H/F chargé·e d’appui aux projets de recherche
H/F chargé·e d’appui aux projets de recherche Lire la suite »
La MSH Paris-Saclay recrute !
Visualiser l’offre de poste : H/F chargé·e d’appui aux projets de recherche à la MSH Paris-Saclay
H/F chargé·e d’appui aux projets de recherche Lire la suite »
Dans le cadre de sa mission d’encouragement à la recherche, la Caisse nationale des Allocations familiales (Cnaf) propose un contrat à durée déterminée de trois ans, adossé à une convention industrielle de formation par la recherche (Cifre).
Les candidatures sont ouvertes à des étudiant-e-s s’inscrivant en première année de thèse en 2022-2023. Seules les recherches en sociologie, anthropologie ou ethnologie, science politique, démographie, économie ou gestion sont examinées. Le salaire brut annuel est de 25.500 € pendant les trois ans.
L’activité de recherche est entièrement consacrée à la réalisation de la thèse, avec un temps de présence à la Cnaf d’une journée par semaine en moyenne. La Cnaf n’attend pas particulièrement de projets de thèse appliqués ou opérationnels.
Cnaf propose également jusqu’à six prix pour des propositions d’articles scientifiques pour la Revue des politiques sociales et familiales.
Les propositions d’articles doivent se reposer sur une recherche de Master 2 terminée depuis moins de trois ans, sur une recherche doctorale en cours ou achevée depuis moins de trois ans. Seules les recherches en sociologie, anthropologie ou ethnologie, science politique, démographie, économie ou gestion, droit public ou privé, psychologie du développement ou psychologie sociale, science de l’éducation, histoire ou géographie sont examinées.
Les prix sont attribués individuellement à l’auteur unique de la proposition d’article. Les prix sont assortis d’une gratification de 1.000 € chacun, à l’exception du premier prix pour lequel elle s’élève à 1.500 €. La proposition d’article classée en premier pourra, selon l’avis du jury, donner lieu à publication dans la revue. Cela sera éventuellement aussi le cas pour les propositions classées en deuxième voire troisième positions.
Pour en savoir plus : site internet de la CAF
Appel à candidature Prix et Cifre Cnaf 2022 Lire la suite »
Le CNRS crée le Groupement de recherche (GdR) Omer sur les mers et océans, au sein duquel l’écologie et les sciences du climat se mélangent à la philosophie, l’économie et l’art.
Ses principes fondateurs, sa gouvernance et son périmètre scientifique sont détaillés dans le document disponible ici.
Ce GDR a vocation à fédérer une communauté scientifique la plus large possible, et de favoriser des interactions interdisciplinaires autour de l’océan et des mers. La participation au GDR est libre et ouverte à toutes les personnes intéressées. Si vous avez, dans vos laboratoires, des collègues susceptibles de vouloir rejoindre le GDR OMER, ils peuvent répondre à un questionnaire en ligne, qui vaut inscription.
La date limite de soumission des questionnaires est fixée au vendredi 28 janvier 2022.
Le questionnaire, d’une durée estimée à 10 minutes, est disponible via le lien suivant : https://survey.cnrs.fr/index.php/859372?lang=fr
Un nouveau Groupement De Recherche (GDR) du CNRS, intitulé « Océan et Mers » (OMER) Lire la suite »
Le numéro 38 (2021/1) de terrains & travaux, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, est paru en novembre 2021.
Numéro coordonné par Henri Boullier, Lise Cornilleau, Jean-Noël Jouzel et Pierre-André Juven
Le n° 38 (2021/1) de terrains & travaux est constitué d’un dossier thématique consacré à la raison modélisatrice, ainsi que de trois articles hors dossier.
Ce numéro est disponible en version papier et en version électronique via le portail Cairn.
Numéro 38 de terrains & travaux : « La raison modélisatrice » Lire la suite »
Le livre HISTOIRE DU VENTRE – ENTRAILLES, TRIPES ET BOYAUX, financé par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !
De Franck Collard et Évelyne Samama (dir.)
Edition : L’Harmattan
Parution de l’ouvrage « HISTOIRE DU VENTRE – ENTRAILLES, TRIPES ET BOYAUX » Lire la suite »
Dans le cadre de ses activités inter-MSH, le Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme coordonne un groupe de compétences fédérant les professionnels de la valorisation de la recherche et de la médiation scientifique.
Cette année, il met en place un atelier sur les recherches participatives / collaboratives/ action, ouvert à tous, pour réfléchir aux formes de recherche qui développent une approche davantage partenariale que diffusionniste, en associant acteurs académiques et non académiques dans la co-construction de projets communs.
La séance introductive de l’atelier a eu lieu le 14 septembre dernier.
Comme annoncé, la prochaine séance se tiendra le mardi 30 novembre, de 09h45 à 12h00 et de 14h00 à 15h00.
Programme :
09h45 – 12h00 : après une présentation de la MSH Ange-Guépin, qui accueillera l’atelier en présentiel pour les personnels des MSH et du RnMSH, ainsi que des objectifs du groupe coordonné par le RnMSH, l’atelier présentera les dispositifs accompagnant les recherches partenariales et participatives au sein des écosystèmes de la MSH Ange-Guépin et de la MSHS Poitiers.
Un premier focus sera fait sur les compétences à l’œuvre dans ce type d’accompagnement.
Un deuxième focus sera effectué sur la nature et le statut des données coproduites dans ce type de recherche.
Seront en particulier présentés :
– pour la MSH Ange-Guépin de Nantes, le dispositif régional Fil’Innov et le UserLab d’Angers, en lien avec la mission et l’observatoire SHS de la MSH Ange-Guépin ;
– pour la MSHS de Poitiers, le service Recherche et Innovation et le labcom DESTINS.
Dans les deux cas, des exemples concrets de projets portés par les différents dispositifs seront décrits, afin de mieux comprendre les méthodologies qui les sous-tendent.
14h à 15h : une table ronde permettra un échange avec les intervenants de la matinée autour de questionnements croisés et d’enjeux partagés, relatifs notamment aux pratiques et postures collaboratives à l’œuvre au sein des dispositifs présentés. Seront envisagés également les perspectives transformatives quant à l’organisation du monde de la recherche et de son rapport au reste de la société.
Modalités pratiques : la séance sera retransmise en direct en distanciel (option webinaire de zoom). Le lien de connexion sera communiqué la veille à toute personne inscrite.
Pour s’inscrire à la version distancielle de l’atelier, veuillez-vous enregistrer à ce lien (avant le vendredi 26 novembre à minuit).
En savoir plus
Atelier recherche partenariale et participative – 30 novembre 2021 Lire la suite »
Appel à contributions pour dossier thématique
Date de clôture : 28 février 2022
Les expériences éducatives alternatives au système d’enseignement « classique » sont loin d’être inédites, comme le montre la vitalité des mouvements de l’éducation nouvelle entre le dernier quart du XIXe siècle et l’entre-deux-guerres, parties prenantes de la nébuleuse réformatrice de l’État. Leurs propositions pédagogiques fleurissent alors tant au sein de l’école publique que dans des écoles privées, à l’initiative de philanthropes, pédagogues, administrateurs et enseignant·es. Un mouvement analogue, alimentant des critiques visant l’enseignement scolaire public, ainsi que les appels à un renouvellement des apprentissages et des pratiques pédagogiques connaît depuis quelques années, en France, un certain essor, sous l’effet de la promotion de la liberté des familles et du « choix » parental, de l’aspiration à un traitement plus « personnalisé » des élèves et de l’accroissement de la concurrence entre établissements. En témoignent en France le succès des pédagogies dites «alternatives», l’attrait croissant qu’exercent les établissements privés, l’émergence d’une catégorie «d’entrepreneurs en éducation», et le renouveau de l’enseignement à domicile. L’aspect le plus remarquable de ces offres éducatives, très hétérogènes et animées par des visions du monde et des intérêts parfois contradictoires, réside dans le fait qu’elles se proposent de réformer l’école publique, non pas de l’intérieur, mais de l’extérieur, en entreprenant de développer à la lisière des établissements scolaires publics, ou loin d’eux, des projets jugés plus en phase avec les aspirations des élèves et des familles. Si ces idées réformatrices oscillent entre, d’un côté, la volonté de mieux s’ajuster aux attentes des publics du système d’enseignement traditionnel et, de l’autre, le désir d’en contourner les normes et les modes de sélection, elles tendent à remettre en cause, directement ou indirectement, la légitimité et la capacité de l’État à administrer l’éducation de ses citoyen·nes et enferment, en creux, une critique du «pacte social» que constitue l’institution scolaire dans nos sociétés. Bien que composite, cette offre apparaît moins sous-tendue par une ambition émancipatrice que par la volonté de doter les familles d’un «capital humain» et de faire l’éducation moins un enjeu de société qu’un investissement comme un autre.
Les propositions attendues pour ce dossier de terrains & travaux devront permettre de mieux comprendre les motivations des différents acteurs et actrices contribuant à la mise en place de pédagogies alternatives, de mieux connaître leur contenu ainsi que leurs effets sociaux. Ce dossier vise ainsi in fine à mieux appréhender, à travers des travaux empiriques, les caractéristiques de ces formes alternatives d’éducation, leurs usages par les apprenants, mais aussi, plus généralement, leurs effets sur le système scolaire public et sur les inégalités.
Les articles pourront s’inscrire dans l’un des trois axes présentés ci-dessous ou à leur croisement.
Dans un contexte d’individualisation des politiques éducatives et d’intériorisation de l’impératif scolaire, l’offre privée d’éducation semble s’être développée en adoptant des formes renouvelées. On peut y voir l’effet d’une «numérisation» de l’offre (écoles en ligne, plateformes de cours particuliers, applications de soutien scolaire), de l’émergence de certaines professions (le coaching scolaire), du développement du tiers-secteur (la philanthropie éducative, les think tanks en éducation) ou de modèles lucratifs d’entreprises (comme pour certaines écoles hors-contrat ou les start-up de «l’edtech»). L’intervention, à différents niveaux, des acteurs privés en éducation n’est pas nouvelle, comme en témoignent la régulation de l’enseignement professionnel par les branches professionnelles, l’influence des milieux patronaux sur les cursus, ou plus récemment la formation des élèves et des étudiant·es à l’entrepreneuriat. Néanmoins, l’intérêt spécifique de certains acteurs privés à l’égard de l’offre éducative, leurs caractéristiques et leurs modes d’action restent encore largement méconnus, notamment dans le contexte français. Ce premier axe visera donc à mieux caractériser le champ des «entrepreneurs de l’éducation» et à interroger la spécificité de cette offre éducative. Ces pratiques éducatives hors de l’école s’inscrivent, en effet, dans des dynamiques longues de privatisation et d’hybridation des rapports public-privé, qui remettent en cause tout autant la place de l’offre publique, sa légitimité que le principe de la régulation, par les pouvoirs publics, de l’offre scolaire. Aussi, les recherches explorant les processus de privatisation et de mise en marché de l’éducation seront-elles bienvenues : développement d’une offre éducative peu ou pas régulée par les autorités publiques, ouverture des services publics éducatifs à des financements privés, ou encore sous-traitance de services éducatifs à des opérateurs extérieurs.
Le profil et les trajectoires des promoteurs et acteurs de ces entreprises éducatives pourront, en premier lieu, être étudiés, en réservant une place à la manière dont ils s’appuient paradoxalement sur les pouvoirs publics (via des subventions, défiscalisation, autorisations, agréments, etc.) pour développer une offre concurrente à celle de l’enseignement public. La façon dont ces acteurs défendent, en second lieu, la légitimité de leurs conceptions éducatives et de leurs manières d’agir auprès d’interlocuteurs et de publics divers (patronaux, pouvoirs publics, Éducation nationale) pourra être questionnée. La question du financement des entreprises éducatives, des pratiques et des modèles économiques qui les sous-tendent, méritera aussi examen. Car si certaines bénéficient du soutien des pouvoirs publics ou escomptent leur aide, d’autres parient plutôt sur leur capacité à développer une offre marchande autonome, et entendent attirer des investisseurs intéressés par les perspectives de profit qu’offre un marché semble-t-il prometteur. En troisième lieu, le travail concrètement engagé dans ces formes alternatives d’enseignement, et les types de pratiques éducatives mises en place, retiendront l’attention, qu’il s’agisse de pratiques renouant avec des formes scolaires traditionnelles ou déjà éprouvées (préceptorat, enseignements d’inspiration plus libertaire) ou de celles insistant plutôt sur leur caractère innovant (apprentissage en ligne, e-learning) afin d’attirer des familles séduites par une prise en charge plus individualisée de leurs enfants. Les contributions seront invitées à analyser la manière dont ces pratiques hétérogènes sont régulées par les pouvoirs publics ou au contraire échappent à leur contrôle.
Cet axe invite à interroger les stratégies et les choix faits par les familles, et les apprentissages chez les élèves, en vue de mieux saisir les effets du recours à des formes alternatives d’enseignement sur le système public d’éducation. Les contributions pourront ainsi aborder les déterminants sociaux de la « demande » d’éducation privée alternative et comment les familles, sur la base de relations affinitaires, ou de positionnements socio-économiques ou culturels, en viennent à recourir à ces nouvelles manières d’éduquer et d’instruire. Au sein d’une offre très hétérogène, il apparaît important de regarder finement les appartenances sociales des familles et leurs rapports à l’école, et d’examiner comment elles s’investissent scolairement et pédagogiquement « à côté de » l’école publique, dans différents segments de l’offre privée. S’agit-il plutôt de familles appartenant à des groupes socialement dominés qui ne trouveraient pas, dans le système existant, une offre adaptée à leurs besoins et à leurs aspirations ? Si c’est le cas, doit-on y voir l’effet d’un amoindrissement de la croyance des milieux populaires dans les capacités émancipatrices de l’école ? Est-on plutôt face à des familles issues des classes moyennes et supérieures souhaitant échapper aux écueils d’une école massifiée, voire de familles fortement dotées préférant scolariser leurs enfants dans des établissements jugés plus en phase avec les exigences d’un monde globalisé ? Entre souci d’ajustement aux attentes scolaires (le recours au soutien scolaire, au coaching, etc.) et défection du système scolaire (le choix du hors contrat, de l’école à domicile) s’expriment différents usages de ces entreprises éducatives et différents rapports à l’école. On pourra se demander en quoi l’offre privée « alternative » témoigne de transformations des rapports des familles à l’école (voire de prises de distance avec le système scolaire), notamment liées aux transformations du système éducatif et aux attentes générées par l’allongement des études. Les contributions pourront venir alimenter les travaux sur les rapports à l’école et à l’État des familles et des élèves, et sur les effets de la crise sanitaire du Covid-19. On pourra également questionner le renouvellement de la place des parents à l’œuvre dans l’offre privée éducative, se demander comment les familles contribuent éventuellement à définir les contours de cette offre : dans l’enseignement à domicile, dans certaines écoles privées réservant une place spécifique aux parents, ou dans certaines aventures entrepreneuriales mettant en avant l’« expérience parentale » des créateurs d’entreprise. Les profits que les bénéficiaires retirent de ces expériences singulières (et d’une socialisation aux marges ou extérieure au système scolaire) mériteront également examen. Les parcours des élèves ayant bénéficié d’une éducation hors contrat, à domicile ou de formes de scolarisation en marge de l’école, restent en effet largement méconnus. Les effets socialisateurs durables de ces expériences et leurs incidences sur les trajectoires individuelles – que les élèves demeurent aux marges de l’école publique ou la réintègrent – pourront être explorés.
Enfin, un troisième axe invite à discuter les effets des entreprises éducatives et du recours par les familles à une offre privée «alternative», sur le système public d’éducation, et in fine sur les inégalités scolaires. Le fait que le centre de gravité de la régulation de l’offre d’éducation se déplace des autorités publiques vers les familles, érigées tacitement, par les prescripteurs de ces services éducatifs, en arbitres de la concurrence entre les différents fournisseurs de biens éducatifs (publics, privés à but non lucratif, privés à but lucratif) méritera attention. L’ampleur que revêt ce phénomène multiforme de remise en cause du système public d’enseignement, en France et dans d’autres pays, pourra être questionnée. L’impact de ces transformations sur les inégalités scolaires pourra aussi être interrogé. Les contributions pourront analyser la façon dont les institutions scolaires publiques composent avec le développement d’un secteur éducatif privé à leurs marges, en tentant d’en enrayer la croissance, en encourageant son développement ou en empruntant certains de ses registres d’action. Les travaux (s’appuyant sur des données statistiques ou des analyses comparatives) qui permettent, dans cette perspective, d’appréhender la manière dont cette recomposition de l’offre éducative affecte les trajectoires scolaires individuelles et l’évolution de la stratification sociale, seront bienvenus. L’importance éventuelle que revêt, aux yeux de ces acteurs réformateurs, l’objectif de réduction des inégalités scolaires, ou au contraire l’impensé qu’il constitue pour ces derniers, constitueront aussi des pistes de réflexion.
Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), accompagnés d’un résumé de 150 mots et de 5 mots-clés en français et en anglais, devront parvenir sous forme électronique (format Word, cf. indications ci-dessous pour la mise en forme des textes) aux coordinateur·trice·s du numéro avant le 28 février 2022 aux adresses suivantes :
Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme
terrains & travaux accueille par ailleurs des articles hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :
Pour plus de détails, merci de consulter le site de la revue : http://tt.hypotheses.org
Appel à contributions – terrains & travaux Lire la suite »
Ilias Naji, jeune docteur du laboratoire Printemps, est lauréat du prix de la Chancellerie des Universités de Paris 2021, dans la discipline « Lettres et sciences humaines », pour sa thèse « Le retournement des retraites (1983-1993). Acteurs, histoire, politiques de l’emploi et circuits financiers ».
Pour en savoir plus
Ilias Naji, lauréat du prix de la Chancellerie des Universités de Paris 2021 Lire la suite »
Appel à contributions pour dossier thématique
Date de clôture : 15 octobre 2021
L’environnement façonné par les humains engendre aujourd’hui de multiples crises. Face à leur ampleur et à leur complexité, il est manifeste que le traitement actuel de l’ensemble des questions écologiques n’est pas à la hauteur des problèmes posés. En renvoyant dos-à-dos le catastrophisme de l’effondrement imminent et les dénis de réalité qui s’appuient sur la foi dans la technique ou le progrès dans la résolution des problèmes écologiques, la revue souhaite promouvoir, hors du bio-centrisme, les analyses portant sur les principaux obstacles conceptuels, politiques, économiques, géographiques, juridiques, sociaux et culturels à la transition écologique. Le traitement de thèmes tels que le lobbying des pollueurs, les reconversions industrielles et la relocalisation de l’économie, les droits des générations futures, les mobilisations et les expérimentations collectives, les contradictions en matière de consommation, etc., sera valorisé.
L’environnement n’est pas la nature mais un ensemble d’institutions. C’est l’environnement façonné par les humains, et surtout par leurs créations historiquement sédimentées, qui engendre aujourd’hui de multiples crises. Le champ concerné va des zones encore semi-sauvages mais déjà dégradées aux milieux urbains standardisés, des montagnes en dégel aux littoraux et aux mers polluées dont le niveau monte, de l’air – de plus en plus chaud et chargé de métaux ou d’oxydes – à la terre façonnée et appauvrie par l’agriculture industrielle. Il concerne aussi les risques ou désastres avérés d’ordre techno-scientifique ou sanitaire. Les pollutions et déforestations conduisant au déclin de la biodiversité, ainsi que le réchauffement climatique avec son cortège de sécheresses et d’inondations ou l’épuisement des ressources non renouvelables ne sont que des conséquences de l’activité économique et des choix politiques antérieurs. Les manières dont les actions socio-humaines ont modelé les milieux nous intéressent donc ici au premier chef. En reconnaissant cet « environnement » comme la résultante de logiques économiques et de politiques sociales, une analyse lucide de ce qui le détruit peut être tentée et d’éventuels leviers et pistes de réformes peuvent être, indirectement, suggérés. Ce n’est qu’en décrivant les tendances lourdes (même si agissent aussi des effets de conjoncture) ayant conduit à la situation actuelle que certaines d’entre-elles pourront être, sinon inversées, du moins infléchies mettant en œuvre la formule à la fois réaliste et optimiste de Foucault selon laquelle « tout ce qui a été historiquement institué est politiquement réformable ».
Cependant, l’inertie des aménagements (notamment urbains) du passé, la multiplicité et l’interconnexion des problèmes rendent difficile les réformes. Surgissent à la fois des obstacles politiques (quelles réformes sur le long terme engager dans le cadre du calendrier électoral raccourci?), économiques (quelles prévisions et reconversions pourraient permettre des ne pas détruire de nombreux emplois industriels?), démographiques (la croissance de la population peut-elle continuer indéfiniment dans un monde fini et les crises économiques permettront-elles les transitions démographiques qui pourraient stabiliser la population mondiale?), sociaux (les inégalités écologiques et sociales ne vont-elles pas croître alors que les classes populaires et les populations du Sud subissent déjà le plus les dégradations écologiques?), culturels (l’actuelle définition du confort, surtout dans les classes moyennes, peut-elle être mise en cause par de nouveaux genres de vie et de consommation?)… Enfin, la prise de conscience citoyenne et l’action « par le bas » des personnes via leurs choix de consommation ou de « mode de vie » peut-elle suffire à affronter les grands défis écologiques en tenant compte de ces différentes dimensions ?
Face à leur ampleur et à leur complexité, il est manifeste que le traitement actuel de l’ensemble des questions écologiques n’est pas à la hauteur des problèmes posés. Il est tendu entre, d’un côté, des politiques de protection de diverses espèces ou de conservation d’espaces particuliers – qui conduiront vers un « apartheid écologique » – et, de l’autre, des mécanismes économiques de nature libérale jouant sur des marchés (Principe Pollueur Payeur se dégradant en « Permis de Polluer Plus », bourses du carbone et de la biodiversité ne diminuant pas les émissions ou dégradations, incitations fiscales aux véhicules électriques qui déplaceront les problèmes, etc.). D’un autre côté, la fiscalité écologique est loin d’être générale : elle ne s’applique que très peu aux plus gros pollueurs et elle ne tient pas compte des contraintes de certaines populations captives ou dépendantes de la voiture. Quant aux normes environnementales (souvent suscitées ou mises en forme par les grands lobbies industriels), elles apparaissent à la fois trop timides pour être efficaces et en prolifération continuelle à un point tel qu’elles étouffent ou défavorisent l’activité des petits producteurs et qu’elles sont régulièrement ignorées ou transgressées (y compris par l’Etat, notamment en matière d’aménagement du territoire).
Le débat réaliste est actuellement contaminé par les climato-sceptiques aux arguments tenant fréquemment du syllogisme, et par les craintes millénaristes ou les prophéties plus ou moins hasardeuses et illuminées sur la fin du monde. La seule certitude, en matière d’effondrement, est la non viabilité socio-écologique du mode de production et de consommation actuellement dominant dans les pays les plus riches qui ne pourra, à terme, que se réformer structurellement ou s’effondrer. Cependant, à la différence des craintes millénaristes, depuis quelques années, ce sont des dizaines de scientifiques de diverses disciplines et de tous bords qui, sur des critères indépendants de l’idéologie ou de la religion, annoncent de très graves menaces. C’est pourquoi cet appel à contributions prend au sérieux lesdites menaces, mais en rejetant également, d’un côté, le catastrophisme absolu (plus ou moins éclairé annonçant le pire à court terme) et, de l’autre, le déni de réalité qui s’appuie sur l’idée de grande résilience de la nature et, plus souvent, sur la foi dans la technique ou le progrès dans la résolution des problèmes écologiques.
L’originalité des approches que souhaite promouvoir l’H&S concerne les grandes postures de la revue :
Cette liste n’est pas limitative. Quelles que soient la thématique, l’approche et la perspective des contributions, sont attendues des réflexions sur les conséquences sociales des processus ou des mesures évoquées. Etant donné la portée des problèmes et leur complexité, les contributions collectives et-ou pluridisciplinaires seront possibles, voire valorisées.
Juan Salvador, professeur émérite de sociologie à l’université de Caen Normandie.
anti-naturalisme, capitalisme, critique sociale, dette écologique, écologie politique, économie sociale et solidaire, effet rebond, énergie, frugalité volontaire, générations futures, lobbies industriels, politiques publiques, pollueurs
Appel à contributions – L’Homme & la Société Lire la suite »
Le colloque « Recherche en SHS et accès aux données de santé : l’exemple des études sur le COVID », organisé par PROGEDO, aura lieu le 18 octobre 2021.
La période actuelle de pandémie est marquée par un nombre croissant de projets de recherche et de recueils de données liés à la thématiques « santé et société ». Avec une acception large de la santé telle que les SHS la promeuvent, les données de santé connaissent un intérêt accru. La TGIR PROGEDO a précisément pour mission d’accompagner les communautés SHS dans la construction et l’utilisation de données quantitatives, notamment en s’appuyant sur les relais locaux que constituent ses plateformes universitaires de données. Cette journée entend participer à ce travail de structuration scientifique en développant les échanges entre diffuseurs et utilisateurs de données.