuser la gastronomie, c’est-à-dire tout ce qui touche à l’alimentation, à la cuisine. Il existe depuis octobre 2013 et part du postulat que ce domaine comporte de nombreuses spécificités en raison de ses dimensions anthropologiques, de sa nature ambivalente, entre plaisirs et nécessités, et des importantes différences culturelles, réelles ou imaginées, de sa conception à travers le monde. L’un des objectifs du séminaire est de promouvoir le champ de recherches interrogeant la relation entre médias et gastronomie. L’identification et le recensement de la documentation gastronomique disponible constituent un enjeu crucial pour mener à bien notre programme de recherche. Le séminaire a été labellisé par la MSH tous les ans depuis 2017. Nos propres méthodes d’investigation sont celles de l’histoire culturelle. Toutefois notre démarche est résolument interdisciplinaire. Les séances du séminaire font appel à des chercheurs de laboratoires relevant de multiples domaines d’étude. L’objectif est de réunir, autour de thèmes de recherche et de réflexion, chercheurs, doctorants, bibliothécaires, conservateurs, et professionnels des métiers de bouche. L’approche choisie est interdisciplinaires, avec des chercheurs en sciences de l’information et de la communication, sociologie, anthropologie, ethnologie, histoire de l’art, littérature, philosophie, géographie, économie et sciences de la nutrition. Ce séminaire s’inscrit dans les axes de recherche prioritaires de la MSH Paris Saclay, notamment autour de la transition numérique et de la transition écologique. Il s’organise en 6 séances sur une base mensuelle, du 18/10/2022 au 18/04/2023. Il en résultera des publications, des réponses à appel à projets, des partenariats. Afin de valoriser les acquis des nombreuses séances du séminaires, un ouvrage de synthèse, qui serait publié dans la collection « Actes » de la MSH, est en cours de préparation.

(Mise à jour le 24 juin 2024)

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Le genre et le sexe de la performance sportive: un bouleversement des catégories ?

Le genre et le sexe de la performance sportive : un bouleversement des catégories ? (22-SEM-01)

Porteurs

  • Anaïs BOHUON (Université Paris-Saclay, Laboratoire CIAMS (Complexité, Innovation Activités Motrices et Sportives))
  • Matthieu QUIDU (Université Claude Bernard Lyon 1, Laboratoire L-VIS)
  • Anne SCHMITT (Université Paris-Saclay, Laboratoire CIAMS)

Résumé

Dans le monde sportif, catégoriser les corps apparaît comme une évidence. L’égalité sur la ligne de départ doit permettre aux meilleur.es de gagner. Cette égalité est protégée par de nombreux codes et chartes où les sportif.ve.s sont sélectionné.es et autorisé.es à s’affronter au sein de sous-groupes structurés en fonction de divers critères : la performance, les différents types de handicap, l’âge, le poids, le sexe. Ce principe de catégorisation, comme régulation en amont des « avantages physiques », répond au principe de la garantie d’une incertitude du résultat au fondement de toutes compétitions. Cependant, les catégorisations sportives ne peuvent être isolées des rapports de pouvoir et des contextes socio-historiques au sein desquels elles sont générées, maintenues et légitimées. Les classifications s’étant progressivement établies en termes de durée des épreuves, de distance, de mesure de la performance, de poids, de sexe des athlètes, n’ont jamais pu être unanimement fondées scientifiquement et sont plutôt l’effet de débats, de polémiques voire de conflits autour de la définition même de la compétition sportive. Tous les dispositifs normatifs sportifs comme la médecine, la biologie, la physiologie, les médias, l’école ou les instances sportives elles-mêmes, visent non pas à vérifier les catégories dans lesquelles la performance sportive est mesurée, objectivée et donc légitimée, mais bien à reproduire idéologiquement une catégorisation discriminante (principalement sexuelle) (à commencer par les femmes, les personnes en situation de « handicap », c’est-à-dire, les corps hors normes) – à les laisser dans un en dehors des privilèges de la virilité (aux fondements de l’histoire du sport).  En somme, il s’est agi d’élucider l’émergence et l’élaboration de ces catégories qui, en prenant le corps pour cible et objet, produisent des sujets « normés ». Ainsi, les athlètes femmes jugées trop performantes et masculines comme Caster Semenya ou Annet Negesa, sont exclues des compétitions olympiques d’athlétisme, leurs corps produisant naturellement « trop » de testostérone pour les institutions sportives, ce qui briserait cette égalité des chances dans la catégorie dite « dame ». Une normalisation des corps qui se poursuit lorsque les performances d’Oscar Pistorius, athlète paralympique, rivalisent avec celles des athlètes valides, ses prothèses éveillant les soupçons d’un avantage technologique entraînant une concurrence déloyale. Dès lors, les frontières de ces catégories sont instables, mouvantes, en perpétuelles crises traduisant les enjeux sociaux, politiques, idéologiques, économiques dont elles font l’objet. Tout l’enjeu de ce séminaire était de montrer comment ces catégories corporelles se révèlent être politiques et au cœur des rapports de pouvoir. Les corps en mouvement, au prisme du genre dans une perspective intersectionnelle, ont ainsi été le fil rouge de ce séminaire.

(Mise à jour le 24 juin 2024)

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Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC

Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC (22-WS-16)

Porteurs

  • Emilie BALTEAU (Université d’Évry, Centre Pierre Naville)
  • Lila NEUTRE (Université Aix-Marseille, Laboratoire LESA)

Résumé

Les workshops proposés sont destinés à mettre en lumière des recherches novatrices en sciences sociales qui se saisissent des arts visuels pour rendre compte des connaissances scientifiques produites sur le monde social. Ces recherches se fondent sur l’articulation entre sciences et arts, entre savoir scientifique et expression artistique.

Les séances ont articulé des projections de films et de travaux artistiques et des débats sur les méthodes et outils de la recherche-création. Nous avions à cœur d’écouter et voir des projets à des états de finalisation divers afin que ces temps de présentation puissent bénéficier à la fois au public et aux intervenants et intervenantes. Cette année, le programme a fait la part belle aux chercheurs, chercheuses et artistes africain·es (notamment camerounais et camerounaises).

Les tables rondes et discussions ont été l’occasion de tisser des liens entre pays et continents, de donner à entendre de multiples voix, de montrer des regards complexes et sensibles portés sur nos sociétés contemporaines. Les pratiques d’artistes dits « iconographes » ou, plus généralement, celles du réemploi des images (archives familiales et/ou coloniale) ont été la matière centrale de l’ensemble des propositions.

Les journées se sont terminées sur la très belle visite commentée de l’exposition In The Womb Of The Glass Ship de l’artiste et doctorant Mathieu Kleyebe Abonnenc à la Loge.

(Mise à jour le 21 juin 2024)

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