Définie par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) lors de la 36e assemblée mondiale de la santé (1983), l’éducation à la santé désigne : « tout ensemble d’activités d’information et d’éducation qui incitent les gens à vouloir être en bonne santé, à savoir comment y parvenir, à faire ce qu’ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé, à recourir à une aide en cas de besoin ». « L’éducation pour la santé est la composante des soins de santé qui vise à encourager l’adoption de comportements favorables à la santé. […] Par l’éducation pour la santé, on aide les gens à élucider leur propre comportement et à voir comment ce comportement influence leur état de santé. On les encourage à faire leurs propres choix pour une vie plus saine. On ne les force pas à changer. […] L’éducation pour la santé ne remplit pleinement sa fonction que si elle encourage les gens à participer et à choisir eux mêmes.
Ainsi, ce n’est pas faire de l’éducation pour la santé que dire simplement d’adopter un comportement favorable à la santé » (Manuel d’éducation pour la santé dans l’optique des soins de santé
primaires. Genève : OMS, 1990).
La journée d’étude entend développer et illustrer les spécificités liées à la catégorie « enfance ». Elle a pour ambition de préciser la nature, l’étendue et la variété des dispositifs d’éducation à la santé auprès des enfants, sans se resteindre au milieu scolaire. Dans la continuité des récents travaux menés sur ces sujets (Roussille et Deschamps, 2013 ; Batisse et Bernard, 2014 ; Fischer et Tarquinio, 2014), cette manifestation scientifique a pour objectif de faire se rencontrer des jeunes chercheurs nationaux et internationaux de diverses disciplines autour de la thématique de l’éducation et de la santé des enfants, sans exclusivité géographique. Ils sont invités à y présenter des recherches achevées ou en cours. La journée d’étude se veut également ouverte aux praticiens de santé et aux acteurs des territoires intéressés à participer à la réflexion sur le sujet.
Cette journée d’étude s’articulera autour de plusieurs axes qui viendront questionner le sujet en abordant :
AXE 1.Les acteurs et les savoirs de l’éducation à la santé auprès des enfants.
Le champ de l’éducation à la santé s’organise traditionnellement autour de plusieurs sources de compétences : les savoirs expérientiels et les expertises professionnelles. Les contributions pourront
discuter cette dichotomie ou se limiter à un certain type d’acteurs, à un champ d’intervention (milieu domestique, familial, scolaire, associatif, médical, etc.) ou encore, privilégier une approche globale des différentes formes d’éducations à la santé, complémentaires ou conflictuelles, assurées par une pluralité d’acteurs qui entourent l’enfant. Les communicants sont invités à exposer des données de recherche portant sur l’identification, sur le rôle et la place de la famille, sur des pairs, sur l’école, sur des politiques publiques, sur la médecine, sur les médias (en particulier les nouvelles technologies de l’information et de la communication) dans l’éducation à la santé des enfants. Les lieux et les espaces de l’éducation à la santé auprès des enfants pourront être également développés dans cet axe. D’autres communications pourront aussi aborder la façon dont l’enfant lui-même participe à son éducation à la santé dans la mesure où il est aussi un sujet capable d’agentivité. Car les enfants sont à l’origine d’une culture propre qui se détache des codes, des normes et des valeurs transmises par ceux qui les socialisent et les éduquent (Delalande, 2001).
AXE 2. Les dispositifs d’éducation à la santé des enfants : formes et supports de communication.
Les recherches portant sur les actions et les outils au service d’une éducation à la santé auprès des enfants sont également attendues. Les livres, les films, les photographies, les sites internet, les publicités, les jeux, etc. sont autant d’instruments matériels et immatériels qui peuvent être au service de l’éducation à  la santé à destination des enfants. Cet axe questionne les processus de construction et de transformation des dispositifs d’éducation à la santé, l’efficacité des messages envoyés aux enfants et leur capacité à les comprendre. Sont-ils vraiment accessibles à tous ? Les contributions pourront développer la façon dont les enfants s’approprient les informations qui leur sont transmises et les mécanismes par lesquels ils parviennent à les reproduire au point de les intérioriser.
AXE 3. Les normativités véhiculées dans les dispositifs d’éducation à la santé auprès des enfants.
Il s’agira de développer leur contenu en mettant au jour les prescriptions soutenues par ceux qui participent à l’éducation à la santé des enfants. Sont en effet véhiculés certains rapports et usages du corps et des façons de penser, voir et vivre la santé. Il serait intéressant, par exemple, de traiter de la perception de différents acteurs (dont les acteurs de santé, les parents et les enfants) qui ne partagent pas un monde d’intercompréhension sur ce qu’est et ce qui fait une « bonne santé ». Cet axe pourra également discuter les aspects moralisateurs et bienfaiteurs qui ont longtemps dominé, comme une évidence, dans le champ de l’éducation à la santé. Enfin, l’éducation à la santé mobilise des catégories de l’enfance comme la petite enfance, la préadolescence, l’adolescence qui sont envisagées comme des périodes du grandir. Toutefois, l’enfance en tant que construction sociale et culturelle invite à explorer ses marges et ses frontières difficiles à déterminer (Galland, 2010). Les communications pourront donc interroger ces catégories, leur historicité et leurs usages.
Une communication peut s’inscrire simultanément dans un ou plusieurs axes. Ces axes ne sont que des pistes de réflexion, ils n’ont pas de valeur exhaustive. La journée d’étude se veut ouverte aux recherches portant sur la thématique générale.
Comité scientifique
- Déborah KESSLER-BILTHAUER (co-organisatrice de la journée d’étude), Docteure en ethnologie, MSH Lorraine, CNRS/Université de Lorraine, 2L2S
- Anne FERNANDES, (co-organisatrice de la journée d’étude), Doctorante en sociologie, Université de Lorraine, 2L2S
- Marie-Pierre JULIEN, Maîtresse de conférences en anthropologie, Université de Lorraine, 2L2S
- Hervé LEVILAIN, Maître de conférences en sociologie, Université de Lorraine, 2L2S.
- Sarra MOUGEL, Maîtresse de conférences en sciences de l’éducation, Université Paris Descartes, CERLIS
- Nicoletta DIASIO, Professeure des universités en sociologie, Université de Strasbourg, DynamE, MSH Alsace (MISHA)
- Virginie VINEL, Professeure des universités en sociologie et en anthropologie, Université de Franche-Comté, LASA
- Ingrid VOLERY, Maîtresse de conférences en sociologie, Université de Lorraine, 2L2S, MSH Lorraine
Modalités de participation et calendrier
Types de contributions : orales (20 minutes)
Date limite de dépôt des propositions de communication : 5 mars 2017
Les propositions de communication sont à envoyer à Déborah KESSLER-BILTHAUER :
deborah.kesslerbilthauer@gmail.com et à Anne FERNANDES : fernandesanne57@gmail.com
Réponses communiquées : le 15 mars 2017
Les propositions de communication de 1500 signes (espaces compris) comporteront un titre, un résumé de la communication, une bibliographie indicative de 5 références maximum. Le résumé présentera le sujet de la recherche de façon synthétique en précisant l’approche méthodologique employée ainsi que les principaux résultats présentés à l’occasion de la communication.
Les propositions doivent également comprendre les différentes informations suivantes : nom, prénom, adresse mail, discipline et affiliation du communiquant ainsi que l’axe dans lequel il se pressent. Ces informations seront suivies d’une courte biobibliographie de 400 signes maximum (espaces compris).
Date de présentation des communications orales : le 25 avril 2017
Une publication sous la forme d’un ouvrage collectif ou d’un numéro de revue scientifique est envisagée à l’horizon 2018.