décembre 2022

Numéro 41 de terrains & travaux : concurrencer l’école publique ?

Numéro 41 de terrains & travaux : concurrencer l'école publique ?

Le numéro 41 (2022/2) de terrains & travaux, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

Concurrencer l'école publique ?

Numéro coordonné par Caroline Bertron, Samuel Bouron, Marie Carcassonne, Sabine Rozier, Élise Tenret et Marie Trespeuch

Le numéro 41 (2022/2) de terrains & travaux est constitué d’un dossier thématique intitulé « Concurrencer l’école publique ? », ainsi que de deux articles hors dossier.

Sommaire

CONCURRENCER L’ÉCOLE PUBLIQUE ?

  • Les alternatives scolaires face à l’école publique : concurrence ou complémentarité ?, Introduction par Caroline Bertron, Samuel Bouron, Marie Carcassonne, Sabine Rozier, Élise Tenret et Marie Trespeuch
  • Délimiter l’espace des alternatives dans l’enseignement public. Concurrences institutionnelles autour de politiques d’innovation pédagogique (2000-2002), par Marie-Charlotte Allam
  • Une scolarité « alternative » pour retrouver sa classe ? Les logiques sociales du choix d’un lycée expérimental en France, par Yannick Martell
  • Diagnostics critiques et remèdes pédagogiques des « prestataires de l’égalité des chances » vis-à-vis de l’École, par Alice Pavie
  • Devenir « fondateur d’école » : un processus de valorisation de l’alternative scolaire privée, par Amélia Legavre
  • Dans les interstices. Les écoles alternatives dans les espaces ruraux français, nouvel horizon des entrepreneurs éducatifs, par Aurélie Delage, Nora Nafaa et Manon Riffard
  • Stratégies de distinction au sein de l’école publique. Contester le rythme et les contenus scolaires par l’usage des pédagogies Montessori en famille, par Frédérique Giraud

HORS DOSSIER

  • Les fils partent, les dettes restent. Les économies morales de la dette dans une favela de Vitória (Espírito Santo, Brésil), par Timothée Narring
  • Tenir le rôle de Gilet jaune en Belgique : conditions d’un militantisme démocratique transnational, par Guillaume Petit

Diffusion

Ce numéro est disponible en version papier et en version électronique via le portail Cairn.

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Séminaire « Genre Et Monde Carcéral » Séances 1 et 2
20 mars 2023

Séminaire « Genre Et Monde Carcéral » Séances 1 et 2

INFORMATIONS

Les deux premières séances de la saison 2023 du séminaire « Genre et monde carcéral », soutenu par la MSH Paris-Saclay, auront lieu le lundi 20 mars 2023 de 10h30 à 18h sur le thème :

Les rapports sociaux de genre, de classe, d’ethnicité dans les dispositifs d’enfermement

Cet événement aura lieu en format hybride :

  • En présentiel à l’ENS Paris-Saclay dans la salle 3G07, 4 Avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette
  • En distanciel via un lien Zoom communiqué par mail après inscription
Inscrivez-vous en bas de page.

PROGRAMME

  • 10h30-12h : Ludine Cayla, Doctorante en sociologie à l’Université de Lille (CLERSE)

Déclôturer le genre depuis la prison : expériences et discours de femmes trans’ privées de liberté

Pour les personnes ayant une expression de genre minoritaire privées de liberté, l’institution carcérale représente une prolongation et une réitération des normes et des règles sociales. Il est nécessaire de réfléchir à la situation des personnes trans privées de liberté et à comment l’institution pénitentiaire fonctionne dans un système cisnormé et incidemment hétéronormé. La situation des personnes trans privées de liberté représente un double enfermement au travers duquel le corps se convertit en premier espace de privation de la liberté, auquel s’ajoute l’espace carcéral qui réduit le mouvement de ce même corps, réitérant les normes binaires du cissexisme. Leur expérience d’incarcération permet alors de questionner ce système par l’analyse de leurs discours et de leurs stratégies de résistance, tant vis-à-vis de l’institution pénitentiaire que du système de genre que celle-ci leur impose.

  • 13h15-14h45 : Manon Veaudor, Chercheuse post-doctorante en science politique à l’Université de Poitiers, associée au laboratoire Triangle et au CESDIP

– Des familles sous contraintes. Les parents face au placement pénal et à la détention de leur enfant

Le placement pénal des mineur.e.s engage les parents devant les institutions socio-judiciaires et les conduit à réorganiser leur rythme de vie en l’absence de leur enfant. À partir d’entretiens conduits auprès de parents, et en particulier des mères dont l’enfant a fait l’objet d’une mesure de placement (ou d’enfermement), cet article interroge ce que l’éloignement sous la contrainte pénale fait à ces femmes. Il met en évidence les attentes contradictoires que le travail éducatif fait peser sur elles. Ni juges ni protectrices, elles doivent faire face aux injonctions institutionnelles sans mettre en péril la relation avec leur enfant. Il s’agit ainsi de comprendre comment les pratiques et les rythmes de vie de ces familles, aux conditions de vie fragiles, se recomposent sous l’effet de la contrainte pénale.

  • 14h45-16h15 : Ana Ballesteros Pena, Chercheuse post-doctorante à l’Université Complutense de Madrid, Espagne

– Extensions de la punition et du monde carcéral : une analyse de la détention des immigrant.es en Espagne et au Canada

Au cours des dernières décennies, le pouvoir pénal s’est étendu dans le Nord et le Sud global par le biais de différentes technologies et pratiques, parmi lesquelles se distinguent les mécanismes de contrôle, de supervision et de détention des flux migratoires. Dans ma présentation, j’analyserai les systèmes de détention et d’endiguement des populations migrantes en Espagne et au Canada, en accordant une attention particulière à leurs mutations récentes, ainsi qu’à leur nature genrée et racialisée.

  • 16h30-18h : Louise Tassin, Post-doctorante au CEET (Cnam), Associée à l’URMIS (Université Paris Cité / Université Côte d’Azur)

Sous-traitance en rétention : enjeux et revers de l’emploi d’immigré.es précaires auprès d’étrangers en instance d’expulsion

Issue d’une thèse de sociologie consacrée au rôle des acteurs non étatiques dans la mise en œuvre de l’enfermement administratif des étrangers, cette intervention vise à éclairer la façon dont les rapports sociaux de sexe, de classe et d’ethnicité sous-tendent les interactions entre le personnel privé des centres de rétention administrative (CRA) et les individus qui y sont enfermés. À l’appui d’une enquête ethnographique menée en rétention, nous verrons comment cette main d’œuvre immigrée pas ou peu qualifiée, principalement féminine et précarisée, subit, performe et conteste les représentations liées aux appartenances réelles ou supposées des agent.es, qui façonnent à la fois l’organisation du travail, les pratiques professionnelles et le traitement des personnes enfermées.

INSCRIPTION

Date limite d’inscription : 15 mars à 10h.

Séminaire « Genre Et Monde Carcéral » Séances 1 et 2
20 mars 2023
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Séance 2 : Séminaire Transatlantic Cultures 2022-2023
16 décembre 2022

Séance 2 : Séminaire Transatlantic Cultures 2022-2023

INFORMATIONS

Le vendredi 18 novembre 2022 aura lieu la deuxième séance du séminaire Transatlantic Cultures (Histoires culturelles de l’espace atlantique XVIIIe-XXIe siècles) de la saison 2022-2023 sur la thématique : « Musique contemporaine ».

Lieu : Institut National d’Histoire de l’Art (INHA. 2, rue Vivienne, 75002 Paris, salle Mariette)

Créneau horaire : 17h à 20h

Programme

Modernisme, postmodernisme : un compositeur d’aujourd’hui face à la musique américaine, Karol Beffa (École normale supérieure)
Pierre Boulez et la musique américaine : une dissonance cognitive et culturelle, Max Noubel (Université de Bourgogne)
Modération : Martin Guerpin (Université d’Évry Val d’Essonne, Université Paris-Saclay UVSQ)

Plus d’informations ici.

Retrouvez l’intégralité du programme de la saison 2022-2023 du séminaire Transatlantic Cultures ICI.

Séance 2 : Séminaire Transatlantic Cultures 2022-2023
16 décembre 2022
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Conférence de lancement du livre « Le genre carcéral »
16 janvier 2023

Conférence de lancement du livre « Le genre carcéral »

INFORMATIONS

La conférence de lancement du livre Le genre carcéral. Pouvoir disciplinaire, agentivité et expériences de la prison du xixe au xxie siècle, dirigé par Natacha Chetcuti-Osorovitz et Sandrine Sanos (Gif-sur-Yvettes, EMSHA, 2022) aura lieu le lundi 16 janvier 2023 de 14h à 16h en format hybride.

  • En présentiel : ENS Paris-Saclay, salle 3G07, 4 avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette
  • En distanciel : via un lien Zoom communiqué par mail après inscription

Avec : Natacha Chetcuti-Osorovitz, Lauréna Haurat et Irène Gimenez.

Lien vers le livre

Inscrivez-vous en bas de page.

Présentation

Que fait la prison aux individus incarcérés, qu’ils soient hommes, femmes, trans ou non-binaires ? Que peut-on voir de ces régimes de détention tels qu’ils sont appréhendés par des hommes ou des femmes condamné·e·s, qu’ils ou elles se définissent comme prisonni·er·ère·s politiques ou de droit commun ?

C’est pour partie, à l’ensemble de ces questions que répond l’ouvrage Le genre carcéral, Pouvoir disciplinaire, agentivité et expériences de la porison du XIX au XXème siècle, coordonné par Natacha Chetcuti-Osorovitz et Sandrine Sanos aux éditions EMSA (2022). Il permet de cerner aux politiques de carcéralisation et à ses impensés selon les contextes historiques, géographiques et selon les régimes politiques concernés : États espagnol, français, portugais et brésilien.

Cet ouvrage collectif issu du séminaire genre et monde carcéral (coordonné par Natacha Chetcuti-Osorovitz, Valérie Icard et Amélie Bescont) interrogent les manières dont pénalisation, carcéralisation et politiques d’État sont imbriquées dans des logiques de genre, de classe, de race. L’épistémologie féministe permet de rendre visible les fonctionnements pénaux et les effets du carcéralisme en faisant le lien entre le continuum des violences de genre, son traitement pénal et sa criminalisation.

Natacha Chetcuti-Osorovitz, sociologue, MCF-HDR CentraleSupelec et IDHES ENS Paris-Saclay présentera les enjeux de cet ouvrage collectif dans leurs manières d’interroger les politiques carcérales et le capitalisme qui le sous-tend selon les géographies concernées.

Lauréna Haurat, doctorante en sociologie, Université de Bordeaux, présentera ses travaux concernant les effets des catégories institutionnelles entre des prisonniers de droit et commun et des prisonniers condamnés dans le cadre de la législation antiterroriste sur les expériences carcérales et le régime pénal.

Irène Gimenez, historienne, Université de Lyon 2, analyse à partir d’archives, de témoignages et d’entretiens menés auprès de militantes indépendantistes basques et catalanes, la manière dont ces contestations permettent de penser l’incarcération des femmes et leurs prises en compte dans les mobilisations féministes, y compris transnationales.

inscription

Conférence de lancement du livre « Le genre carcéral »
16 janvier 2023
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Numéro 216 de L’Homme & la Société : Actualités de la moralisation du capitalisme

Numéro 216 de L'Homme & la Société : Actualités de la moralisation du capitalisme

Le numéro 216 (2022/1) de L’Homme & la Société, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, est paru !

Actualités de la moralisation du capitalisme

Coordonné par Jean-Pierre Durand, Bernard Hours et Monique Selim

Se voulant désormais inclusif et participatif, le capitalisme entend intégrer les « parties prenantes », c’est-à-dire autant les actionnaires, les sous-traitants que tous les acteurs gérés comme des clients, dans l’illusion du gagnant-gagnant, formule clé de l’enrôlement volontaire. Alors que le capitalisme passait pour immoral durant la guerre froide, il ambitionne désormais de produire les règles sociales et morales qui optimisent son fonctionnement. Moralisation de la finance et de l’entreprise, verdissement de l’économie, respect de l’environnement et de la nature, bienveillance vis-à-vis des femmes, purification des sexualités et équité de genre, proclamations anti-discriminatoires, décontractualisation du travail au nom de la liberté et du bien-être individuels, sont autant d’éléments parmi de multiples autres qui marquent l’emprise du marché comme modèle de société. Masquant des inégalités et des injustices croissantes dans des vapeurs de vertu, un vaste processus de moralisation du capitalisme est à l’œuvre. Dans ce dossier, anthropologues, philosophes, sociologues et économistes appréhendent sous différents angles ce programme global de mystification collective qui s’imprime dans les subjectivités et se bâtit au nom de la morale.


Sommaire

ÉDITORIAL

  • Sortir de la peur et de l’obsession médiatique, par Judith Hayem

DOSSIER

  • La bonne gouvernance morale du capitalisme, Introduction par Jean-Pierre Durand, Bernard Hours et Monique Selim
  • La naturalisation morale du capitalisme, par Bernard Hours
  • Responsabilité, crises et globalisation : la sanction du marché, par Laurent Bazin
  • Quelle est la nature de l’environnement aux yeux du capitalisme ?, par Antoine Heemeryck
  • Les objets encombrants de la croissance verte et inclusive, par Assen Slim
  • Confucianisme et éthique entrepreneuriale : quelques aspects managériaux de l’entreprise « confucéenne » en Chine contemporaine, par Lan Jiang Fu
  • Un renouvellement moral constant du capitalisme par la médiation sexuelle, par Monique Selim
  • Alerte éthique générale : de la grande entreprise au secteur social et médico-social, par Anne Salmon

DÉBATS ET PERSPECTIVES

  • Écrire sur la Shoah : H. G. Adler, une mémoire oubliée, par Margaret Manale

NOTE CRITIQUE

  • Anticapitalisme et auto-émancipation : le marxisme ésotérique de John Holloway, par Richard Sobel

COMPTES RENDUS

  • Rose-Marie LAGRAVE, Se ressaisir. Enquête anthropologique d’une transfuge de classe féministe, Paris, La Découverte, 2021, 438 p., par Bernard Hours
  • François CARDI, Photographie et sciences sociales. Essai de sociologie visuelle, Paris, L’Harmattan, 2021, 244 p., par Salvador Juan

REVUE DES REVUES 2021

  • Écume événementielle des jours ou enjeux sédimentables de l’actualité ? Le convivialisme comme alternative aux impasses politiques du temps présent?, par Salvador Juan

Diffusion

Ce numéro est disponible via le portail Cairn.

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Appel à contributions – terrains & travaux : La manufacture de l’événement

Appel à contributions - "terrains & travaux" : La manufacture de l'événement

INFORMATIONS générales

La revue terrains & travaux, hébergée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « La manufacture de l’événement ».

Date de clôture de l’appel : 15 septembre 2023

Télécharger ici l’appel au format PDF 

 

Présentation de l'appel

Le secteur de l’événementiel a connu un développement sans précédent au cours des dernières décennies. Grands événements sportifs et culturels, festivals, salons internationaux, foires, congrès professionnels se sont multipliés et, avec eux, tout un écosystème d’acteurs soutenant cette dynamique. En France, avant la crise du Covid, le secteur de l’événementiel comprenait une dizaine de milliers d’entreprises. Selon un récent rapport de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, les métiers de l’événementiel emploieraient environ 120 000 personnes (exploitants de sites de réception, organisateurs, agences d’événementiel, prestataires, etc.) et le total des emplois directs et indirects s’élèverait à 455 000 emplois. Les retombées économiques du secteur représenteraient 37 milliards d’euros répartis à parts égales entre les revenus du secteur et les retombées pour le tourisme et le commerce local (Rapport d’information de la Commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, 2022). Sur le « marché des destinations » pour les congrès et conventions, la France et Paris occupaient en 2019 une place de leader, malgré une intensification de la concurrence en provenance de pays d’Amérique du Sud, du Moyen-Orient et d’Asie du Sud Est (Rapport de l’International Congress and Convention Association, 2019).

Néanmoins, le secteur reste à l’heure actuelle encore relativement peu structuré et peu documenté, tant à l’échelle nationale qu’internationale, à l’exception du champ de recherche en sciences de gestion sur les événements configurateurs de champ (field-configuring events). Les travaux sociologiques existants portent principalement sur l’étude des publics des événements culturels et sportifs, sur le rôle des événements comme places de marchés et sur leurs effets sur les carrières des participants. La production de ces événements et les acteurs impliqués dans celle-ci restent en revanche peu étudiés. Dans cette perspective, ce dossier portera sur le travail de production de l’événementiel. Qui sont les travailleurs de l’événementiel ? Dans quelle mesure les spécificités du secteur et ses temporalités modèlent-elles l’organisation du travail, le statut des travailleurs et les manières de travailler ? Comment rendre compte de la pérennité – ou non – d’événements ? Comment s’organise le marché de l’événementiel ? Comment ce marché s’articule-t-il à d’autres marchés et aux politiques publiques ?

Les propositions attendues pour ce dossier devront ainsi permettre de mieux comprendre la fabrique de l’événementiel aussi bien au niveau microsociologique des travailleurs qu’au niveau mésosociologique des organisations et à celui macrosociologique de la régulation politique et économique. Ce dossier visera notamment à saisir comment l’organisation du secteur contribue à routiniser l’événement. Pour ce faire, il réunira des articles empiriques originaux de sciences sociales (sociologie, science politique, sciences de gestion, etc.) s’appuyant sur des méthodes tant quantitatives que qualitatives. Les études de cas internationaux seront les bienvenues.

Les articles pourront s’inscrire dans l’un des trois axes suivants ou à leur croisement :

1. Les travailleurs de l’événementiel

Dans une perspective de sociologie du travail et de sociologie des professions, les contributions relevant de cet axe porteront sur les différents travailleurs prenant part à la production et au déroulement des événements : salariés, fondateurs et dirigeants des entreprises d’organisation d’événements, prestataires (standistes, traiteurs, décorateurs, éclairagistes, imprimeurs, fleuristes, etc.) et professionnels enrôlés de facto dans l’organisation d’événements (policiers, pompiers, secouristes, hôteliers, transporteurs, etc.). Il s’agira d’étudier le travail et les carrières des professionnels du secteur, en s’intéressant notamment à la formation aux métiers de l’événementiel, aux compétences que ces derniers nécessitent ainsi qu’aux modes de représentation collective (unions professionnelles, syndicats, etc.). Les contributions pourront également porter sur l’organisation du « monde social » de l’événementiel et les luttes juridictionnelles entre les différents groupes professionnels impliqués. Enfin, la structure globale du secteur, avec le recours massif au bénévolat et à la sous-traitance qui implique un important travail de coordination, pourra être l’objet d’investigations. Les contributions de cet axe pourront enfin se demander ce qu’Internet et le numérique font au travail événementiel, tant au niveau des procédés de production (construction et gestion de bases de données informatiques, numérisation des outils de gestion des flux et quantification des foules, coordination des professionnels impliqués, logique de projet, etc.) qu’au niveau d’enjeux propres à la numérisation des événements (hybridation d’événements en ligne et hors ligne, prolongation des événements sur les médias sociaux, report intégral au sein d’espaces en ligne, etc.).

2. Vie et mort des événements

Dans ce deuxième axe, les contributions porteront davantage sur l’économie propre du secteur de l’événementiel et sa pérennisation. De nombreux événements sont adossés à des marchés, que ces marchés soient sectoriels (festivals de cinéma et marché du film par exemple), plus globaux (grands événements sportifs ou culturels et marché des droits télévisés) ou locaux (événements et marchés des prestataires du territoire). Les événements constituent ainsi des points de rencontre, des vitrines et/ou des supports à ces marchés. Peu de travaux pourtant interrogent les conditions socioéconomiques de vie et de mort des événements au regard de l’évolution des différents marchés auxquels ils sont reliés, et en particulier le marché de l’événementiel lui-même (concurrence entre événements s’adressant à un même secteur, entre destinations, entre prestataires, entre organisateurs, émergence de nouveaux acteurs issus de l’économie numérique, etc.) Les contributions pourront analyser, dans une perspective longitudinale, selon quelles modalités l’articulation entre les événements et leur environnement marchand permet d’expliquer la pérennité ou l’arrêt des événements. À un niveau plus micro, il importera également d’étudier dans quelle mesure la manière dont sont organisés et configurés les événements (types d’activités proposées, identité de l’organisateur, profil des participants, etc.) affecte la destinée de ces derniers. Les contributions pourront également traiter des risques, des enjeux et des effets de la crise sanitaire sur les événements.

3. Les politiques de l’événementiel

L’événementiel comme secteur économique est devenu un objet de politiques publiques et de politiques économiques, tant à l’échelle internationale, nationale, régionale que municipale. Les contributions à cet axe exploreront comment les enjeux de concurrence, d’attractivité économique et de notoriété des territoires viennent informer l’organisation du secteur de l’événementiel. Les contributions pourront porter une attention particulière à l’articulation entre ces différentes échelles, notamment pour cerner les effets de la concurrence internationale dans la conception d’événements à l’échelle de régions ou de villes françaises. Elles pourront également questionner les effets de l’action publique sur l’organisation des événements et les logiques d’action collective des professionnels vis-à-vis des pouvoirs publics. Enfin, ces contributions pourront opter pour une approche internationale, comparative ou non, des politiques publiques concernant le secteur événementiel.

Consignes de soumission

Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), doivent être accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais). Ils devront parvenir aux coordinateur·rices du numéro avant le 15 septembre 2023 aux adresses suivantes :

Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme

terrains & travaux accueille par ailleurs des articles hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :

Pour plus de détails, merci de consulter le site de la revue : http://tt.hypotheses.org

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Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif

Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif

INFORMATIONS

Le workshop du 23 novembre 2022 à l’ENS PSL qui rendait hommage aux travaux de Robert Salais à travers un ouvrage collectif fait l’objet d’un compte rendu.
Lien vers la page évènement

Compte rendu

Cette table-ronde s’est déroulée dans une ambiance très détendue et amicale, sans perdre de vue la qualité des échanges intellectuels autour de l’ouvrage collectif coordonné par Christian Bessy et Claude Didry, en hommage aux travaux de Robert Salais.

Valérie Boussard a rappelé le rôle central de Robert Salais dans la création de l’IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société) et de son orientation interdisciplinaire entre économie, histoire, sociologie et droit. Plus qu’un patrimoine à protéger, l’œuvre de Robert constitue une matrice génératrice de nouvelles problématiques de recherche afin de répondre aux enjeux sociétaux.

Claude Didry a ensuite évoqué sa rencontre avec Robert en 1990, à l’occasion de la publication d’un article sur Durkheim dans un dossier de la revue Genèses consacré à « la construction du fait social ». Cette rencontre s’inscrit dans ce que Jean Luciani évoque dans l’ouvrage comme le « détour par l’histoire », pour revenir sur les dynamiques institutionnelles autour desquelles se sont développés les travaux de Robert Salais et de son équipe. Claude Didry retient de cette rencontre la capacité de Robert Salais à lire un texte en visant non pas à en souligner les lacunes, mais en adoptant une véritable lecture destinée à mettre en évidence les apports. Cette ouverture intellectuelle que Robert Salais a impulsée dans EC fonctionnait alors à plein régime, dans un Groupement de Recherche CNRS, où se croisaient des séminaires historiques, juridiques, économiques. Didry parle d’« une ruche bouillonnante où l’on réfléchissait à plein de choses, en enchaînant la lecture des bases philosophiques de l’EC, autour de Lewis, de la logique non-modale ou de la théorie des « mondes possibles » de Jaakko Hintikka. »

Didry revient sur la structuration de l’ouvrage en en 6 parties (travail, emploi et chômage, les mondes de production et les dynamiques d’innovation, institutions et conventions, Europe et capacités, quantification et démocratie), en soulignant que ces parties suivent une logique biographique procédant par « bonds réflexifs », les recherches nourrissant à chaque fois un approfondissement réflexif vers de nouveaux objets. Il souligne également la dimension collective du travail d’investigation scientifique et l’implication de Robert dans la conception de l’architecture institutionnelle du laboratoire IDHE, créé en 1997 par le CNRS, comme le retrace la première partie de l’ouvrage. En d’autres termes, dans le cas de Robert Salais, il est impossible de distinguer le chercheur de l’organisateur de la recherche.

Christian Bessy est revenu sur le texte final de Robert Salais intitulé « Crise écologique et économie réflexive, une ouverture ». Ce texte permet de parcourir l’ensemble des contributions, car l’auteur y répond à chacune, certes en notes de bas page, mais aussi, saisit la perche que les coordinateurs de l’ouvrage lui avaient lancée autour de la notion d’économie réflexive :

« Une économie réflexive est une économie qui regarde d’abord derrière soi et enquête sur les dégâts qu’elle inflige à notre monde. Ainsi informée, elle se projette ensuite vers l’avenir et poursuit son développement de manière à réduire son empreinte écologique et humaine passée. Elle met en son centre la délibération démocratique entre les acteurs sur l’évaluation de cette empreinte et sur les solutions à engager (p. 307) ».

Cette approche repose sur un changement de posture à l’égard des choses qui ne peuvent pas être réduites à des simples objets sur lesquels nous avons prises. Il faudrait symétriquement donner prises aux choses, « leur faire face telle qu’elles sont », avec leurs multiples incertitudes dit RS, afin de générer cette fois-ci une « économie réflexive », au sens d’un apprentissage et d’un mode de connaissance, permettant de « voir, distinguer, connaître, et nommer les particularités de chaque chose par rapport aux autres » (p. 330). Cela rejoint la « théorie de la prise » élaborée avec Francis Chateauraynaud.

L’apport aujourd’hui de Robert Salais dans ce texte de conclusion ne se réduit pas seulement à une théorie de la connaissance basée sur les perceptions de l’environnement donnant plus d’épaisseur aux choses. Il revient aussi sur l’apport de David Lewis (1969) à la théorie des conventions et en particulier la distinction entre deux types de convention contrastant deux principes d’action :

  • qualifier les objets suivant un principe général, à partir d’anticipations croisées,
  • identifier les choses selon un principe de particularité, basée sur l’engagement des facultés sensorielles pour savoir comment agir dans la situation.

Christian Bessy conclut sur la conversion phénoménologique de Robert Salais et la nécessité d’articuler différentes échelles d’analyse de la crise du sensible dans les transformations du capitalisme.

Robert Salais salue chaleureusement les contributeurs au livre et les participants à la table-ronde, en particulier les deux discutants, Jean-Louis Fabiani qu’il a rencontré au WIKO à Berlin en 2007, et Jean-Philippe Robé avec lequel il a travaillé en compagnie de Gabriel Colletis sur la crise grecque en 2015, en imaginant notamment de convertir la dette grecque en financement d’investissements. Aujourd’hui avec la transition écologique, le problème est sensiblement identique car il faudrait réformer le fonctionnement de la finance.

De manière saisissante, Robert Salais fait part de son sentiment sur le livre présenté en ces termes :

« En le lisant et le relisant, je suis impressionné par le livre, même intimidé d’une certaine manière, de tout ce qu’il contient de recherches faites et à venir. Ce n’est pas vraiment un hommage… Que diriez-vous si vous étiez comme moi en face d’un autre soi-même qui est là dans le livre, dont vous ne pouvez pas nier qu’il vous ressemble un peu ? Il vous semble d’ailleurs moins volatil que ce que vous faites. C’est très inquiétant d’une certaine manière. J’ai mis un moment à m’adapter à ce genre de choses. Ce qui me console, cet autre, c’est le produit du travail d’un collectif. Ceux qui sont là au titre de l’appartenance aux travaux de l’IDHE, mais aussi les autres qui sont là épisodiquement. Je rejoins Laurent (Thévenot dans son texte) pour dire que l’on est face à un collectif qui s’est constitué et construit par des personnes qui ont senti les potentialités, les libertés, d’une période charnière, disons celles des années 60 aux années 80. Chacun à son moment, chacun à sa manière, ont finalement assumé de se mettre ensemble, via des convergences qu’ils ne connaissaient pas forcément, car quelque part ce n’est pas intentionnel ».

On ne peut pas faire mieux dans la description du passage d’un esprit subjectif à un esprit objectif.

Il souligne qu’à la lecture du livre, il « sent une espèce de vitalité interne, un plaisir, presque, je dirais, de chacune et de chacun. Il y a un déploiement d’énergie à la fois dans le temps et dans l’espace qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui et dont j’espère qu’il continuera, mais ! D’une certaine manière, nous faisons partie d’une génération qui est un peu charnière, qui a mis quelques pierres sur lesquelles on peut s’appuyer pour aller plus loin. Ce n’est pas vrai de tous les travaux de cette génération. Ce sont des appuis possibles, mais il faut que les jeunes s’en saisissent parce que c’est eux qui vont être en face du phénomène dans toute sa réalité complexe. Je pense très modestement que l’on a commencé à poser les bases d’une nouvelle compréhension de notre monde, de passer en revue, de proposer une critique et des instruments pour voir autrement. En fait, nous avons tous pressenti, chacun à notre moment, que le futur que l’on nous prévoyait n’était pas si admirable que cela. Et en fait, ce qu’il se préparait ressemblait furieusement à une clôture de l’avenir, sous l’évidence apparente de l’ouverture, de l’innovation, etc. et donc là je pense que nous avons commencé à prendre nos responsabilités face à ces choix qui nous enferment et qui représentent des dénis du réel. Or, comme le disait Christian (Bessy), l’économie telle que nous la connaissons est complétement inadaptée à l’élaboration de nouveaux rapports entre les humains et la nature. Il faut travailler ensemble entre les différentes sciences ».

Jean-Louis Fabiani prend la parole en commençant par remercier les organisateurs de la table-ronde de l’avoir invité pour discuter du livre autour des travaux de Robert Salais, en prenant le point de vue du sociologue de la vie intellectuelle : « Robert Salais, un économiste pour une sociologie renouvelée ». Il met l’accent sur les occasions, rencontres, conjonctures qui donnent lieu à des nouvelles configurations.

Il propose de partir des rapports féconds qu’avaient entretenus le sociologue Jean-Claude Passeron et l’économiste Louis-André Gérard-Varet et qui débouchera sur le fameux livre Le modèle et l’enquête (1995). Par rapport à cette tentative de dialogue, il positionne l’économie des conventions dont le manifeste a été publié dans la Revue économique (mars 1989) pratiquement en même temps et qui « propose quelque chose de plus mobile qu’un paradigme, une sorte de configuration, ce n’est peut-être pas le meilleur mot, autour d’un objet commun, les conventions »… « L’EC a voulu cesser de prendre comme allant de soi des découpages qui présente des dimensions contingentes, voire arbitraires, et que l’on naturalise sans y penser en mettant en avant la défense du corps disciplinaire et donc il y avait dans ce manifeste, qui est un programme, un mot d’ordre, la nécessité revendiquée d’élargir le champ de la recherche économique à ce que j’appelle ces périphéries culturelles : la science historique mentionnée plus haut, mais aussi le droit central dans l’opération je crois et quelque fois négligé par les sociologues après Durkheim ».

Pour JLF, ce qui apparaît central dans la trajectoire de Robert Salais c’est le refus de rejeter les outils statistiques (des économistes) sous prétexte que le modèle dans lequel ces outils s’exercent n’est pas satisfaisant. Ce livre très riche montre que les ouvrages de RS survivent bien au tournant critique et réflexif de son activité, en commençant par L’Invention du chômage en 1986, qui interroge, comme le font traditionnellement les sociologues depuis Durkheim ; la production historique des catégories sociales. Il donne l’image du fonctionnaire héroïque qui suscite une nostalgie d’une période de fécondité et de camaraderie, période qui contraste aujourd’hui avec un champ fondé sur la performance individuelle.

 « Je voudrais revenir sur la notion de « réflexivité », notion dont je me méfie car elle risque d’être galvaudée et on finit par mettre dans ce mot toutes les facilités de l’auto ethnographie. La question de la réflexivité dans les sciences sociales est vaste… Qu’est-ce qu’un retour réflexif ? Qu’a-t-on en tête quand on dit que l’habitus est pré réflexif ? Est-ce une compétence réservée au chercheur ou une propriété universelle de la conscience ? »

Il fait référence à la citation de RS, précitée par Christian Bessy, qui donne une bonne illustration de sa posture et qui débouche sur une meilleure diffusion sociale de la production des connaissances. L’EC proposerait une autre façon de poser les problèmes de transition écologique moins prophétique, moins léniniste et finalement plus efficace. Cela conduit RS à redéfinir les conditions de notre propre légitimité sociale, légitimité qui est en péril du fait d’une technostructure de plus en plus inféodée au capital financier.

C’est dans une veine plus pragmatique que Jean-Philippe Robé souligne cette impasse financière qui nous « mène droit au mur ». Il pose la question dont le droit, notamment les méthodes comptables, peut changer les comportements des grandes entreprises (banques et fonds d’investissement) qui ne se réduisent pas à des petites externalités à la marge. Ce qui n’a pas été fait dans le passé, il faudrait maintenant le faire vite. La seule solution est de développer des puits de carbone. Il revient sur la question d’une économie réflexive :

« Je ne pense pas qu’une économie en tant que telle puisse être elle-même réflexive, par contre les organisations peuvent avoir un comportement réflexif au-delà de la recherche du profit en prenant compte d’autres objectifs. Il faudrait donc démocratiser l’entreprise pour recréer un bien commun, un intermédiaire, entre le public et le privé. C’est la qualité écologique à tous les stades de la chaîne de valeur qui doit être prise en compte et impacter l’entreprise ».

Pour cet avocat, il importe d’introduire le coût de remplacement du capital environnemental, le coût de création du puit de carbone, et procéder à un changement de règle comptable permettant d’imputer à la charge de l’entreprise ces coûts.

La discussion reprend sur le besoin d’une action politique face à l’urgence environnementale, face aux limites d’une réponse dans le cadre du capitalisme néo-libérale. Guillaume Mercoeur, doctorant en sociologie, souligne ainsi les dimensions originales de l’approche de Robert Salais au regard des analyses de l’économie hétérodoxe anglo-saxonne en matière de changement climatique et notamment des apports d’Andreas Malm. Il fait référence à son travail de thèse sur l’implication syndicale croisant l’amélioration des conditions de travail et les enjeux environnementaux, mettant en évidence différents niveaux d’action sur lesquels les acteurs ont prise.

RS répond que différentes contributions du livre traite des réformes conduisant à l’entreprise codéterminée (Favereau), soutenable (Kädtler) et l’entreprise capacitante (Zimmerman).

Lien vers le compte rendu en anglais (english version)

Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif Lire la suite »

Recrutement : Ingénieur-e d’études Plateforme Humanités Numériques

Recrutement : Ingénieur-e d’études Plateforme Humanités Numériques

INFORMATIONS

La MSH Paris-Saclay recrute dans le cadre de la mise en œuvre de la Plateforme COVADO et en lien avec l’IR* Huma-Num, ainsi qu’avec les dispositifs mis en place par l’Université Paris-Saclay à l’appui de la gestion et de l’ouverture des données (Springboard ; DatASaclay), un.e ingénieur.e d’études Plateforme Humanités Numériques.

Condition : mobilité interne CNRS.

Pour en savoir plus et postuler : Fiche de poste et candidature

Date limite de candidature : 16 janvier inclus.

Prise de poste : 1er avril 2023.

Recrutement : Ingénieur-e d’études Plateforme Humanités Numériques Lire la suite »

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