AOC media - Analyse Opinion Critique

Le triage et ses modes d’existence : ce que la priorisation des soins révèle

Alors que la pression hospitalière continue de baisser, et que l’accès aux vaccins a été ouvert cette semaine à toutes les catégories de population, il est nécessaire de porter un regard rétrospectif sur le tri des malades. Présenté comme une exception, et même « une ligne rouge absolue » selon Bruno Le Maire, cette pratique est en réalité indissociable de la pratique de soin. Ce qui se joue dans ce déni, c’est la répartition de la responsabilité, car la priorisation médicale des soins n’est pas la priorisation politique ni économique.

Le triage et ses modes d’existence : ce que la priorisation des soins révèle Lire la suite »

Des ambivalences du masque aux incertitudes du monde d’après

Depuis le début de la pandémie, le masque s’est inséré dans notre quotidien. D’abord perçu comme un obstacle et une menace pour le lien social, il est devenu, en l’espace de quelques semaines, la condition de la reprise de nos interactions. Surtout, le masque ouvre de façon spectaculaire, tel un aiguillage, les voies qui s’offrent à nous pour s’engager dans le monde d’après.

Des ambivalences du masque aux incertitudes du monde d’après Lire la suite »

Mérites et limites des logiques guerrières

Quelques ouvrages récents nous invitent à reconnaître que notre monde est un terrain de guerre – et pas seulement contre un virus. Ne pas voir cette guerre menée par l’Occident et/ou par le Capital aux quatre coins de la planète depuis plusieurs siècles, ce serait se bercer d’illusions naïves, confortables et dangereuses. Ces approches sont importantes et éclairantes, et l’article qui suit propose une promenade polémologique depuis le brutalisme de l’Eurocène jusqu’à un fantasque Green Military New Deal et appelle à l’émergence d’autres perspectives débarrassées de la vieille opposition binaire entre pacifisme et polémologie.

Mérites et limites des logiques guerrières Lire la suite »

Ne rouvrons pas les mêmes musées

Les musées, qui doivent réouvrir le 19 mai en France, ont été cruellement fragilisés par la crise. L’occasion pourrait toutefois être saisie pour repenser ce qu’ils peuvent ou doivent être, à l’image de l’expérience exceptionnelle offerte par le Teshima Art Museum au Japon. Le lieu ne peut évidemment pas être reproduit à Paris, Berlin ou New York, mais il invite à penser les musées comme des îles, des haltes isolées et reliées, le lieu des sens renouvelés – des discours aussi, bien entendu, mais d’une manière infiniment discrète.

Ne rouvrons pas les mêmes musées Lire la suite »

Apprendre à penser global (et pas universel) – un moment latourien (4/4)

Dans le dernier article de sa série consacrée à Bruno Latour, Patrice Magnilier met en évidence un quatrième geste latourien : relativiser les questions portant sur l’universel pour leur préférer l’analyse des phénomènes de globalisation. Les concepts développés par Latour pour parler des phénomènes globaux sans les hypostasier permettent de mieux saisir l’unité de la Terre et l’expérience pandémique, ainsi que les liens profonds qui existent entre ces deux aspects de notre présent. Ainsi se conclut cet appel à lire l’une des œuvres majeures de notre temps afin de devenir nos propres contemporains.

Apprendre à penser global (et pas universel) – un moment latourien (4/4) Lire la suite »

La crise sanitaire vue d’en bas

Ce 12 mai sera remis au Premier ministre un rapport sur les conséquences de la crise sanitaire sur les classes les plus pauvres de la société. Par la qualité et la diversité de ses contributions, il prend à contre-courant les polémiques récentes sur le fossé entre les sciences sociales et le discours politique. Ce document met en lumière, sans misérabilisme, la violence qui s’abat sur toutes les dimensions de leurs conditions de vie, tendant au pouvoir un miroir cru des réalités sociales vécues par ceux d’en bas.

La crise sanitaire vue d’en bas Lire la suite »

Ramener sur Terre les Modernes – un moment latourien (3/4)

Dans ce nouvel article de sa série consacrée à Bruno Latour, Patrice Maniglier insiste sur un troisième geste majeur de la théorie latourienne : exiger que nos vies et nos pensées se mettent enfin sous ce qui est de fait leur condition indépassable, à savoir leur être terrestre. L’impératif « d’atterrissage » oblige à bien saisir ce qui fait l’unité de la Terre, ce qui permet une compréhension plus profonde des liens réels qui existent entre la mutation écologique globale et la pandémie de Covid-19.

Ramener sur Terre les Modernes – un moment latourien (3/4) Lire la suite »

Santé publique et capitalisme pharmaceutique

La pandémie de Covid-19 constitue un moment historique non seulement parce que le virus touche de manière presque synchrone le monde entier, mais aussi parce ses conséquences, tout en étant fortement marquées par les inégalités sociales, n’épargnent personne. Cet universalisme a remis au cœur du débat public l’idée selon laquelle la santé est un bien premier et, qu’en tant que tel, elle ne devrait être ni assujettie aux intérêts économiques ni colonisée par les ambitions financières.

Santé publique et capitalisme pharmaceutique Lire la suite »

Apprendre à faire société avec les non-humains comme avec les humains – un moment latourien (2/4)

Dans le premier article de la série consacrée à Bruno Latour, Patrice Maniglier présentait la théorie latourienne des sciences, en insistant sur son refus de mettre les sciences au-dessus de nos batailles. Dans ce deuxième article, il montre l’importance de sa théorie des existants pour approcher au plus près la situation pandémique, du fait de la version très précise que Latour a donnée à une exigence qui est dans l’air du temps : penser par-delà l’opposition entre nature et culture. Le fait pandémique restera obscur tant qu’on s’obstinera à croire qu’on ne fait société qu’entre humains.

Apprendre à faire société avec les non-humains comme avec les humains – un moment latourien (2/4) Lire la suite »

Essentielle plus que jamais, la librairie d’hier à aujourd’hui

Alors que l’on célèbre cette année les 40 ans de la loi Lindon sur le prix unique du livre, et qu’on fêtera le 24 avril la Fête de la librairie indépendante, la profession de libraire a une nouvelle fois su répondre à une crise historique : le confinement, dernier épisode en date d’une histoire mouvementée, au cours de laquelle ce commerce essentiel a survécu à toutes les catastrophes qui auraient pu entraîner sa disparition.

Essentielle plus que jamais, la librairie d’hier à aujourd’hui Lire la suite »

Retour en haut