Séminaire « Genre Et Monde Carcéral » Séances 1 et 2
20 mars 2023

Séminaire « Genre Et Monde Carcéral » Séances 1 et 2

INFORMATIONS

Les deux premières séances de la saison 2023 du séminaire « Genre et monde carcéral », soutenu par la MSH Paris-Saclay, auront lieu le lundi 20 mars 2023 de 10h30 à 18h sur le thème :

Les rapports sociaux de genre, de classe, d’ethnicité dans les dispositifs d’enfermement

Cet événement aura lieu en format hybride :

  • En présentiel à l’ENS Paris-Saclay dans la salle 3G07, 4 Avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette
  • En distanciel via un lien Zoom communiqué par mail après inscription
Inscrivez-vous en bas de page.

PROGRAMME

  • 10h30-12h : Ludine Cayla, Doctorante en sociologie à l’Université de Lille (CLERSE)

Déclôturer le genre depuis la prison : expériences et discours de femmes trans’ privées de liberté

Pour les personnes ayant une expression de genre minoritaire privées de liberté, l’institution carcérale représente une prolongation et une réitération des normes et des règles sociales. Il est nécessaire de réfléchir à la situation des personnes trans privées de liberté et à comment l’institution pénitentiaire fonctionne dans un système cisnormé et incidemment hétéronormé. La situation des personnes trans privées de liberté représente un double enfermement au travers duquel le corps se convertit en premier espace de privation de la liberté, auquel s’ajoute l’espace carcéral qui réduit le mouvement de ce même corps, réitérant les normes binaires du cissexisme. Leur expérience d’incarcération permet alors de questionner ce système par l’analyse de leurs discours et de leurs stratégies de résistance, tant vis-à-vis de l’institution pénitentiaire que du système de genre que celle-ci leur impose.

  • 13h15-14h45 : Manon Veaudor, Chercheuse post-doctorante en science politique à l’Université de Poitiers, associée au laboratoire Triangle et au CESDIP

– Des familles sous contraintes. Les parents face au placement pénal et à la détention de leur enfant

Le placement pénal des mineur.e.s engage les parents devant les institutions socio-judiciaires et les conduit à réorganiser leur rythme de vie en l’absence de leur enfant. À partir d’entretiens conduits auprès de parents, et en particulier des mères dont l’enfant a fait l’objet d’une mesure de placement (ou d’enfermement), cet article interroge ce que l’éloignement sous la contrainte pénale fait à ces femmes. Il met en évidence les attentes contradictoires que le travail éducatif fait peser sur elles. Ni juges ni protectrices, elles doivent faire face aux injonctions institutionnelles sans mettre en péril la relation avec leur enfant. Il s’agit ainsi de comprendre comment les pratiques et les rythmes de vie de ces familles, aux conditions de vie fragiles, se recomposent sous l’effet de la contrainte pénale.

  • 14h45-16h15 : Ana Ballesteros Pena, Chercheuse post-doctorante à l’Université Complutense de Madrid, Espagne

– Extensions de la punition et du monde carcéral : une analyse de la détention des immigrant.es en Espagne et au Canada

Au cours des dernières décennies, le pouvoir pénal s’est étendu dans le Nord et le Sud global par le biais de différentes technologies et pratiques, parmi lesquelles se distinguent les mécanismes de contrôle, de supervision et de détention des flux migratoires. Dans ma présentation, j’analyserai les systèmes de détention et d’endiguement des populations migrantes en Espagne et au Canada, en accordant une attention particulière à leurs mutations récentes, ainsi qu’à leur nature genrée et racialisée.

  • 16h30-18h : Louise Tassin, Post-doctorante au CEET (Cnam), Associée à l’URMIS (Université Paris Cité / Université Côte d’Azur)

Sous-traitance en rétention : enjeux et revers de l’emploi d’immigré.es précaires auprès d’étrangers en instance d’expulsion

Issue d’une thèse de sociologie consacrée au rôle des acteurs non étatiques dans la mise en œuvre de l’enfermement administratif des étrangers, cette intervention vise à éclairer la façon dont les rapports sociaux de sexe, de classe et d’ethnicité sous-tendent les interactions entre le personnel privé des centres de rétention administrative (CRA) et les individus qui y sont enfermés. À l’appui d’une enquête ethnographique menée en rétention, nous verrons comment cette main d’œuvre immigrée pas ou peu qualifiée, principalement féminine et précarisée, subit, performe et conteste les représentations liées aux appartenances réelles ou supposées des agent.es, qui façonnent à la fois l’organisation du travail, les pratiques professionnelles et le traitement des personnes enfermées.

INSCRIPTION

Date limite d’inscription : 15 mars à 10h.

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