Valorisation

Posters MSH « Sports et société »

Posters MSH "Sports et société"

Informations

La MSH Paris-Saclay a réalisé quatre posters sur la thématique « Sports et société » visant à créer une synthèse mais aussi une base de discussion au sujet de quatre thèmes de réflexion sociologiques et sociétales en lien avec le sport. Ces thèmes sont :

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Contributeurs

MSH Paris-Saclay

Florence Parizot (conception et rédaction)
Thierry Cayatte (création et graphisme)
Ariane Tom (conception)
Elsa Bansard (contributrice)
Lison Burlat (relecture)

Chercheuses et chercheurs

Anaïs Bohuon (« Le sport et les normes de genre »)
Steve Hagimont (« Le sport comme marqueur social »)
Alison Hernandez (« Le sport et les normes de genre »)
Steven Le Pape (« Le sport et le bien-être mental » & « Le sport et la vieillesse »)

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« Le labo du bal »

Résumé

Le vendredi 22 septembre avait lieu sur le plateau de Saclay (quartier du Moulon) un bal organisé par la Scène de recherche (ENS Paris-Saclay), une belle expérience conviviale aux tons lyriques. Le bal a pu être abordé du point de vue de la sociologie le matin grâce à un workshop soutenu par la MSH Paris-Saclay et l’IDHES. Et mis en pratique l’après-midi dans un moment où l’ensemble du personnel de l’ENS Paris-Saclay était convié. Le bal s’est poursuivi le soir pour tout public et tous âges confondus…

Le bal comme objet de réflexion

Lors du workshop traitant le bal sous l’angle des sciences humaines, Christophe Apprill (auteur de Les mondes du bal) dont l’intitulé de l’intervention était « La banalité du bal », expliquait que la société a tendance à invisibiliser les danses du bal (qui ne rentrent ni dans l’industrie scopique ni dans le système néo-libéral). Le bal est une « danse sans propos », où l’intime joue un grand rôle. En effet, le bal est aussi provocateur du « sentiment d’exister ».

« Le logos est à la porte du bal » – Christophe Apprill

L’intervention du musicologue Martin Guerpin a porté sur le développement des dancings parisiens, au cours des années 1920, à partir de l’importation du jazz des États-Unis et des styles de danse associés, introduisant une autre esthétique des corps. L’après midi, l’historienne Sophie Jacotot est revenue sur cette période du renouveau des bals en l’inscrivant dans une histoire sociale de longue durée, des mondes du bal au XIXe siècle jusqu’à la fin des bals clandestins après la Libération. Le musicien Bernard Lubat a raconté le renouveau des bals dans sa campagne girondine qui étaient des lieux de rencontres maritales et de contrôle social des alliances. Avec beaucoup de virtuosité et d’humour, il a conté la succession typique des danses allant du paso doble jusqu’au rock des années 1960, en passant par le tango joue contre joue.

Ce sont justement ces corps-à corps autorisés que Bernard Coclet, l’organisateur du « Grand bal de l’Europe », a évoqué dans sa communication avec beaucoup de tact et son goût de la métaphore. Il a animé ensuite les ateliers de danse qui ont précédé les orchestrations déchaînées des « vibrants défricheurs » propices aux chorégraphies collectives. Un large public s’est joint en soirée sur l’esplanade du campus qui a connu son premier grand bal « Tu danses-tu ».

Retrouvez l’ensemble du programme sur la page de l’évènement

En images...

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Comment agir face aux paradis fiscaux et à la finance offshore ?

Comment agir face aux paradis fiscaux et à la finance offshore ?

INFORMATIONS

Débat organisé par
Cynthia Colmellere (CentraleSupélec, IDHES) et
Franck Jovanovic (Université Teluq, Montréal)
Avec l’aide de Jean Bérard (ISP) et Caroline Vincensini (IDHES)

Lieu de l’évènement : Paris

Lien vers les informations pratiques de l’évènement

Présentation

Depuis plusieurs années, les juridictions offshores, notamment les paradis fiscaux, et les outils financiers offshores font l’objet d’une attention croissante, tant dans les médias que dans la littérature scientifique. Ils se trouvent aussi au cœur de nombreux scandales comme ceux révélés par les Pandora Papers (2021), les Dubaï Papers (2018), les Paradise Papers (2017), la FIFA (2015-2016), l’affaire UBS aux États-Unis (2009), la faillite d’Enron (2001), les scandales d’évitement fiscal de Google ou de Facebook, l’affaire Cahuzac (2012), le financement de la campagne électorale d’Édouard Balladur (1995), l’affaire Alstom (2004-2020), pour ne citer que ceux-là.

Certains élus se sentent de plus en plus interpellés par la finance offshore et les paradis fiscaux. Parallèlement, la position des gouvernements des pays occidentaux, notamment la France, apparait ambigüe : d’un côté certains gouvernements et hommes politiques évoquent vouloir « fermer les paradis fiscaux », d’un autre côté, arguant du maintien de la compétitivité économique, des mesures sont prises par les gouvernements et des lois sont votées pour faciliter les pratiques financières offshores.

Par ailleurs, l’imbrication actuelle de la sphère financière offshore dans la finance mondiale et les chaines de valeur des entreprises est rarement mentionnée. Tout comme, l’attitude des autorités des pays de l’OCDE qui a encouragé les activités offshores pour servir de relais à la croissance économique qui marquait le pas après les années 1970. De fait, la finance offshore se confond aujourd’hui largement avec la finance globale et mondiale.

Parallèlement, plusieurs acteurs de la société civile agissent. Citons notamment l’expérience de petits commerçants au Royaume-Uni avec les Fair Tax towns. Ils ont créé une société offshore dans un paradis fiscal pour enregistrer une marque (Crickhowell Fair Tax) et utiliser les redevances pour délocaliser leurs profits dans des paradis fiscaux, comme le font les sociétés multinationales. Cette initiative visait à persuader le gouvernement du Royaume-Uni de modifier sa législation fiscale afin que les petites entreprises et les sociétés multinationales soient imposées au même taux.

Cette demi-journée qui réunit 11 professionnels et universitaires permettra de discuter des enjeux actuels et de faire avancer la réflexion sur les actions possibles face aux paradis fiscaux et à la finance offshore. Elle permettra aussi d’explorer et de discuter certaines analyses et réflexions proposées dans l’ouvrage de Franck Jovanovic récemment paru aux Presses de l’Université du Québec, Finance offshore et paradis fiscaux. Légal ou illégal ? (Format papier/Format numérique)

Biographie des intervenant.es

Professeur à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis 2007, il y dirige le Master Finance responsable, information et communication. Ses travaux de recherche portent sur la place et le rôle de la finance dans l’économie et la régulation financière. Il est l’auteur de plus d’une trentaine d’articles académiques sur l’organisation, le fonctionnement et la régulation des marchés, la finance éthique et la responsabilité sociale des entreprises. De 2007 à 2009, il a été conseiller scientifique au Conseil d’Analyse Economique, avant d’occuper, de 2009 à 2013, le poste de directeur-adjoint du CEPII.

Commissaire aux comptes et expert-comptable à Paris (France), et réviseur d’entreprises (Belgique), CFE et CISA, Expert près la Cour d’appel de Paris. Il manage le pôle Forensics & Economics d’Exco Paris. Il est par ailleurs responsable de missions d’audit IFRS dans des groupes et secteurs divers.
Il est également Visiting Lecturer à Centrale Supélec et à l’Université Paris-Dauphine, dont il a été Professeur-associé.
Ses enseignements et travaux de recherche portent sur les problématiques d’audit, de compliance, et de fraudes dans les organisations, en croisant les approches juridiques, managériales, sociologiques et financières.

Maîtresse de conférences en sociologie à CentraleSupélec et chercheure à l’IDHES, ENS Paris-Saclay. Sociologue du travail et des sciences, elle a enquêté et publié sur le travail dans les industries à risques (chimie, pharmacie, nucléaire) et le contrôle de ces industries.
Ses recherches actuelles portent sur l’expertise d’objets du patrimoine à des fins de conservation et d’authentification, entre autres dans le cas de falsifications d’objets d’art et de fraudes à l’échelle internationale.
De 2013 à 2023, elle a dirigé le département sciences humaines et sociales de l’École Centrale Paris (devenue CentraleSupélec). Depuis 2020, elle est directrice adjointe à la recherche de la Graduate School humanités et sciences du patrimoine de l’Université Paris-Saclay.

Professeur titulaire de sciences économiques et de finance à l’Université TELUQ (Canada), il possède 25 ans d’expérience internationale dans plusieurs universités francophones et anglophones (Canada, Royaume-Uni, France, Côte d’Ivoire, etc.) et en tant qu’expert-conseil auprès d’organisations.

À titre d’expert-conseil, il a travaillé notamment auprès de l’OCDE, le Ministère français de l’Économie, des Finances et de la Relance, l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ), Hydro-Québec, l’Industrielle Alliance, l’Agence Française de Développement, la Fédération Française pour la Franchise, Compagnie régionale des commissaires aux comptes. Il est également régulièrement sollicité par des médias sur la question de la finance offshore et des paradis fiscaux.
Ses recherches portent sur l’économie financière, avec plus de 50 articles et chapitres de livre, 12 livres et numéros spéciaux, et la participation à 2 manuels d’économie de référence, les Principes d’économie moderne avec le récipiendaire du prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel Joseph E. Stiglitz, les Principes de l’économie avec Gregory N. Mankiw et Marc P. Taylor.
Son dernier ouvrage, Finance offshore et paradis fiscaux, est publié aux Presses de l’Université du Québec en 2022.

Avocat au Barreau de Paris, docteur en droit, et certifié délégué à la protection des données personnelles. Il pratique la plaidoirie devant le tribunal judiciaire, particulièrement devant les juridictions pénales. Il enseigne également le droit pénal à l’Université de Lille.

Dans son activité de conseil, il intervient en tant qu’avocat enquêteur interne pour des litiges transnationaux. Il a participé à plusieurs enquêtes anticorruptions notables impliquant des mécanismes et outils financiers offshores. Au quotidien, il conseille les entreprises dans la gestion du risque juridique.
Sur la recommandation de Monsieur le Premier Ministre, il lui a été attribué le titre de Chevalier de l’Ordre national du mérite.

Après une double formation en droit et en finance, Monsieur Antoine Molé est intervenu sur les problématiques fiscales internationales des Prix de transfert auprès des banques dès l’année 2000 sur les activités de marché des Banques de financement et d’investissement, et sur les questions de Frais de Siège. Par la suite, il est intervenu en tant que consultant sur les problématiques de fiscalité internationale auprès des Directions financières et comptables des institutions financières (TVA, établissements stables, etc.).

En parallèle de ses activités professionnelles, il a entamé des travaux de recherche à l’Université Paris IX Dauphine sur la sphère économique et financière offshore aboutissant à la soutenance d’une thèse de droit privé en février 2015 intitulée « Les paradis fiscaux dans la concurrence fiscale internationale ».
Exerçant aujourd’hui en tant qu’avocat fiscaliste sur les questions de contentieux fiscal et de droit pénal fiscal, Monsieur Molé est également professeur affilié responsable pédagogique du Master Audit et Contrôle à l’EDC Paris Business School.
Dans le cadre de ses différentes activités, il ne cesse d’informer et d’avertir sur les enjeux et les risques du développement de la sphère offshore à tous les niveaux.

Yvonne Muller-Lagarde est Professeure de droit pénal à l’Université Paris Nanterre et spécialisée en droit pénal économique. Elle co-dirige le Master Droit pénal économique et de la conformité, récemment créé, qui associe des enseignements en droits répressifs économiques et dans le domaine de la conformité. Elle a assuré pendant presque dix ans un séminaire sur la Criminalité Transnationale Organisée auprès d’étudiants de Master 2. Ses recherches et publications portent principalement sur les infractions comptables et les procédures comptables anti-corruption, dans le cadre d’une réflexion globale sur la normalisation comptable. Elles portent également sur la corruption (elle a été auditionnée par le groupe de travail de l’OCDE, dans le cadre de la 4ème évaluation de la mise en œuvre par la France de la Convention anti-corruption) et sur le blanchiment d’argent. Dans ce cadre, elle a fait plusieurs conférences sur les opérations de blanchiment réalisées, par le biais de la blockchain, avec les cryptomonnaies. Elle présentera à Vilnius (Lituanie) en septembre 2023 une conférence intitulée « Responsabilité pénale et crise des subprimes : l’évitement ».

Journaliste d’investigation depuis 1995, il a enquêté et publié sur de nombreux sujets sensibles (pétrole, armes, stupéfiants, etc.). Il est l’auteur de plusieurs ouvrages notamment sur le génocide des Tutsis du Rwanda, l’histoire politique française contemporaine depuis 1945 et celle du patronat français.

Ancien de Radio France Internationale (RFI), de Rue89, d’Owni, il est également scénariste de bandes dessinées. Il a contribué en 2013 à la création de la Revue dessinée qui traite de l’actualité en bande dessinée.
Depuis 2022, il est le directeur de la rédaction des revues XXI et 6Mois. Il a dirigé le numéro Hors-série de la revue XXI intitulé « Pour en finir avec les paradis fiscaux », qui paraît le 12 avril 2023. Dans ce nouveau hors-série, XXI a rassemblé certains des meilleurs spécialistes du sujet : des magistrats, des journalistes, des enquêteurs, mais aussi des repentis et des lanceurs d’alerte qui connaissent tous les recoins de ce monde opaque. Une revue réalisée avec le soutien de l’ICIJ.

Vous êtes invités à une rencontre avec l’équipe de XXI et les contributeurs du hors-série.
Lieu :  Le Point Éphémère | 200 quai de Valmy
Date : Mercredi 19 avril 19h30
(Boissons et restauration sur place)
Le numéro est disponible sur le site de la revue XXI.

Maîtresse de conférences en sciences économiques à l’ENS Paris-Saclay et membre de l’IDHES Paris Saclay. Elle a travaillé en économie institutionnaliste sur la transition post-socialiste en Europe centrale et sur l’Union économique et monétaire européenne. Elle a ensuite travaillé dans une perspective sociologique sur la gouvernance de la finance, avec une étude sur l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) au sein d’un groupe de recherche dirigé par Antoine Vauchez (CESSP Paris 1) sur l’État régulateur, et une étude sur les politiques économiques menées à Bercy en réponse à la crise de 2008 dans le cadre de l’ANR Désorbercy dirigée par Philippe Zittoun (LAET, ENTPE). Elle étudie actuellement l’émission d’obligations vertes souveraines par la France comme double processus de financiarisation des politiques publiques et poursuite du brouillage entre sphères publique et privée.

Depuis 2009, elle est coordinatrice de la research area Comparative political economy de l’European Association for Evolutionary Political Economy (EAEPE), dont elle est aussi élue au conseil d’administration depuis 2019. De 2011 à 2016, elle a été directrice du département de Sciences Sociales de l’ENS Paris-Saclay. Elle est responsable du parcours de master Économie, organisations et société à l’ENS Paris Saclay depuis sa création en 2020.

La direction nationale des enquêtes fiscales (DNEF) est, en France, un service à compétence nationale (SCN) de la direction générale des Finances publiques, chargée de la recherche et l’exploitation fiscale des renseignements permettant de lutter contre les fraudes les plus graves.

Elle a en charge la détection des procédés de fraude et la conduite des opérations et d’enquêtes, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de droit de visite et de saisie, en vue de production documentaire et de propositions de contrôles.
La DNEF est l’interlocutrice, au plan national et européen, d’acteurs majeurs de la lutte contre la fraude (échanges avec les autorités fiscales européennes dans le cadre d’EUROFISC, partenariat avec la DNRED, TRACFIN, et le SEJF).
C’est en son sein que se trouve le service des investigations élargies (SIE), chargé dans un cadre légal du recueil de renseignements de nature fiscale auprès de personnes physiques, qualifiées d’aviseurs fiscaux.

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Retour sur « The 3rd MOMENTOM International Congress Energy At The Crossroads: Accelerating Innovation In The Age of Disruption »

Retour sur « The 3rd MOMENTOM International Congress Energy At The Crossroads: Accelerating Innovation In The Age of Disruption »

INFORMATIONS

Du 8 au 10 mars 2023 à l’ENS Paris-Saclay avait lieu la 3ème conférence internationale MOMENTOM organisée par l’Institut de l’Energie Soutenable de l’Université Paris-Saclay sur la grande thématique :

Energy At The Crossroads: Accelerating Innovation In The Age of Disruption

Cette conférence avait pour objectif de développer des discussions entre universitaires et industriels à propos des enjeux de la transition énergétique. Cette conférence était résolument tournée à l’international avec plus de 200 personnes de plus de 18 pays différents.
Cette conférence a aussi été l’occasion d’introduire en partie les sciences sociales dans la discussion notamment à travers la session Energy and Society et des ateliers pour les étudiants à l’instar de celui intitulé : « Comment écrire pour un public non-spécialiste et partager ses recherches avec le plus
grand nombre ? »

5 prix posters ont été remis ainsi qu’un prix innovation au cours de la conférence (voir photos des posters primés ci-dessous).

Retrouvez l’article bilan de l’évènement sur le site de l’Université Paris-Saclay.

Prix posters

Capsule vidéo

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Retour sur la séance 5 du séminaire Transatlantic Cultures « Le cinéma »

Retour sur la séance 5 du séminaire Transatlantic Cultures « Le cinéma »

INFORMATIONS

Le vendredi 17 février 2023 avait lieu la deuxième séance du séminaire Transatlantic Cultures (Histoires culturelles de l’espace atlantique XVIIIe-XXIe siècles) de la saison 2022-2023 sur la thématique : « Cinéma » à l’Institut National d’Histoire de l’Art (Paris). Cette séance a fait l’objet de deux interventions, l’une interrogeant les frontières poreuses du cinéma anglais et hollywoodien dans l’œuvre d’Alfred Hitchcock, l’autre revenant sur le parcours cinématographique américain d’Abel Gance.

Hitchcock transatlantique Jean-Loup Bourget (École normale supérieure)

Jean-Loup Bourget, auteur de Sir Alfred Hitchcock, cinéaste anglais a montré en quoi les œuvres du réalisateur Alfred Hitchcock sont autant influencées par la culture britannique que la culture américaine tout au long de sa carrière.

Preuve en est des films pastiches où le vocabulaire est anglais, mais la syntaxe hollywoodienne. Par exemple, dans Rebecca les acteurs sont britanniques, le scénario se déroule en Cornouailles mais les techniciens et les compositeurs sont américains, dans Correspondant 17 un journaliste américain se rend en Angleterre à la veille de la guerre. De même, le film américain Le crime était presque parfait est un huis-clos londonien et L’homme qui en savait trop se déroule à Londres.

Certains sujets sont anglais mais composés dans un cercle américain explique le professeur émérite d’études cinématographiques parmi lesquels La maison du docteur Edwardes, La Corde, Le Grand Alibi ou Pas de printemps pour Marnie.

Des acteurs anglais apparaissent régulièrement dans les films hollywoodiens d’Hitchcock à l’instar de Cary Grant dans La mort aux trousses et certains vont jouer des rôles pittoresques ; Leo G. Carroll jouera toujours des rôles « d’intellectuels ».

Jean-Loup Bourget précise que la critique française a eu tendance à négliger la période anglaise d’Hitchcock, alors que le cinéaste connaissait déjà un important succès public dans les années 1930, notamment dans les pays anglophones qui adoraient les melodramas.

Contre l’Amérique, tout contre : Abel Gance et la construction française de l’auteur de cinéma dans son rapport au cinéma hollywoodien
Dimitri Vezyroglou (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne – HiCSA)

Dimitri Vezyroglou montre qu’Abel Gance, figure de la « première avant-garde » du cinéma français, a fait partie, à côté de l’industriel Charles Pathé, de la poignée de personnalités qui ont reconnu l’importance du cinéma américain dès le début des années 1920.

Abel Gance est fasciné par le dynamisme et la technique du cinéma américain, qu’il entend reproduire en mieux dans son film fleuve Napoléon. Dimitri Vezyroglou observe toutefois chez le réalisateur un « mépris doux » de l’Amérique qui parle dans ses écrits (carnet 9, 1921) d’un pays « plein d’énergie mais sans passé ». Abel Gance réalise le premier volet de son Napoléon, certain de conquérir le public américain, grâce à la distribution de la MGM. La réception de celui-ci est mauvaise, surtout en Amérique où le public, et le distributeur lui-même, considèrent que le rythme est trop lent et déplorent un manque de continuité. Pour D.Vezyroglou, cet échec est l’illustration d’une incompréhension culturelle et d’un « fantasme auctorial ».

*Propos agencés par Anaïs Fléchet et Florence Parizot d’après les interventions de Jean-Loup Bourget et Dimitri Vezyroglou.

Le programme des prochaines séances du séminaire se trouve à cette adresse.

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Parution : « Ethnographier le gouvernement des corps et des conduites »

Parution : « Ethnographier le gouvernement des corps et des conduites »

INFORMATIONS

Le numéro 16 de l’année 2022 de la revue Terrains/Théories : « Ethnographier le gouvernement des corps et des conduites » est disponible en cliquant sur ce lien

Coordonnateurs : Réseau des jeunes chercheur.e.s en sciences sociales sur le VIH/Sida (RJCSS VIH) et le groupe Traitements & Contraintes. 

Il est en partie le fruit d’un travail entamé lors d’un colloque qui s’était tenu en octobre 2020 à l’ENS de Lyon pour lequel la MSH-Paris-Saclay avait participé aux financements.

Résumé

Le chantier de la « gouvernementalité » ouvert par Michel Foucault a suscité de nombreux prolongements qui en soulignent la dimension heuristique. Dans la continuité du travail pionnier coordonné par Didier Fassin et Dominique Memmi sur le Gouvernement des corps et d’autres travaux contemporains portant sur la « conduite des conduites », ce numéro thématique explore les pratiques et les modes de gouvernement qui s’exercent sur les individus à travers les institutions pénales, médicales ou encore sanitaires et sociales. Qu’ils soient enfermés, classés, surveillés, examinés, éduqués, contrôlés, placés, opérés, les contributions mettent l’accent sur le fait que le pouvoir « opère toujours et d’abord sur, avec et par le corps » et elles décrivent son exercice et ses effets dans une multitudes de dispositifs. En lire plus

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Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif

Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif

INFORMATIONS

Le workshop du 23 novembre 2022 à l’ENS PSL qui rendait hommage aux travaux de Robert Salais à travers un ouvrage collectif fait l’objet d’un compte rendu.
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Compte rendu

Cette table-ronde s’est déroulée dans une ambiance très détendue et amicale, sans perdre de vue la qualité des échanges intellectuels autour de l’ouvrage collectif coordonné par Christian Bessy et Claude Didry, en hommage aux travaux de Robert Salais.

Valérie Boussard a rappelé le rôle central de Robert Salais dans la création de l’IDHES (Institutions et Dynamiques Historiques de l’Économie et de la Société) et de son orientation interdisciplinaire entre économie, histoire, sociologie et droit. Plus qu’un patrimoine à protéger, l’œuvre de Robert constitue une matrice génératrice de nouvelles problématiques de recherche afin de répondre aux enjeux sociétaux.

Claude Didry a ensuite évoqué sa rencontre avec Robert en 1990, à l’occasion de la publication d’un article sur Durkheim dans un dossier de la revue Genèses consacré à « la construction du fait social ». Cette rencontre s’inscrit dans ce que Jean Luciani évoque dans l’ouvrage comme le « détour par l’histoire », pour revenir sur les dynamiques institutionnelles autour desquelles se sont développés les travaux de Robert Salais et de son équipe. Claude Didry retient de cette rencontre la capacité de Robert Salais à lire un texte en visant non pas à en souligner les lacunes, mais en adoptant une véritable lecture destinée à mettre en évidence les apports. Cette ouverture intellectuelle que Robert Salais a impulsée dans EC fonctionnait alors à plein régime, dans un Groupement de Recherche CNRS, où se croisaient des séminaires historiques, juridiques, économiques. Didry parle d’« une ruche bouillonnante où l’on réfléchissait à plein de choses, en enchaînant la lecture des bases philosophiques de l’EC, autour de Lewis, de la logique non-modale ou de la théorie des « mondes possibles » de Jaakko Hintikka. »

Didry revient sur la structuration de l’ouvrage en en 6 parties (travail, emploi et chômage, les mondes de production et les dynamiques d’innovation, institutions et conventions, Europe et capacités, quantification et démocratie), en soulignant que ces parties suivent une logique biographique procédant par « bonds réflexifs », les recherches nourrissant à chaque fois un approfondissement réflexif vers de nouveaux objets. Il souligne également la dimension collective du travail d’investigation scientifique et l’implication de Robert dans la conception de l’architecture institutionnelle du laboratoire IDHE, créé en 1997 par le CNRS, comme le retrace la première partie de l’ouvrage. En d’autres termes, dans le cas de Robert Salais, il est impossible de distinguer le chercheur de l’organisateur de la recherche.

Christian Bessy est revenu sur le texte final de Robert Salais intitulé « Crise écologique et économie réflexive, une ouverture ». Ce texte permet de parcourir l’ensemble des contributions, car l’auteur y répond à chacune, certes en notes de bas page, mais aussi, saisit la perche que les coordinateurs de l’ouvrage lui avaient lancée autour de la notion d’économie réflexive :

« Une économie réflexive est une économie qui regarde d’abord derrière soi et enquête sur les dégâts qu’elle inflige à notre monde. Ainsi informée, elle se projette ensuite vers l’avenir et poursuit son développement de manière à réduire son empreinte écologique et humaine passée. Elle met en son centre la délibération démocratique entre les acteurs sur l’évaluation de cette empreinte et sur les solutions à engager (p. 307) ».

Cette approche repose sur un changement de posture à l’égard des choses qui ne peuvent pas être réduites à des simples objets sur lesquels nous avons prises. Il faudrait symétriquement donner prises aux choses, « leur faire face telle qu’elles sont », avec leurs multiples incertitudes dit RS, afin de générer cette fois-ci une « économie réflexive », au sens d’un apprentissage et d’un mode de connaissance, permettant de « voir, distinguer, connaître, et nommer les particularités de chaque chose par rapport aux autres » (p. 330). Cela rejoint la « théorie de la prise » élaborée avec Francis Chateauraynaud.

L’apport aujourd’hui de Robert Salais dans ce texte de conclusion ne se réduit pas seulement à une théorie de la connaissance basée sur les perceptions de l’environnement donnant plus d’épaisseur aux choses. Il revient aussi sur l’apport de David Lewis (1969) à la théorie des conventions et en particulier la distinction entre deux types de convention contrastant deux principes d’action :

  • qualifier les objets suivant un principe général, à partir d’anticipations croisées,
  • identifier les choses selon un principe de particularité, basée sur l’engagement des facultés sensorielles pour savoir comment agir dans la situation.

Christian Bessy conclut sur la conversion phénoménologique de Robert Salais et la nécessité d’articuler différentes échelles d’analyse de la crise du sensible dans les transformations du capitalisme.

Robert Salais salue chaleureusement les contributeurs au livre et les participants à la table-ronde, en particulier les deux discutants, Jean-Louis Fabiani qu’il a rencontré au WIKO à Berlin en 2007, et Jean-Philippe Robé avec lequel il a travaillé en compagnie de Gabriel Colletis sur la crise grecque en 2015, en imaginant notamment de convertir la dette grecque en financement d’investissements. Aujourd’hui avec la transition écologique, le problème est sensiblement identique car il faudrait réformer le fonctionnement de la finance.

De manière saisissante, Robert Salais fait part de son sentiment sur le livre présenté en ces termes :

« En le lisant et le relisant, je suis impressionné par le livre, même intimidé d’une certaine manière, de tout ce qu’il contient de recherches faites et à venir. Ce n’est pas vraiment un hommage… Que diriez-vous si vous étiez comme moi en face d’un autre soi-même qui est là dans le livre, dont vous ne pouvez pas nier qu’il vous ressemble un peu ? Il vous semble d’ailleurs moins volatil que ce que vous faites. C’est très inquiétant d’une certaine manière. J’ai mis un moment à m’adapter à ce genre de choses. Ce qui me console, cet autre, c’est le produit du travail d’un collectif. Ceux qui sont là au titre de l’appartenance aux travaux de l’IDHE, mais aussi les autres qui sont là épisodiquement. Je rejoins Laurent (Thévenot dans son texte) pour dire que l’on est face à un collectif qui s’est constitué et construit par des personnes qui ont senti les potentialités, les libertés, d’une période charnière, disons celles des années 60 aux années 80. Chacun à son moment, chacun à sa manière, ont finalement assumé de se mettre ensemble, via des convergences qu’ils ne connaissaient pas forcément, car quelque part ce n’est pas intentionnel ».

On ne peut pas faire mieux dans la description du passage d’un esprit subjectif à un esprit objectif.

Il souligne qu’à la lecture du livre, il « sent une espèce de vitalité interne, un plaisir, presque, je dirais, de chacune et de chacun. Il y a un déploiement d’énergie à la fois dans le temps et dans l’espace qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui et dont j’espère qu’il continuera, mais ! D’une certaine manière, nous faisons partie d’une génération qui est un peu charnière, qui a mis quelques pierres sur lesquelles on peut s’appuyer pour aller plus loin. Ce n’est pas vrai de tous les travaux de cette génération. Ce sont des appuis possibles, mais il faut que les jeunes s’en saisissent parce que c’est eux qui vont être en face du phénomène dans toute sa réalité complexe. Je pense très modestement que l’on a commencé à poser les bases d’une nouvelle compréhension de notre monde, de passer en revue, de proposer une critique et des instruments pour voir autrement. En fait, nous avons tous pressenti, chacun à notre moment, que le futur que l’on nous prévoyait n’était pas si admirable que cela. Et en fait, ce qu’il se préparait ressemblait furieusement à une clôture de l’avenir, sous l’évidence apparente de l’ouverture, de l’innovation, etc. et donc là je pense que nous avons commencé à prendre nos responsabilités face à ces choix qui nous enferment et qui représentent des dénis du réel. Or, comme le disait Christian (Bessy), l’économie telle que nous la connaissons est complétement inadaptée à l’élaboration de nouveaux rapports entre les humains et la nature. Il faut travailler ensemble entre les différentes sciences ».

Jean-Louis Fabiani prend la parole en commençant par remercier les organisateurs de la table-ronde de l’avoir invité pour discuter du livre autour des travaux de Robert Salais, en prenant le point de vue du sociologue de la vie intellectuelle : « Robert Salais, un économiste pour une sociologie renouvelée ». Il met l’accent sur les occasions, rencontres, conjonctures qui donnent lieu à des nouvelles configurations.

Il propose de partir des rapports féconds qu’avaient entretenus le sociologue Jean-Claude Passeron et l’économiste Louis-André Gérard-Varet et qui débouchera sur le fameux livre Le modèle et l’enquête (1995). Par rapport à cette tentative de dialogue, il positionne l’économie des conventions dont le manifeste a été publié dans la Revue économique (mars 1989) pratiquement en même temps et qui « propose quelque chose de plus mobile qu’un paradigme, une sorte de configuration, ce n’est peut-être pas le meilleur mot, autour d’un objet commun, les conventions »… « L’EC a voulu cesser de prendre comme allant de soi des découpages qui présente des dimensions contingentes, voire arbitraires, et que l’on naturalise sans y penser en mettant en avant la défense du corps disciplinaire et donc il y avait dans ce manifeste, qui est un programme, un mot d’ordre, la nécessité revendiquée d’élargir le champ de la recherche économique à ce que j’appelle ces périphéries culturelles : la science historique mentionnée plus haut, mais aussi le droit central dans l’opération je crois et quelque fois négligé par les sociologues après Durkheim ».

Pour JLF, ce qui apparaît central dans la trajectoire de Robert Salais c’est le refus de rejeter les outils statistiques (des économistes) sous prétexte que le modèle dans lequel ces outils s’exercent n’est pas satisfaisant. Ce livre très riche montre que les ouvrages de RS survivent bien au tournant critique et réflexif de son activité, en commençant par L’Invention du chômage en 1986, qui interroge, comme le font traditionnellement les sociologues depuis Durkheim ; la production historique des catégories sociales. Il donne l’image du fonctionnaire héroïque qui suscite une nostalgie d’une période de fécondité et de camaraderie, période qui contraste aujourd’hui avec un champ fondé sur la performance individuelle.

 « Je voudrais revenir sur la notion de « réflexivité », notion dont je me méfie car elle risque d’être galvaudée et on finit par mettre dans ce mot toutes les facilités de l’auto ethnographie. La question de la réflexivité dans les sciences sociales est vaste… Qu’est-ce qu’un retour réflexif ? Qu’a-t-on en tête quand on dit que l’habitus est pré réflexif ? Est-ce une compétence réservée au chercheur ou une propriété universelle de la conscience ? »

Il fait référence à la citation de RS, précitée par Christian Bessy, qui donne une bonne illustration de sa posture et qui débouche sur une meilleure diffusion sociale de la production des connaissances. L’EC proposerait une autre façon de poser les problèmes de transition écologique moins prophétique, moins léniniste et finalement plus efficace. Cela conduit RS à redéfinir les conditions de notre propre légitimité sociale, légitimité qui est en péril du fait d’une technostructure de plus en plus inféodée au capital financier.

C’est dans une veine plus pragmatique que Jean-Philippe Robé souligne cette impasse financière qui nous « mène droit au mur ». Il pose la question dont le droit, notamment les méthodes comptables, peut changer les comportements des grandes entreprises (banques et fonds d’investissement) qui ne se réduisent pas à des petites externalités à la marge. Ce qui n’a pas été fait dans le passé, il faudrait maintenant le faire vite. La seule solution est de développer des puits de carbone. Il revient sur la question d’une économie réflexive :

« Je ne pense pas qu’une économie en tant que telle puisse être elle-même réflexive, par contre les organisations peuvent avoir un comportement réflexif au-delà de la recherche du profit en prenant compte d’autres objectifs. Il faudrait donc démocratiser l’entreprise pour recréer un bien commun, un intermédiaire, entre le public et le privé. C’est la qualité écologique à tous les stades de la chaîne de valeur qui doit être prise en compte et impacter l’entreprise ».

Pour cet avocat, il importe d’introduire le coût de remplacement du capital environnemental, le coût de création du puit de carbone, et procéder à un changement de règle comptable permettant d’imputer à la charge de l’entreprise ces coûts.

La discussion reprend sur le besoin d’une action politique face à l’urgence environnementale, face aux limites d’une réponse dans le cadre du capitalisme néo-libérale. Guillaume Mercoeur, doctorant en sociologie, souligne ainsi les dimensions originales de l’approche de Robert Salais au regard des analyses de l’économie hétérodoxe anglo-saxonne en matière de changement climatique et notamment des apports d’Andreas Malm. Il fait référence à son travail de thèse sur l’implication syndicale croisant l’amélioration des conditions de travail et les enjeux environnementaux, mettant en évidence différents niveaux d’action sur lesquels les acteurs ont prise.

RS répond que différentes contributions du livre traite des réformes conduisant à l’entreprise codéterminée (Favereau), soutenable (Kädtler) et l’entreprise capacitante (Zimmerman).

Lien vers le compte rendu en anglais (english version)

Compte rendu du workshop : Hommage à Robert Salais, présentation de l’ouvrage collectif Lire la suite »

La journée de valorisation de la recherche en SHS de la MSH Paris-Saclay

La journée de valorisation de la recherche en SHS de la MSH Paris-Saclay

INFORMATIONS

La Maison des Sciences de l’Homme (MSH) Paris-Saclay est une structure d’accueil, d’impulsion, de promotion et de diffusion de la recherche en sciences humaines et sociales. Elle organisait le 16 novembre à l’ENS Paris-Saclay une journée de sensibilisation à la valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales. Plusieurs professionnels du domaine de l’innovation étaient présents pour expliquer les démarches et les solutions de la valorisation en SHS, ainsi que le cadre juridique et de recherche. Trois intervenants ont présenté des programmes spécifiques d’accompagnement et de financement de la valorisation. Trois autres présentations rapportaient des retours d’expériences de chercheurs qui se sont lancés dans l’aventure de valorisation.

L’objectif de la journée était de sensibiliser et promouvoir la capacité des unités de recherche en sciences humaines et sociales de notre périmètre à valoriser et à transférer leurs acquis vers le monde économique et social en vue d’augmenter l’impact social de la recherche. Il s’agissait de parvenir à motiver les collègues dans la démarche de la valorisation avec trois exemples très différents de valorisation. Tous ont présenté leurs expériences passionnantes dans ce domaine.

Le Fil Prune, journal de l’Université Paris-Saclay a fait mention de cette journée dans le numéro d’octobre-novembre 2022 (page 14).

documentation

photos

Photos : Thierry CAYATTE

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« Les mots de la sociologie de la déviance » : une série CESDIP

« Les mots de la sociologie de la déviance » : une série CESDIP

INFORMATIONS

Cesdip (Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales) a réalisé, pour ses 50 ans, un certain nombre de capsules vidéos portant sur « les mots de la sociologie de la déviance ». Ces courtes vidéos rendent compte des recherches menées au Cesdip sur des thèmes tels que Punitivité, Coopérations police/justice, Abolitionnisme pénal, Contrôles d’identité, Politique de la ville, Réformes des polices, Délinquance en col blanc, Incivilités, Histoire du bagne colonial ou Genre et police.

Vidéos

Lien vers toutes les vidéos YouTube

Voici une sélection de quelques vidéos sur « La délinquance en col blanc », « Le genre dans la police » et « La politique de la ville ».

Les mots de la sociologie de la déviance

3 Vidéos

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Enjeux de l’Appel à projets en partenariat avec l’Institut Pascal

Enjeux de l' Appel à projets En partenariat avec l'Institut Pascal

Dérèglements écologiques et révolution numérique
Agir dans la concomitance des mutations

Nous assistons ces dernières années au surgissement presque simultané de deux thèmes dans nos espaces publics : d’un côté, le changement climatique, thème débattu depuis longtemps, mais qui ne s’est imposé que récemment au tout premier plan de l’actualité ; d’un autre, la révolution numérique, thème qui prolonge des débats plus anciens autour des nouvelles technologies de l’information et de la communication, mais qui a pris des contours nouveaux notamment avec les références, elles récentes, au « big data » et à l’intelligence artificielle.

Sont ainsi visées deux mutations qui semblent simultanées : une accélération de changements affectant notre environnement – se manifestant notamment par le réchauffement climatique et le recul de la biodiversité – et une transformation de l’outillage que nous avions développé pour agir dans et sur cet environnement, plus particulièrement l’outillage de production, l’exploitation et la circulation de données susceptibles d’orienter nos actions.

Pour la communauté scientifique, qui a la responsabilité de fournir à la société dans son ensemble et aux décideurs politiques en particulier des outils de compréhension, de prédiction, et si possible d’action, la problématique des dérèglements climatiques et de la biodiversité pose des questions à la fois de sciences physiques et de sciences humaines et sociales.  En effet, prédire une augmentation des températures de deux à quatre degrés est une chose, comprendre ce que cette augmentation va signifier en termes de changements de mode de vie, de mouvements de populations et d’instabilité politique en est une autre.  De la même manière, les réponses apportées aux questions posées par le dérèglement climatique impliqueront forcément de mettre en regard des avancées technologiques importantes et une modification significative des structures et pratiques sociales.

Autant le calcul numérique intensif et les simulations de modèles physiques sont déjà fortement mobilisés par les chercheurs en science du climat, autant il paraît clair que les nouveaux outils numériques, dont nous découvrons les potentialités et les effets au moment même où nous sommes confrontés avec de nouvelles réalités, vont devoir être impliqués d’avantage et mobilisés par un nombre croissant d’acteurs au fur et à mesure que les aspects sociétaux associés au dérèglement climatique seront intégrés à la problématique.

Dans ces conditions, plusieurs questionnements peuvent être explorés, notamment :

  • Comment négocier et prendre des décisions, comment organiser des actions collectives face au changement climatique, alors que les connaissances sur le climat et les moyens d’accès à ces connaissances sont eux-mêmes dépendants de la maîtrise des ressources numériques, et qu’il s’agit d’impliquer, dans une approche participative, une multiplicité de spécialités et professions, ainsi que la société civile ?
  • Comment les outils numériques, en y incluant la réalité virtuelle et les « serious games » peuvent-ils permettre d’amener une compréhension plus profonde des enjeux impliqués par le dérèglement climatique aux populations et aux décideurs politiques ?
  • Dans quelle mesure ces nouveaux outils numériques permettent-ils de raccourcir les délais entre la mise en place d’une nouvelle organisation sociale, ou l’introduction d’un nouvel outil pour lutter contre le dérèglement écologique, et une mesure fiable de son impact ?  Peuvent-ils ouvrir la voie à des « expériences sociales virtuelles » ?
  • Quelle pourrait être la contribution de ces outils à la mise en place de structures d’économie circulaire et du partage, ainsi qu’à la mise en réseau d’initiatives de ce type à grande échelle ?
  • Quelle est la nature des connaissances que la mutation numérique permet de générer et comment ces connaissances peuvent-elles être divulguées, interagir avec d’autres formes de connaissance, pour pouvoir être mobilisées dans un environnement lui-même transformé par la révolution numérique ?
  • L’outil numérique n’introduit-il pas à la fois une opportunité et une menace ? Une opportunité car permettant l’analyse des multiples choix futurs qui altéreront l’environnement en favorisant ceux qui conduisent à une sobriété en émissions et à la biodiversité. Une menace car constituant lui-même un autre environnement, qui ne relève ni de la nature ni des relations humaines de face à face et qui peut, dès lors, produire une déprise par rapport à l’environnement naturel et social, ou bien introduire de nouvelles médiations qui transforment les relations entre les humains et la nature.
  • La révolution numérique peut être vue comme une solution, mais aussi comme une partie du problème.  Comment sa propre empreinte écologique peut-elle être réduite ? Quel contenu précis donner en particulier aux notions de sciences frugales ou de sobriété dans l’activité scientifique ? Comment rend-on compatible révolution numérique avec développement durable ?
  • N’y a-t-il pas à côté des vulnérabilités climatiques, des vulnérabilités numériques, les unes étant susceptibles d’aggraver les autres ? Et plus généralement, à quelles conditions sociétales le nouvel outil numérique peut-il contribuer à relever le défi des dérèglements climatiques ? Comment les enjeux environnementaux et numériques pourront-ils être pris en compte de manière intégrée dans la recherche des formes d’une transition juste ? 

Face à de tels questionnements, nous considérons, en nous inscrivant dans la ligne, notamment, de la Feuille de route environnement et numérique publiée par le Conseil national du numérique, de l’initiative de recherche The World in 2050 menée sous l’égide du Sustainable Development Solutions Network des Nations Unies par l’International Institute for Applied System Analysis de Vienne et le Stockholm Resilience Center, ou encore des travaux menés du German Advisory Council on Global Change, que le monde scientifique est appelé à :

  • Identifier de nouveaux domaines de recherche,
  • Développer des nouvelles formes de coopération entre disciplines,
  • Interroger les relations complexes entre les humains et leur environnement (technologique, naturel),
  • Affronter de nouvelles questions éthiques,
  • S’engager dans les efforts visant à allier progrès et développement durable,
  • Contribuer à faire coexister développement des pays du sud et sobriété de la planète.

L’ambition du présent appel est d’ouvrir un espace à ces développements scientifiques. Il s’agit de concevoir un projet de recherche – ou de développer une recherche déjà engagée – dans un domaine spécifique relatif à l’action contre les dérèglements climatiques et la perte de biodiversité, qui ménagera un espace propre à une interrogation sur les potentialités et implications de l’usage des outils numériques, eux-mêmes en rapide évolution, aussi bien dans la réalisation de la recherche, que dans les possibles utilisations de ses résultats. Cette recherche devrait allier aussi bien les disciplines scientifiques qui produisent des connaissances sur les phénomènes environnementaux en question, que celles qui s’intéressent aux outils de production et de traitement des données les concernant, et celles qui produisent des savoirs sur les dispositifs sociétaux d’organisation et d’action face à ces phénomènes. Elle devra enfin mobiliser des équipes pouvant s’appuyer sur des réseaux internationaux leur donnant les moyens d’inclure dans leur champ d’analyse les situations très inégales vécues dans différentes parties du monde, en vue d’une contribution à un effort scientifique qui doit nécessairement être mondial.

Programme du processus PSINano

Le partenariat entre l’Institut Pascal et la MSH Paris-Saclay a pour but de lancer un appel à projets pour participer à la semaine du 3 au 7 avril 2023 intitulée semaine de « co-problématisation et préfiguration ».

Pour faire émerger les thématiques de recherche les plus pertinentes et les plus novatrices, cet appel s’appuiera sur le « processus PSiNano » qui se déroule comme suit :

  1. Une première semaine de workshop impliquant un ensemble très large de chercheurs et chercheuses désirant s’impliquer dans cette réflexion sera organisée à l’Institut Pascal (IPa).  Le but de cette semaine sera de faire émerger un nombre restreint de problématiques, associées à des « consortiums » (3 au 7 avril 2023).

    Les journées de co-problématisation et préfiguration sont en définitive programmées pour les 3 et 4 avril 2023.
    Pour des précisions sur cette semaine, cliquer ici.

  2. Au cours d’une durée de 3 mois environ, chacun de ces consortiums sera chargé de formuler un projet scientifique précis sur la problématique qu’il aura identifiée (avril à octobre 2023).

  3. Un deuxième workshop plus compact (un ou deux jours) de restitution de ces projets sera organisé à la Maison des Sciences de l’Homme (MSH) et se concrétisera par la possible sélection d’un projet phare de la MSH (date à venir).

  4. Ce projet phare recevra un financement significatif de la part de la MSH sur une durée de deux ans. Il comprendra un « Programme Thématique » de trois ou quatre semaines organisées à l’IPa (date à venir).

Cet article a été mis à jour aux niveaux des dates le 4 octobre 2023.

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