Appels à communication

Appel à communications : Nouveaux enjeux liés aux usages des applications et des services mobiles : Quelles opportunités et quels risques ? (ACFAS)

Appel à communications : Nouveaux enjeux liés aux usages des applications et des services mobiles : Quelles opportunités et quels risques ? (ACFAS)

INFORMATIONS

Dans le contexte actuel de transformation numérique de notre société où les usages quotidiens des applications mobiles (tant par les individus que par les entreprises ou les États/Gouvernements) ont dépassé les prévisions les plus optimistes, il importe d’interroger les nouveaux enjeux et questionnements politiques, économiques, technologiques, éthiques, juridiques et culturels que soulève le recours massif à ces applications mobiles, tout en évaluant et en anticipant leurs impacts actuels et futurs sur la société, notamment en termes d’opportunités et de risques.

Au regard de tous ces enjeux, les conférences/communications qui seront présentées dans le cadre du colloque tenteront d’apporter des éléments de réponses aux questions suivantes :

1) En quoi, les applications mobiles (servicielles) reflètent-elles ou impactent-elles (positivement/négativement et durablement) nos modes de vie ainsi que l’évolution de nos sociétés ?

2) Dans quelle mesure peuvent-elles constituer un appui à un changement comportemental dans nos rapports (individuel et collectif) à la technologie et dans notre manière de concevoir le progrès technologique et ses impacts potentiels sur notre société et sur le développement, dans une perspective durable ?

3) Enfin, qu’en est-il du rôle des pouvoirs publics face aux défis de régulation que posent ces dispositifs (sociotechniques) mobiles (qui ne sont pas neutres) et leurs développeurs ou fabricants par rapport à l’intérêt public, à l’épanouissement des citoyens qui les utilisent et à un développement numérique généralisé de la société qui soit plus inclusif, durable et équitable pour tous ?

Cet appel est lancé conjointement par des chercheurs de l’Université du Québec à Montréal et de l’Université Paris-Saclay.

Date limite de proposition : 20 février 2023.

L’adresse à laquelle envoyer vos propositions se trouve dans le document d’appel ci-dessous.

Appel à communications

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Conférence Économie et Management du Changement Climatique
21 et 22 avril 2022

Conférence Économie et Management du Changement Climatique

Les 12èmes Journées thématiques de l’Association Française des Economistes de l’Environnement et des Ressources (FAERE) se tiendront les 21 et 22 avril 2022, sur le thème « Économie et gestion du changement climatique : lier adaptation et atténuation ».

Au programme :

  • Une conférence du Pr. Thomas Sterner (Université de Göteborg) : « Designing climate policies to be fair and effective »
  • Des sessions de présentation d’articles de recherche sélectionnés en économie et gestion.
  • Une table ronde « Crossing disciplinary boundaries on the road to transition » avec des scientifiques, des décideurs politiques et des parties prenantes, pour discuter des conclusions du sixième rapport d’évaluation (RE6) du GIEC sur « Impacts, Adaptation et Vulnérabilité » (groupe de travail 2) et « Mitigation du changement climatique » (groupe de travail 3) qui seront rendues publiques quelques semaines avant l’atelier.

La participation est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 11 avril : Inscription

Lieu : ENS Paris-Saclay, 4 avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette.

L’événement sera conforme au protocole relatif au COVID.

Conférence Économie et Management du Changement Climatique
21 et 22 avril 2022
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Appel à participation au Congrès Junior Pluridisciplinaire
2 juin 2022

Appel à participation au Congrès Junior Pluridisciplinaire (2 juin 2022)

La Graduate School Métiers de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (GS MRES) prépare un éventail d’actions intitulées « Pousses de chercheur·e·s : cultivez vos méninges ! ».

Il s’agit de proposer aux étudiants (en L3, M1, M2, en cycle ingénieur ou cycle normalien) de valoriser leur(s) expérience(s) recherche (projets, stages…) en participant à des activités qui font partie du quotidien des chercheurs. À terme, parmi cet éventail, nous souhaitons mettre en place un congrès, des labos, un journal, des summer-schools… tous estampillés « Juniors de l’Université Paris-Saclay ».

Nous lançons aujourd’hui le premier Congrès Junior Pluridisciplinaire le jeudi 2 juin 2022 après-midi (et soir) à l’ENS Paris-Saclay, destiné aux étudiants de l’ensemble de l’Université (composantes, établissements-composantes et universités associées), avec des sessions plénières, des sessions parallèles, la possibilité de participer sous la forme d’enregistrement pour ceux qui ne pourront pas être présents… et des remises de prix !
Vous êtes étudiant, venez présenter les objectifs scientifiques et la méthodologie du projet de recherche que vous avez réalisé (en solo ou en équipe) l’année dernière durant votre formation ou que vous êtes en train de réaliser. Toutes les explications sont dans le document d’appel à participation joint à ce message et disponible sur le site du congrès.

Vous êtes chercheur, enseignant, enseignant-chercheur, incitez vos étudiants à participer et tournez-vous vers nous si vous avez des questions sur l’organisation.

Dans tous les cas, nous espérons avoir le plaisir de vous compter parmi nous pour découvrir ce qu’est la recherche dans l’ensemble des formations de l’Université (composantes, établissements-composantes et universités associées), toutes disciplines confondues !

Le CODIR de la GS MRES
gs.mres@universite-paris-saclay.fr

Appel à participation au Congrès Junior Pluridisciplinaire
2 juin 2022
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Appel à contributions pour la revue Archimède

Appel à contributions pour la revue Archimède

La revue Archimède. Archéologie et histoire ancienne est une revue scientifique spécialisée dans le domaine de la recherche en archéologie et en histoire (de la Préhistoire à Byzance et le monde islamique médiéval, Europe-Méditerranée). Elle a pour objectif de favoriser les interactions disciplinaires, d’encourager les collaborations avec les acteurs de l’archéologie préventive (INRAP, PAIR, ANTEA, etc.), d’accueillir et favoriser les travaux des historiens et des archéologues croisant les thématiques des sciences sociales et de l’anthropologie culturelle et d’approfondir les collaborations entre historiens, archéologues et spécialistes des sciences de la nature. Toutes les contributions sont
évaluées selon une double expertise en aveugle (voir la procédure ici).
Elles disposent d’un identifiant DOI et sont automatiquement déposées sur les archives ouvertes HAL-SHS.

Pour en savoir plus concernant l’appel à contributions

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Rêverie augmentée

Rêverie augmentée

Nathalie Delprat présente ses travaux sur la Rêverie Augmentée développés au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique (LISN) à travers le projet ELEMENTA, prix CNRS Images en juin 2018 au Festival Sciences en Lumière.

L’objectif est d’explorer les liens entre matérialité virtuelle, conscience corporelle et imaginaire à l’aide d’un dispositif immersif de simulation interactive. En créant des représentations du corps qui ont la forme et la dynamique d’une matière élémentaire (eau, feu, gouttelettes, nuages), il est possible de jouer sur l’effacement virtuel des frontières corporelles et d’accéder à des strates profondes du sentiment même de soi. Les multiples facettes de cette démarche interdisciplinaire mêlant art, sciences et philosophie ouvrent des pistes innovantes du côté de la réalité virtuelle, des sciences cognitives mais aussi de la création artistique. Une nouvelle manière de repenser notre relation au vivant, dans sa dimension poétique et organique.

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Appel à contributions – terrains & travaux

Appel à contributions – terrains & travaux

Le travail domestique et de care à domicile :
définitions, expériences et régulations

Appel à contributions pour dossier thématique
Date de clôture : 15 septembre 2022

Depuis une vingtaine d’années, un grand dynamisme caractérise les recherches en sciences sociales sur le travail domestique et de care à domicile, entendu comme travail exercé dans la sphère privée au service des ménages, aussi bien dans la littérature francophone, anglophone, germanophone qu’hispanophone. Plusieurs champs d’analyse, parfois déconnectés les uns des autres, sont concernés : sur les comparaisons des institutions des États-Providence, sur l’économie informelle, le PIB « réel » et les marges de l’emploi, sur les trajectoires de migration, sur les mobilisations collectives, sur les interactions dans les relations de service, etc. Une grande partie de ces recherches a souligné à quel point le travail domestique et de care à domicile se situait à l’intersection de rapports de domination de genre, de classe, et parfois de « race », les femmes issues des classes populaires et racisées étant surreprésentées dans ce travail, souvent flexible, pénible et dévalorisé.

En même temps, nous assistons dans de nombreux États, au niveau régional (Union européenne, Mercosur) et global à un déploiement sans précédent de nouveaux instruments de gouvernement, de nature privée ou publique, visant à réguler ce travail : convention 189 de l’OIT, stabilisation d’une définition des « Personal and Household services » au niveau européen, reconnaissance de la spécificité des « particuliers employeurs » dans certains droits du travail nationaux, mise en place de corps d’encadrement ou de contrôle à des échelles infranationales. Ces instruments comme dispositifs à la fois techniques et sociaux organisent des rapports spécifiques entre les institutions et leurs destinataires, et peuvent présenter un degré de coercition très différent selon leur nature. Alors que dans nombre de pays d’Amérique Latine et d’Europe, par exemple, le droit civil a longtemps constitué le domicile comme un lieu inviolable, celui-ci est de plus en plus investi par des instruments juridiques et de politiques publiques de nature différente, comme les chèques emploi services, les réductions d’impôt, un encadrement par le droit du travail et parfois même des tribunaux spécifiques, ou encore l’intervention des services d’inspection du travail. Ces instruments sont incarnés dans des formes matérielles diverses (documents papiers, plateformes internet, contrôle par des agents publics, applications connectées, etc.), dans le but d’intervenir sur la forme possible de l’emploi et du travail domestique et / ou de care à domicile.

Malgré ces transformations et la richesse des travaux existants, de nombreuses recherches restent encore à mener afin de mieux comprendre la façon dont les actrices et les acteurs se saisissent de ces instruments de régulation, que ce soit pour les fabriquer, les faire appliquer, les utiliser, s’en accommoder, les contourner, les détourner, les contester, les subvertir, etc. Qui participe à la construction des institutions et de leurs instruments visant à définir et réguler le travail domestique et de care à domicile, et comment ? Les instruments mis en place contribuent-ils à donner aux agents publics, aux travailleuses[1], aux familles et/ou aux employeurs le pouvoir de définir ce qu’est ce travail et la façon de l’effectuer ? Dans quelle mesure et dans quelles conditions ces instruments contribuent-ils à protéger et professionnaliser les travailleuses, leurs employeurs et/ou les publics auprès desquels elles interviennent ?

Ce dossier de terrains & travaux se propose ainsi d’analyser le travail domestique et de care à domicile en mettant l’accent sur les enjeux de définition de ces activités, sur les expériences qu’elles représentent et sur la façon dont elles sont régulées. En ce sens, nous nous intéressons tout particulièrement à la façon dont les institutions et les dispositifs techniques et sociaux qu’elles produisent contribuent (ou non) à gouverner ces activités et ce que produit, sur l’expérience de travail elle-même et sur les relations qui la caractérisent, la rencontre entre ces institutions et le public concerné.

Les enquêtes originales provenant de toutes les disciplines des sciences sociales (sociologie, science politique, histoire, économie, droit…) seront les bienvenues, en utilisant une méthodologie d’enquête qui devra être précisée. Les contributions pourront s’inscrire dans les trois axes complémentaires suivants :

1. Définir le travail domestique et de care à domicile

Les contributions pourront en premier lieu analyser la construction sociale, la mobilisation et les effets des catégories juridiques, administratives, statistiques, scientifiques et profanes, à la fois « en haut » et « en bas » de la hiérarchie sociale. Les catégories utilisées par les actrices et acteurs pour « parler » du travail et des emplois domestiques et de care seront au cœur de ce premier axe. Dans ce sens, la façon dont ils et elles essaient d’ordonner ce travail, en établissant des hiérarchies et des frontières entre les postes et entre les tâches pourront faire l’objet d’analyses approfondies. Comment des limites sont-elles définies entre ce qui est considéré comme étant un travail et ce qui n’en n’est pas un, entre les services considérés comme pouvant être l’objet d’un échange marchand et ceux qui ne le peuvent pas, entre ce qui relève de l’intime, ce qui peut être fait par quelqu’un de la maisonnée et ce qui ne le peut pas ? Les principes de justice mobilisés pour établir ces lignes de séparation et de classification ou au contraire la façon dont un certain « flou » est entretenu pourront ainsi être questionnés. L’enjeu sera également de comprendre comment ces catégories sont utilisées pour rattacher des pratiques à un univers de sens et de normes et observer leurs effets performatifs. Il s’agira également de saisir les enjeux de pouvoir attachés à ces délimitations.

2. Faire l’expérience du travail domestique/de care et de son gouvernement

Nous invitons ensuite les contributeurs et contributrices à étudier le lien entre des réalités souvent étudiées de manière étanche : celle des institutions et celle des citoyen·nes concernés par le travail domestique/de care. Comment les acteurs et actrices à l’origine des instruments de régulation de ce travail et de ces emplois se représentent-ils les pratiques de leurs destinataires et comment cela influence-t-il leurs actions ? À l’inverse, comment les personnes concernées par ce travail font-elles usage du cadrage et de la matérialité des instruments auxquels ils et elles sont confrontés dans leur pratique ? Il s’agira notamment de questionner les contraintes et les ressources que procurent ces institutions et instruments pour les personnes concernées par des relations de travail domestique et/ou de care à domicile. Une attention particulière sera portée aux facteurs qui permettent aux actrices et acteurs d’exercer un « jeu » par rapport aux instruments de gouvernance et à déployer des formes d’autonomie.

3. Réguler par le conflit ?

Le travail domestique/de care est généralement pensé comme peu propice aux mobilisations collectives et donc peu conflictualisé. Pourtant, le flottement entre les catégories, les définitions antagonistes du sens à donner au travail domestique et de care peuvent être à l’origine d’incertitudes et de conflits très divers, individuels ou collectifs, impliquant les personnes aidées ou employeuses, les travailleuses, les intermédiaires de marché, les ONG, les partenaires sociaux ou les gouvernements et leurs administrations. Les articles pourront s’attacher à étudier les mécanismes d’expression et de résolution de ces incertitudes et conflits. Sur quoi portent-ils et qui en sont les arbitres ? Dans quelles conditions la justice devient-elle une instance de résolution de ces conflits et pourquoi ? Plus largement, il s’agira de comprendre comment ces conflits participent aussi de la régulation de ces activités.

[1] Nous employons ici le féminin dans la mesure où ces travailleurs sont à plus de 90 % des femmes.


Les articles de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris) et les notes critiques de 30 000 signes maximum doivent être accompagnés de 5 mots clés et d’un résumé de 150 mots, en français et en anglais. Les articles sont attendus pour le 15 septembre 2022 et doivent être envoyés à :

Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme

terrains & travaux accueille par ailleurs des articles hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :

Pour plus de détails, merci de consulter le site de la revue : http://tt.hypotheses.org

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5 premières Chaires en sciences humaines et sociales financées par la Région

5 premières Chaires en sciences humaines et sociales financées par la Région

La Région Île-de-France a désigné les 5 premiers projets lauréats des Chaires en sciences humaines et sociales. Ce nouveau dispositif vient renforcer le soutien à la recherche dans ce domaine, notamment autour des enjeux de sortie de la crise sanitaire.

Pour en savoir plus

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Un nouveau Groupement De Recherche (GDR) du CNRS, intitulé « Océan et Mers » (OMER)

Un nouveau Groupement De Recherche (GDR) du CNRS, intitulé « Océan et Mers » (OMER)

Le CNRS crée le Groupement de recherche (GdR) Omer sur les mers et océans, au sein duquel l’écologie et les sciences du climat se mélangent à la philosophie, l’économie et l’art.

Ses principes fondateurs, sa gouvernance et son périmètre scientifique sont détaillés dans le document disponible ici.

Ce GDR a vocation à fédérer une communauté scientifique la plus large possible, et de favoriser des interactions interdisciplinaires autour de l’océan et des mers. La participation au GDR est libre et ouverte à toutes les personnes intéressées. Si vous avez, dans vos laboratoires, des collègues susceptibles de vouloir rejoindre le GDR OMER, ils peuvent répondre à un questionnaire en ligne, qui vaut inscription.

La date limite de soumission des questionnaires est fixée au vendredi 28 janvier 2022.

Le questionnaire, d’une durée estimée à 10 minutes, est disponible via le lien suivant : https://survey.cnrs.fr/index.php/859372?lang=fr

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Appel à contributions – terrains & travaux

Appel à contributions - terrains & travaux

Concurrencer l’école publique.
Entrepreneurs en éducation et formes alternatives d’enseignement

Appel à contributions pour dossier thématique
Date de clôture : 28 février 2022

Les expériences éducatives alternatives au système d’enseignement « classique » sont loin d’être inédites, comme le montre la vitalité des mouvements de l’éducation nouvelle entre le dernier quart du XIXe siècle et l’entre-deux-guerres, parties prenantes de la nébuleuse réformatrice de l’État. Leurs propositions pédagogiques fleurissent alors tant au sein de l’école publique que dans des écoles privées, à l’initiative de philanthropes, pédagogues, administrateurs et enseignant·es. Un mouvement analogue, alimentant des critiques visant l’enseignement scolaire public, ainsi que les appels à un renouvellement des apprentissages et des pratiques pédagogiques connaît depuis quelques années, en France, un certain essor, sous l’effet de la promotion de la liberté des familles et du « choix » parental, de l’aspiration à un traitement plus « personnalisé » des élèves et de l’accroissement de la concurrence entre établissements. En témoignent en France le succès des pédagogies dites «alternatives», l’attrait croissant qu’exercent les établissements privés, l’émergence d’une catégorie «d’entrepreneurs en éducation», et le renouveau de l’enseignement à domicile. L’aspect le plus remarquable de ces offres éducatives, très hétérogènes et animées par des visions du monde et des intérêts parfois contradictoires, réside dans le fait qu’elles se proposent de réformer l’école publique, non pas de l’intérieur, mais de l’extérieur, en entreprenant de développer à la lisière des établissements scolaires publics, ou loin d’eux, des projets jugés plus en phase avec les aspirations des élèves et des familles. Si ces idées réformatrices oscillent entre, d’un côté, la volonté de mieux s’ajuster aux attentes des publics du système d’enseignement traditionnel et, de l’autre, le désir d’en contourner les normes et les modes de sélection, elles tendent à remettre en cause, directement ou indirectement, la légitimité et la capacité de l’État à administrer l’éducation de ses citoyen·nes et enferment, en creux, une critique du «pacte social» que constitue l’institution scolaire dans nos sociétés. Bien que composite, cette offre apparaît moins sous-tendue par une ambition émancipatrice que par la volonté de doter les familles d’un «capital humain» et de faire l’éducation moins un enjeu de société qu’un investissement comme un autre.

Les propositions attendues pour ce dossier de terrains & travaux devront permettre de mieux comprendre les motivations des différents acteurs et actrices contribuant à la mise en place de pédagogies alternatives, de mieux connaître leur contenu ainsi que leurs effets sociaux. Ce dossier vise ainsi in fine à mieux appréhender, à travers des travaux empiriques, les caractéristiques de ces formes alternatives d’éducation, leurs usages par les apprenants, mais aussi, plus généralement, leurs effets sur le système scolaire public et sur les inégalités.

Les articles pourront s’inscrire dans l’un des trois axes présentés ci-dessous ou à leur croisement.

  • I. Entrepreneurs en éducation et entreprises éducatives dans l’espace scolaire. Vers une privatisation de l’offre éducative ?

Dans un contexte d’individualisation des politiques éducatives et d’intériorisation de l’impératif scolaire, l’offre privée d’éducation semble s’être développée en adoptant des formes renouvelées. On peut y voir l’effet d’une «numérisation» de l’offre (écoles en ligne, plateformes de cours particuliers, applications de soutien scolaire), de l’émergence de certaines professions (le coaching scolaire), du développement du tiers-secteur (la philanthropie éducative, les think tanks en éducation) ou de modèles lucratifs d’entreprises (comme pour certaines écoles hors-contrat ou les start-up de «l’edtech»). L’intervention, à différents niveaux, des acteurs privés en éducation n’est pas nouvelle, comme en témoignent la régulation de l’enseignement professionnel par les branches professionnelles, l’influence des milieux patronaux sur les cursus, ou plus récemment la formation des élèves et des étudiant·es à l’entrepreneuriat. Néanmoins, l’intérêt spécifique de certains acteurs privés à l’égard de l’offre éducative, leurs caractéristiques et leurs modes d’action restent encore largement méconnus, notamment dans le contexte français. Ce premier axe visera donc à mieux caractériser le champ des «entrepreneurs de l’éducation» et à interroger la spécificité de cette offre éducative. Ces pratiques éducatives hors de l’école s’inscrivent, en effet, dans des dynamiques longues de privatisation et d’hybridation des rapports public-privé, qui remettent en cause tout autant la place de l’offre publique, sa légitimité que le principe de la régulation, par les pouvoirs publics, de l’offre scolaire. Aussi, les recherches explorant les processus de privatisation et de mise en marché de l’éducation seront-elles bienvenues : développement d’une offre éducative peu ou pas régulée par les autorités publiques, ouverture des services publics éducatifs à des financements privés, ou encore sous-traitance de services éducatifs à des opérateurs extérieurs.

Le profil et les trajectoires des promoteurs et acteurs de ces entreprises éducatives pourront, en premier lieu, être étudiés, en réservant une place à la manière dont ils s’appuient paradoxalement sur les pouvoirs publics (via des subventions, défiscalisation, autorisations, agréments, etc.) pour développer une offre concurrente à celle de l’enseignement public. La façon dont ces acteurs défendent, en second lieu, la légitimité de leurs conceptions éducatives et de leurs manières d’agir auprès d’interlocuteurs et de publics divers (patronaux, pouvoirs publics, Éducation nationale) pourra être questionnée. La question du financement des entreprises éducatives, des pratiques et des modèles économiques qui les sous-tendent, méritera aussi examen. Car si certaines bénéficient du soutien des pouvoirs publics ou escomptent leur aide, d’autres parient plutôt sur leur capacité à développer une offre marchande autonome, et entendent attirer des investisseurs intéressés par les perspectives de profit qu’offre un marché semble-t-il prometteur. En troisième lieu, le travail concrètement engagé dans ces formes alternatives d’enseignement, et les types de pratiques éducatives mises en place, retiendront l’attention, qu’il s’agisse de pratiques renouant avec des formes scolaires traditionnelles ou déjà éprouvées (préceptorat, enseignements d’inspiration plus libertaire) ou de celles insistant plutôt sur leur caractère innovant (apprentissage en ligne, e-learning) afin d’attirer des familles séduites par une prise en charge plus individualisée de leurs enfants. Les contributions seront invitées à analyser la manière dont ces pratiques hétérogènes sont régulées par les pouvoirs publics ou au contraire échappent à leur contrôle.

  • II. Un autre rapport à l’éducation ? Choix éducatifs et apprentissages « alternatifs »

Cet axe invite à interroger les stratégies et les choix faits par les familles, et les apprentissages chez les élèves, en vue de mieux saisir les effets du recours à des formes alternatives d’enseignement sur le système public d’éducation. Les contributions pourront ainsi aborder les déterminants sociaux de la « demande » d’éducation privée alternative et comment les familles, sur la base de relations affinitaires, ou de positionnements socio-économiques ou culturels, en viennent à recourir à ces nouvelles manières d’éduquer et d’instruire. Au sein d’une offre très hétérogène, il apparaît important de regarder finement les appartenances sociales des familles et leurs rapports à l’école, et d’examiner comment elles s’investissent scolairement et pédagogiquement « à côté de » l’école publique, dans différents segments de l’offre privée. S’agit-il plutôt de familles appartenant à des groupes socialement dominés qui ne trouveraient pas, dans le système existant, une offre adaptée à leurs besoins et à leurs aspirations ? Si c’est le cas, doit-on y voir l’effet d’un amoindrissement de la croyance des milieux populaires dans les capacités émancipatrices de l’école ? Est-on plutôt face à des familles issues des classes moyennes et supérieures souhaitant échapper aux écueils d’une école massifiée, voire de familles fortement dotées préférant scolariser leurs enfants dans des établissements jugés plus en phase avec les exigences d’un monde globalisé ? Entre souci d’ajustement aux attentes scolaires (le recours au soutien scolaire, au coaching, etc.) et défection du système scolaire (le choix du hors contrat, de l’école à domicile) s’expriment différents usages de ces entreprises éducatives et différents rapports à l’école. On pourra se demander en quoi l’offre privée « alternative » témoigne de transformations des rapports des familles à l’école (voire de prises de distance avec le système scolaire), notamment liées aux transformations du système éducatif et aux attentes générées par l’allongement des études. Les contributions pourront venir alimenter les travaux sur les rapports à l’école et à l’État des familles et des élèves, et sur les effets de la crise sanitaire du Covid-19. On pourra également questionner le renouvellement de la place des parents à l’œuvre dans l’offre privée éducative, se demander comment les familles contribuent éventuellement à définir les contours de cette offre : dans l’enseignement à domicile, dans certaines écoles privées réservant une place spécifique aux parents, ou dans certaines aventures entrepreneuriales mettant en avant l’« expérience parentale » des créateurs d’entreprise. Les profits que les bénéficiaires retirent de ces expériences singulières (et d’une socialisation aux marges ou extérieure au système scolaire) mériteront également examen. Les parcours des élèves ayant bénéficié d’une éducation hors contrat, à domicile ou de formes de scolarisation en marge de l’école, restent en effet largement méconnus. Les effets socialisateurs durables de ces expériences et leurs incidences sur les trajectoires individuelles – que les élèves demeurent aux marges de l’école publique ou la réintègrent – pourront être explorés.

  • III. Les effets des entreprises éducatives sur le système public d’éducation

Enfin, un troisième axe invite à discuter les effets des entreprises éducatives et du recours par les familles à une offre privée «alternative», sur le système public d’éducation, et in fine sur les inégalités scolaires. Le fait que le centre de gravité de la régulation de l’offre d’éducation se déplace des autorités publiques vers les familles, érigées tacitement, par les prescripteurs de ces services éducatifs, en arbitres de la concurrence entre les différents fournisseurs de biens éducatifs (publics, privés à but non lucratif, privés à but lucratif) méritera attention. L’ampleur que revêt ce phénomène multiforme de remise en cause du système public d’enseignement, en France et dans d’autres pays, pourra être questionnée. L’impact de ces transformations sur les inégalités scolaires pourra aussi être interrogé. Les contributions pourront analyser la façon dont les institutions scolaires publiques composent avec le développement d’un secteur éducatif privé à leurs marges, en tentant d’en enrayer la croissance, en encourageant son développement ou en empruntant certains de ses registres d’action. Les travaux (s’appuyant sur des données statistiques ou des analyses comparatives) qui permettent, dans cette perspective, d’appréhender la manière dont cette recomposition de l’offre éducative affecte les trajectoires scolaires individuelles et l’évolution de la stratification sociale, seront bienvenus. L’importance éventuelle que revêt, aux yeux de ces acteurs réformateurs, l’objectif de réduction des inégalités scolaires, ou au contraire l’impensé qu’il constitue pour ces derniers, constitueront aussi des pistes de réflexion.


Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), accompagnés d’un résumé de 150 mots et de 5 mots-clés en français et en anglais, devront parvenir sous forme électronique (format Word, cf. indications ci-dessous pour la mise en forme des textes) aux coordinateur·trice·s du numéro avant le 28 février 2022 aux adresses suivantes :

  • Caroline Bertron : carolinehs.bertron[at]gmail.com
  • Samuel Bouron : samuel.bouron[at]dauphine.psl.eu
  • Marie Carcassonne : marie.carcassonne[at]dauphine.psl.eu
  • Sabine Rozier : sabine.rozier[at]dauphine.psl.eu
  • Elise Tenret : elise.tenret[at]dauphine.psl.eu
  • Marie Trespeuch : marie.trespeuch[at]sorbonne-universite.fr

Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme

terrains & travaux accueille par ailleurs des articles hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :

  • Vincent-Arnaud Chappe : vincent-arnaud.chappe[at]ehess.fr
  • Élise Palomares : elise.palomares[at]univ-rouen.fr
  • Milena Jakšić : milenajaksic[at]gmail.com

Pour plus de détails, merci de consulter le site de la revue : http://tt.hypotheses.org

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Planisphère

Lancement de Transatlantic Cultures

Lancement de Transatlantic Cultures

Rendez-vous le jeudi 25 novembre pour le lancement de la plateforme Transatlantic Cultures, à la Maison de l’Amérique Latine.
Lieu : 217 boulevard Saint Germain – 75007 Paris – Salle Jules Supervielle

et en visioconférence sur inscription :

contact@transatlantic-cultures.org (Le lien de connexion sera communiqué par mail ultérieurement)

Programme de recherche international mené par le Centre d’histoire culturelle des sociétés contemporaines de l’Université Paris-Saclay (UVSQ), le Centre de recherche et de documentation des Amériques (Université Sorbonne Nouvelle / CNRS) et la Faculdade de Filosofia, Letras e Ciências Humanas de l’Université de São Paulo, avec le soutien de l’Agence nationale de la recherche (ANR), de l’agence brésilienne FAPESP et de la Maison des sciences de l’Homme MSH Paris-Saclay.

14h30
·····
Mot d’accueil

Anne-Claude Ambroise Rendu (directrice du Centre d’histoire cultuelle des sociétés contemporaine, Université Paris-Saclay, UVSQ)

Camille Goirand (directrice de Centre de recherche et de documentation des Amériques, CNRS / Université Sorbonne Nouvelle)

14h45
·····
Une histoire connectée de l’espace atlantique

Anaïs Fléchet (Université Paris-Saclay, UVSQ) et Gabriela Pellegrino Soares (Université de São Paulo)

15h15-16h
·····
Les humanités numériques au concret Continuer la lecture

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