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De la pandémie à un autre monde ?
Geoffrey Pleyers, Sociologue, Chercheur FNRS à l’Université de Louvain (Belgique) et au Collège d’études mondiales, Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH) – USPC
The Conversation, 16 juillet 2020
« Jour d’après », « Monde d’après », « Penser demain » : la plupart des médias, y compris celui-ci, ont exprimé les idées de lecteurs, intellectuels et citoyens qui, en temps de confinement, ont témoigné leur envie de rompre avec certains modèles économiques et sociaux. Cette tendance rejoint ici les nombreux mouvements sociaux qui interpellent régulièrement les acteurs dominants. Contrairement à celles et ceux qui, comme Margaret Thatcher, imposent l’idée qu’« il n’y a pas d’alternative », ils affirment qu’« un autre monde est possible », pour reprendre le slogan du Forum social mondial.
Bertrand Vidal, sociologue : « avec la Covid, il n’y a pas eu de hordes de barbares au supermarché »
Bertrand Vidal est sociologue et chercheur à l’université Paul Valéry de Montpellier
On sort d’une pandémie, d’un confinement. Des choses que l’on n’a jamais vécues. Est-ce que cela donne raison aux survivalistes qui envisagent la fin de notre société ?
Anthropocène : le virus de la dernière chance
Série de 4 podcast de l’émission Cultures Monde, France Culture 1er juin 2020
Cultures Monde s’intéresse à a ce que la crise sanitaire a changé dans notre rapport à la nature :
Épisode 1 : Feu vert pour la relance?
Épisode 2 : Pétrole : plus dure sera la chute
Épisode 3 : Fin de règne pour les métropoles?
Épisode 4 : Humains/Nature, vers la réconciliation ?
Pierre Rosanvallon : « Le problème sera le retour à la normale et non l’entrée dans un nouveau monde »
Pierre Rosanvallon, historien, professeur au collège de France, auteur notamment de « Le siècle du populisme. Histoire théorie, critique » paru aux éditions du Seuil.
France culture, L’invité(e) des matins, 28 mai 2020
Comment sortir au mieux de la crise dans laquelle nous nous dirigeons ? Voici une question qui est sur les lèvres de toute la classe politique française. Mais qui la divise également. Qui profitera de cette crise pour raffermir ses positions ? Nous en parlons en compagnie de Pierre Rosanvallon.
À l’occasion du Covid-19, inventer un système de contrôle des grandes épidémies pour notre monde
Patrice Bourdelais, Directeur d’études EHESS
Carnet de l’EHESS, 15 mai 2020
L’humanité a toujours été confrontée à de grandes épidémies et nous savons aujourd’hui comment les différentes sociétés ont essayé de s’en protéger. Nous venons de revenir, en plus contraignant, au système de contrôle qui avait été mis en place, pour l’essentiel, à l’initiative des grandes places marchandes italiennes, aux lendemains de la Peste noire. En quelques décennies sont alors inventés les quarantaines, les cordons sanitaires, les lazarets, les passeports de santé et les patentes.
La crise due au coronavirus nous offre la possibilité de tout reprendre de zéro
Muhammad Yunus, économiste, Prix Nobel de la paix, auteur de Vers une économie à trois zéros (2017)
Un appel à penser le monde d’après : seule une reconstruction sociale et écologique permettra d’éviter une catastrophe bien pire que l’actuelle.
SARS2 et Anthropocène: significations et enjeux pour la politique publique
Benjamin Coriat, professeur d’économie à l’université Paris 13 et membre du collectif d’animation des Économistes atterrés
La pandémie du Covid 19 n’est pas une pandémie quelconque. Benjamin Coriat propose d’analyser en quoi, pourquoi et par quels liens doit-on associer Covid et anthropocène.
Guerre et paix avec le coronavirus
Bernadette Bensaude-Vincent, philosophe, historienne et historienne des sciences française, professeure à l’Université Paris I.
Revue Terrestres N° 13, 30 avril 2020
Les métaphores guerrières ne sont pas rares dans le domaine de la santé publique, mais n’est-il pas plus que jamais nécessaire de s’écarter de ce registre martial ? Car ce qui nous arrive, ce n’est pas une guerre, mais l’occasion de remettre en cause notre rapport au monde vivant. Face à cette maladie caractéristique de l’Anthropocène, il nous faut inventer d’autres modes d’existence, attentifs aux vivants et ouverts aux temporalités multiples qui sont les leurs.
Avec le confinement, notre espace-temps est chamboulé
Etienne Klein, Directeur de recherche au CEA
The Conversation, 29 avril 2020
« Comme à peu près tout le monde, je ne pensais pas vivre un jour pareille situation : ce mélange sidérant d’hyperconnectivité numérique et de jachère sociale, d’urgence absolue et de calme apparent, de tranquillité dans les rues et de course contre la montre en certains autres lieux, tels les hôpitaux. »
COVID-19 Géopolitique du monde qui vient
Cyrille Bret, haut fonctionnaire et géopoliticien
La Revue Géopolitique, 29 avril 2020
Le monde d’après la crise COVID-19 est en gestation. En réalité il est partiellement déjà là. La catastrophe sanitaire et la récession économique ont d’ores et déjà accentué et modifié les rapports de force internationaux. Comme toutes les crises, celle que traverse le monde a non seulement avivé les rivalités latentes, révélé des transformations jusqu’ici occultées et créé de véritables ruptures. Alors même que la coopération serait la mieux à même de juguler l’épidémie, c’est la confrontation qui façonne la géopolitique du monde qui vient.
Quel monde après le Covid 19 ? Le débat Pascal Boniface / Michel Aglietta
Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Michel Aglietta, économiste.
L’un, Pascal Boniface, est le directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). L’autre, Michel Aglietta, est économiste. Tous deux tracent des perspectives sur le monde d’après.
La pandémie à l’heure des proximités
André Torre, Economiste, INRAE, Université Paris-Saclay
Blog Médiapart « Proximité et Nouveaux Mondes », 25 avril 2020
Les proximités s’imposent partout dans la crise du Coronavirus, qu’elles favorisent la propagation de la pandémie, réduisent les interactions humaines et sociales ou permettent d’échanger et de garder le contact à distance. Essayons de comprendre comment elles impactent nos modes de vie et nos futurs.
CHRONIQUE DE COVID-19, Une vision critique de la gestion de la pandémie
Antoine Bailly, Géographe, Université de Genève
Consultation nationale CORTE, 21 avril 2020
Ces chroniques de géographe de la santé sont des réactions, au jour le jour, face à l’évolution de la pandémie du Covid-19, aux succès et aux erreurs faites. Les prises de position sont celles d’un médicomètre qui, depuis les années 1980, se bat pour défendre une approche globale de la santé, intégrant bien sûr l’éthique médicale, les aspects d’efficience, mais ce qui est plus rare, les conséquences sociales et spatiales des décisions, et les replace dans un contexte temporel.
Hervé Le Bras : « Raoult, c’est un terrible retour au temps des gourous »
Interview de Hervé Le Bras, Démographe, Chercheur émérite, EHESS/INED
La Tribune Auvergne Rhône-Alpes, 21 avril 2020
LE MONDE D’APRES. Le premier enseignement de cette pandémie, c’est que l’imprévisible le plus imprédictible, soudain, et planétaire peut désormais faire irruption, balayant toute crédibilité prophétique ou planificatrice, éreintant toute modélisation d' »un » jour d’après, d' »un » monde d’après. (…). Ainsi Hervé Le Bras déchiffre un séisme « total », qu’il appréhende par des biais éclairants : cellule familiale, risques des métiers, photographie populationnelle et migratoire, espaces de vie, mobilités, architecture, territoires… et aussi interdépendance des progrès médicaux, des protocoles sanitaires et des procédures statistiques. Laquelle convoque le « cas » Didier Raoult et déclenche le courroux du directeur d’études à l’EHESS : « Ses pantalonnades ne me font pas rire. C’est un terrible retour en arrière, au temps des gourous et du prétendu sens commun »
« Cette crise nous pousse à nous interroger sur notre mode de vie, sur nos vrais besoins masqués dans les aliénations du quotidien »
Edgar Morin, sociologue et philosophe
Le Monde (Propos recueillis par Nicolas Truong), 19 avril 2020
La course à la rentabilité comme les carences dans notre mode de pensée sont responsables d’innombrables désastres humains causés par la pandémie de Covid-19.
Qu’est-ce qu’une « crise » ?
Ousama Bouiss, Doctorant en stratégie et théorie des organisations, Université Paris Dauphine – PSL
The Conversation, 14 avril 2020
« N’employez pas de mots que vous n’employez pas à penser », nous conseillait Paul Valéry. À ne pas penser les mots que nous employons, nous finissons par tomber dans de nombreux pièges qui finissent par obscurcir notre vision, nous empêchent de comprendre et, parfois, nous asservissent. Ainsi, en ces temps d’épidémie, où la peur vient parfois réduire notre lucidité, il semble essentiel de préciser notre langage afin de mieux préciser notre pensée. À cet égard, nous vous proposons dans cet article une approche complexe de la notion de « crise » fondée sur les travaux d’Edgar Morin.
Coronavirus : « L’origine de l’épidémie de Covid-19 est liée aux bouleversements que nous imposons à la biodiversité »
Philippe Grandcolas, spécialiste de l’évolution des faunes et du comportement des insectes dictyoptères, est directeur de recherche au CNRS et directeur de laboratoire au Muséum national d’histoire naturelle
Tribune, Le Monde, 8 avril 2020
Pour l’écologue Philippe Grandcolas, l’émergence des maladies infectieuses est directement liée à notre rapport à la nature.
« Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour changer, c’est gâcher une crise »
Bruno Latour, sociologue et philosophe
Invité du grand entretien de Nicolas Demorand, France Inter, vendredi 3 avril 2020
« Parler de guerre n’a aucun sens. (…) Plutôt d’accomodation (…) On a un arrêt général brusque et il serait terrifiant de ne pas en profiter pour infléchir sur le système actuel. On disait qu’il était impossible de tout arrêter, on l’a fait en deux mois. On se rend compte que brusquement, on peut tout arrêter et que les États peuvent s’imposer. Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour voir ce qu’on garde ou pas, c’est gâcher une crise, c’est un crime. »
De Bruno Latour, voir d’autres contribution sur la crise sanitaire, sur son site personnel.
Pascal Picq « Le Covid-19 montre qu’en termes d’évolution, l’homme n’est pas tiré d’affaire »
Pascal Pick, maître de conférences au Collège de France, attaché à la chaire de paléoanthropologie et préhistoire du professeur Yves Coppens
Pour le paléoanthropologue Pascal Picq, la crise du Covid-19 est venue brusquement nous rappeler que l’espèce humaine n’a jamais cessé et ne cessera jamais de coévoluer avec les autres espèces, à commencer par les virus et les bactéries. Une « leçon de darwinisme » qui devrait nous conduire à repenser notre modèle de développement et notre médecine.
Le XXIe siècle a commencé en 2020, avec l’entrée en scène du Covid-19
Jerome Baschet, historien, maître de conférences à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales
La pandémie est un fait total révélant que le système-monde se trouve désormais dans une situation de crise structurelle permanente, analyse l’historien Jérôme Baschet, dans une tribune au « Monde ».
Covid 19 : le grand renversement. Construire une démocratie sociale et écologique.
Véronique Vodinh, enseignante
Luc Gwiazdzinski, géographe
Olivier Frérot, ingénieur et essayiste
L’heure est au renversement. Il aura suffi d’un virus pour que tout devienne possible, permettant d’imaginer d’autres approches, d’autres alliances. Hier encore, les « Gens qui ne sont rien » n’étaient pas écoutés quand ils manifestaient. Aujourd’hui, Ils sont des « héros du quotidien » avec lesquels travailler à une démocratie sociale et écologique.
Coronavirus : « L’Europe est devenue le nouveau tiers-monde »
Michel Onfray, philosophe
Le Point, 26 mars 2020, Propos recueillis par Sébastien Le Fol
Stoïcisme, rapport à la mort, épreuve de confinement, décadence de l’Occident, Montaigne… Le regard du philosophe sur la pandémie.
Propos recueillis par Sébastien Le Fol
Coronavirus : L’historien José Cubero fait un parallèle entre la grippe espagnole et le Covid-19
José Cubero, historien, agrégé à Tarbes
L’historien tarbais José Cubero fait un parallèle entre la grippe espagnole et le coronavirus. Il évoque aussi les similitudes entre l’occupation et le confinement. Interview.
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