Lauréats des projets maturation de l’année 2023
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Référence | Titre du projet |
23-MA-01 | |
23-MA-05 | |
23-MA-06 | Perceptions des Risques et PRÉvention des MAladies à TIQUEs |
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Dans un contexte de remise en question des savoirs académiques, en particulier scientifiques, et de confusion entre différents registres de discours, la dimension épistémologique de l’enseignement des sciences reçoit aujourd’hui une attention croissante. Les textes ministériels appellent par exemple à distinguer ce qui caractérise un savoir scientifique d’une croyance, à appréhender le périmètre des sciences, à entrer dans une relation scientifique au monde en mobilisant entre autres une pensée critique. Les attendus associés à cette dimension épistémologique sont souvent peu explicités et opérationnalisés par les programmes d’enseignement et de formation. Sur le plan de la recherche, elle reste source de questionnements. Ce workshop vise à soutenir le développement de travaux sur les sciences et les croyances dans l’enseignement scientifique et l’éducation à la pensée critique.
La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes Violences de genre à l’encontre des groupes minorisés ».
Date de clôture de l’appel : 12 septembre 2024
Télécharger ici l’appel au format PDF
Depuis que #MeToo a placé la question des violences sexuelles subies par les femmes au cœur du débat public, des associations et scientifiques ont cherché à élargir le débat pour mettre en lumière la diversité des violences fondées sur le genre. Ces dernières renvoient à des violences interpersonnelles ancrées dans des rapports de genre qui reproduisent des normes et des inégalités structurelles de pouvoir autant qu’elles en sont le produit. Ces actes peuvent être différenciés selon leur nature (physique, sexuelle, verbale, etc.), les espaces dans lesquels ils surviennent (travail, rue, relations intimes, etc.), ou le type de personnes qu’ils affectent (femmes, hommes, adultes, enfants, minorités sexuelles, etc.). Si, comme le soulignent les données statistiques produites par l’enquête Violences et rapport de genre (Virage, Ined, 2015), ces violences sont essentiellement commises par des hommes à l’encontre de femmes, diverses études font apparaître une forte déclaration des violences de genre chez les populations minorisées dans le monde social. C’est par exemple le cas des femmes précaires, des migrantes, de celles qui vivent avec le VIH ou avec un handicap, des femmes sans-domicile, des minorités sexuelles féminines ou des femmes trans. Mais c’est aussi le cas des enfants et de certains hommes minorisés, tels que les hommes migrants, sans-domicile fixe, homosexuels ou trans. Ces résultats nous rappellent que le genre ne façonne pas seulement les rapports femmes/hommes : il produit également des différences et des hiérarchies au sein du groupe des femmes et de celui des hommes qui favorisent la perpétration de violences, en particulier à l’encontre de celles et ceux qui occupent une position dominée au sein de chacun de ces deux groupes. En retour, ces violences consolident ces hiérarchies. Par exemple, dans les cas des masculinités, les hommes victimes de viols en prison ou en temps de guerre sont considérés comme moins masculins, autrement dit, ils sont féminisés.
En outre, l’étude des violences de genre subies par les populations minorisées interroge les cadres d’analyse féministes qui se sont révélés particulièrement fructueux pour saisir les actes perpétrés par des hommes sur les femmes, hétérosexuel·les et cisgenres, et comprendre comment ils façonnent la vie des femmes. Ces cadres peinent en effet à tenir pleinement compte des effets de l’articulation du genre avec les rapports sociaux et de pouvoir (par exemple ceux de classe, de race ou d’âge). En quoi l’interaction du genre avec d’autres rapports sociaux et de pouvoir contribue-t-elle à produire des violences interpersonnelles ? En quoi l’expérience des violences est-elle façonnée par le contexte de minorisation ? S’intéresser aux déclarations de violences des populations minorisées incite alors à adopter une approche capable de penser la manière dont le genre est façonné par d’autres rapports sociaux.
Cet appel à articles a pour double objectif de documenter des objets encore peu saisis en sciences sociales (des violences de genre plus marginales ou vécues plus typiquement par des groupes minorisés) et d’explorer davantage les relations entre violence, genre et d’autres rapports sociaux et de pouvoir. Il cherche à faire un état des lieux et à confronter les travaux actuels sur la question, au sein de l’espace francophone et au-delà , en croisant les regards disciplinaires (sociologie, science politique, histoire, géographie, démographie, anthropologie, santé publique, etc.). Les propositions d’articles devront relever d’une approche empirique (terrains ou archives, données quantitatives ou qualitatives) et pourront s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants.
1. Production de la violence et rapports sociaux multiples
Ce premier axe s’intéresse à la façon dont les violences subies par les populations minorisées invitent à renouveler et à complexifier l’analyse des rapports sociaux. Dans une perspective intersectionnelle, attentive à l’articulation des rapports sociaux et de pouvoir, de plus en plus de travaux s’intéressent à la production sociale des violences de genre et mettent en évidence l’importance non seulement de l’asymétrie de genre, mais aussi des inégalités économiques, statutaires, raciales et spatiales. Par exemple, le différentiel de pouvoir dans des relations, dans le cas de dépendance (économique, médicale, etc.) ou de différences d’âge, engendre un contexte de vulnérabilité sociale qui favorise le déploiement des violences de genre. En se penchant sur différents groupes marginalisés, les articles de cet axe pourront traiter de la construction des violences de genre : quels sont les dimensions sociologiques et les contextes qui favorisent l’émergence de ces actes aussi bien que leur dénonciation ? Comment les rapports sociaux de race, de classe ou d’âge, par exemple, redéfinissent les rapports de genre et exposent les individus aux violences ? En quoi ces expériences de violences sont-elles spécifiques, voire se distinguent-elles de celles des groupes majoritaires ? Quel est enfin l’effet des positions minorisées sur le rapport aux violences de genre, à leur identification et à leur dénonciation ? Dans quelle mesure des expériences ou des sociabilités minorisées développeraient la propension à dénoncer des actes subis ?
D’autres travaux s’intéressent non pas aux situations minoritaires qui produisent les violences de genre, mais à la façon dont ces violences sont susceptibles de contribuer aux logiques de minorisation. Bien que cette hypothèse contienne le risque d’adopter une approche pathologisante et réductrice des violences de genre et, ainsi, de négliger le rôle d’autres caractéristiques de la vie des individus (précarité, racisme, etc.), elle interroge la façon dont les expériences de violences travaillent le rapport aux normes de genre. Outre l’exemple des hommes victimes de viols en prison ou en temps de guerre, les violences sexuelles subies par les femmes avant leur entrée dans la sexualité ou au début de celle-ci seraient susceptibles de façonner, au moins en partie, le reste de leur parcours sexuel et participer de la mise à distance de certaines dimensions de l’hétéronormativité, en particulier l’hétérosexualité. Par ailleurs, si les parcours migratoires sont propices aux violences, ces dernières peuvent également être identifiées comme un motif de migrations. Les articles s’inscrivant dans cet axe pourront porter tant sur les difficultés qui entourent la mise au jour de ces mécanismes, que sur la critique de cette approche qui pense que les violences de genre peuvent façonner le rapport au genre des individus et ainsi contribuer à les minorer.
2. Construction de l’action publique et mobilisations collectives
Historiquement, l’action étatique et associative s’est développée en se concentrant sur les violences masculines faites aux femmes sans bien tenir compte des populations minorisées. Certaines campagnes et mesures ont visé des violences spécifiquement subies par les femmes migrantes (mariage forcé, excision) et des associations ont pu se constituer pour accompagner par exemple les femmes en situation de handicap ou lesbiennes, mais ces initiatives n’ont pas transformé le cadrage général des politiques publiques. Non seulement certaines catégories de populations restent largement absentes des cibles de l’action publique, mais leurs conditions matérielles d’existence ne sont pas pleinement prises en compte. Au début des années 1990, la juriste Kimberlé Crenshaw prend l’exemple de la lutte contre le viol pour souligner l’exclusion sociale et raciale qu’engendrent les actions des militantes féministes majoritaires et des pouvoirs publics qui se concentrent sur la pénalisation. Celles-ci occultent ce que représentent les forces de l’ordre et le monde judiciaire pour des femmes noires dans un contexte de racisme institutionnel, ainsi que les besoins des femmes noires en matière de logement et d’accès aux droits. Cette critique de l’action publique peut se transposer à d’autres catégories sociales, en particulier les femmes des classes populaires, dont les conditions d’autonomisation peuvent dépendre des politiques sociales.
L’occultation des populations minorisées s’accompagne toutefois d’une mise en lumière de certaines affaires (comme celle des « tournantes » au début des années 2000) ou de certaines catégories de violences (l’excision, par exemple) qui tendent à racialiser ou à territorialiser le problème des violences fondées sur le genre. Dans ce cas, des violences quantitativement minoritaires tendent à devenir une grille de lecture de l’ensemble des violences dans l’espace public, et occultent celles, majoritaires, qui sont commises dans la sphère privée. Cet axe appelle des contributions qui s’attachent à analyser cette tension structurante dans la définition des contours des problèmes publics et la construction de l’action publique.
3. Conditions d’objectivation des violences de genre subies par les populations minorisées
Un dernier axe vise à interroger les conditions d’objectivation des violences de genre subies par les populations minorisées dans les enquêtes sociologiques, historiques, quantitatives ou qualitatives. La production de données statistiques détaillées pour décrire et comprendre la forte déclaration de violences des populations minorisées est limitée, du fait de leurs effectifs relativement faibles dans les échantillons en population générale. Les collectes alternatives – échantillons de convenance, méthodes mixtes avec des entretiens ou des observations qualitatives, etc. – peuvent alors être nécessaires et utiles pour étudier les parcours de ces populations et mieux connaître leurs expériences. Les enquêtes fondées sur des entretiens et des terrains ethnographiques soulèvent des questions méthodologiques semblables s’agissant de la constitution des matériaux et des conditions d’émergence d’un discours sur les violences : comment recueillir, et parfois qualifier et requalifier, les expériences des individus pour faire surgir la question des violences au cours des entretiens et de leurs analyses ? Comment se rendre dans des espaces traversés par les violences mais difficilement accessibles, comme les zones de conflits ou certaines frontières ? Comment saisir la façon dont l’organisation formelle et informelle des espaces de grande vulnérabilité participe à la production de violences de genre ? De la même manière, la production de savoirs historiens sur les dimensions prises par les violences à l’encontre de groupes minorisés et ce qu’en disent celles et ceux qui les vivent au cours du temps requiert des méthodologies propres, qui pourront être présentées dans cet axe. Les contributions pourront également traiter des nouveaux défis posés par le numérique pour la constitution de son propre matériau, dans le contexte d’un espace numérique où les voix minorisées font l’objet d’attaques organisées virulentes.
Ils devront parvenir aux coordinateur·rices du numéro avant le 12 septembre 2024 aux adresses suivantes :
Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme
Des intentions de soumettre un article peuvent être envoyées aux coordinatrices pour le 15 avril 2024 ; ces dernières donneront alors, si nécessaire, aux contributrices·eurs potentiel·les un avis indicatif sur l’intérêt de leur proposition, sur son adéquation à l’appel et/ou sur une orientation que l’article pourrait privilégier. L’avis du comité de rédaction ne sera transmis qu’après l’examen des versions complètes du texte.
terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à  :
Pauline Delage, sociologue, chargée de recherche CNRS, rattachée au CRESPPA-CSU, et co-coordinatrice du réseau de recherche Violences fondées sur le genre (VisaGe). Ses travaux portent essentiellement sur les transformations des mouvements féministes et sur l’action publique contre les violences de genre.
Émeline Fourment, politiste, MCF à l’Université de Rouen Normandie, rattachée au CUREJ, et co-cordinatrice du réseau VisaGe. Sa thèse soutenue en janvier 2021 portait sur les appropriations des théories féministes à Berlin et Montréal. Elle s’intéresse aujourd’hui d’une part, aux questions des pratiques aternatives à la justice pénale en matière de violences sexuelles et, d’autre part, aux production des savoirs sur la santé des femmes dans le mouvement des femmes ouest-allemand des années 1970-1980.
Margot Giacinti, docteure en science politique rattachée au Laboratoire Triangle (ENS de Lyon) et co-coordinatrice du réseau ViSaGe. Ses recherches de doctorat ont porté sur le féminicide en France, dans une perspective socio-historique et d’histoire sociale des idées politiques. Elle s’intérèsse aujourd’hui à la question des violences faites aux femmes âgées.
Tania Lejbowicz, sociodémographe, postdoctorante au Centre de recherche de l’Institut de Démographie de l’université Paris 1 (Cridup), docteure affiliée à l’Institut national d’études démographique (Ined) et co-coordinatrice du réseau VisaGe. Ses travaux portent sur les rapports de genre, la sexualité et la conjugalité à travers, entre autres, l’étude des expériences de violences.
Anna Perraudin, sociologue, chargée de recherche au CNRS, rattachée à l’UMR Citeres, Université de Tours, et membre de l’Institut migrations. Ses travaux portent sur les migrations internationales, avec une approche attentive aux rapports sociaux de genre, de classe, de race, et aux statuts migratoires.
[illustration : Margot Giacinti]
L’Objet Interdisciplinaire SCult (« Science(s) et Culture(s) : Sociétés de la connaissance et médiation des savoirs ») lance son premier appel à projets.
Dans le cadre de sa programmation scientifique 2023, SCult a décidé d’accompagner des projets de recherche pour un montant maximal de 5000 €. L’appel est ouvert à l’ensemble des doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs des laboratoires associés à cet OI.
Conditions d’éligibilité
Le projet devra s’inscrire dans une démarche interdisciplinaire et porter sur au moins l’un des axes problématiques du programme SCult :
Calendrier
Les dossiers de candidatures sont à retourner au plus tard le 8 septembre 2023 à l’adresse suivante : oi.scult@universite-paris-saclay.frÂ
Une réponse sera adressée aux porteurs de projets au plus tard le 6 octobre 2023.
En guise de complément d’information, vous pouvez consulter :
Le document de l’appel à projets
Le document de stratégie de recherche de l’OI
Appel à projets 2023 de l’Objet Interdisciplinaire SCult Lire la suite »
Lancé officiellement en avril 2018 dans les locaux de la MSH Paris-Saclay par une cinquantaine de chercheurs français et étrangers, le projet RwandaMAP a permis la constitution d’un réseau de recherche international sur les traces (mémorielles, archivistiques, patrimoniales) du génocide des Tutsi du Rwanda. Ce collectif ambitionne de relever une série de défis posés aux sciences humaines et sociales (pertes, dégradations ou destructions de certaines traces ; profusion de données, d’archives et de travaux scientifiques ; abondance de témoignages et de récits de natures diverses) qui rendent indispensable la création de dynamiques collectives profondes et durables d’enrichissement des savoirs sur le génocide des Tutsi appuyées sur le recours aux outils numériques de la recherche en humanités.
L’équipe a travaillé depuis 2018 à l’identification des lieux et acteurs de la production des savoirs sur le génocide dans le but de proposer aux chercheurs trois outils dressant une cartographie inédite de 30 ans de travaux consacrés au génocide des Tutsi : 1/ un guide en ligne des lieux d’archives et de documentation ; 2/ une bibliographie collaborative ; 3/ un annuaire des chercheurs. Cette démarche s’accompagne de l’écriture collective de textes de réflexion sur les pratiques de recherche, sur l’usage de certaines sources, sur le recours par les chercheurs aux archives nativement numériques.
Outre la mise en ligne de la plateforme numérique RwandaMAP, l’année 2023-2024 verra également la publication d’un dossier scientifique accueilli par la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps ainsi que la présentation, au printemps 2024, d’une exposition nomade sur les traces du génocide des Tutsi à La Contemporaine de Nanterre puis au Rwanda.
Rémi Korman, Géraldine Poels, François Robinet, Jérôme Thièvre « #Kwibuka 25. Documenter la fabrique numérique des mémoires du génocide des Tutsi du Rwanda », Mémoires en jeu, Association Mémoire des signes – Editions Kimé, 2021, p. 59-67.
Rémi Korman, François Robinet, « Collecter — RwandaMAP (Mémoires, Archives, Patrimoines) », Mémoires en jeu, Association Mémoire des signes – Editions Kimé, 2021, https://www.memoires-en-jeu.com/actu/collecter-rwandamap-memoires-archives-patrimoines/
Rémi Korman, François Robinet, « Des usages des collections numériques de presse pour écrire l’histoire du génocide des Tutsi du Rwanda », in Digitised Newspapers A New Eldorado for Historians?, Berlin, De Gruyter, 2023, p. 173-191, 2023.
François Robinet, « RwandaMAP. À La Recherche Des Traces De l’extermination : enrichir Les Savoirs Sur Le génocide Des Tutsi », Revue d’histoire Contemporaine De l’Afrique, 2023, https://doi.org/10.51185/journals/rhca.2023.stc02.
Violaine Baraduc (EHESS), Philippe Denis (University of KwaZulu Natal), Philibert Gakwenzire (University of Rwanda), Catherine Gilbert (Newcastle University), Darius Gishoma (University of Rwanda), Hannah Grayson (University of Stirling), Rémi Korman (Université Catholique d’Angers), Florence Rasmont (Université libre de Bruxelles), François Robinet (Paris-Saclay University / UVSQ), Ornella Rovetta (Université libre de Bruxelles).
RwandaMAP2020 Lire la suite »
Le projet ImmArch3d a réuni les sciences du design et du patrimoine pour créer un environnement immersif d’exploration de données d’imagerie 3D. Le projet a abouti à un premier prototype fonctionnel, basé sur des technologies existantes, permettant
l’exploration immersive d’objets archéologiques de petite taille, avec une attention particulière portée à l’interaction humain–machine et entre humains pendant le travail d’exploration des objets, sur la base de scénarios réels d’utilisation dans la recherche, l’enseignement et la diffusion de la science.
(Mise à jour le 21 juin 2024)
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Animation lmmArch3D Lire la suite »
Le projet NESMO traite de certains enjeux de la transition énergétique actuelle en lien avec l’innovation et la notion de performance déclinée selon le couple technologie-usage. A ce titre, le projet s’inscrit pleinement dans l’axe thématique 3 de la MSH Paris-Saclay à vocation transversal, Transitions et innovation, lequel met en relation les technologies et la politique publique. L’originalité du projet NESMO réside dans sa dimension interdisciplinaire, laquelle repose sur un cadre conceptuel fondé sur trois principes : l’intégration de plusieurs disciplines, la collaboration entre les disciplines et la co-construction d’une expertise collective concernant la performance de la solution technologique proposée et de ses enjeux. Concernant la solution de motorisation proposée, les tests en phases expérimentale et théorique ont été réalisées, avec la collaboration du STEMS-CNR (Naples-Italie). A ce titre, l’optimisation du code de calcul GT a été effectuée pour l’étude paramétrique de la combustion de l’hydrogène en injection indirecte a permis de valider les tendances expérimentales en termes de performances et d’émissions. Pour ce dernier point, les premières mesures sur banc ont permis de montrer que ce processus de combustion réduit drastiquement les émissions de NOx autour de 25 ppm, alors qu’en combustion conventionnelle ces émissions sont autour de 1000 ppm. De surcroît, une enquête qualitative, conçue et menée conjointement par les chercheurs en sciences et en SHS auprès des collectivités locales sélectionnées, a permis une première analyse des effets des politiques énergétiques « locales » en matière d’innovation dans le transport terrestre routier. Cette enquête contribue à proposer une première classification de ces collectivités au regard de leur performance, tenant compte notamment de leur position dans la hiérarchie administrative, de leur budget, de la densité urbaine et de la couleur politique.
(Mise à jour le 20 juin 2024)
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Le projet « NESMO », lauréat de l’appel Excellence de la MSH Paris-Saclay Lire la suite »
La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes ».
Date de clôture de l’appel : 16 février 2024
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Alors que l’argent a longtemps été un impensé dans la pratique de l’enquête en sciences sociales, de nombreuses recherches questionnent aujourd’hui ses multiples usages, ses significations, ses effets, mais aussi ses frontières avec d’autres formes de rétributions matérielles. Plusieurs expressions existent pour qualifier ces pratiques diversifiées : payer, rétribuer, rémunérer, inciter ou « incentiver », dédommager, compenser, fidéliser, remercier les enquêté·es. On peut aussi penser aux nombreuses pratiques de don ou contre-don engagées à ces mêmes fins et qui ont une dimension matérielle : offrir un café, payer des services (course en taxi, location d’un logement, repas au restaurant…) ou offrir les siens (woofing par exemple). Pourtant, peu de travaux ont été menés à ce jour pour proposer une réflexion collective, systématique et pluridisciplinaire sur ces pratiques.
Au-delà des enquêtes en sciences sociales, la rétribution des enquêté·es est également un enjeu dans d’autres domaines académiques, en sciences du vivant par exemple. Elle l’est aussi dans le cas de la recherche clinique, et c’est par ailleurs une pratique à l’œuvre dans des univers professionnels lucratifs plus éloignés de la production scientifique (enquêtes marketing…). Il semble dès lors intéressant d’examiner aussi la rencontre entre ces différentes pratiques, issues d’univers variés, en étudiant les conditions de circulation ou de cloisonnement des pratiques de rétribution d’un univers à l’autre, ainsi que les modalités et les effets de leur appropriation.
Dans cette perspective, ce numéro de terrains & travaux entend réunir des contributions en sciences sociales consacrées aux incidences de l’argent et des autres rétributions matérielles sur les situations d’enquête. Il rassemblera ainsi non seulement des contributions de nature méthodologique et épistémologique (dans lesquelles les auteurs et autrices mettront au cœur de l’analyse leur propre expérience réflexive de la rétribution des enquêté·es), mais aussi des contributions originales à partir de recherches prenant ces diverses enquêtes pour objet.
Les propositions attendues pour ce dossier présenteront de manière problématisée les circulations d’argent et d’autres biens matériels à destination des personnes participant aux enquêtes quantitatives et qualitatives. Il s’agira, sur la base de matériaux empiriques explicitement présentés et intégrés à la démonstration, d’examiner les implications méthodologiques, analytiques, éthiques, voire sociales de ces rétributions. Ces implications peuvent renvoyer à un ou plusieurs des axes suivants.
1. Rétribuer pour recruter
Un premier axe renvoie à ce que l’annonce d’une rémunération fait au recrutement des enquêté·es. Dès lors que la rémunération des enquêté·es se pratique dans les univers lucratifs (enquêtes de consommation, démarchages commerciaux…) ou dans ceux de recherche appliquée (études cliniques…), une question devient de plus en plus prégnante dans des mondes traditionnellement moins familiers de cette pratique : faut-il dédommager des enquêté·es pour garantir un bon taux de participation à l’enquête ? Est-ce d’autant plus nécessaire qu’on cherche à avoir accès à certains groupes fortement précarisés, à faibles revenus ou difficiles à joindre ? Inversement, dans quelle mesure la rétribution des enquêté·es présente-t-elle le risque d’introduire des biais dans leur recrutement ?
Il pourra s’agir ici de réfléchir également à la question de la rétribution des enquêté·es en la liant étroitement à l’examen des caractéristiques des enquêtes (pourquoi la rémunération paraît-elle plus ajustée à certains types d’enquêtes qu’à d’autres ?). On pourra aussi réfléchir à la façon dont la rétribution est pensée pour résoudre certaines difficultés identifiées par les concepteurs des enquêtes, qu’il s’agisse de difficultés matérielles (comment faire transiter de telles rétributions ?), de difficultés symboliques (comme s’affranchir de la souillure de l’argent ?), ou encore de difficultés légales (comment rétribuer sans salarier ?). C’est ainsi qu’on examinera le marquage social de la rétribution à travers la forme qui lui est donnée (bons cadeaux, chèques, dons en nature…). Enfin, on pourra étudier ici comment les pratiques de rétribution s’articulent avec d’autres leviers incitatifs déjà mobilisés (portée de la recherche sur la situation personnelle de l’enquêté·e, sens de l’intérêt public, intérêt intellectuel, moment d’introspection, etc.).
2.  Les effets sur la relation d’enquête et la qualité des données
Au-delà des effets que la rétribution peut avoir sur la structure de la population enquêtée, en accentuant par exemple la participation de certaines populations, ce deuxième axe propose d’examiner les effets de la rétribution sur la relation d’enquête et sur la « qualité » des données collectées.
Pendant l’enquête, certains échanges matériels peuvent clarifier et fluidifier les relations avec les enquêté·es. Mais ils peuvent également introduire de la gêne, des biais, porter à confusion ou encore donner prise à l’affirmation de rapports de domination entre enquêteur·trices et enquêté·es. Alors que l’effet de ces rétributions dépend des conditions sociales de la population enquêtée (on ne rétribue pas de la même manière les personnes sans domicile et les classes supérieures), comment peut-on déceler ces effets et le cas échéant, comment les enquêteur·trices composent-ils et elles avec eux ?
Ensuite, la rétribution peut modifier le rapport de l’enquêté·e à l’enquête. Les enquêté·es auraient-elles et ils, par exemple, consacré le même temps, la même énergie sans dédommagement prévu ? Se seraient-elles et ils autrement impliqué·es, appliqué·es ? Peut-on constater une accentuation de la désirabilité sociale, poussant l’enquêté·e à la dissimulation ou à la modification des informations fournies ? Il apparaît donc nécessaire de s’interroger aussi sur ce que la rétribution produit sur les motivations et sur le contenu des réponses apportées par les enquêté·es. Peut-on ainsi parler d’un contexte de professionnalisation de la condition de l’enquêté·e ? Si l’on rétribue le temps que ceux-ci consacrent à l’enquête, cette participation ne serait-elle pas assimilée à une relation salariale ou commerciale ? Et dans quelle mesure les rétributions monétaires altèrent-elles le consentement et la libre participation des enquêté·es ?
3. Quelles spécificités du monde académique ?
Le risque de biais de recrutement comme celui de l’altération de la qualité des données concernent a priori toutes les enquêtes, qu’elles émanent du monde académique ou des autres secteurs (sondages, marketing…). À cet égard, les deux premiers axes de l’appel seront déjà l’occasion d’interroger les spécificités du monde académique dans la prise en considération de ces enjeux.
Par ailleurs, le recours aux dédommagements pose de manière impérative la question du financement des enquêtes. On pourrait donc réfléchir, d’abord, en termes de différence de moyens entre ceux dont dispose la recherche publique et ceux dont bénéficient les instituts privés de sondages ou les enquêtes d’opinion financées par certain·es acteur·rices du monde économique. Quel est le modèle économique de ces organismes privés ? La pratique de la rémunération est-elle compatible avec les contraintes financières du monde scientifique ? Est-il à la portée de toutes et tous ou est-il l’apanage de projets de recherche de grande ampleur bénéficiant de financements importants ? Quel serait, si le recours aux rétributions venait à se développer, le devenir des recherches de moindre envergure ou plus faiblement dotées, comme c’est le cas par exemple des thèses ? Quel serait ainsi l’impact plus général de ces pratiques sur la demande et les sources de financement ainsi que sur l’organisation de la recherche ?Â
De telles considérations conduisent donc à réfléchir aussi aux effets plus structurels que peut avoir l’essor de ces pratiques sur le champ académique. Dans quelle mesure la rétribution des enquêté.es, jusqu’ici souvent perçue comme contraire aux canons de la recherche en sciences sociales, mais usuelle dans d’autres domaines comme l’épidémiologie, tend-elle à s’imposer comme nouvelle norme dans les pratiques d’enquête ? Et dans ce cas, quelles sont les forces qui œuvrent en sa faveur ou, à l’inverse, les résistances qui peuvent s’exprimer et les arguments qui sont alors mobilisés ?
Ce numéro réunira des articles empiriques originaux de sciences sociales (sociologie, science politique, anthropologie, économie, géographie, histoire, etc.). La mise en regard de plusieurs disciplines y sera particulièrement encouragée afin d’enrichir la réflexion sur ces usages mais aussi sur les normes scientifiques qui les bornent, parfois à des degrés divers. Dans la même perspective, les études de cas internationaux seront aussi les bienvenues.
Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), doivent être accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais).
Ils devront parvenir aux coordinatrices du numéro avant le 16 février 2024 aux adresses suivantes :
Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme
terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :
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[Photo : Towfiqu barbhuiya sur Unsplash]
Appel à contributions pour terrains & travaux : Rétribuer, inciter, dédommager Lire la suite »
Le jeudi 28 septembre 2023 (8h-16h) a lieu à l’ENS Paris-Saclay (salle 1B26) le workshop « Entrée à l’université en filières scientifiques : croyances et contrats ».
Le taux d’échec important en première année montre la nécessité de recherches éclairant les causes de cet échec, de manière à y remédier. Nous faisons l’hypothèse que des écarts existent entre les croyances des enseignant.es et des étudiant.es au sujet des pratiques d’étude et d’enseignement favorisant les apprentissages en première année d’université, et que ces écarts sont sources de difficultés pour les étudiant.es. Nous faisons aussi l’hypothèse que des différences de croyances apparaissent selon le genre. Nous souhaitons identifier les croyances au niveau spécifique d’une discipline scientifique comme à un niveau générique.
Lors de ce workshop, des enseignant.es-chercheur.es de différentes disciplines se rencontreront pour échanger sur les approches théoriques et méthodologiques pouvant éclairer ce problème.
Participation sur invitation uniquement
La Nouvelle Revue du Travail (NRT) diffuse un nouvel appel à articles accessible ici.
Le thème donné est :
Le travail, espace politique, corpus coordonné par Carlotta Benvegnù, Paul Bouffartigue, Saphia Doumenc et Baptiste Giraud.
La limite d’envoi des propositions d’article est fixée au 19 janvier 2024.
Merci d’envoyer vos propositions à cette adresse (uniquement) : nrtravail@gmail.com
Retrouvez l’appel dans sa version PDF.
Appel à articles de La Nouvelle Revue du Travail : Le travail, espace politique Lire la suite »