The MetaNews lance une série de podcasts baptisée « Le bus 91.06 » sur le quotidien des chercheurs, en immersion à Paris-Saclay, un des plus grands pôles de recherche français. Écoutez le premier épisode en compagnie jour d’Anne-Coralie Bonnaire, chercheuse en sciences de la société et communication, qui nous livre son premier jour sur le plateau, une comparaison France-Allemagne, l’islamogauchisme et une baraque à frites !
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Retrouvez ici les vidéos des interventions lors du workshop Les territoires au temps de la pandémie du Covid 19, organisé les 14 et 15 janvier 2021 par André Torre et Lise Bourdeau-Lepage avec le soutien de la MSH Paris-Saclay.
André Torre (Economiste, Université Paris-Saclay, INRAE, AgroParisTech)
« Des proximités ultra-présentes et modifiées par la crise »
Lise Bourdeau-Lepage (Géographe, Université Lyon 3, UMR EVS)
Les révélations du grand confinement sur le quotidien et le bien-être des Français
Cette année encore, chercheur·es, doctorant·es, enseignant·es-chercheurs, étudiant·es et tout public intéressé sont invités à débattre et échanger, autour de la présentation d’un ouvrage par son auteur·e.
Les séances ont lieu les vendredis de 10h à 12h30 et sont animées par Florent Le Bot (IDHES / UEVE).
Retrouvez ici les vidéos de la saisons 2021
Le piège de l’employabilité – 5 mars 2021
Économie des unions monétaires. Institutions et politiques – 5 février 2021
Ce colloque, organisé par la MSH Paris-Saclay, s’est tenu les 12 et 13 octobre dans les locaux de l’ENS Paris-Saclay. Inscrit dans les initiatives de réponse à la crise sanitaire du Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, il a bénéficié pour sa réalisation d’un soutien financier de l’Université Paris-Saclay, ainsi que d’un partenariat avec The Conversation, qui a publié le premier jour du colloque un texte où nous défendons l’une des principales visées de notre initiative : « Le défi de ‘produire du politique’ pour les sciences humaines et sociales au moment de la crise sanitaire », The Conversation 11 octobre 2020)
Benjamin Morel, juriste, Université Paris 2 Panthéon-Assas
Modération : Stefano Bosi, économiste, Conseiller diplomatique, Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, et Ioana Vasilescu, linguiste, LIMSI
Session 6 : Fabrique d’un projet en temps de crise
Elsa Bansard et Anne-Coralie Bonnaire, MSH Paris-Saclay
Solène Besnard, Création graphique
Stéphanie Lévêque, Responsable de la Bibliothèque mutualisée MSH Ange Guépin / IEA de Nantes
Sara Tandar, Responsable des Humanités Numériques, MSH Mondes (Nanterre)
Éric Valdenaire, Chargé de communication, MSH Paris-Saclay
Modération : Myriam Danon-Szmydt, Secrétaire générale du GIS RnMSH
Session 7 : Se saisir de la crise sanitaire comme d’un révélateur
Ahmed Bounfour, économiste, Université Paris-Saclay, chaire européenne de l’immatériel, RITM
Jean-Pierre Durand et Dominique Glaymann, sociologues, Université d’Evry, CPN
Christian Mouhanna, sociologue, CNRS, CESDIP Camille Peugny, sociologue, Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines, Laboratoire PRINTEMPS
Dans le cadre du cycle de webinaires du RnMSH, la MSH Paris-Saclay, avec appui de la MSH Sud, est intervenue le 17 décembre dernier lors d’une séance consacrée à « La parole publique des SHS en temps de crise sanitaire« .
Avec Maryse Bresson (sociologue, Professeure à l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et chercheuse au laboratoire Printemps), et Pierre Guibentif (sociologue du droit et juriste, Professeur titulaire à l’Institut universitaire de Lisbonne, membre de la direction du Dinâmia’CET-IUL, Centre for Socioeconomic and Territorial Studies), co-directeurs.trices de la MSH Paris-Saclay.
Animation assurée par Julien Mary (MSH Sud).
Résumé:Partant des travaux du colloque « Ruptures des pratiques et dynamique du débat – Les SHS face à la crise Covid-19 » (MSH Paris-Saclay 12-13 octobre), il s’agit de proposer quelques éléments pour une mise en débat du rôle actuel de la recherche dans l’espace public.
Ce colloque, organisé par la MSH Paris-Saclay, s’est tenu les 12 et 13 octobre dans les locaux de l’ENS Paris-Saclay. Inscrit dans les initiatives de réponse à la crise sanitaire du Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, il a bénéficié pour sa réalisation d’un soutien financier de l’Université Paris-Saclay, ainsi que d’un partenariat avec The Conversation, qui a publié le premier jour du colloque un texte où nous défendons l’une des principales visées de notre initiative : « Le défi de ‘produire du politique’ pour les sciences humaines et sociales au moment de la crise sanitaire », The Conversation 11 octobre 2020)
Il s’est déroulé sur un mode hybride, avec une audience en présentiel aux alentours des 20 personnes par jour, et en distanciel aux alentours de 150 personnes. Au total 54 conférenciers, discutants de tables rondes, chercheurs et chercheuses en SHS, et représentants des tutelles et partenaires de la MSH sont intervenus dans ses différentes sessions (10 sessions sur les deux journées).
C’est donc en prenant appui sur ce matériel abondant de données collectées, complété et analysé par une équipe de recherche mise en place à cette fin par la MSH Paris-Saclay, et sur les conférences de chercheurs en SHS ayant publié certains de ces articles dans la presse, que le colloque « Rupture des pratiques et dynamique des débats, Les SHS face à la crise Covid 19 » a permis un débat scientifique propre à favoriser la compréhension de ce qui s’est passé au cours des derniers mois, qui a transformé si rapidement et visiblement notre société. Pour les sciences humaines et sociales, il s’agissait de développer une réflexion aussi bien en termes d’impact sociétal de la crise sanitaire que de réaction du monde scientifique face à celle-ci.
Cette compréhension vise également à permettre de nous orienter dans nos recherches et dans la mise à disposition des résultats de celles-ci, aussi bien aux décideurs gouvernementaux qu’aux différents acteurs sociaux. C’est dans cette perspective qu’il est prévu de produire d’ici au printemps 2021, à partir des travaux de ce colloque, une publication consacrée à la question du rôle de la science et, en son sein, des sciences humaines et sociales, dans la période actuelle qui confronte les collectifs humains avec un nouveau type d’incertitudes, aux incidences massives sur nos sociabilités, nos pratiques quotidiennes, nos priorités collectives, voire notre manière de « faire société ».
Aujourd’hui, nous nous réjouissons que, entre deux périodes de confinement, cette rencontre scientifique ait pu avoir lieu – dans le respect des protocoles en vigueur – et que nous ayons pu avoir, pendant deux jours, des échanges collégiaux intenses, tirant pleinement parti des interactions présentielles.
En concertation avec le Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, la MSH Paris-Saclay a inauguré, le 10 avril 2020, un nouveau secteur de son site web institutionnel, « SHS face au Covid-19 », qui s’est donné pour mission, d’une part, de recenser les appels de toutes sortes, les enquêtes mises en route et les autres ressources pertinentes mises en ligne, et, d’autre part, de suivre les interventions de chercheur.e.s en SHS dans l’espace public, par une section « Analyses et débats ». Cette dernière section recense un volume important de références (1200 articles en octobre 2020) introduites dans une base de données qui rend possible une exploitation efficace des références recueillies. Elle permet d’effectuer des recherches ciblées par thématiques, auteurs, médias et mots-clés grâce à un moteur de recherche multi-critères. Cette base est la référence en SHS pour l’Initiative CNRS/INSERM : HS3P-CriSE Crises sanitaires et environnementales – Humanités, sciences sociales, santé publique
Une question hante la recherche en sciences humaines et sociales (SHS) ces derniers temps : à quoi servons-nous ? Elle vient notamment de donner lieu à un livre Covid-19, le regard des sciences sociales. Ce livre développe la réponse suivante : les SHS « produisent de l’orientation ».
En ces temps de crise sanitaire, cette réponse mérite que l’on s’y attarde, y compris pour s’en distancier. Bien évidemment, il est important, d’abord, de resituer la pandémie et les réponses qui lui sont opposées dans leur contexte sociétal, de les mettre en rapport avec les inégalités sociales, avec les récentes transformations des États, ou encore avec les rapports de forces géopolitiques. Une vue d’ensemble sur la réalité sociale affectée par la pandémie ne saurait que bénéficier aux acteurs sociaux de tout ordre.
Ensuite, il importe de construire une notion claire de la place de l’activité scientifique dans ce contexte. Celle-ci, et plus particulièrement la science médicale, est un acteur clé dans le développement des réponses thérapeutiques. Cependant, elle agit en articulation avec des gouvernements, ou encore avec des acteurs économiques. Mieux comprendre dans quels jeux organisationnels l’activité scientifique s’inscrit ne saurait que bénéficier à la recherche, et ce, au-delà des SHS.
« Produire du politique »
Dans un cas comme dans l’autre cependant, si l’on a suivi les récents débats sur la science (penser notamment à ceux qu’avait déjà suscités la publication, sous la direction de Bernard Lahire, de À quoi sert la sociologie ?), on est forcé de ressentir un scrupule à l’idée de revendiquer un rôle d’orientation.
Ne serions-nous pas en train d’adopter cette fameuse position « en surplomb » qu’on a pu reprocher à certains grands noms des sciences sociales ? Une telle posture ne pourrait-elle pas être interprétée comme une volonté d’imposer certaines vues de la réalité sociale aux acteurs sociaux, et à nos collègues d’autres disciplines certaines notions de ce qu’est la science dans la société ?
Ce scrupule nous porte à défendre la réponse suivante : il ne s’agit pas tant d’orienter, il s’agit de produire du politique. C’est-à-dire du débat sur des enjeux collectifs, sur des propositions de connaissance et sur leurs conséquences en termes d’action ; et ce dans le domaine scientifique comme dans le domaine public.
« Produire du politique » veut donc dire participer à des débats desquels est susceptible de surgir, à partir de contributions individuelles multiples et par hypothèse souvent contradictoires, des projets de connaissance et d’action collective. De l’orientation donc, mais pas par le discours scientifique lui-même, plutôt par le fait que les scientifiques invitent à débattre, tout en participant eux-mêmes à alimenter ces débats. Lesquels pourront avoir lieu dans le domaine scientifique lui-même, mais aussi dans ce qu’on a pu appeler l’espace public, ou encore dans le cadre du système politique, et enfin dans les multiples arènes qui s’emboîtent en marge de cet espace public et de ce système politique.
Activité de débat dans la science
Rappelons encore ceci : l’activité scientifique est pour une part importante une activité de débat. Surtout de débats sur la pertinence d’observations ou d’interprétations. Mais aussi, et c’est principalement ce sur quoi nous voulons ici attirer l’attention, des débats sur la manière d’agir ensemble comme scientifiques : à la fois pour recueillir ces observations, pour discuter ces interprétations, mais aussi pour les faire circuler au-delà des limites du domaine scientifique, ou encore, enfin, pour prendre en compte les réactions nous parvenant de la part de non-spécialistes.
De tels débats doivent concerner toutes les disciplines, les SHS étant toutefois bien placées pour mettre en évidence leur dimension à la fois réflexive et politique ; pour contribuer à les organiser, sur la base de leur analyse de l’état actuel du politique, en associant des disciplines scientifiques très diverses.
Le pari est donc qu’il y a un rôle à jouer par la recherche en SHS de contribuer à revitaliser ou à recréer des débats de ce type et donc, du politique, dans le contexte actuel.
Analyse, réflexion, retour
Trois considérations nous amènent à défendre ce rôle pour les SHS.
1. L’analyse de la conjoncture actuelle, où l’on peut constater une coïncidence entre la pandémie et des indices d’érosion du modèle démocratique.
Érosion qui s’alimente, d’une part, d’une prise de distance excessive entre monde scientifique et monde social ; mais aussi, d’autre part, d’une remise en cause du savoir des experts, en lien avec le phénomène politique qu’on a pu qualifier de populisme.
Ces dynamiques en apparence contradictoires se sont d’ailleurs conjointement alimentées de la crise sanitaire, les réponses de certains gouvernements et les avis d’experts les ayant inspirées étant présentés soit comme des solutions attendues, soit comme des exemples de mesures technocratiques méritant d’être rejetées par « le peuple ».
Dans ces conditions, il apparaît difficile de s’interroger sur le rôle de la recherche scientifique face à la pandémie sans s’interroger aussi sur les problèmes d’acceptabilité auquels la science faisait face déjà avant la pandémie. Or un des raisonnements développés face à ces problèmes est qu’il faut, non abolir la distinction de ces deux mondes, mais améliorer leur connaissance réciproque.
Cela exige, non seulement de vulgariser et disséminer des résultats du travail scientifique, mais surtout de faciliter une réappropriation active de la science par les non scientifiques (d’où la promotion de la science ouverte, de la science citoyenne ; d’où les visées fondatrices, par exemple, de The Conversation). Ce qui suppose une bonne connaissance de la nature et de l’état actuel de la distance entre science et société, et des possibles moyens d’établir des relations, connaissances que, précisément, les SHS ont la responsabilité de développer.
2. Une réflexion, à approfondir, sur la genèse de la démocratie, et le rôle des sciences dans cette genèse. Réflexion qui mérite de prendre appui sur l’histoire des sciences modernes. En effet, celles-ci ont pris leur essor avant le développement des régimes politiques démocratiques et elles ont fourni à ceux-ci, notamment par les académies, des modèles d’organisation de l’action collective par la concertation, et de débats d’idées et d’arguments.
C’est par ailleurs dans le domaine scientifique, à côté des domaines des arts et du droit, que s’est forgée la notion de subjectivité moderne, avec son potentiel d’innovation ou de créativité susceptible de bénéficier à la collectivité. Notion qui prépare le terrain à celle de citoyenneté au sens de participation individuelle au devenir collectif, institutionnalisée par des droits et des obligations.
C’est enfin autour de ces domaines que s’est formé un public critique, qui a pu devenir l’espace public nécessaire à l’institutionnalisation du politique. Si la science a joué un rôle dans la formation des démocraties modernes, son rôle pourrait bien être essentiel dans les efforts actuels de réhabilitation de la démocratie. Réhabilitation qui est aussi en jeu dans les réponses qui se construisent face à la pandémie.
3. Un retour sur nos expériences individuelles de travail ces derniers mois, comme auteur·e·s et chercheur·e·s. Si un certain nombre d’entre nous ont voulu prendre la parole dans l’espace public, ce n’est pas seulement pour défendre certains acquis de nos recherches, mais aussi mus par la perception que les collectifs auxquelles nous appartenons (familles, communautés professionnelles, de voisinage, etc.) se trouvaient remis en cause dans leur nature et dans leurs modalités, que ce que « nous » était en train de changer de sens, et qu’il était urgent de « nous » engager dans ces changements, en « nous » associant aux débats déclenchés par la crise.
Les SHS nous sont d’un précieux secours pour prendre du recul par rapport à cette expérience. Au moment où des scientifiques de nombreuses disciplines, et non seulement des SHS, interviennent dans ces débats, les SHS peuvent mettre en valeur cette dimension essentiellement citoyenne de la parole scientifique.
Débat sur le débat
Les SHS mènent des recherches concernant l’ensemble des réalités affectées par la crise sanitaire ; elles auront à les poursuivre, les mettre en rapport entre elles et les mettre en rapport avec les travaux menés par d’autres disciplines scientifiques.
Mais elles ont aussi cette responsabilité : s’interroger sur ce que la crise sanitaire fait à la démocratie ; à laquelle la science participe par essence – et dont la science a vitalement besoin – et participer, par un travail par le débat et sur le débat, à la production du politique, dimension indispensable de la recherche, base indispensable de la démocratie.
Le colloque « Vulnérabilité et résilience dans le renouvellement des approches du développement et de l’environnement » des 13, 14 et 15 novembre 2019, piloté par le Cemotev avec l’UMI-Résiliences (IRD) et le soutien de l’IDEST, du Gemdev, de l’UFR, du département SHS et de la MSH Paris-Saclay a regroupé plus de cinquante interventions, de collègues venant d’Europe, mais surtout venant d’Afrique et de plusieurs universités et institutions de recherche (UCAD, CIRES, CEMOI, CIRAD, INRA,…).
Actes du colloque (PDF) et supports des différentes sessions (powerpoints / vidéos)
Dans la continuité du projet maturation DipLab mené avec la MSH Paris-Saclay (https://msh-paris-saclay.fr/le-micro-travail-en-france-rapport-final-du-projet-diplab/), Antonio Casilli (sociologue à l’UMR i3) a participé à la réalisation d’une série documentaire qui vient d’être diffusée sur France Télévisions : « Invisibles – Les travailleurs du clic ».
Invisibles – Les travailleurs du clic est un documentaire qui part à la rencontre de ceux qu’on ne voit plus ou dont on ignore même souvent l’existence. Auto-entrepreneurs, précarisés, mal payés, producteurs et productrices permanents de données – cet or numérique – accaparées par les plateformes, réduits au silence par des contrats absurdes, leurs histoires et leurs quotidiens parlent de notre réalité, de sa face cachée. Ils vivent et travaillent à Lyon, Barcelone, Dublin, Antananarivo… Ils s’appellent Bilel, Zlat, Nathalie, Nomena, Ny Kanto, Amélie, Chris,Édouard…