Droits et libertés


Autres thématiques : La place du chercheur et de la recherche en SHS / Lien social et inégalités / Santé, éducation, bien-être / Economie  / Gouvernance en temps de crise / Crises et mutations : approche générale


Ces derniers mois, la démocratie sanitaire a été bafouée

Emmanuel Hirsch, Professeur d’éthique médicale, Université Paris Saclay

Linkedin, publié dans Le Monde, 19 juillet 2020

Une pandémie déstabilise et interroge en profondeur les sociétés. Elle expose leurs systèmes de valeurs à une épreuve dont rien n’indique qu’elles la surmonteront. Nous pourrions être confrontés demain à une crise sanitaire différente, d’une autre ampleur : nucléaire, radiologique, biologique ou chimique (NRBC). Y sommes-nous davantage préparés aujourd’hui? Qu’avons-nous tiré de ces mois de pandémie ? Exercer une responsabilité politique en temps de catastrophe, c’est se risquer à une autre pratique de la démocratie.


Christian Mouhanna : « Répression à Paris, laisser-faire à Dijon : une disproportion stupéfiante »

Christian Mouhanna, Chargé de Recherche CNRS, Directeur du Cesdip

L’Humanité, 18 juin 2020

Le chercheur analyse le contraste saisissant entre la gestion violente de la manifestation des soignants, mardi, et l’absence d’intervention lors des affrontements dans la capitale bourguignonne. Les « héros en blouses blanches », qui manifestaient mardi à Paris, ont été « remerciés » par les forces de sécurité au moyen d’une répression violente, avec nasses, gaz lacrymogènes et interpellations brutales. En revanche, les graves affrontements, entre des dizaines de ressortissants tchétchènes et des habitants du quartier des Grésilles, à Dijon, n’ont, eux, fait l’objet d’aucune intervention de la police lors des trois premières nuits… Une différence de traitement injustifiable qui interroge le sociologue Christian Mouhanna, spécialiste des relations entre police et citoyens.


StopCovid : « un million d’utilisateurs » et quelques réserves non dissipées

Béatrice Siadou-Martin, Professeur des universités en sciences de gestion, Université de Lorraine

Christine Gonzalez, Professeur des universités en sciences économiques et de gestion, Le Mans Université

Inès Chouk, Enseignante-chercheuse à Paris Cergy Université / Résistance aux innovations technologiques, CY Cergy Paris Université

Jean-Marc Ferrandi, Professeur Marketing et Innovation à Oniris, Université de Nantes

Zied Mani, Maître de Conférences en Sciences de Gestion, Université de Nantes

The Conversation, 9 juin 2020

Une analyse des réactions des internautes indique l’existence de barrières d’ordre politique, fonctionnel et éthique quant à l’utilisation de cet outil de traçage.


Une justice mise à nu par un virus ?

Christian Mouhanna, Chercheur au CNRS, directeur du Cesdip, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) – Université Paris-Saclay

The Conversation, 11 mai 2020

Depuis le début de la période de confinement, comme l’hôpital, la justice pénale subit une politique qui accentue et consacre des orientations plus anciennes mais néanmoins très discutables, dans la mesure où elles remettent en cause les principes mêmes qui fondent un état de droit.


Justice familiale : tribunaux à l’arrêt, inégalités aggravées

Céline Bessière, Émilie Biland et Hélène Oehmichen, sociologues

Dalloz Actualités – Le quotidien du droit, 6 mai 2020

De l’hôpital à l’école en passant par la recherche et la police, les services publics jouent un rôle majeur dans la crise du covid-19. Pour la première fois depuis longtemps, le pouvoir exécutif appelle même à renforcer leurs capacités, affaiblies par les réformes successives, menées au nom de la réduction de leurs coûts. La justice est une autre institution fragilisée par ces réformes néolibérales. Notre société en a pourtant fort besoin dans la période actuelle.


« L’épidémie de Covid-19 porte à son paroxysme le déni de mort »

Marie de Hennezel, Psychologue et écrivaine

Le Monde, 4 mai 2020

Fustigeant la « folie hygiéniste » qui, sous prétexte de protéger les plus âgés, leur impose des « conditions inhumaines », l’écrivaine et psychologue Marie de Hennezel estime que la crise sanitaire met à mal le respect des droits des personnes en fin de vie.


Urgence sanitaire, réponse sécuritaire

Félix Treguer, chercheur

Le Monde diplomatique, mai 2020

À défaut de pouvoir soigner le Covid-19, les pouvoirs publics de nombreux pays ont décidé de confiner la population au prétexte de la protéger. Mais, de la protection à la surveillance, il n’y a qu’un pas, que franchissent volontiers les partisans du contrôle numérique des foules. Une aubaine pour l’industrie du secteur et le complexe techno-sécuritaire.


« La France est un pays de flics »

Johann Chapoutot, professeur d’histoire contemporaine à La Sorbonne

Libération, 29 avril 2020

L’état d’urgence antiterroriste se double désormais d’un état d’urgence sanitaire. Ce n’est pas qu’une question de conjoncture, mais bien de structure. L’état d’urgence semble consubstantiel à la Ve République.


« StopCovid est un projet désastreux piloté par des apprentis sorciers »

Antonio Casilli, Sociologue / Paul-Olivier Dehaye, Mathématicien / Jean-Baptiste Soufron, Avocat

Tribune, Le Monde, 25 avril 2020

Il faut renoncer à la mise en place d’un outil de surveillance enregistrant toutes nos interactions humaines et sur lequel pèse l’ombre d’intérêts privés et politiques, à l’instar du scandale Cambridge Analytica, plaide un collectif de spécialistes du numérique dans une tribune au « Monde ».


« Il n’existe pas d’application capable de remplacer une politique de santé publique »

Antonio Casilli, sociologue, ’Institut interdisciplinaire de l’innovation (I3 – CNRS/École polytechnique/Mines ParisTech/Telecom Paris) et chercheur associé à l’Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC – CNRS/EHESS).

Entretien, Le Journal du CNRS, 24 avril 2020

Le sociologue Antonio A. Casilli nous livre son regard sur l’utilisation d’outils numériques par de nombreux pays pour accompagner le déconfinement.


Pandémie : les Français de plus en plus réticents face aux mesures limitant les libertés publiques

Martial Foucault, Professeur des universités à Sciences Po et directeur du CEVIPOF (UMR CNRS), Sciences Po – USPC

Éric Kerrouche, Directeur de recherche CNRS au Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF), Sciences Po – USPC

Sylvain Brouard, Directeur de recherche à Sciences Po, Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques, Sciences Po – USPC

The Conversation, 22 avril 2020

De nombreuses mesures de limitations des libertés publiques ont été prises par les pays confrontés à la pandémie de Covid-19.

Dans les faits, cette crise a autorisé la mise entre parenthèses d’un certain nombre de valeurs essentielles pour les démocraties occidentales : libertés de circulation et d’entreprendre, libertés de réunion et de manifestation ainsi que, de façon indirecte, droit à la vie privée et familiale et droit à l’éducation.

En France, la théorie des circonstances exceptionnelles ou encore l’article L. 3131-1 du code de la Santé publique ont pu servir d’appui à ces mesures privatives de libertés avant le vote d’un état d’urgence sanitaire par la loi du 23 mars 2020.

L’une des traductions les plus spectaculaires de cette limitation des libertés réside probablement dans le confinement à domicile qui, au 7 avril 2020, concernait 4 milliards de personnes. Ce chiffre qui semblait pourtant difficile à imaginer il y a seulement quelques semaines interroge sur les formes de résilience des citoyens.

Dans cette configuration nationale et internationale particulière, il a semblé utile de s’intéresser aux attitudes des Français sur ces mesures privatives de libertés.


Le traçage anonyme, dangereux oxymore

Par : Xavier Bonnetain, University of Waterloo, Canada ; Anne Canteaut, Inria ; Véronique Cortier, CNRS, Loria ; Pierrick Gaudry, CNRS, Loria ; Lucca Hirschi, Inria ; Steve Kremer, Inria ; Stéphanie Lacour, Université Paris-Saclay, CNRS ; Matthieu Lequesne, Sorbonne Université et Inria ; Gaëtan Leurent, Inria ; Leo Perrin, Inria ; André Schrottenloher, Inria ; Emmanuel Thome, Inria ; Serge Vaudenay, EPFL, Suisse ; Christophe Vuillot, Inria.

Blog Médiapart, 21 avril 2020 et sur le site du Collectif https://risques-tracage.fr/

Le traçage automatisé des contacts à l’aide d’une application sur smartphone comporte de nombreux risques, indépendamment des détails de fonctionnement de cette application. Nous sommes spécialistes en cryptographie, sécurité ou droit des technologies. Notre expertise réside notamment dans notre capacité à anticiper les multiples abus, détournements et autres comportements malveillants qui pourraient émerger. Nous proposons une analyse des risques d’une telle application, fondée sur l’étude de scénarios concrets, à destination de non-spécialistes.


Confinement : les Français font-ils preuve de civisme ?

Xavier Briffault, sociologue au CNRS spécialiste de la santé

RTL, 20 avril 2020

Un sondage exclusif réalisé par Harris Interactive, dévoile le comportement et le civisme des Français en cette période de confinement. Si 43% des Français approuvent la dénonciation, selon Xavier Biffault sociologue au CNRS, ces chiffres « suivent très exactement l’échiquier politique ».


Laissez-nous mourir comme nous voulons !

André Comte-Sponville, ancien Professeur et Philosophe

Le Temps, 17 avril 2020

C’est une opinion qui contraste dans la symphonie actuelle autour du coronavirus et du confinement. André Comte-Sponville, philosophe français, déplore qu’on sacrifie les jeunes au détriment des personnes âgées, la liberté sur l’autel de la santé. Et il interroge notre rapport à la mort


La librairie, un commerce vital

Jean-Yves Mollier, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université de Paris-Saclay/Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines

Tribune sur Livre Hebdo, 14 avril 2020

Dans la tribune qu’il a adressée à Livres Hebdo, l’historien de l’édition Jean-Yves Mollier rebondit sur le débat autour de l’ouverture des librairies en période de confinement.


Crise sanitaire, faillite politique

Alain Bertho, Professeur d’anthropologie à l’Université de Paris 8

Blog, Médiapart, 25 mars 2020

En décembre 2019, on pouvait lire sur une banderole d’hospitaliers mobilisés : « L’État compte les sous, on va compter les morts ». Nous y sommes. Ces deux comptes là sont antagoniques. Quand nous aurons vaincu le Covid-19, il nous faudra encore gagner la bataille de la vie contre les logiques financières dont nous savons maintenant qu’elles sont, au plein sens du terme, mortifères.


« L’épidémie montre clairement que l’état d’exception est devenu la condition normale »

Giorgio Agamben

Le Monde, entretien avec Nicolas Truong, 24 mars 2020

Accès réservé aux abonnés.

Dans un entretien au « Monde », le philosophe italien Giorgio Agamben critique la mise en place de mesures sécuritaires hors norme supposant qu’il faut suspendre la vie pour la protéger.


La démocratie à l’épreuve du coronavirus. Une lecture politiste

Samuel Hayat, politiste, chargé de recherches au CNRS

Blogue academie.hypotheses.org, 23 mars 2020

Dans notre analyse de la loi d’exception votée ce dimanche au Parlement, nous nous posions de la fragilisation extrême de nos institutions à l’instar de nos service publics. Samuel Hayat replace ce débat dans le temps long des régimes démocratiques français.


« Seul le choc avec le réel peut réveiller d’un sommeil dogmatique »

Alain Supiot, Juriste, Professeur émérite au Collège de France, titulaire de la chaire « Etat social et mondialisation : analyse juridique des solidarités »

Entretien dans Alternatives économiques, 21 mars 2020

Alain Supiot revient pour Alternatives Economiques sur les croyances et le programme néolibéral qui ont conduit au démantèlement méthodique des piliers de l’Etat social, dont on redécouvre soudainement l’utilité à la faveur de la crise sanitaire. Ce grand spécialiste du droit du travail, fondateur de l’Institut d’études avancées de Nantes, nous livre son analyse.


Le coronavirus révélateur d’une démocratie grippée

Laurent Le Gall, professeur d’histoire contemporaine à la faculté des lettres Victor-Segalen, à Brest 

Libération

Tribune, Libération 19 mars 2020

Le maintien du scrutin de dimanche montre, s’il en était encore besoin, à quel point le politique s’est séparé du social. Qu’attend-on pour faire marche arrière ?


Consulter les autres thématiques :

Autres thématiques : La place du chercheur et de la recherche en SHS / Lien social et inégalités / Santé, éducation, bien-être / Economie  / Gouvernance en temps de crise / Crises et mutations : approche générale

Retour en haut