Revue

Numéro 211 (2019/3) de L’Homme et la Société : « Aux sources du capitalisme »

Le numéro 211 (2019/3) de L’Homme & la Société, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, est paru en avril 2021.

Aux sources du capitalisme

Commerce, travail et transmissions familiales
(Europe méridionale, XVe-XXe siècle)

Coordonné par Claude Didry, Florent Le Bot, Corine Maitte & Michela Barbot

La fin du salariat serait-elle en vue ? Un capitalisme plus « agile », ou plus « liquide » adviendrait-il ? Les formes les plus contemporaines du capitalisme, à travers notamment le travail de plateformes, contribueraient-elles à cette transformation radicale ? Cette vision des derniers développements du capitalisme renvoie en fait à un récit couramment admis, faisant du rapport salarial le creuset du capitalisme sous l’impulsion d’une bourgeoisie prométhéenne. Ce récit est dominé par la figure de la révolution industrielle fondée sur une héroïsation de l’entrepreneur, avec pour contrepartie l’expropriation – de la terre et des moyens de production – comme base originaire du salariat et de l’exploitation qui s’ensuivit.
Pour échapper à ce mythe de la révolution industrielle, ce numéro propose un retour aux sources du capitalisme en analysant le développement d’une production initiée par une activité commerciale de plus en plus prospère. Le processus qui se dessine part de l’affirmation progressive du commerce, de la geste marchande, qui s’insinue comme activité économique dans les institutions existantes, qu’il s’agisse des familles rurales ou des corporations urbaines. Son analyse conduit à mettre au jour un encastrement originel de la production marchande dans l’univers familial, en interrogeant tout à la fois la place de la famille, celle des corporations, ainsi que les porosités des villes et des campagnes dans une dynamique de diffusion, de circulation et d’interdépendance économique et sociale. Les terrains choisis en Espagne, en France et en Italie, permettent ainsi de sortir de chemins bien balisés s’agissant de l’Europe du nord, en adoptant un regard sur la longue durée (XVe-XXe siècle).

Illustration de couverture : D’après Atelier d’Amédée Dieudonné vers 1924. Au fond, Amédée Dieudonné et devant, de gauche à droite, Pierre Claudot, Alfred-Eugène Holder, Auguste Mouchot.,© Fonds Hélène Claudot-Hawad : Le métier de luthier (MédiHal).

Sommaire :

  • Éditorial
    • « Le virus SARS-19, un objet politique pas toujours identifié » par Michel Kail
  • Dossier
    • « Introduction. Un encastrement social du commerce ? » par Claude Didry, Florent Le Bot, Corine Maitte & Michela Barbot
    • « La famille et le travail, le travail de la famille. La variété des configurations organisationnelles du travail et des entreprises en Italie centro-septentrionale au XVe siècle » par Mathieu Scherman
    • « Lits, paniers, balances. Biens meubles et formes de mobilité du travail » par Eleonora Canepari
    • « La révolution libérale et les métiers. Les faquines du port de Barcelone au XIXe siècle » par Juanjo Romero-Marín
    • « La rubanerie à Manresa (Barcelone), 1890-1920. Petite entreprise et travail à domicile » par Lluís Virós
    • « À l’atelier, chez soi ou à la fabrique. Comment rester luthier au début du XXe siècle ? » par Hélène Claudot-Hawad
  • Hors-dossier
    • « La gentrification, stop ou encore ? Indétermination des processus urbains dans le quartier de Fives (Lille) » par Paul Cary & Antonio Delfini
    • « Les Farinet, monnayeurs. Liberté, vénalité, communauté » par Jérôme Blanc
  • Comptes-rendus
    • « M. Gasnier, Le patrimoine industriel au prisme de…, 2018″ par Margaret Manale
    • « L. Bantigny, 1968. De grands soirs …, 2018″ par Roland Delacroix
  • Résumés/Abstracts

Diffusion :

  • Ce numéro est disponible en version papier ou PDF sur le site de L’Harmattan.
  • Il est également disponible en version électronique sur Cairn.info.

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Numéro 210 (2019/2) de L’Homme et la société : « Humanité & animalité »

Le numéro 210 (2019/2) de L’Homme & la Société, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, est paru en décembre 2020.

Humanité & animalité

Coordonné par Salvador Juan

Dans un contexte de déclin de la biodiversité et d’extinction de différentes espèces animales, qu’accompagne une multiplication des animaux de compagnie depuis soixante ans (la moitié des habitants en possèdent au moins un, de nos jours, en France), se réanime un débat très ancien sur les relations entre humanité et animalité. Beaucoup de personnes donnent des noms humains à leurs animaux de compagnie, transgressant ainsi un vieil interdit tacite qui tend à disparaître. La prise en compte de la souffrance animale est considérée de nos jours comme de plus en plus légitime ; elle met en cause l’élevage et favorise différentes formes de végétarisme. On nomme « animalisme » ce vaste mouvement d’attention aux animaux et de volonté d’égalité entre eux et les humains.
Cependant, l’animalisme consacre une égalité paradoxale en cela qu’elle nie aux humains – nonobstant qualifiés d’animaux – le droit d’être carnivores, droit qu’elle reconnaît pourtant à d’autres animaux. Cet animalisme ordinaire a un versant plus scientifique. De nombreux auteurs, se revendiquant de l’interspécisme et de l’éthique de l’environnement ou encore de l’éthologie, quelquefois de la psychologie évolutionniste ou de la paléontologie, mettent en cause aujourd’hui le clivage fondateur de l’humanisme et de la hiérarchie des espèces, renouant ainsi avec la sociobiologie des années 1970. Ils alimentent la réflexion de certaines fractions du mouvement de défense des animaux, ainsi que du mouvement écologiste (notamment « l’écologie profonde »). Le grand retour du naturalisme dans les sciences humaines met aujourd’hui en question les fondements de la socio-anthropologie en niant toute spécificité ou toute essence particulière à l’humain. Mais, en prétendant que les animaux ont une culture, créent des institutions équivalant aux nôtres, ne favorise-t-on pas l’anthropomorphisme et ne commet-on pas de grossières erreurs anthropologiques ?

Illustration de couverture : Dessin original de Fabienne Nénez adressé à Louis-Vincent Thomas (à la fois sujet et objet de l’œuvre), in Brohm Jean-Marie (coord.), 1989. « Une galaxie anthropologique. Hommage à Louis-Vincent Thomas », Quel corps ?, n° 38-39.

Sommaire :

  • Éditorial (I)
    • « Ni la LPPR, ni les terroristes, ni le gouvernement ne doivent nous empêcher de penser » par Judith Hayem
  • Éditorial (II)
    • « Sciences en danger, revues en lutte » par le Collectif des revues en lutte
  • Dossier
    • « Introduction. Humanité et animalité : séparation, fusion ou confusion ? » par Salvador Juan
    • « Au fil du temps, nous nous sommes détachés de la nature ». Entretien avec Marylène Patou-Mathis, réalisé le 22 mars 2019, au Musée de l’Homme à Paris,­ par Salvador Juan
    • « Entre émotion et raison, une mise à l’épreuve de l’animalisme » par Hélène Houdayer
    • « Cimetières pour les animaux de compagnie et micro-rites funéraires. Quelles frontières entre humains et animaux ? » par Nadia Veyrié
    • « L’utilitarisme de la sociobiologie et l’individualisme somatique de l’utilitarisme » par Salvador Juan
    • « Prolégomènes à une analyse des points de vue antispécistes et véganes » par Patrice Régnier & Stéphane Héas
  • Hors-dossier
    • « Marxismes et Critique de la valeur. Une lecture d’inspiration sartrienne » par Richard Sobel  
  • Débats & Perspectives
    • « Vers une démocradure française ? Le terrorisme comme facilitateur d’un durcissement du régime politique » par Fanny Chagnollaud
  • Comptes rendus
    • « J.-P. Durand, La Fabrique de l’homme nouveau…, 2017″ par Pierre Lantz
    • « A. Bihr, La Novlangue néolibérale…, 2017″ par Richard Sobel
  • Résumés/Abstracts

Diffusion :

  • Ce numéro est disponible en version papier ou PDF sur le site de L’Harmattan.
  • Il est également disponible en version électronique sur Cairn.info.

Téléchargez ici une recension publiée dans le n° 58 de L’Écologiste, vol. 22-1.

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Corps en colère – Revue L’Homme & la Société 2019/1 (n° 209)

Le dernier numéro de la Revue L’Homme & la Société hébergée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître :

Corps en Colère (n°209), coordonné par Annie Benveniste et Valérie Pouzol

Huit ans après les révoltes qui ont éclaté dans les pays arabes, la littérature existante témoigne de la répercussion des mouvements et des réponses souvent violentes qu’ont apportées les pouvoirs en place à la volonté de subversion des rapports sociaux et des rapports de genre. Ni bilan, ni réquisitoire, ce numéro de l’Homme et la Société explore la façon dont les diverses manifestations de la rébellion et de sa répression ont posé la question de la visibilité et de l’intense politisation des corps.

« Corps en colère » situe la réflexion au niveau des sujets en rébellion. Il part de la façon dont les corps parlent, s’insurgent, pour réfléchir à la dynamique des mouvements sociaux. Il examine la façon dont ces derniers ont pris des formes mobiles ou fragmentées, qu’il s’agisse de soulèvements radicaux ou de révoltes plus limitées mais constantes, bien que peu visibilisées. Cet angle de vue conduit à des analyses sur les nouveaux acteurs et actrices de ces luttes, leurs innovations en termes de luttes, mais aussi sur les nouveaux outils à inventer pour en rendre compte. En effet, les formes de contestation de l’ordre social sont multiples et ne se réduisent pas au répertoire des mouvements sociaux décrits par les politologues. Elles incluent des modalités qui relèvent de la performance artistique à portée hautement politique, quand les corps sont soumis à des épreuves qui incarnent la résistance.

Le numéro scrute aussi la reconstruction mémorielle des événements qui entraîne la sélection des figures emblématiques. Il montre comment la mémoire hiérarchise non seulement les actes mais leurs auteurs, valorisant souvent le sacrifice des hommes et rétablissant, à travers une stricte répartition des rôles, un ordre social que les rébellions avaient pourtant cherché à contester.


Disponible chez L’Harmattan ou sur Cairn

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Deux chercheurs de l’université Paris-Saclay dans le top 5 des articles les plus consultés sur Cairn en 2018 !

La MSH Paris-Saclay félicitent André Torre et Paola Tubaro respectivement en 4e et 5e position des articles les plus consultés sur CAIRN en 2018 !

 

André Torre pour son article dans la Revue d’Economie Régionale et Urbaine : Les moteurs du développement territorial

André Torre, chercheur à l’UMR SAD-APT (biographie ci-dessous) est directeur de la MSH Paris-Saclay depuis le 1er juillet 2018

 

Paola Tubaro pour son article avec Gilles Bastin dans la Revue Française de Sociologie : Le moment big data des sciences sociales

Paola Tubaro, chercheuse au LRI (biographie ci-dessous) est membre du Bureau de la MSH Paris-Saclay et co-porteuse avec Antonio Casilli du projet maturation DipLab.

 

Ces articles sont en accès libre sur CAIRN jusqu’au 15 février :

 

Les moteurs du développement territorial

https://www.cairn.info/revue-d-economie-regionale-et-urbaine-2018-4-page-711.htm?WT.mc_id=voeux2019&WT.tsrc=newsletterCairn

 

Le moment big data des sciences sociales

https://www.cairn.info/revue-francaise-de-sociologie-2018-3-page-375.htm

 

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André Torre , Directeur de la MSH Paris-Saclay, UMR SAD-APT (INRA / AgroParisTech)

Economiste, André Torre exerce les fonctions de Directeur de recherche à l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique), rattaché à AgroParisTech. Ses recherches se sont longtemps situées à la frontière entre l’économie spatiale et l’économie industrielle puis ont pris une tournure davantage pluridisciplinaire, avec un intérêt grandissant pour les problématiques de développement et d’aménagement du territoire.

Aujourd’hui ses travaux sont consacrés à l’analyse des relations de proximité et à leur importance dans les processus de coordination entre acteurs. Ils portent principalement sur deux domaines d’étude :

– les interactions locales entre firmes innovantes, et plus particulièrement le rôle joué par la proximité géographique dans la transmission des connaissances ;

– les processus de gouvernance territoriale et les conflits d’usage et de voisinage, dans une optique de développement territorial. Cette approche pluridisciplinaire vise à identifier et définir les conflits, ainsi que leurs modes de pilotage et leur place dans les processus de développement des territoires..

André Torre a publié une centaine d’articles dans des revues à Comité de lecture, 20 ouvrages, seul ou en co-direction, et dirigé une quinzaine de numéros spéciaux de revues, essentiellement sur les questions d’espace et de coordination entre acteurs.

Son implication dans l’administration de la recherche l’a conduit à assumer les fonctions de :

– Président de l’ERSA (European Regional Science Association) (http://www.ersa.org/)

– Directeur des programmes PSDR (Pour et Sur le Développement Régional) (http://www.psdr.fr)

– Rédacteur en Chef de la Revue d’Economie Régionale et urbaine (RERU) (http://www.reru.fr/)

 

Paola Tubaro  – UMR LRI  (CNRS / UPSud)

Chargée de recherche au CNRS, Paola Tubaro a été auparavant enseignante-chercheure à l’Université de Greenwich à Londres. S’étant tournée vers la sociologie après une formation d’économiste, elle entreprend des recherches interdisciplinaires qui mobilisent la science des données, la simulation à base d’agents et l’analyse des réseaux sociaux dans l’étude des phénomènes socio-économiques. Elle s’intéresse particulièrement à l’économie des plateformes numériques, avec des recherches portant sur l’essor d’une approche « collaborative », les effets des plateformes sur des secteurs traditionnels (comme la restauration) et les transformations du travail notamment avec l’émergence de sites et applications rémunératrices. Elle a co-fondé European Network on Digital Labor (ENDL), coordonne le groupe d’étude sur l’analyse des réseaux sociaux de la British Sociological Association, et est membre du comité de lecture de Revue Française de Sociologie.

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Nouveau n° de la revue Terrains & Travaux « Empreintes et emprises de la financiarisation »

Le n°33 [2018/2] de la revue Terrains & Travaux « Empreintes et emprises de la financiarisation » vient de paraître ! 

Un numéro coordonné  par :
Isabelle Chambost, Yamina Tadjeddine et Caroline Vincensini

 

Le poids et le rôle économique grandissant de la finance constituent le point de départ de la caractérisation du phénomène de financiarisation par la littérature économique. Cette qualification critique met en évidence l’importance prise par la finance à travers ses marchés, ses instruments (notamment les produits dérivés), ses acteurs, ses institutions et ses visées, soulignant la captation et l’accumulation des profits au détriment de l’« économie réelle » par le déploiement de logiques essentiellement spéculatives. Le capitalisme financier, faisant système, subordonne ainsi l’ensemble des différents pans de la société en imposant ses référents normatifs et ses rapports de force, captant l’essentiel de la valeur et instituant des mécanismes de rentes financières (Serfati, 1996 ; Epstein, 2005 ; Dore, 2008 ; Krippner, 2005 ; Fine, 2012).

Depuis une vingtaine d’années, des travaux en socioéconomie, en science politique, en économie, en sociologie, en sciences de gestion, documentent ses caractéristiques, ses origines, ses manifestations et ses conséquences, s’inscrivant dans des degrés progressifs de conceptualisation, de la description empirique de réalités à la caractérisation plus théorique du capitalisme actuel. Cette littérature montre comment la finance appose ses droits sur les espaces non financiers, que ce phénomène soit étudié en tant que nouveau régime d’accumulation, en tant que processus de redistribution à travers l’imposition d’une création de valeur pour l’actionnaire ou par une invasion de notre quotidien, selon la typologie de Van der Zwan (2014).

Ces trois approches s’accordent sur le pouvoir de la finance et sur la domination que celle-ci exerce quelle que soit l’échelle considérée – macro, méso ou micro. Elles considèrent aussi que la période contemporaine constitue l’aboutissement complet de ce processus

 

Sommaire :

Isabelle Chambost, Yamina Tadjeddine, Caroline Vincensini
Empreintes et emprises de la financiarisation

Nicolas Pinsard,
La marchandisation des offices comme appareils d’État au XVIIe siècle
Genèse sociopolitique de la financiarisation des fiances de l’État en France

Axel Pohn-Weidinger, La financiarisation par le bas
Enquête sur le cahier de comptes d’une famille surendettée

Antoine Guironnet, Ludovic Halbert, Nicolas Maisetti, Coproduire la
régulation environnementale, reproduire l’accumulation financiarisée
Experts et gestionnaires d’actifs immobiliers dans la fabrique d’une politique
de réduction des consommations énergétiques en France (2007-2017)

Fabien Foureault, Un PDG détrôné par la finance ?
Financiarisation et circulation du pouvoir de direction

 

HORS DOSSIER

Cécile Carra, Clémence Boxberger,
Le rôle du rapport au métier dans la construction d’incidents en classe
Le cas des professeurs débutants en contextes populaires

Laura Mellini, Francesca Poglia Mileti, Michela Villani,
Résistantes face à la vulnérabilité. L’agentivité relationnelle des
femmes africaines et séropositives en contexte migratoire

Doriane Montmasson,
« Parce qu’on n’avait pas besoin du papa dans l’histoire ! »
La réception de la littérature de jeunesse par les enfants

 

Disponible sur CAIRN : https://www.cairn.info/revue-terrains-et-travaux-2018-2.htm?contenu=sommaire

 

Télécharger le Flyer : Flyer Terrains & travaux 2018/2

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Nouveau n° de la revue L’Homme & la Société : « L’Homme-machine II »

Le nouveau numéro de la revue L’Homme & la Société vient de paraître !

 

L’Homme-machine II.

Du travailleur augmenté à l’homme augmenté

 

Dossier dirigé par Florent Le Bot, Olivier Dard, Claude Didry, Camille Dupuy, et Cédric Perrin

Notre exploration des fantasmes idéologiques accompagnant la perpétuation du capitalisme se poursuit à travers ce dossier, et nous fait passer de l’utopie d’une production mécanisée toujours plus efficace où la machine libèrerait l’humanité du travail (L’Homme-machine I), à la recherche de la vie éternelle dans la multiplication de thérapies, de disciplines, de prothèses et de big data visant à porter les corps et les esprits vers les sommets. Il reste à en analyser la portée, en interrogeant ce que ce fantasme de l’homme augmenté représente dans la justification actuelle du capitalisme et en revenant sur sa spécificité à l’égard de la fascination pour la machine. L’homme-machine et l’homme augmenté sont liés au travail et à la question récurrente : « le travail ou comment s’en débarrasser ? » La grande équation capitaliste de la machine se ramène aux gains de productivité liés à des combinaisons de facteurs de production nouvelles reposant sur la domestication de l’énergie dans le cadre d’un paradigme dominé par la physique. Cela nous a conduits à parler de « travailleur-machine » pour appréhender cette absorption du travailleur par la machine, mais aussi, en un sens, sa transformation en un « berger des machines ». Le dossier invite à s’interroger sur le « décalage prométhéen » entre ce que les hommes savent faire techniquement et ce qu’ils sont en mesure de penser et de maîtriser moralement. Passé un certain seuil, la capacité technique devient démesurée par rapport à la condition humaine et l’excède. Mais il s’agit également de réfléchir sur le transhumanisme comme un modèle de dépassement de l’humain qui, ce faisant, présuppose l’existence même d’une nature humaine qu’il entend transcender par l’initiative de ces capitaines d’industrie californiens défrayant la chronique de l’humanisme établi. Or, dans la perspective que s’efforce d’approfondir L’Homme & la Société, c’est l’hypothèse même d’une nature humaine qui reste à mettre en question, pour saisir le déploiement historique d’une humanité dont la nature profonde est de réveiller les potentialités qui y sommeillent en bouleversant ainsi continûment cette nature même.

 

Au sommaire :

 

  1. Prométhée déchainé ?

Florent Le Bot, Olivier Dard, Claude Didry, Camille Dupuy et Cédric Perrin

 

  1. Le travail de l’Homme-machine et les promesses d’abondance : de la manufacture automatique à la cyber-entreprise

Henry Jorda

 

  1. La méthode graphique et l’esprit du « capteur d’activité » (1847-1920) : aux sources du « self tracking », la courbe « autographique » du moteur-humain

Marco Saraceno

 

  1. Grandeur et misère de l’humain augmenté : le cas du pilote sans avion

Gérard Dubey

 

  1. Surveiller et guérir le corps optimal. Big Data et performance sportive.

 Sébastien Dalgalarrondo

 

  1. Corps et âme. Le transhumanisme, nouvel horizon biopolitique du capitalisme ?

Nicolas Le Dévédec

 

  1. Les nanotechnologies comme technologie transhumaniste

Franck Damour

 

  1. Métamorphoses du corps et métaphores : penser les technologies à l’ère du transhumain

Christophe Lazaro

 

Diffusion :

L’Harmattan : https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=numero&no=60982&no_revue=20&razSqlClone=1

CAIRN : https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe.htm

 

Télécharger le flyer :

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Fiche de lecture type à l’usage des rapporteurs externes

Pour consulter la Fiche de lecture type à l’usage des rapporteurs externes sollicités pour évaluation par le comité de rédaction de la revue L’Homme & la Société, hébergée par la MSH Paris-Saclay, cliquez sur le lien ci-dessous.

H&S_Fiche type de lecture

 

Pour toute question, vous pouvez contacter Anne-Sophie Décriaux, éditrice de la revue : anne-sophie.decriaud@ens-paris-saclay.fr

 

 

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Modalités de soumission des textes – Aide à l’usage des auteurs

Tout auteur souhaitant soumettre un texte au comité de rédaction de la revue L’Homme & la Société, hébergée par la MSH Paris-Saclay :

– article en réponse à un appel à projet ;
– article hors dossier ;
– note critique, texte pour la rubrique « Débats & perspectives » ;
– ou compte rendu d’ouvrage

devra le faire en se conformant aux normes d’édition (présentation, références bibliographiques,  typographie…) adoptées par la revue (cf. document téléchargeable ci-dessous).

H&S_MODALITÉS DE SOUMISSION DES ARTICLES.dotx

 

Pour tout renseignement, vous pouvez contacter Anne-Sophie Décriaud, éditrice de la revue : anne-sophie.decriaud@ens-paris-saclay.fr

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Nouveau n° de la revue L’Homme & la Société : « L’Homme-Machine 1 »

Vient de paraître ! Le nouveau numéro (205) de la revue L’Homme & la Société

L’Homme-machine I – Le travailleur-machine

Coordonné par Florent LE BOT, Olivier DARD, Claude DIDRY, Camille DUPUY & Cédric PERRIN

La machine, l’automation, l’automatisation, l’ordinateur, le numérique, les nouvelles technologies sont de formidables générateurs à prophéties, annonçant, par exemple, avec l’« usine du futur » et la robotisation de l’industrie, la suppression d’un nombre considérable d’emplois, ou avec le numérique et l’Internet, la multiplication des pépites ou des licornes dans l’Eldorado des start-up. Ce dossier éclaire ces prophéties, leurs déploiements, leurs impasses et leurs contradictions. Mais en adoptant une perspective sociohistorique, la place de la machine dans le construit social (visible dans les sphères économique, politique mais aussi dans le champ du loisir en tant que
prétexte à re-création des forces de production) révèle la platitude idéologique d’une succession de « révolutions », industrielles hier, numériques aujourd’hui, qui font de chaque instant une grande transformation.
Vingt ans après leurs envolées lyriques sur la société numérique, les experts qui avaient chanté les louanges de la Silicon Valley ressortent du placard où les avait envoyés la crise des valeurs technologiques en 2000. Les « révolutions » industrielles s’enchaînent à un rythme toujours plus soutenu, en renvoyant sans cesse le présent dans un passé révolu, le travail et le salariat pouvant être pendant ce temps soumis aux vagues des « réformes structurelles » qui permettront aux entreprises de faire face à l’insoutenable incertitude de la rentabilité. Le progrès technique transforme les sociologues en voyants, penchant vers le pessimisme d’un « travail
en miettes », d’un monde toujours plus « sécuritaire », vers la joie de la libération du travail relayée par une multitude de « mouvements sociaux » promettant autant d’« interventions sociologiques » pour dépasser la grisaille du syndicalisme, ou la sobriété d’un revenu universel préfiurant la décroissance fiale. La presse se fait, quant à elle, régulièrement l’écho d’études sur le rôle présumé des machines en matière de destruction ou de création d’emploi. Les problématiques des conditions de travail, d’organisation du travail, du temps de travail, de la santé au travail entrent immédiatement en résonance avec le sujet. Nous interrogeons ici ces éléments avec une distance critique, distance prise avec la fascination pour l’Internet, le miracle de ces technologies de l’information qui, dès les années 1960, transforment le monde en un « village planétaire », le local en global, le travailleur en maker, etc.
L’Homme et la Société entend, avec «  Le travailleur-machine  », dégager la réflexion sur la technologie et la société de la chape de l’incessante nouveauté qui impose un futur sans avenir. Ce dossier s’inscrit dans la poursuite de deux précédents volumes intitulés « Les mille peaux du capitalisme », qui revendiquaient que le profi, la justifiation, le contrôle, la perpétuation et la prophétie constituaient le moteur du capitalisme.

Sur le site de l’Harmattan : http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=numero&no=58575&no_revue=20&razSqlClone=1

Sur le site de Cairn : https://www.cairn.info/revue-l-homme-et-la-societe.htm

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Revue Terrains & Travaux n°31 « Consommer autrement »

Le n°31 de la revue Terrains & Travaux vient de paraitre.

« Consommer autrement »

Un numéro coordonné par Jean-Samuel Beuscart, Frédérique Giraud et Marie Trespeuch

 

Au sommaire :

Jean-Samuel Beuscart, Frédérique Giraud, Marie Trespeuch,
Consommer autrement
Thomas Depecker, Marc-Olivier Déplaude, Information et désinformation des
consommateurs. La constitution d’un répertoire d’action consumériste dans
les années 1960
Jeanne Guien, Violeta Ramirez, Travailler à consommer. Expérimentation et
émancipation dans les pratiques de consommation alternative
Arnaud Mège, « Faire autrement ». Tensions entre idéaux et contraintes
pratiques de militants pour la décroissance
Fanny Rassat, Consommer local et s’inscrire dans un territoire.
Les pratiques de réemploi et d’achat en ressourcerie
Elisabetta Bucolo, Les gratiferias, des initiatives de réemploi et de consommation alternatives
Gilles Lazuech, Gervaise Debucquet, Culture alimentaire et accord marchand
local. Une enquête au sein de l’AMAP « Poisson » Yeu-Continent
Yuna Chiffleau, Grégori Akermann, Arielle Canard, Les circuits courts
alimentaires, un levier pour une consommation plus durable ? Le cas d’un
marché de plein vent
hors dossier
Isabelle Clair, S’insulter entre files. Ethnographie d’une pratique
polysémique en milieu populaire et rural
Clémence Coconnier, Samuel Julhe, L’accompagnement des danseurs
en transition professionnelle. Un dispositif révélateur des décalages entre
une institution et ses usagers
Clément Combes, Figures de la sériphilie. Des traits signifints de la pratique
des séries télévisées contemporaine à une typologie des amateurs

 

Consultation et abonnement sur Cairn

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