ACTES n° 10 : Contribution d’Aurélien Gautreau
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par Aurélien Gautreau
Dans Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs, p. 41-61.
DOI : https://doi.org/10.52983/PHFK5988
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GAUTREAU Aurélien, 2023. « Des périodiques par et pour les lycéens. Le cas du Journal de mathématiques élémentaires de l’école préparatoire Sainte-Barbe en 1870 », in Alexia Kalantzis, Hélène Védrine & Norbert Verdier (dir.), Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs. Séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) 2019-2022, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions, p. 41-61. Mis en ligne le 12/09/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/PHFK5988
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par Axel Hohnsbein
Dans Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs, p. 21-40.
DOI : https://doi.org/10.52983/WEIA2967
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HOHNSBEIN Axel, 2023. « Politique du merveilleux dans la presse de vulgarisation scientifique du Second Empire et de la Belle Époque », in Alexia Kalantzis, Hélène Védrine & Norbert Verdier (dir.), Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs. Séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) 2019-2022, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions, p. 21-40. Mis en ligne le 12/09/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/WEIA2967
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par Alexia Kalantzis, Hélène Védrine & Norbert Verdier
Dans Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs, p. 7-18.
DOI : https://doi.org/10.52983/ZQHZ9433
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KALANTZIS Alexia, VÉDRINE Hélène & VERDIER Norbert, 2023. « Introduction », in Alexia Kalantzis, Hélène Védrine & Norbert Verdier (dir.), Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs. Séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) 2019-2022, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions, p.7-18. Mis en ligne le 12/09/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/ZQHZ9433
ACTES n° 10 : Introduction Lire la suite »
par Myriam Boucharenc
Dans Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs, p. 135-153.
DOI : https://doi.org/10.52983/GBAE7142
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BOUCHARENC Myriam, 2023. « Publicité et périodiques d’entreprise dans la France de l’entre-deux-guerres », in Alexia Kalantzis, Hélène Védrine & Norbert Verdier (dir.), Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs. Séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) 2019-2022, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions, p. 135-153. Mis en ligne le 12/09/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/GBAE7142
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Sous la direction de Alexia Kalantzis, Hélène Védrine & Norbert Verdier
Éditeur : MSH Paris-Saclay Éditions
Lieu d’édition : Gif-sur-Yvette
Année d’édition : 2023
Nombre de pages : 184 p.
ISBN : 978-2-490369-09-6
Collection : Actes
Numéro dans la collection : 10
ISSN : 2800-7891
DOI : https://doi.org/10.52983/DURO8776
Publication en ligne : 12/09/2023
Pour télécharger le résumé à destination du grand public/non-spécialiste.
Les revues constituent un objet d’étude riche, complexe et varié qui requiert une approche pluridisciplinaire.
Dans cette perspective, le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) s’attache à montrer la convergence des périodiques scientifiques, professionnels, artistiques ou littéraires dans leur stratégie éditoriale, leur dimension intellectuelle et leur esthétique.
En tant que construction sociale, matérielle et entrepreneuriale, les périodiques font intervenir de multiples acteurs dans leurs interactions avec les milieux socio-culturels et le monde professionnel. Ils apparaissent également comme des médiateurs privilégiés dans la société de communication qui se met en place à partir du XIXe siècle.
Le présent volume réunit les contributions de chercheurs de différents pays et disciplines qui sont intervenus lors des trois premières sessions du séminaire (2019-2022), autour de deux grandes problématiques : les périodiques comme instrument privilégié de vulgarisation, et leurs usages socio-professionnels.
PREMIÈRE PARTIE
Périodiques et vulgarisation
DEUXIÈME PARTIE
Usages socio-professionnels des périodiques
KALANTZIS Alexia, VÉDRINE Hélène & VERDIER Norbert (dir.), 2023. Les périodiques comme médiateurs culturels. Autour de la diffusion des savoirs. Séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts, Sciences) 2019-2022, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions. Mis en ligne le 12/09/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/DURO8776
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Le numéro 42 (2023/1) de terrains & travaux, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !
Numéro coordonné par Clémence Ledoux, Lorena Poblete et Alban Jacquemart
Le numéro 42 (2022/3) de terrains & travaux est constitué d’un dossier thématique intitulé « Gouverner le care », ainsi que de deux articles hors dossier.
GOUVERNER LE CARE
HORS DOSSIER
De l’utilité de pratiques futiles. Les pratiques interstitielles du jeu vidéo dans l’activité quotidienne, par Victor Potier, Sébastien Déjean, Nadia Yassine-Diab
Ce numéro est disponible en version papier et en version électronique via le portail Cairn.
Numéro 42 de terrains & travaux : Gouverner le care Lire la suite »
La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes Violences de genre à l’encontre des groupes minorisés ».
Date de clôture de l’appel : 12 septembre 2024
Télécharger ici l’appel au format PDF
Depuis que #MeToo a placé la question des violences sexuelles subies par les femmes au cœur du débat public, des associations et scientifiques ont cherché à élargir le débat pour mettre en lumière la diversité des violences fondées sur le genre. Ces dernières renvoient à des violences interpersonnelles ancrées dans des rapports de genre qui reproduisent des normes et des inégalités structurelles de pouvoir autant qu’elles en sont le produit. Ces actes peuvent être différenciés selon leur nature (physique, sexuelle, verbale, etc.), les espaces dans lesquels ils surviennent (travail, rue, relations intimes, etc.), ou le type de personnes qu’ils affectent (femmes, hommes, adultes, enfants, minorités sexuelles, etc.). Si, comme le soulignent les données statistiques produites par l’enquête Violences et rapport de genre (Virage, Ined, 2015), ces violences sont essentiellement commises par des hommes à l’encontre de femmes, diverses études font apparaître une forte déclaration des violences de genre chez les populations minorisées dans le monde social. C’est par exemple le cas des femmes précaires, des migrantes, de celles qui vivent avec le VIH ou avec un handicap, des femmes sans-domicile, des minorités sexuelles féminines ou des femmes trans. Mais c’est aussi le cas des enfants et de certains hommes minorisés, tels que les hommes migrants, sans-domicile fixe, homosexuels ou trans. Ces résultats nous rappellent que le genre ne façonne pas seulement les rapports femmes/hommes : il produit également des différences et des hiérarchies au sein du groupe des femmes et de celui des hommes qui favorisent la perpétration de violences, en particulier à l’encontre de celles et ceux qui occupent une position dominée au sein de chacun de ces deux groupes. En retour, ces violences consolident ces hiérarchies. Par exemple, dans les cas des masculinités, les hommes victimes de viols en prison ou en temps de guerre sont considérés comme moins masculins, autrement dit, ils sont féminisés.
En outre, l’étude des violences de genre subies par les populations minorisées interroge les cadres d’analyse féministes qui se sont révélés particulièrement fructueux pour saisir les actes perpétrés par des hommes sur les femmes, hétérosexuel·les et cisgenres, et comprendre comment ils façonnent la vie des femmes. Ces cadres peinent en effet à tenir pleinement compte des effets de l’articulation du genre avec les rapports sociaux et de pouvoir (par exemple ceux de classe, de race ou d’âge). En quoi l’interaction du genre avec d’autres rapports sociaux et de pouvoir contribue-t-elle à produire des violences interpersonnelles ? En quoi l’expérience des violences est-elle façonnée par le contexte de minorisation ? S’intéresser aux déclarations de violences des populations minorisées incite alors à adopter une approche capable de penser la manière dont le genre est façonné par d’autres rapports sociaux.
Cet appel à articles a pour double objectif de documenter des objets encore peu saisis en sciences sociales (des violences de genre plus marginales ou vécues plus typiquement par des groupes minorisés) et d’explorer davantage les relations entre violence, genre et d’autres rapports sociaux et de pouvoir. Il cherche à faire un état des lieux et à confronter les travaux actuels sur la question, au sein de l’espace francophone et au-delà, en croisant les regards disciplinaires (sociologie, science politique, histoire, géographie, démographie, anthropologie, santé publique, etc.). Les propositions d’articles devront relever d’une approche empirique (terrains ou archives, données quantitatives ou qualitatives) et pourront s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants.
1. Production de la violence et rapports sociaux multiples
Ce premier axe s’intéresse à la façon dont les violences subies par les populations minorisées invitent à renouveler et à complexifier l’analyse des rapports sociaux. Dans une perspective intersectionnelle, attentive à l’articulation des rapports sociaux et de pouvoir, de plus en plus de travaux s’intéressent à la production sociale des violences de genre et mettent en évidence l’importance non seulement de l’asymétrie de genre, mais aussi des inégalités économiques, statutaires, raciales et spatiales. Par exemple, le différentiel de pouvoir dans des relations, dans le cas de dépendance (économique, médicale, etc.) ou de différences d’âge, engendre un contexte de vulnérabilité sociale qui favorise le déploiement des violences de genre. En se penchant sur différents groupes marginalisés, les articles de cet axe pourront traiter de la construction des violences de genre : quels sont les dimensions sociologiques et les contextes qui favorisent l’émergence de ces actes aussi bien que leur dénonciation ? Comment les rapports sociaux de race, de classe ou d’âge, par exemple, redéfinissent les rapports de genre et exposent les individus aux violences ? En quoi ces expériences de violences sont-elles spécifiques, voire se distinguent-elles de celles des groupes majoritaires ? Quel est enfin l’effet des positions minorisées sur le rapport aux violences de genre, à leur identification et à leur dénonciation ? Dans quelle mesure des expériences ou des sociabilités minorisées développeraient la propension à dénoncer des actes subis ?
D’autres travaux s’intéressent non pas aux situations minoritaires qui produisent les violences de genre, mais à la façon dont ces violences sont susceptibles de contribuer aux logiques de minorisation. Bien que cette hypothèse contienne le risque d’adopter une approche pathologisante et réductrice des violences de genre et, ainsi, de négliger le rôle d’autres caractéristiques de la vie des individus (précarité, racisme, etc.), elle interroge la façon dont les expériences de violences travaillent le rapport aux normes de genre. Outre l’exemple des hommes victimes de viols en prison ou en temps de guerre, les violences sexuelles subies par les femmes avant leur entrée dans la sexualité ou au début de celle-ci seraient susceptibles de façonner, au moins en partie, le reste de leur parcours sexuel et participer de la mise à distance de certaines dimensions de l’hétéronormativité, en particulier l’hétérosexualité. Par ailleurs, si les parcours migratoires sont propices aux violences, ces dernières peuvent également être identifiées comme un motif de migrations. Les articles s’inscrivant dans cet axe pourront porter tant sur les difficultés qui entourent la mise au jour de ces mécanismes, que sur la critique de cette approche qui pense que les violences de genre peuvent façonner le rapport au genre des individus et ainsi contribuer à les minorer.
2. Construction de l’action publique et mobilisations collectives
Historiquement, l’action étatique et associative s’est développée en se concentrant sur les violences masculines faites aux femmes sans bien tenir compte des populations minorisées. Certaines campagnes et mesures ont visé des violences spécifiquement subies par les femmes migrantes (mariage forcé, excision) et des associations ont pu se constituer pour accompagner par exemple les femmes en situation de handicap ou lesbiennes, mais ces initiatives n’ont pas transformé le cadrage général des politiques publiques. Non seulement certaines catégories de populations restent largement absentes des cibles de l’action publique, mais leurs conditions matérielles d’existence ne sont pas pleinement prises en compte. Au début des années 1990, la juriste Kimberlé Crenshaw prend l’exemple de la lutte contre le viol pour souligner l’exclusion sociale et raciale qu’engendrent les actions des militantes féministes majoritaires et des pouvoirs publics qui se concentrent sur la pénalisation. Celles-ci occultent ce que représentent les forces de l’ordre et le monde judiciaire pour des femmes noires dans un contexte de racisme institutionnel, ainsi que les besoins des femmes noires en matière de logement et d’accès aux droits. Cette critique de l’action publique peut se transposer à d’autres catégories sociales, en particulier les femmes des classes populaires, dont les conditions d’autonomisation peuvent dépendre des politiques sociales.
L’occultation des populations minorisées s’accompagne toutefois d’une mise en lumière de certaines affaires (comme celle des « tournantes » au début des années 2000) ou de certaines catégories de violences (l’excision, par exemple) qui tendent à racialiser ou à territorialiser le problème des violences fondées sur le genre. Dans ce cas, des violences quantitativement minoritaires tendent à devenir une grille de lecture de l’ensemble des violences dans l’espace public, et occultent celles, majoritaires, qui sont commises dans la sphère privée. Cet axe appelle des contributions qui s’attachent à analyser cette tension structurante dans la définition des contours des problèmes publics et la construction de l’action publique.
3. Conditions d’objectivation des violences de genre subies par les populations minorisées
Un dernier axe vise à interroger les conditions d’objectivation des violences de genre subies par les populations minorisées dans les enquêtes sociologiques, historiques, quantitatives ou qualitatives. La production de données statistiques détaillées pour décrire et comprendre la forte déclaration de violences des populations minorisées est limitée, du fait de leurs effectifs relativement faibles dans les échantillons en population générale. Les collectes alternatives – échantillons de convenance, méthodes mixtes avec des entretiens ou des observations qualitatives, etc. – peuvent alors être nécessaires et utiles pour étudier les parcours de ces populations et mieux connaître leurs expériences. Les enquêtes fondées sur des entretiens et des terrains ethnographiques soulèvent des questions méthodologiques semblables s’agissant de la constitution des matériaux et des conditions d’émergence d’un discours sur les violences : comment recueillir, et parfois qualifier et requalifier, les expériences des individus pour faire surgir la question des violences au cours des entretiens et de leurs analyses ? Comment se rendre dans des espaces traversés par les violences mais difficilement accessibles, comme les zones de conflits ou certaines frontières ? Comment saisir la façon dont l’organisation formelle et informelle des espaces de grande vulnérabilité participe à la production de violences de genre ? De la même manière, la production de savoirs historiens sur les dimensions prises par les violences à l’encontre de groupes minorisés et ce qu’en disent celles et ceux qui les vivent au cours du temps requiert des méthodologies propres, qui pourront être présentées dans cet axe. Les contributions pourront également traiter des nouveaux défis posés par le numérique pour la constitution de son propre matériau, dans le contexte d’un espace numérique où les voix minorisées font l’objet d’attaques organisées virulentes.
Ils devront parvenir aux coordinateur·rices du numéro avant le 12 septembre 2024 aux adresses suivantes :
Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme
Des intentions de soumettre un article peuvent être envoyées aux coordinatrices pour le 15 avril 2024 ; ces dernières donneront alors, si nécessaire, aux contributrices·eurs potentiel·les un avis indicatif sur l’intérêt de leur proposition, sur son adéquation à l’appel et/ou sur une orientation que l’article pourrait privilégier. L’avis du comité de rédaction ne sera transmis qu’après l’examen des versions complètes du texte.
terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :
Pauline Delage, sociologue, chargée de recherche CNRS, rattachée au CRESPPA-CSU, et co-coordinatrice du réseau de recherche Violences fondées sur le genre (VisaGe). Ses travaux portent essentiellement sur les transformations des mouvements féministes et sur l’action publique contre les violences de genre.
Émeline Fourment, politiste, MCF à l’Université de Rouen Normandie, rattachée au CUREJ, et co-cordinatrice du réseau VisaGe. Sa thèse soutenue en janvier 2021 portait sur les appropriations des théories féministes à Berlin et Montréal. Elle s’intéresse aujourd’hui d’une part, aux questions des pratiques aternatives à la justice pénale en matière de violences sexuelles et, d’autre part, aux production des savoirs sur la santé des femmes dans le mouvement des femmes ouest-allemand des années 1970-1980.
Margot Giacinti, docteure en science politique rattachée au Laboratoire Triangle (ENS de Lyon) et co-coordinatrice du réseau ViSaGe. Ses recherches de doctorat ont porté sur le féminicide en France, dans une perspective socio-historique et d’histoire sociale des idées politiques. Elle s’intérèsse aujourd’hui à la question des violences faites aux femmes âgées.
Tania Lejbowicz, sociodémographe, postdoctorante au Centre de recherche de l’Institut de Démographie de l’université Paris 1 (Cridup), docteure affiliée à l’Institut national d’études démographique (Ined) et co-coordinatrice du réseau VisaGe. Ses travaux portent sur les rapports de genre, la sexualité et la conjugalité à travers, entre autres, l’étude des expériences de violences.
Anna Perraudin, sociologue, chargée de recherche au CNRS, rattachée à l’UMR Citeres, Université de Tours, et membre de l’Institut migrations. Ses travaux portent sur les migrations internationales, avec une approche attentive aux rapports sociaux de genre, de classe, de race, et aux statuts migratoires.
[illustration : Margot Giacinti]
La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes ».
Date de clôture de l’appel : 16 février 2024
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Alors que l’argent a longtemps été un impensé dans la pratique de l’enquête en sciences sociales, de nombreuses recherches questionnent aujourd’hui ses multiples usages, ses significations, ses effets, mais aussi ses frontières avec d’autres formes de rétributions matérielles. Plusieurs expressions existent pour qualifier ces pratiques diversifiées : payer, rétribuer, rémunérer, inciter ou « incentiver », dédommager, compenser, fidéliser, remercier les enquêté·es. On peut aussi penser aux nombreuses pratiques de don ou contre-don engagées à ces mêmes fins et qui ont une dimension matérielle : offrir un café, payer des services (course en taxi, location d’un logement, repas au restaurant…) ou offrir les siens (woofing par exemple). Pourtant, peu de travaux ont été menés à ce jour pour proposer une réflexion collective, systématique et pluridisciplinaire sur ces pratiques.
Au-delà des enquêtes en sciences sociales, la rétribution des enquêté·es est également un enjeu dans d’autres domaines académiques, en sciences du vivant par exemple. Elle l’est aussi dans le cas de la recherche clinique, et c’est par ailleurs une pratique à l’œuvre dans des univers professionnels lucratifs plus éloignés de la production scientifique (enquêtes marketing…). Il semble dès lors intéressant d’examiner aussi la rencontre entre ces différentes pratiques, issues d’univers variés, en étudiant les conditions de circulation ou de cloisonnement des pratiques de rétribution d’un univers à l’autre, ainsi que les modalités et les effets de leur appropriation.
Dans cette perspective, ce numéro de terrains & travaux entend réunir des contributions en sciences sociales consacrées aux incidences de l’argent et des autres rétributions matérielles sur les situations d’enquête. Il rassemblera ainsi non seulement des contributions de nature méthodologique et épistémologique (dans lesquelles les auteurs et autrices mettront au cœur de l’analyse leur propre expérience réflexive de la rétribution des enquêté·es), mais aussi des contributions originales à partir de recherches prenant ces diverses enquêtes pour objet.
Les propositions attendues pour ce dossier présenteront de manière problématisée les circulations d’argent et d’autres biens matériels à destination des personnes participant aux enquêtes quantitatives et qualitatives. Il s’agira, sur la base de matériaux empiriques explicitement présentés et intégrés à la démonstration, d’examiner les implications méthodologiques, analytiques, éthiques, voire sociales de ces rétributions. Ces implications peuvent renvoyer à un ou plusieurs des axes suivants.
1. Rétribuer pour recruter
Un premier axe renvoie à ce que l’annonce d’une rémunération fait au recrutement des enquêté·es. Dès lors que la rémunération des enquêté·es se pratique dans les univers lucratifs (enquêtes de consommation, démarchages commerciaux…) ou dans ceux de recherche appliquée (études cliniques…), une question devient de plus en plus prégnante dans des mondes traditionnellement moins familiers de cette pratique : faut-il dédommager des enquêté·es pour garantir un bon taux de participation à l’enquête ? Est-ce d’autant plus nécessaire qu’on cherche à avoir accès à certains groupes fortement précarisés, à faibles revenus ou difficiles à joindre ? Inversement, dans quelle mesure la rétribution des enquêté·es présente-t-elle le risque d’introduire des biais dans leur recrutement ?
Il pourra s’agir ici de réfléchir également à la question de la rétribution des enquêté·es en la liant étroitement à l’examen des caractéristiques des enquêtes (pourquoi la rémunération paraît-elle plus ajustée à certains types d’enquêtes qu’à d’autres ?). On pourra aussi réfléchir à la façon dont la rétribution est pensée pour résoudre certaines difficultés identifiées par les concepteurs des enquêtes, qu’il s’agisse de difficultés matérielles (comment faire transiter de telles rétributions ?), de difficultés symboliques (comme s’affranchir de la souillure de l’argent ?), ou encore de difficultés légales (comment rétribuer sans salarier ?). C’est ainsi qu’on examinera le marquage social de la rétribution à travers la forme qui lui est donnée (bons cadeaux, chèques, dons en nature…). Enfin, on pourra étudier ici comment les pratiques de rétribution s’articulent avec d’autres leviers incitatifs déjà mobilisés (portée de la recherche sur la situation personnelle de l’enquêté·e, sens de l’intérêt public, intérêt intellectuel, moment d’introspection, etc.).
2. Les effets sur la relation d’enquête et la qualité des données
Au-delà des effets que la rétribution peut avoir sur la structure de la population enquêtée, en accentuant par exemple la participation de certaines populations, ce deuxième axe propose d’examiner les effets de la rétribution sur la relation d’enquête et sur la « qualité » des données collectées.
Pendant l’enquête, certains échanges matériels peuvent clarifier et fluidifier les relations avec les enquêté·es. Mais ils peuvent également introduire de la gêne, des biais, porter à confusion ou encore donner prise à l’affirmation de rapports de domination entre enquêteur·trices et enquêté·es. Alors que l’effet de ces rétributions dépend des conditions sociales de la population enquêtée (on ne rétribue pas de la même manière les personnes sans domicile et les classes supérieures), comment peut-on déceler ces effets et le cas échéant, comment les enquêteur·trices composent-ils et elles avec eux ?
Ensuite, la rétribution peut modifier le rapport de l’enquêté·e à l’enquête. Les enquêté·es auraient-elles et ils, par exemple, consacré le même temps, la même énergie sans dédommagement prévu ? Se seraient-elles et ils autrement impliqué·es, appliqué·es ? Peut-on constater une accentuation de la désirabilité sociale, poussant l’enquêté·e à la dissimulation ou à la modification des informations fournies ? Il apparaît donc nécessaire de s’interroger aussi sur ce que la rétribution produit sur les motivations et sur le contenu des réponses apportées par les enquêté·es. Peut-on ainsi parler d’un contexte de professionnalisation de la condition de l’enquêté·e ? Si l’on rétribue le temps que ceux-ci consacrent à l’enquête, cette participation ne serait-elle pas assimilée à une relation salariale ou commerciale ? Et dans quelle mesure les rétributions monétaires altèrent-elles le consentement et la libre participation des enquêté·es ?
3. Quelles spécificités du monde académique ?
Le risque de biais de recrutement comme celui de l’altération de la qualité des données concernent a priori toutes les enquêtes, qu’elles émanent du monde académique ou des autres secteurs (sondages, marketing…). À cet égard, les deux premiers axes de l’appel seront déjà l’occasion d’interroger les spécificités du monde académique dans la prise en considération de ces enjeux.
Par ailleurs, le recours aux dédommagements pose de manière impérative la question du financement des enquêtes. On pourrait donc réfléchir, d’abord, en termes de différence de moyens entre ceux dont dispose la recherche publique et ceux dont bénéficient les instituts privés de sondages ou les enquêtes d’opinion financées par certain·es acteur·rices du monde économique. Quel est le modèle économique de ces organismes privés ? La pratique de la rémunération est-elle compatible avec les contraintes financières du monde scientifique ? Est-il à la portée de toutes et tous ou est-il l’apanage de projets de recherche de grande ampleur bénéficiant de financements importants ? Quel serait, si le recours aux rétributions venait à se développer, le devenir des recherches de moindre envergure ou plus faiblement dotées, comme c’est le cas par exemple des thèses ? Quel serait ainsi l’impact plus général de ces pratiques sur la demande et les sources de financement ainsi que sur l’organisation de la recherche ?
De telles considérations conduisent donc à réfléchir aussi aux effets plus structurels que peut avoir l’essor de ces pratiques sur le champ académique. Dans quelle mesure la rétribution des enquêté.es, jusqu’ici souvent perçue comme contraire aux canons de la recherche en sciences sociales, mais usuelle dans d’autres domaines comme l’épidémiologie, tend-elle à s’imposer comme nouvelle norme dans les pratiques d’enquête ? Et dans ce cas, quelles sont les forces qui œuvrent en sa faveur ou, à l’inverse, les résistances qui peuvent s’exprimer et les arguments qui sont alors mobilisés ?
Ce numéro réunira des articles empiriques originaux de sciences sociales (sociologie, science politique, anthropologie, économie, géographie, histoire, etc.). La mise en regard de plusieurs disciplines y sera particulièrement encouragée afin d’enrichir la réflexion sur ces usages mais aussi sur les normes scientifiques qui les bornent, parfois à des degrés divers. Dans la même perspective, les études de cas internationaux seront aussi les bienvenues.
Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), doivent être accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais).
Ils devront parvenir aux coordinatrices du numéro avant le 16 février 2024 aux adresses suivantes :
Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme
terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :
[Photo : Towfiqu barbhuiya sur Unsplash]
Appel à contributions pour terrains & travaux : Rétribuer, inciter, dédommager Lire la suite »
par Pierre Guibentif & Maryse Bresson
Dans Les sciences humaines et sociales face au choc Covid-19. Perspectives pour les sciences et la société, p. 301-310.
DOI : https://doi.org/10.52983/LIYF3909
Téléchargez gratuitement le PDF : https://msh-paris-saclay.fr/wp-content/uploads/2022/05/MSHPS_Actes09_Guibentif_Bresson_Conclusion_generale.pdf
GUIBENTIF Pierre & BRESSON Maryse, 2023. « Conclusion générale – Au delà du choc Covid-19 », in Maryse Bresson & Pierre Guibentif (dir.), Les sciences humaines et sociales face au choc Covid-19. Perspectives pour les sciences et la société, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions, p. 301-310. Mis en ligne le 26/05/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/LIYF3909
ACTES n° 9 : Conclusion générale Lire la suite »
par Françoise Thibault
Dans Les sciences humaines et sociales face au choc Covid-19. Perspectives pour les sciences et la société, p. 293-299.
DOI : https://doi.org/10.52983/JOJK3713
Téléchargez gratuitement le PDF : https://msh-paris-saclay.fr/wp-content/uploads/2022/05/MSHPS_Actes09_Partie03_Thibault_Perspectives.pdf
THIBAULT Françoise, 2023. « Les conditions pour une « science vivante » », in Maryse Bresson & Pierre Guibentif (dir.), Les sciences humaines et sociales face au choc Covid-19. Perspectives pour les sciences et la société, Gif-sur-Yvette, MSH Paris-Saclay Éditions, p. 293-299. Mis en ligne le 26/05/2023. DOI : https://doi.org/10.52983/JOJK3713
ACTES n° 9 : Les conditions pour une « science vivante » Lire la suite »