Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)
La séance
La prochaine séance du séminaire Pélias, soutenu par la MSH Paris-Saclay, aura lieu le vendredi 2 décembre de 16h à 19h en hybride, sur le thème :
Revue d’Asie
Lieu en présentiel : Maison de la recherche – Sorbonne Université, 28 rue Serpente, salle 408.
L’accès au séminaire se fait sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse alexiakalantzis@gmail.com ou norbert.verdier@universite-paris-saclay.fr. Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant.
Avec :
- Marie Laureillard (Institut d’Asie Orientale)
Le projet de modernisation de l’art dans la Chine des années 1930 à travers les revues Shanghai Sketch, Yifeng et Arts and Life
Entre l’âge des seigneurs de la guerre et la guerre sino-japonaise, la décennie dite « de Nankin » (1928-1937) apparaît comme une trêve, une bouffée d’oxygène dans l’histoire tourmentée de la Chine du XXe siècle. Pendant une dizaine d’années, artistes et écrivains retrouvent une certaine liberté pour créer et rêver à une nouvelle nation. La presse illustrée, stimulée par l’irruption massive de la culture occidentale dans les ports ouverts comme Shanghai, participe du projet de modernisation de l’époque, comme en témoignent Shanghai Sketch (1928-1930), Yifeng (Le vent de l’art, 1933-1936) et Arts and Life (1934-1937).
Shanghai Sketch, par exemple, outre des caricatures, présente des dessins très avant-gardistes, une typographie moderniste, des photographies et des reportages artistiques qui donnent un aperçu de la vision de l’art qu’avaient les dessinateurs de la revue, bien informés par la presse et les publications occidentales auxquelles ils avaient accès.
Autre cas de figure, Yifeng, publiée par Sun Fuxi, qui a étudié à Lyon dans les années 1920, propose une réflexion approfondie sur la modernité artistique.
Enfin, Arts and Life cherche à vulgariser des connaissances artistiques de tous genres en ciblant la classe moyenne alors émergente dans la métropole shanghaienne : on remarquera l’importance accordée aux arts appliqués et l’intérêt porté aux productions occidentales. Ces trois revues illustrées, aux objectifs distincts, seront analysées à la fois comme des moyens de communication et comme des objets culturels multidisciplinaires dans une perspective relevant de l’histoire de l’art, mais également des sciences de la communication (médiologie) et de la sociologie (réception). Nous nous demanderons comment elles ont pu promouvoir, chacune à sa manière et en opérant certaines transferts culturels, le projet de modernisation de l’art de la Chine républicaine (1912-1949).
- Harald Kümmerle (German Institute for Japanese Studies, Tokyo)
Re-evaluating the term « civil mathematician » in Ogura Kinnosuke’s historiography
This talk forms a synthesis of results from two different projects on the history of mathematics in Japan which shared the perspective of knowledge circulation. One is my dissertation on the institutionalization of mathematics as a science in Meiji and Taisho-era Japan, the other is my contribution to the international collaboration Cirmath on the global history of mathematical journals (both appearing soon).
While Japanese-language historiography has traditionally emphasized the central role of the state in building scientific institutions and this has largely been upheld by my research, the corpus of journals I compiled for Cirmath presents a more nuanced picture: there, journals backed by private individuals and academic societies feature prominently.
While these findings appear to be at odds with each other, I will argue that they can be harmonized when a widely-shared assumption on the development of capitalism in Japan is made explicit. Ogura Kinnosuke (1885-1962), who did groundbreaking work on the history of mathematics since the Meiji Restauration (1868), laid out his central thesis in concordance with the assumption of the so-called Lecture school (kōza-ha) of Japanese Marxists in 1932. With this, Ogura put so-called « civil mathematicians » (minkan sūgakusha) into a precarious but nevertheless central position in the development of mathematics in modern Japan. As it turns out, many of those who would be covered by this term published and contributed to a variety of Japanese journals in the Cirmath corpus.
While Ogura’s perspective remains to be convincing even 80 years after it was put forward, adding context and carrying out a critique, especially of the term « civil mathematician« , enriches the overall picture of how mathematics developed in modern Japan. Moreover, by drawing on and going beyond research on so-called « intermediate journals » put forward by Ortiz, Ehrhardt and others, this talk also shows what can be gathered from the history of mathematics in non-Western countries and what difficulties are encountered when synthesizing different historiographical traditions.
Informations sur le séminaire
Le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts et Sciences) se propose d’étudier les périodiques artistiques, littéraires et scientifiques du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle en tant que médiateurs culturels. Il s’agit d’analyser les périodiques en tant que constructions sociales, matérielles et entrepreneuriales, faisant intervenir de multiples acteurs : écrivains, artistes, typographes, graveurs, imprimeurs, éditeurs, ou lecteurs… et touchant des milieux socio-professionnels variés (milieux artistiques et littéraires, scientifiques, universitaires, théâtres, galeries, maisons d’édition…).
L’approche adoptée est double : les périodiques sont interrogés en tant que support de communication appartenant à la culture de l’imprimé et en tant qu’objet culturel pluridisciplinaire. La notion de médiateur permet également d’insister sur la circulation des idées, des textes, des images et des rédacteurs. Les périodiques sont pensés en termes de « réseau » : un dialogue s’établit entre les différents périodiques, au-delà des catégories traditionnelles qui opposent grande et petite presse, revues et livres, revues artistiques et littéraires et revues scientifiques. Enfin, les périodiques sont étudiés dans leur dimension de vulgarisation, tant au niveau littéraire que scientifique, et dans leur rapport au livre et aux différents publics.
Organisateurs :
- Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
- Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
- Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)
Comité scientifique :
- Evanghelia Stead (UVSQ, CHCSC & IUF)
- Hélène Gispert (Paris Saclay, EST-GHDSO)
- Viera Rebolledo-Dhuin (UPEC, CRHEC)
- Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
- Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
- Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)
Contacts :
Label MSH Paris-Saclay & CELLF 19-21