Thierry Cayatte

Conférence de lancement du livre « Le genre carcéral »
16 janvier 2023

Conférence de lancement du livre « Le genre carcéral »

INFORMATIONS

La conférence de lancement du livre Le genre carcéral. Pouvoir disciplinaire, agentivité et expériences de la prison du xixe au xxie siècle, dirigé par Natacha Chetcuti-Osorovitz et Sandrine Sanos (Gif-sur-Yvettes, EMSHA, 2022) aura lieu le lundi 16 janvier 2023 de 14h à 16h en format hybride.

  • En présentiel : ENS Paris-Saclay, salle 3G07, 4 avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette
  • En distanciel : via un lien Zoom communiqué par mail après inscription

Avec : Natacha Chetcuti-Osorovitz, Lauréna Haurat et Irène Gimenez.

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Inscrivez-vous en bas de page.

Présentation

Que fait la prison aux individus incarcérés, qu’ils soient hommes, femmes, trans ou non-binaires ? Que peut-on voir de ces régimes de détention tels qu’ils sont appréhendés par des hommes ou des femmes condamné·e·s, qu’ils ou elles se définissent comme prisonni·er·ère·s politiques ou de droit commun ?

C’est pour partie, à l’ensemble de ces questions que répond l’ouvrage Le genre carcéral, Pouvoir disciplinaire, agentivité et expériences de la porison du XIX au XXème siècle, coordonné par Natacha Chetcuti-Osorovitz et Sandrine Sanos aux éditions EMSA (2022). Il permet de cerner aux politiques de carcéralisation et à ses impensés selon les contextes historiques, géographiques et selon les régimes politiques concernés : États espagnol, français, portugais et brésilien.

Cet ouvrage collectif issu du séminaire genre et monde carcéral (coordonné par Natacha Chetcuti-Osorovitz, Valérie Icard et Amélie Bescont) interrogent les manières dont pénalisation, carcéralisation et politiques d’État sont imbriquées dans des logiques de genre, de classe, de race. L’épistémologie féministe permet de rendre visible les fonctionnements pénaux et les effets du carcéralisme en faisant le lien entre le continuum des violences de genre, son traitement pénal et sa criminalisation.

Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue, MCF-HDR CentraleSupelec et IDHES ENS Paris-Saclay présentera les enjeux de cet ouvrage collectif dans leurs manières d’interroger les politiques carcérales et le capitalisme qui le sous-tend selon les géographies concernées.

Lauréna Haurat, doctorante en sociologie, Université de Bordeaux, présentera ses travaux concernant les effets des catégories institutionnelles entre des prisonniers de droit et commun et des prisonniers condamnés dans le cadre de la législation antiterroriste sur les expériences carcérales et le régime pénal.

Irène Gimenez, historienne, Université de Lyon 2, analyse à partir d’archives, de témoignages et d’entretiens menés auprès de militantes indépendantistes basques et catalanes, la manière dont ces contestations permettent de penser l’incarcération des femmes et leurs prises en compte dans les mobilisations féministes, y compris transnationales.

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Conférence de lancement du livre « Le genre carcéral »
16 janvier 2023
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Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif

Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif

INFORMATIONS

Le workshop du 23 novembre 2022 à l’ENS PSL qui rendait hommage aux travaux de Robert Salais à travers un ouvrage collectif fait l’objet d’un compte rendu.
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Compte rendu

Cette table-ronde s’est déroulée dans une ambiance très détendue et amicale, sans perdre de vue la qualité des échanges intellectuels autour de l’ouvrage collectif coordonné par Christian Bessy et Claude Didry, en hommage aux travaux de Robert Salais.

Valérie Boussard a rappelé le rôle central de Robert Salais dans la création de l’IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société) et de son orientation interdisciplinaire entre économie, histoire, sociologie et droit. Plus qu’un patrimoine à protéger, l’œuvre de Robert constitue une matrice génératrice de nouvelles problématiques de recherche afin de répondre aux enjeux sociétaux.

Claude Didry a ensuite évoqué sa rencontre avec Robert en 1990, à l’occasion de la publication d’un article sur Durkheim dans un dossier de la revue Genèses consacré à « la construction du fait social ». Cette rencontre s’inscrit dans ce que Jean Luciani évoque dans l’ouvrage comme le « détour par l’histoire », pour revenir sur les dynamiques institutionnelles autour desquelles se sont développés les travaux de Robert Salais et de son équipe. Claude Didry retient de cette rencontre la capacité de Robert Salais à lire un texte en visant non pas à en souligner les lacunes, mais en adoptant une véritable lecture destinée à mettre en évidence les apports. Cette ouverture intellectuelle que Robert Salais a impulsée dans EC fonctionnait alors à plein régime, dans un Groupement de Recherche CNRS, où se croisaient des séminaires historiques, juridiques, économiques. Didry parle d’« une ruche bouillonnante où l’on réfléchissait à plein de choses, en enchaînant la lecture des bases philosophiques de l’EC, autour de Lewis, de la logique non-modale ou de la théorie des « mondes possibles » de Jaakko Hintikka. »

Didry revient sur la structuration de l’ouvrage en en 6 parties (travail, emploi et chômage, les mondes de production et les dynamiques d’innovation, institutions et conventions, Europe et capacités, quantification et démocratie), en soulignant que ces parties suivent une logique biographique procédant par « bonds réflexifs », les recherches nourrissant à chaque fois un approfondissement réflexif vers de nouveaux objets. Il souligne également la dimension collective du travail d’investigation scientifique et l’implication de Robert dans la conception de l’architecture institutionnelle du laboratoire IDHE, créé en 1997 par le CNRS, comme le retrace la première partie de l’ouvrage. En d’autres termes, dans le cas de Robert Salais, il est impossible de distinguer le chercheur de l’organisateur de la recherche.

Christian Bessy est revenu sur le texte final de Robert Salais intitulé « Crise écologique et économie réflexive, une ouverture ». Ce texte permet de parcourir l’ensemble des contributions, car l’auteur y répond à chacune, certes en notes de bas page, mais aussi, saisit la perche que les coordinateurs de l’ouvrage lui avaient lancée autour de la notion d’économie réflexive :

« Une économie réflexive est une économie qui regarde d’abord derrière soi et enquête sur les dégâts qu’elle inflige à notre monde. Ainsi informée, elle se projette ensuite vers l’avenir et poursuit son développement de manière à réduire son empreinte écologique et humaine passée. Elle met en son centre la délibération démocratique entre les acteurs sur l’évaluation de cette empreinte et sur les solutions à engager (p. 307) ».

Cette approche repose sur un changement de posture à l’égard des choses qui ne peuvent pas être réduites à des simples objets sur lesquels nous avons prises. Il faudrait symétriquement donner prises aux choses, « leur faire face telle qu’elles sont », avec leurs multiples incertitudes dit RS, afin de générer cette fois-ci une « économie réflexive », au sens d’un apprentissage et d’un mode de connaissance, permettant de « voir, distinguer, connaître, et nommer les particularités de chaque chose par rapport aux autres » (p. 330). Cela rejoint la « théorie de la prise » élaborée avec Francis Chateauraynaud.

L’apport aujourd’hui de Robert Salais dans ce texte de conclusion ne se réduit pas seulement à une théorie de la connaissance basée sur les perceptions de l’environnement donnant plus d’épaisseur aux choses. Il revient aussi sur l’apport de David Lewis (1969) à la théorie des conventions et en particulier la distinction entre deux types de convention contrastant deux principes d’action :

  • qualifier les objets suivant un principe général, à partir d’anticipations croisées,
  • identifier les choses selon un principe de particularité, basée sur l’engagement des facultés sensorielles pour savoir comment agir dans la situation.

Christian Bessy conclut sur la conversion phénoménologique de Robert Salais et la nécessité d’articuler différentes échelles d’analyse de la crise du sensible dans les transformations du capitalisme.

Robert Salais salue chaleureusement les contributeurs au livre et les participants à la table-ronde, en particulier les deux discutants, Jean-Louis Fabiani qu’il a rencontré au WIKO à Berlin en 2007, et Jean-Philippe Robé avec lequel il a travaillé en compagnie de Gabriel Colletis sur la crise grecque en 2015, en imaginant notamment de convertir la dette grecque en financement d’investissements. Aujourd’hui avec la transition écologique, le problème est sensiblement identique car il faudrait réformer le fonctionnement de la finance.

De manière saisissante, Robert Salais fait part de son sentiment sur le livre présenté en ces termes :

« En le lisant et le relisant, je suis impressionné par le livre, même intimidé d’une certaine manière, de tout ce qu’il contient de recherches faites et à venir. Ce n’est pas vraiment un hommage… Que diriez-vous si vous étiez comme moi en face d’un autre soi-même qui est là dans le livre, dont vous ne pouvez pas nier qu’il vous ressemble un peu ? Il vous semble d’ailleurs moins volatil que ce que vous faites. C’est très inquiétant d’une certaine manière. J’ai mis un moment à m’adapter à ce genre de choses. Ce qui me console, cet autre, c’est le produit du travail d’un collectif. Ceux qui sont là au titre de l’appartenance aux travaux de l’IDHE, mais aussi les autres qui sont là épisodiquement. Je rejoins Laurent (Thévenot dans son texte) pour dire que l’on est face à un collectif qui s’est constitué et construit par des personnes qui ont senti les potentialités, les libertés, d’une période charnière, disons celles des années 60 aux années 80. Chacun à son moment, chacun à sa manière, ont finalement assumé de se mettre ensemble, via des convergences qu’ils ne connaissaient pas forcément, car quelque part ce n’est pas intentionnel ».

On ne peut pas faire mieux dans la description du passage d’un esprit subjectif à un esprit objectif.

Il souligne qu’à la lecture du livre, il « sent une espèce de vitalité interne, un plaisir, presque, je dirais, de chacune et de chacun. Il y a un déploiement d’énergie à la fois dans le temps et dans l’espace qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui et dont j’espère qu’il continuera, mais ! D’une certaine manière, nous faisons partie d’une génération qui est un peu charnière, qui a mis quelques pierres sur lesquelles on peut s’appuyer pour aller plus loin. Ce n’est pas vrai de tous les travaux de cette génération. Ce sont des appuis possibles, mais il faut que les jeunes s’en saisissent parce que c’est eux qui vont être en face du phénomène dans toute sa réalité complexe. Je pense très modestement que l’on a commencé à poser les bases d’une nouvelle compréhension de notre monde, de passer en revue, de proposer une critique et des instruments pour voir autrement. En fait, nous avons tous pressenti, chacun à notre moment, que le futur que l’on nous prévoyait n’était pas si admirable que cela. Et en fait, ce qu’il se préparait ressemblait furieusement à une clôture de l’avenir, sous l’évidence apparente de l’ouverture, de l’innovation, etc. et donc là je pense que nous avons commencé à prendre nos responsabilités face à ces choix qui nous enferment et qui représentent des dénis du réel. Or, comme le disait Christian (Bessy), l’économie telle que nous la connaissons est complétement inadaptée à l’élaboration de nouveaux rapports entre les humains et la nature. Il faut travailler ensemble entre les différentes sciences ».

Jean-Louis Fabiani prend la parole en commençant par remercier les organisateurs de la table-ronde de l’avoir invité pour discuter du livre autour des travaux de Robert Salais, en prenant le point de vue du sociologue de la vie intellectuelle : « Robert Salais, un économiste pour une sociologie renouvelée ». Il met l’accent sur les occasions, rencontres, conjonctures qui donnent lieu à des nouvelles configurations.

Il propose de partir des rapports féconds qu’avaient entretenus le sociologue Jean-Claude Passeron et l’économiste Louis-André Gérard-Varet et qui débouchera sur le fameux livre Le modèle et l’enquête (1995). Par rapport à cette tentative de dialogue, il positionne l’économie des conventions dont le manifeste a été publié dans la Revue économique (mars 1989) pratiquement en même temps et qui « propose quelque chose de plus mobile qu’un paradigme, une sorte de configuration, ce n’est peut-être pas le meilleur mot, autour d’un objet commun, les conventions »… « L’EC a voulu cesser de prendre comme allant de soi des découpages qui présente des dimensions contingentes, voire arbitraires, et que l’on naturalise sans y penser en mettant en avant la défense du corps disciplinaire et donc il y avait dans ce manifeste, qui est un programme, un mot d’ordre, la nécessité revendiquée d’élargir le champ de la recherche économique à ce que j’appelle ces périphéries culturelles : la science historique mentionnée plus haut, mais aussi le droit central dans l’opération je crois et quelque fois négligé par les sociologues après Durkheim ».

Pour JLF, ce qui apparaît central dans la trajectoire de Robert Salais c’est le refus de rejeter les outils statistiques (des économistes) sous prétexte que le modèle dans lequel ces outils s’exercent n’est pas satisfaisant. Ce livre très riche montre que les ouvrages de RS survivent bien au tournant critique et réflexif de son activité, en commençant par L’Invention du chômage en 1986, qui interroge, comme le font traditionnellement les sociologues depuis Durkheim ; la production historique des catégories sociales. Il donne l’image du fonctionnaire héroïque qui suscite une nostalgie d’une période de fécondité et de camaraderie, période qui contraste aujourd’hui avec un champ fondé sur la performance individuelle.

 « Je voudrais revenir sur la notion de « réflexivité », notion dont je me méfie car elle risque d’être galvaudée et on finit par mettre dans ce mot toutes les facilités de l’auto ethnographie. La question de la réflexivité dans les sciences sociales est vaste… Qu’est-ce qu’un retour réflexif ? Qu’a-t-on en tête quand on dit que l’habitus est pré réflexif ? Est-ce une compétence réservée au chercheur ou une propriété universelle de la conscience ? »

Il fait référence à la citation de RS, précitée par Christian Bessy, qui donne une bonne illustration de sa posture et qui débouche sur une meilleure diffusion sociale de la production des connaissances. L’EC proposerait une autre façon de poser les problèmes de transition écologique moins prophétique, moins léniniste et finalement plus efficace. Cela conduit RS à redéfinir les conditions de notre propre légitimité sociale, légitimité qui est en péril du fait d’une technostructure de plus en plus inféodée au capital financier.

C’est dans une veine plus pragmatique que Jean-Philippe Robé souligne cette impasse financière qui nous « mène droit au mur ». Il pose la question dont le droit, notamment les méthodes comptables, peut changer les comportements des grandes entreprises (banques et fonds d’investissement) qui ne se réduisent pas à des petites externalités à la marge. Ce qui n’a pas été fait dans le passé, il faudrait maintenant le faire vite. La seule solution est de développer des puits de carbone. Il revient sur la question d’une économie réflexive :

« Je ne pense pas qu’une économie en tant que telle puisse être elle-même réflexive, par contre les organisations peuvent avoir un comportement réflexif au-delà de la recherche du profit en prenant compte d’autres objectifs. Il faudrait donc démocratiser l’entreprise pour recréer un bien commun, un intermédiaire, entre le public et le privé. C’est la qualité écologique à tous les stades de la chaîne de valeur qui doit être prise en compte et impacter l’entreprise ».

Pour cet avocat, il importe d’introduire le coût de remplacement du capital environnemental, le coût de création du puit de carbone, et procéder à un changement de règle comptable permettant d’imputer à la charge de l’entreprise ces coûts.

La discussion reprend sur le besoin d’une action politique face à l’urgence environnementale, face aux limites d’une réponse dans le cadre du capitalisme néo-libérale. Guillaume Mercoeur, doctorant en sociologie, souligne ainsi les dimensions originales de l’approche de Robert Salais au regard des analyses de l’économie hétérodoxe anglo-saxonne en matière de changement climatique et notamment des apports d’Andreas Malm. Il fait référence à son travail de thèse sur l’implication syndicale croisant l’amélioration des conditions de travail et les enjeux environnementaux, mettant en évidence différents niveaux d’action sur lesquels les acteurs ont prise.

RS répond que différentes contributions du livre traite des réformes conduisant à l’entreprise codéterminée (Favereau), soutenable (Kädtler) et l’entreprise capacitante (Zimmerman).

Lien vers le compte rendu en anglais (english version)

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Recrutement : Ingénieur-e d’études Plateforme Humanités Numériques

Recrutement : Ingénieur-e d’études Plateforme Humanités Numériques

INFORMATIONS

La MSH Paris-Saclay recrute dans le cadre de la mise en œuvre de la Plateforme COVADO et en lien avec l’IR* Huma-Num, ainsi qu’avec les dispositifs mis en place par l’Université Paris-Saclay à l’appui de la gestion et de l’ouverture des données (Springboard ; DatASaclay), un.e ingénieur.e d’études Plateforme Humanités Numériques.

Condition : mobilité interne CNRS.

Pour en savoir plus et postuler : Fiche de poste et candidature

Date limite de candidature : 16 janvier inclus.

Prise de poste : 1er avril 2023.

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Séance 3 du Séminaire : Médias et médiations de la gastronomie
13 décembre 2022

Séance 3 du Séminaire : Médias et médiations de la gastronomie

"Chefs et ouvriers culinaires : mutations professionnelles et médiatiques"

INFORMATIONS

Le mardi 13 décembre 2022 à 17h, la troisième séance de la saison 2022-2023 du séminaire « Médias et médiations de la gastronomie » organisé par le CHCSC et soutenu par la MSH Paris-Saclay portera sur « Les chefs et ouvriers culinaires : mutations professionnelles et médiatiques ». Au programme :

  • Nicolas Chatenier (Agence Notre Chère)
    Promouvoir les chefs dans les médias
    des années 1960-80
  • Aël Théry (INRAE)
    Chine : Ouvriers culinaires
    et artisans de la nation

LIEU : Bibliothèque historique de la ville de Paris (24 rue Pavée, 75004 Paris).

NB : Présentiel/Entrée libre.

Pour retrouver le programme de chaque séance
Pour plus d’informations

Séance 3 du Séminaire : Médias et médiations de la gastronomie
13 décembre 2022
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Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)
2 décembre 2022

Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)

La séance

La prochaine séance du séminaire Pélias, soutenu par la MSH Paris-Saclay, aura lieu le vendredi 2 décembre de 16h à 19h en hybride, sur le thème :

Revue d’Asie

Lieu en présentiel : Maison de la recherche – Sorbonne Université, 28 rue Serpente, salle 408.

L’accès au séminaire se fait sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse alexiakalantzis@gmail.com ou norbert.verdier@universite-paris-saclay.fr. Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant.

Avec :

  • Marie Laureillard (Institut d’Asie Orientale)

Le projet de modernisation de l’art dans la Chine des années 1930 à travers les revues Shanghai Sketch, Yifeng et Arts and Life

Entre l’âge des seigneurs de la guerre et la guerre sino-japonaise, la décennie dite « de Nankin » (1928-1937) apparaît comme une trêve, une bouffée d’oxygène dans l’histoire tourmentée de la Chine du XXe siècle. Pendant une dizaine d’années, artistes et écrivains retrouvent une certaine liberté pour créer et rêver à une nouvelle nation. La presse illustrée, stimulée par l’irruption massive de la culture occidentale dans les ports ouverts comme Shanghai, participe du projet de modernisation de l’époque, comme en témoignent Shanghai Sketch (1928-1930), Yifeng (Le vent de l’art, 1933-1936) et Arts and Life (1934-1937).

Shanghai Sketch, par exemple, outre des caricatures, présente des dessins très avant-gardistes, une typographie moderniste, des photographies et des reportages artistiques qui donnent un aperçu de la vision de l’art qu’avaient les dessinateurs de la revue, bien informés par la presse et les publications occidentales auxquelles ils avaient accès.
Autre cas de figure, Yifeng, publiée par Sun Fuxi, qui a étudié à Lyon dans les années 1920, propose une réflexion approfondie sur la modernité artistique.
Enfin, Arts and Life cherche à vulgariser des connaissances artistiques de tous genres en ciblant la classe moyenne alors émergente dans la métropole shanghaienne : on remarquera l’importance accordée aux arts appliqués et l’intérêt porté aux productions occidentales. Ces trois revues illustrées, aux objectifs distincts, seront analysées à la fois comme des moyens de communication et comme des objets culturels multidisciplinaires dans une perspective relevant de l’histoire de l’art, mais également des sciences de la communication (médiologie) et de la sociologie (réception). Nous nous demanderons comment elles ont pu promouvoir, chacune à sa manière et en opérant certaines transferts culturels, le projet de modernisation de l’art de la Chine républicaine (1912-1949).

  • Harald Kümmerle (German Institute for Japanese Studies, Tokyo) 

Re-evaluating the term « civil mathematician » in Ogura Kinnosuke’s historiography

This talk forms a synthesis of results from two different projects on the history of mathematics in Japan which shared the perspective of knowledge circulation. One is my dissertation on the institutionalization of mathematics as a science in Meiji and Taisho-era Japan, the other is my contribution to the international collaboration Cirmath on the global history of mathematical journals (both appearing soon).
While Japanese-language historiography has traditionally emphasized the central role of the state in building scientific institutions and this has largely been upheld by my research, the corpus of journals I compiled for Cirmath presents a more nuanced picture: there, journals backed by private individuals and academic societies feature prominently.

While these findings appear to be at odds with each other, I will argue that they can be harmonized when a widely-shared assumption on the development of capitalism in Japan is made explicit. Ogura Kinnosuke (1885-1962), who did groundbreaking work on the history of mathematics since the Meiji Restauration (1868), laid out his central thesis in concordance with the assumption of the so-called Lecture school (kōza-ha) of Japanese Marxists in 1932. With this, Ogura put so-called « civil mathematicians » (minkan sūgakusha) into a precarious but nevertheless central position in the development of mathematics in modern Japan. As it turns out, many of those who would be covered by this term published and contributed to a variety of Japanese journals in the Cirmath corpus.

While Ogura’s perspective remains to be convincing even 80 years after it was put forward, adding context and carrying out a critique, especially of the term « civil mathematician« , enriches the overall picture of how mathematics developed in modern Japan. Moreover, by drawing on and going beyond research on so-called « intermediate journals » put forward by Ortiz, Ehrhardt and others, this talk also shows what can be gathered from the history of mathematics in non-Western countries and what difficulties are encountered when synthesizing different historiographical traditions.

Retrouvez l’ensemble de la programmation du séminaire

Informations sur le séminaire

Le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts et Sciences) se propose d’étudier les périodiques artistiques, littéraires et scientifiques du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle en tant que médiateurs culturels. Il s’agit d’analyser les périodiques en tant que constructions sociales, matérielles et entrepreneuriales, faisant intervenir de multiples acteurs : écrivains, artistes, typographes, graveurs, imprimeurs, éditeurs, ou lecteurs… et touchant des milieux socio-professionnels variés (milieux artistiques et littéraires, scientifiques, universitaires, théâtres, galeries, maisons d’édition…).

L’approche adoptée est double : les périodiques sont interrogés en tant que support de communication appartenant à la culture de l’imprimé et en tant qu’objet culturel pluridisciplinaire. La notion de médiateur permet également d’insister sur la circulation des idées, des textes, des images et des rédacteurs. Les périodiques sont pensés en termes de « réseau » : un dialogue s’établit entre les différents périodiques, au-delà des catégories traditionnelles qui opposent grande et petite presse, revues et livres, revues artistiques et littéraires et revues scientifiques. Enfin, les périodiques sont étudiés dans leur dimension de vulgarisation, tant au niveau littéraire que scientifique, et dans leur rapport au livre et aux différents publics.

Organisateurs :

  • Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
  • Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)

Comité scientifique :

  • Evanghelia Stead (UVSQ, CHCSC & IUF)
  • Hélène Gispert (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Viera Rebolledo-Dhuin (UPEC, CRHEC)
  • Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
  • Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)

Contacts :

Label MSH Paris-Saclay & CELLF 19-21

Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)
2 décembre 2022
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Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC (2e édition)
1er et 2 décembre 2022

Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC (2e édition)

INFORMATIONS

Les 1er et 2 décembre à l’ISELP (Bruxelles) auront lieu les journées automnales de recherche-création sur les mondes sociaux du CIREC. Elles porteront spécifiquement sur le sujet : « De la mémoire familiale à la mémoire coloniale. Enregistrer, filmer, créer, les résistances. »
Format hybride. Lien ZOOM
Entrée libre en présentiel.
Les informations sont aussi ici.

Programme

Journées Automnales de Recherche-Création du CIREC (2e édition)
1er et 2 décembre 2022
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Workshop : Transforming Homo Economicus
16 décembre 2022

Workshop : Transforming Homo Economicus

INFORMATIONS

Ce workshop fait suite au premier workshop organisé le 17 décembre 2021 sur le campus « Condorcet » de l’Université Paris 8.
Le workshop se déroulera le 16 décembre 2022 toujours au Campus Condorcet (2 rue de la Liberté, 93526 Saint-Denis) et inclura 5 papiers qui seront distribués à l’avance aux participants et seront discutés lors des séances.
Le workshop est toujours consacré au thème de l’analyse des rapports entre l’économie et les autres sciences sociales sur la période 1918–2018.

Format : présentiel.
Entrée libre.

Workshop : Transforming Homo Economicus
16 décembre 2022
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La journée de valorisation de la recherche en SHS de la MSH Paris-Saclay

La journée de valorisation de la recherche en SHS de la MSH Paris-Saclay

INFORMATIONS

La Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Paris-Saclay est une structure d’accueil, d’impulsion, de promotion et de diffusion de la recherche en sciences humaines et sociales. Elle organisait le 16 novembre à l’ENS Paris-Saclay une journée de sensibilisation à la valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales. Plusieurs professionnels du domaine de l’innovation étaient présents pour expliquer les démarches et les solutions de la valorisation en SHS, ainsi que le cadre juridique et de recherche. Trois intervenants ont présenté des programmes spécifiques d’accompagnement et de financement de la valorisation. Trois autres présentations rapportaient des retours d’expériences de chercheurs qui se sont lancés dans l’aventure de valorisation.

L’objectif de la journée était de sensibiliser et promouvoir la capacité des unités de recherche en sciences humaines et sociales de notre périmètre à valoriser et à transférer leurs acquis vers le monde économique et social en vue d’augmenter l’impact social de la recherche. Il s’agissait de parvenir à motiver les collègues dans la démarche de la valorisation avec trois exemples très différents de valorisation. Tous ont présenté leurs expériences passionnantes dans ce domaine.

Le Fil Prune, journal de l’Université Paris-Saclay a fait mention de cette journée dans le numéro d’octobre-novembre 2022 (page 14).

documentation

photos

Photos : Thierry CAYATTE

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Colloque international : John Williams, dernier des symphonistes ?
7,8 et 9 décembre 2022

Colloque international : John Williams, dernier des symphonistes ?

INFORMATIONS

Ce colloque international ayant lieu à l’Université d’Évry Val d’Essonne le 7, 8 et 9 décembre prochain est le premier événement scientifique à être consacré au compositeur américain John Williams, né en 1932. Figure tutélaire de la musique à l’image, associé prioritairement au spectaculaire, au merveilleux, à la science-fiction et aux grandes franchises cinématographiques, Williams a fêté le 8 février 2022 ses 90 ans. Cet anniversaire est l’occasion de revenir cette année sur une production prolifique foisonnante, parcourant plusieurs périodes majeures de l’histoire du cinéma, et ce, à des moments de transformations significatives des technologies audiovisuelles, depuis le Dolby Stéréo et le son multicanal en 1977 jusqu’à la transition numérique au tournant des années 1990-2000.

L’ensemble des informations sont à retrouver ici.

Colloque international : John Williams, dernier des symphonistes ?
7,8 et 9 décembre 2022
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Séminaire de lancement de Paris Saclay Applied Economics
12 décembre 2022

Séminaire de lancement de Paris Saclay Applied Economics

INFORMATIONS

Le 12 décembre 2022, le laboratoire Paris Saclay Applied Economics (PSAE) organise son séminaire de lancement de 9h30 à 17h30 sur le campus Agro Paris-Saclay à Palaiseau (22 place de l’Agronomie) dans l’amphithéâtre A-1.

inscriptions

Inscrivez-vous au séminaire ici.

À propos de PSAE

Née au 1er janvier 2022 de la fusion des unités ALISS et Economie publique, l’UMR Paris-Saclay AppliedEconomics (PSAE) a pour objectif de couvrir un champ thématique comparable à celui que l’on peut trouver dans les départements d’Agricultural and Resource Economics aux États-Unis (agriculture, alimentation, environnement), de se positionner comme un acteur majeur en économie appliquée au sein de l’Université Paris-Saclay, et de renforcer l’ancrage disciplinaire autour des méthodes quantitatives. En savoir plus

Séminaire de lancement de Paris Saclay Applied Economics
12 décembre 2022
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