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Prix Jeunes Chercheurs Jean-Philippe LUIS (2e édition)

Prix Jeunes Chercheurs Jean-Philippe LUIS (2e édition)

Informations

La Maison des Sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand a lancé en juin 2021 la première édition du Prix Jeunes Chercheurs Jean-Philippe Luis. La MSH ouvre son appel à candidatures pour la deuxième édition (2024). Hommage à sa mémoire, ce prix est aussi une manière de poursuivre l’action qu’il a menée, tout au long de sa carrière, pour donner à chaque nouvelle génération d’étudiants le goût d’investir les champs de la recherche en Sciences Humaines et Sociales. Ce prix national, soutenu par l’UCA, le CNRS et le RnMSH, récompense, tous les deux ans, un chercheur âgé de moins de 40 ans, auteur d’une thèse ou d’un mémoire d’HDR. Les candidatures sont à envoyées avant le 15 janvier 2024. Le lauréat verra son manuscrit publié aux Presses universitaires Blaise-Pascal.

Le prix est ouvert à tout docteur ou titulaire d’une HDR en lettres, langues, sciences humaines et sociales, et dont le contenu porte sur tout ou partie de l’une des deux thématiques suivantes :

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Recrutement : Ingénieur d’études Plateforme Humanités Numériques MSH Paris-Saclay

Recrutement : Ingénieur d'études Plateforme Humanités Numériques MSH Paris-Saclay

INFORMATIONS

La Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay recrute un.e ingénieur.e d’études en production, traitement, analyse de données et enquêtes qui aura pour mission la mise en service, le développement et l’animation de la Plateforme Humanités numériques de la MSH Paris-Saclay en lien avec l’IR* Huma-Num, ainsi qu’avec les dispositifs dont s’est dotée l’Université Paris-Saclay à l’appui de la gestion et de l’ouverture des données (notamment l’Atelier de la Donnée qu’elle met actuellement en place). Il.elle pourra être associé·e aux projets à la demande des équipes de recherche des unités membres de la MSH.

Type de contrat : CDD Technique/Administratif
Durée du contrat : 12 mois
Date d’embauche prévue : 2 novembre 2023

Lieu : Locaux de l’ENS Paris-Saclay, 4 Avenue des Sciences 91 190 Gif-sur-Yvette

Date limite de candidature : 02/10/2023

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Appel à contributions pour terrains & travaux : Violences de genre à l’encontre des groupes minorisés

Appel à contributions pour terrains & travaux : "Violences de genre à l'encontre des groupes minorisés"

INFORMATIONS

La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes Violences de genre à l’encontre des groupes minorisés ».

Date de clôture de l’appel : 12 septembre 2024

Télécharger ici l’appel au format PDF

Présentation de l'appel

Depuis que #MeToo a placé la question des violences sexuelles subies par les femmes au cœur du débat public, des associations et scientifiques ont cherché à élargir le débat pour mettre en lumière la diversité des violences fondées sur le genre. Ces dernières renvoient à des violences interpersonnelles ancrées dans des rapports de genre qui reproduisent des normes et des inégalités structurelles de pouvoir autant qu’elles en sont le produit. Ces actes peuvent être différenciés selon leur nature (physique, sexuelle, verbale, etc.), les espaces dans lesquels ils surviennent (travail, rue, relations intimes, etc.), ou le type de personnes qu’ils affectent (femmes, hommes, adultes, enfants, minorités sexuelles, etc.). Si, comme le soulignent les données statistiques produites par l’enquête Violences et rapport de genre (Virage, Ined, 2015), ces violences sont essentiellement commises par des hommes à l’encontre de femmes, diverses études font apparaître une forte déclaration des violences de genre chez les populations minorisées dans le monde social. C’est par exemple le cas des femmes précaires, des migrantes, de celles qui vivent avec le VIH ou avec un handicap, des femmes sans-domicile, des minorités sexuelles féminines ou des femmes trans. Mais c’est aussi le cas des enfants et de certains hommes minorisés, tels que les hommes migrants, sans-domicile fixe, homosexuels ou trans. Ces résultats nous rappellent que le genre ne façonne pas seulement les rapports femmes/hommes : il produit également des différences et des hiérarchies au sein du groupe des femmes et de celui des hommes qui favorisent la perpétration de violences, en particulier à l’encontre de celles et ceux qui occupent une position dominée au sein de chacun de ces deux groupes. En retour, ces violences consolident ces hiérarchies. Par exemple, dans les cas des masculinités, les hommes victimes de viols en prison ou en temps de guerre sont considérés comme moins masculins, autrement dit, ils sont féminisés.

En outre, l’étude des violences de genre subies par les populations minorisées interroge les cadres d’analyse féministes qui se sont révélés particulièrement fructueux pour saisir les actes perpétrés par des hommes sur les femmes, hétérosexuel·les et cisgenres, et comprendre comment ils façonnent la vie des femmes. Ces cadres peinent en effet à tenir pleinement compte des effets de l’articulation du genre avec les rapports sociaux et de pouvoir (par exemple ceux de classe, de race ou d’âge). En quoi l’interaction du genre avec d’autres rapports sociaux et de pouvoir contribue-t-elle à produire des violences interpersonnelles ? En quoi l’expérience des violences est-elle façonnée par le contexte de minorisation ? S’intéresser aux déclarations de violences des populations minorisées incite alors à adopter une approche capable de penser la manière dont le genre est façonné par d’autres rapports sociaux.

Cet appel à articles a pour double objectif de documenter des objets encore peu saisis en sciences sociales (des violences de genre plus marginales ou vécues plus typiquement par des groupes minorisés) et d’explorer davantage les relations entre violence, genre et d’autres rapports sociaux et de pouvoir. Il cherche à faire un état des lieux et à confronter les travaux actuels sur la question, au sein de l’espace francophone et au-delà, en croisant les regards disciplinaires (sociologie, science politique, histoire, géographie, démographie, anthropologie, santé publique, etc.). Les propositions d’articles devront relever d’une approche empirique (terrains ou archives, données quantitatives ou qualitatives) et pourront s’inscrire dans un ou plusieurs des axes suivants.

1. Production de la violence et rapports sociaux multiples

Ce premier axe s’intéresse à la façon dont les violences subies par les populations minorisées invitent à renouveler et à complexifier l’analyse des rapports sociaux. Dans une perspective intersectionnelle, attentive à l’articulation des rapports sociaux et de pouvoir, de plus en plus de travaux s’intéressent à la production sociale des violences de genre et mettent en évidence l’importance non seulement de l’asymétrie de genre, mais aussi des inégalités économiques, statutaires, raciales et spatiales. Par exemple, le différentiel de pouvoir dans des relations, dans le cas de dépendance (économique, médicale, etc.) ou de différences d’âge, engendre un contexte de vulnérabilité sociale qui favorise le déploiement des violences de genre. En se penchant sur différents groupes marginalisés, les articles de cet axe pourront traiter de la construction des violences de genre : quels sont les dimensions sociologiques et les contextes qui favorisent l’émergence de ces actes aussi bien que leur dénonciation ? Comment les rapports sociaux de race, de classe ou d’âge, par exemple, redéfinissent les rapports de genre et exposent les individus aux violences ? En quoi ces expériences de violences sont-elles spécifiques, voire se distinguent-elles de celles des groupes majoritaires ? Quel est enfin l’effet des positions minorisées sur le rapport aux violences de genre, à leur identification et à leur dénonciation ? Dans quelle mesure des expériences ou des sociabilités minorisées développeraient la propension à dénoncer des actes subis ?

D’autres travaux s’intéressent non pas aux situations minoritaires qui produisent les violences de genre, mais à la façon dont ces violences sont susceptibles de contribuer aux logiques de minorisation. Bien que cette hypothèse contienne le risque d’adopter une approche pathologisante et réductrice des violences de genre et, ainsi, de négliger le rôle d’autres caractéristiques de la vie des individus (précarité, racisme, etc.), elle interroge la façon dont les expériences de violences travaillent le rapport aux normes de genre. Outre l’exemple des hommes victimes de viols en prison ou en temps de guerre, les violences sexuelles subies par les femmes avant leur entrée dans la sexualité ou au début de celle-ci seraient susceptibles de façonner, au moins en partie, le reste de leur parcours sexuel et participer de la mise à distance de certaines dimensions de l’hétéronormativité, en particulier l’hétérosexualité. Par ailleurs, si les parcours migratoires sont propices aux violences, ces dernières peuvent également être identifiées comme un motif de migrations. Les articles s’inscrivant dans cet axe pourront porter tant sur les difficultés qui entourent la mise au jour de ces mécanismes, que sur la critique de cette approche qui pense que les violences de genre peuvent façonner le rapport au genre des individus et ainsi contribuer à les minorer.

2. Construction de l’action publique et mobilisations collectives

Historiquement, l’action étatique et associative s’est développée en se concentrant sur les violences masculines faites aux femmes sans bien tenir compte des populations minorisées. Certaines campagnes et mesures ont visé des violences spécifiquement subies par les femmes migrantes (mariage forcé, excision) et des associations ont pu se constituer pour accompagner par exemple les femmes en situation de handicap ou lesbiennes, mais ces initiatives n’ont pas transformé le cadrage général des politiques publiques. Non seulement certaines catégories de populations restent largement absentes des cibles de l’action publique, mais leurs conditions matérielles d’existence ne sont pas pleinement prises en compte. Au début des années 1990, la juriste Kimberlé Crenshaw prend l’exemple de la lutte contre le viol pour souligner l’exclusion sociale et raciale qu’engendrent les actions des militantes féministes majoritaires et des pouvoirs publics qui se concentrent sur la pénalisation. Celles-ci occultent ce que représentent les forces de l’ordre et le monde judiciaire pour des femmes noires dans un contexte de racisme institutionnel, ainsi que les besoins des femmes noires en matière de logement et d’accès aux droits. Cette critique de l’action publique peut se transposer à d’autres catégories sociales, en particulier les femmes des classes populaires, dont les conditions d’autonomisation peuvent dépendre des politiques sociales.

L’occultation des populations minorisées s’accompagne toutefois d’une mise en lumière de certaines affaires (comme celle des « tournantes » au début des années 2000) ou de certaines catégories de violences (l’excision, par exemple) qui tendent à racialiser ou à territorialiser le problème des violences fondées sur le genre. Dans ce cas, des violences quantitativement minoritaires tendent à devenir une grille de lecture de l’ensemble des violences dans l’espace public, et occultent celles, majoritaires, qui sont commises dans la sphère privée. Cet axe appelle des contributions qui s’attachent à analyser cette tension structurante dans la définition des contours des problèmes publics et la construction de l’action publique.

3. Conditions d’objectivation des violences de genre subies par les populations minorisées

Un dernier axe vise à interroger les conditions d’objectivation des violences de genre subies par les populations minorisées dans les enquêtes sociologiques, historiques, quantitatives ou qualitatives. La production de données statistiques détaillées pour décrire et comprendre la forte déclaration de violences des populations minorisées est limitée, du fait de leurs effectifs relativement faibles dans les échantillons en population générale. Les collectes alternatives – échantillons de convenance, méthodes mixtes avec des entretiens ou des observations qualitatives, etc. – peuvent alors être nécessaires et utiles pour étudier les parcours de ces populations et mieux connaître leurs expériences. Les enquêtes fondées sur des entretiens et des terrains ethnographiques soulèvent des questions méthodologiques semblables s’agissant de la constitution des matériaux et des conditions d’émergence d’un discours sur les violences : comment recueillir, et parfois qualifier et requalifier, les expériences des individus pour faire surgir la question des violences au cours des entretiens et de leurs analyses ? Comment se rendre dans des espaces traversés par les violences mais difficilement accessibles, comme les zones de conflits ou certaines frontières ? Comment saisir la façon dont l’organisation formelle et informelle des espaces de grande vulnérabilité participe à la production de violences de genre ? De la même manière, la production de savoirs historiens sur les dimensions prises par les violences à l’encontre de groupes minorisés et ce qu’en disent celles et ceux qui les vivent au cours du temps requiert des méthodologies propres, qui pourront être présentées dans cet axe. Les contributions pourront également traiter des nouveaux défis posés par le numérique pour la constitution de son propre matériau, dans le contexte d’un espace numérique où les voix minorisées font l’objet d’attaques organisées virulentes.

Consignes de soumission

  • Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), doivent être accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais).

Ils devront parvenir aux coordinateur·rices du numéro avant le 12 septembre 2024 aux adresses suivantes :

Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme

Des intentions de soumettre un article peuvent être envoyées aux coordinatrices pour le 15 avril 2024 ; ces dernières donneront alors, si nécessaire, aux contributrices·eurs potentiel·les un avis indicatif sur l’intérêt de leur proposition, sur son adéquation à l’appel et/ou sur une orientation que l’article pourrait privilégier. L’avis du comité de rédaction ne sera transmis qu’après l’examen des versions complètes du texte.

terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :

Présentation des coordinatrices

Pauline Delage, sociologue, chargée de recherche CNRS, rattachée au CRESPPA-CSU, et co-coordinatrice du réseau de recherche Violences fondées sur le genre (VisaGe). Ses travaux portent essentiellement sur les transformations des mouvements féministes et sur l’action publique contre les violences de genre.

Émeline Fourment, politiste, MCF à l’Université de Rouen Normandie, rattachée au CUREJ, et co-cordinatrice du réseau VisaGe. Sa thèse soutenue en janvier 2021 portait sur les appropriations des théories féministes à Berlin et Montréal. Elle s’intéresse aujourd’hui d’une part, aux questions des pratiques aternatives à la justice pénale en matière de violences sexuelles et, d’autre part, aux production des savoirs sur la santé des femmes dans le mouvement des femmes ouest-allemand des années 1970-1980.

Margot Giacinti, docteure en science politique rattachée au Laboratoire Triangle (ENS de Lyon) et co-coordinatrice du réseau ViSaGe. Ses recherches de doctorat ont porté sur le féminicide en France, dans une perspective socio-historique et d’histoire sociale des idées politiques. Elle s’intérèsse aujourd’hui à la question des violences faites aux femmes âgées.

Tania Lejbowicz, sociodémographe, postdoctorante au Centre de recherche de l’Institut de Démographie de l’université Paris 1 (Cridup), docteure affiliée à l’Institut national d’études démographique (Ined) et co-coordinatrice du réseau VisaGe. Ses travaux portent sur les rapports de genre, la sexualité et la conjugalité à travers, entre autres, l’étude des expériences de violences.

Anna Perraudin, sociologue, chargée de recherche au CNRS, rattachée à l’UMR Citeres, Université de Tours, et membre de l’Institut migrations. Ses travaux portent sur les migrations internationales, avec une approche attentive aux rapports sociaux de genre, de classe, de race, et aux statuts migratoires.

[illustration : Margot Giacinti]

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Appel à projets 2023 de l’Objet Interdisciplinaire SCult

Appel à projets 2023 de l’Objet Interdisciplinaire SCult

Informations

L’Objet Interdisciplinaire SCult (« Science(s) et Culture(s) : Sociétés de la connaissance et médiation des savoirs ») lance son premier appel à projets.

Dans le cadre de sa programmation scientifique 2023, SCult a décidé d’accompagner des projets de recherche pour un montant maximal de 5000 €. L’appel est ouvert à l’ensemble des doctorants, chercheurs et enseignants-chercheurs des laboratoires associés à cet OI.

Conditions d’éligibilité

Le projet devra s’inscrire dans une démarche interdisciplinaire et porter sur au moins l’un des axes problématiques du programme SCult :

  • Culture, vectrice et médiatrice des savoirs
  • Médias comme filtres, relais ou prescripteurs des connaissances scientifiques
  • Étude des rapports entre savoirs et pouvoirs
  • Épistémologie de la connaissance, des enjeux de transmissions scolaires et universitaires des savoirs scientifiques
  • Construction des savoirs, des conditions matérielles et symboliques de production

Calendrier

Les dossiers de candidatures sont à retourner au plus tard le 8 septembre 2023 à l’adresse suivante : oi.scult@universite-paris-saclay.fr 

Une réponse sera adressée aux porteurs de projets au plus tard le 6 octobre 2023.

En guise de complément d’information, vous pouvez consulter :
Le document de l’appel à projets
Le document de stratégie de recherche de l’OI

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Appel à contributions pour terrains & travaux : Rétribuer, inciter, dédommager

Appel à contributions pour terrains & travaux : "Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes"

INFORMATIONS

La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Rétribuer, inciter, dédommager : les compensations financières et matérielles dans les enquêtes ».

Date de clôture de l’appel : 16 février 2024

Télécharger ici l’appel au format PDF

Présentation de l'appel

Alors que l’argent a longtemps été un impensé dans la pratique de l’enquête en sciences sociales, de nombreuses recherches questionnent aujourd’hui ses multiples usages, ses significations, ses effets, mais aussi ses frontières avec d’autres formes de rétributions matérielles. Plusieurs expressions existent pour qualifier ces pratiques diversifiées : payer, rétribuer, rémunérer, inciter ou « incentiver », dédommager, compenser, fidéliser, remercier les enquêté·es. On peut aussi penser aux nombreuses pratiques de don ou contre-don engagées à ces mêmes fins et qui ont une dimension matérielle : offrir un café, payer des services (course en taxi, location d’un logement, repas au restaurant…) ou offrir les siens (woofing par exemple). Pourtant, peu de travaux ont été menés à ce jour pour proposer une réflexion collective, systématique et pluridisciplinaire sur ces pratiques.

Au-delà des enquêtes en sciences sociales, la rétribution des enquêté·es est également un enjeu dans d’autres domaines académiques, en sciences du vivant par exemple. Elle l’est aussi dans le cas de la recherche clinique, et c’est par ailleurs une pratique à l’œuvre dans des univers professionnels lucratifs plus éloignés de la production scientifique (enquêtes marketing…). Il semble dès lors intéressant d’examiner aussi la rencontre entre ces différentes pratiques, issues d’univers variés, en étudiant les conditions de circulation ou de cloisonnement des pratiques de rétribution d’un univers à l’autre, ainsi que les modalités et les effets de leur appropriation.

Dans cette perspective, ce numéro de terrains & travaux entend réunir des contributions en sciences sociales consacrées aux incidences de l’argent et des autres rétributions matérielles sur les situations d’enquête. Il rassemblera ainsi non seulement des contributions de nature méthodologique et épistémologique (dans lesquelles les auteurs et autrices mettront au cœur de l’analyse leur propre expérience réflexive de la rétribution des enquêté·es), mais aussi des contributions originales à partir de recherches prenant ces diverses enquêtes pour objet.

Les propositions attendues pour ce dossier présenteront de manière problématisée les circulations d’argent et d’autres biens matériels à destination des personnes participant aux enquêtes quantitatives et qualitatives. Il s’agira, sur la base de matériaux empiriques explicitement présentés et intégrés à la démonstration, d’examiner les implications méthodologiques, analytiques, éthiques, voire sociales de ces rétributions. Ces implications peuvent renvoyer à un ou plusieurs des axes suivants.

1. Rétribuer pour recruter

Un premier axe renvoie à ce que l’annonce d’une rémunération fait au recrutement des enquêté·es. Dès lors que la rémunération des enquêté·es se pratique dans les univers lucratifs (enquêtes de consommation, démarchages commerciaux…) ou dans ceux de recherche appliquée (études cliniques…), une question devient de plus en plus prégnante dans des mondes traditionnellement moins familiers de cette pratique : faut-il dédommager des enquêté·es pour garantir un bon taux de participation à l’enquête ? Est-ce d’autant plus nécessaire qu’on cherche à avoir accès à certains groupes fortement précarisés, à faibles revenus ou difficiles à joindre ? Inversement, dans quelle mesure la rétribution des enquêté·es présente-t-elle le risque d’introduire des biais dans leur recrutement ?

Il pourra s’agir ici de réfléchir également à la question de la rétribution des enquêté·es en la liant étroitement à l’examen des caractéristiques des enquêtes (pourquoi la rémunération paraît-elle plus ajustée à certains types d’enquêtes qu’à d’autres ?). On pourra aussi réfléchir à la façon dont la rétribution est pensée pour résoudre certaines difficultés identifiées par les concepteurs des enquêtes, qu’il s’agisse de difficultés matérielles (comment faire transiter de telles rétributions ?), de difficultés symboliques (comme s’affranchir de la souillure de l’argent ?), ou encore de difficultés légales (comment rétribuer sans salarier ?). C’est ainsi qu’on examinera le marquage social de la rétribution à travers la forme qui lui est donnée (bons cadeaux, chèques, dons en nature…). Enfin, on pourra étudier ici comment les pratiques de rétribution s’articulent avec d’autres leviers incitatifs déjà mobilisés (portée de la recherche sur la situation personnelle de l’enquêté·e, sens de l’intérêt public, intérêt intellectuel, moment d’introspection, etc.).

2.  Les effets sur la relation d’enquête et la qualité des données

Au-delà des effets que la rétribution peut avoir sur la structure de la population enquêtée, en accentuant par exemple la participation de certaines populations, ce deuxième axe propose d’examiner les effets de la rétribution sur la relation d’enquête et sur la « qualité » des données collectées.

Pendant l’enquête, certains échanges matériels peuvent clarifier et fluidifier les relations avec les enquêté·es. Mais ils peuvent également introduire de la gêne, des biais, porter à confusion ou encore donner prise à l’affirmation de rapports de domination entre enquêteur·trices et enquêté·es. Alors que l’effet de ces rétributions dépend des conditions sociales de la population enquêtée (on ne rétribue pas de la même manière les personnes sans domicile et les classes supérieures), comment peut-on déceler ces effets et le cas échéant, comment les enquêteur·trices composent-ils et elles avec eux ?

Ensuite, la rétribution peut modifier le rapport de l’enquêté·e à l’enquête. Les enquêté·es auraient-elles et ils, par exemple, consacré le même temps, la même énergie sans dédommagement prévu ? Se seraient-elles et ils autrement impliqué·es, appliqué·es ? Peut-on constater une accentuation de la désirabilité sociale, poussant l’enquêté·e à la dissimulation ou à la modification des informations fournies ? Il apparaît donc nécessaire de s’interroger aussi sur ce que la rétribution produit sur les motivations et sur le contenu des réponses apportées par les enquêté·es. Peut-on ainsi parler d’un contexte de professionnalisation de la condition de l’enquêté·e ? Si l’on rétribue le temps que ceux-ci consacrent à l’enquête, cette participation ne serait-elle pas assimilée à une relation salariale ou commerciale ? Et dans quelle mesure les rétributions monétaires altèrent-elles le consentement et la libre participation des enquêté·es ?

3. Quelles spécificités du monde académique ?

Le risque de biais de recrutement comme celui de l’altération de la qualité des données concernent a priori toutes les enquêtes, qu’elles émanent du monde académique ou des autres secteurs (sondages, marketing…). À cet égard, les deux premiers axes de l’appel seront déjà l’occasion d’interroger les spécificités du monde académique dans la prise en considération de ces enjeux.

Par ailleurs, le recours aux dédommagements pose de manière impérative la question du financement des enquêtes. On pourrait donc réfléchir, d’abord, en termes de différence de moyens entre ceux dont dispose la recherche publique et ceux dont bénéficient les instituts privés de sondages ou les enquêtes d’opinion financées par certain·es acteur·rices du monde économique. Quel est le modèle économique de ces organismes privés ? La pratique de la rémunération est-elle compatible avec les contraintes financières du monde scientifique ? Est-il à la portée de toutes et tous ou est-il l’apanage de projets de recherche de grande ampleur bénéficiant de financements importants ? Quel serait, si le recours aux rétributions venait à se développer, le devenir des recherches de moindre envergure ou plus faiblement dotées, comme c’est le cas par exemple des thèses ? Quel serait ainsi l’impact plus général de ces pratiques sur la demande et les sources de financement ainsi que sur l’organisation de la recherche ? 

De telles considérations conduisent donc à réfléchir aussi aux effets plus structurels que peut avoir l’essor de ces pratiques sur le champ académique. Dans quelle mesure la rétribution des enquêté.es, jusqu’ici souvent perçue comme contraire aux canons de la recherche en sciences sociales, mais usuelle dans d’autres domaines comme l’épidémiologie, tend-elle à s’imposer comme nouvelle norme dans les pratiques d’enquête ? Et dans ce cas, quelles sont les forces qui œuvrent en sa faveur ou, à l’inverse, les résistances qui peuvent s’exprimer et les arguments qui sont alors mobilisés ?

Ce numéro réunira des articles empiriques originaux de sciences sociales (sociologie, science politique, anthropologie, économie, géographie, histoire, etc.). La mise en regard de plusieurs disciplines y sera particulièrement encouragée afin d’enrichir la réflexion sur ces usages mais aussi sur les normes scientifiques qui les bornent, parfois à des degrés divers. Dans la même perspective, les études de cas internationaux seront aussi les bienvenues.

Consignes de soumission

Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), doivent être accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais).

Ils devront parvenir aux coordinatrices du numéro avant le 16 février 2024 aux adresses suivantes :

Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme

terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :

 

[Photo : Towfiqu barbhuiya sur Unsplash]

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Appel à articles de La Nouvelle Revue du Travail : Le travail, espace politique

Appel à articles de La Nouvelle Revue du Travail : Le travail, espace politique

INFORMATIONS

La Nouvelle Revue du Travail (NRT) diffuse un nouvel appel à articles accessible ici.

Le thème donné est :
Le travail, espace politique
, corpus coordonné par Carlotta Benvegnù, Paul Bouffartigue, Saphia Doumenc et Baptiste Giraud.

La limite d’envoi des propositions d’article est fixée au 19 janvier 2024.

Merci d’envoyer vos propositions à cette adresse (uniquement) : nrtravail@gmail.com

Retrouvez l’appel dans sa version PDF.

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Recrutement : Chargé·e de partenariat et valorisation (MSH Paris Nord)

Recrutement : Chargé·e de partenariat et valorisation (MSH Paris Nord)

Informations

La MSH Paris Nord recrute au poste de chargé·e du partenariat et de valorisation en CDD.

Le/la chargé·e du partenariat et de la valorisation aura pour mission de proposer, concevoir et mettre en œuvre les opérations de partenariats et de valorisation de la MSH Paris Nord (50%) et du GIS Démocratie et participation (50%).

Le poste est à pourvoir pour le 1er septembre.

Date limite de candidature : mercredi 19 juillet 2023
Lieu de travail : MSH Paris Nord, La Plaine Saint-Denis, métro 12 Front Populaire
Quotité de travail : temps complet
Rémunération : entre 2280 et 2890€ brut mensuel selon expérience
Niveau d’études souhaité : Niveau 6 – (Bac+3 ou 4)

>> Détails de l’annonce et pour candidater

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Lancement du prix Joliot-Curie
2023

Lancement du prix Joliot-Curie 2023

Informations

Cette année le prix évolue en mettant à l’honneur trois jeunes femmes scientifiques au lieu d’une dans la catégorie « Jeune Femme scientifique ».

Créé en 2001 par le ministère en charge de la Recherche, le Prix Irène Joliot-Curie est destiné à promouvoir la place des femmes dans la recherche et la technologie en France.

Ce prix a récompensé plus de 60 femmes scientifiques aux carrières exceptionnelles dans toutes les disciplines scientifiques.

Le prix est décerné dans 3 catégories :

  • Le prix de la « Femme scientifique de l’année » récompense une femme ayant apporté une contribution remarquable dans le domaine de la recherche publique par l’ouverture de son sujet, l’importance de ses travaux et la reconnaissance dans son domaine scientifique tant au plan national qu’international. Il est doté de 40 000 euros ;
  • Le prix de la « Jeune Femme scientifique » met en valeur et encourage trois scientifiques qui ont soutenu leurs thèses depuis moins de 10 ans et qui se distinguent par un parcours et des travaux qui en font des spécialistes de talent dans leurs domaines. Il sont dotés de 20 000 euros pour chacune des lauréates ;
  • Le prix « Femme, recherche et entreprise » récompense une femme qui a développé des innovations scientifiques et/ou techniques dans une fonction de recherche et développement, en travaillant au sein d’une entreprise ou en contribuant à la création d’une entreprise. Il est doté de 20 000 euros.

La date de clôture des candidatures est fixée au jeudi 7 septembre 2023 à minuit.

Depuis 2011, l’Académie des sciences et l’Académie des technologies sont en charge de la constitution du jury qui désignera les lauréates.

Le jury de cette 22e édition sera présidé par Mme Catherine Cesarsky, astrophysicienne et membre de l’Académie des sciences. 

Tous les documents relatifs aux candidatures sont disponibles sur le site internet du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

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2023
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Appel à projets 2023 de la GS SSP

Appel à projets 2023 de la Graduate School Sociologie et Science Politique

Informations

La Graduate School Sociologie et Science Politique lance un appel à projets de recherches doté d’un montant total de 150 000 €. 3 à 5 projets pourront être financés pour des montants compris entre 20 000 et 50 000 €.

Conditions d’éligibilité

  • Les projets devront porter sur au moins l’un des 4 axes thématiques communs aux équipes de recherche de la GS SSP :

– Environnement, territoires et transitions 

– Travail, emploi et professions

– Action et politiques publiques 

– Analyse des données

  • Les projets soutenus devront être portés par des membres d’au moins 2 unités du périmètre de la GS SSP (les projets impliquant des membres de 2 unités de recherche d’un même établissement sont éligibles) et peuvent mobiliser également des partenaires extérieurs.
  • L’équipe projet s’engage à diversifier ses effectifs en termes d’ancienneté, d’expérience et de statut des chercheurs et chercheuses impliquées.

Calendrier

Les dossiers de candidatures sont à retourner au plus tard le 29 septembre 2023 à l’adresse suivante : gs.ssp@universite-paris-saclay.fr 

Une réponse sera adressée aux porteurs de projets au plus tard le 6 novembre 2023.

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Recrutement : Coordinateur·rice de la PUD – Bretagne (MSHB)

Recrutement : Coordinateur·rice de la PUD – Bretagne (MSHB)

Informations

La Maison des sciences de l’homme en Bretagne (MSHB) recrute un ingénieur·e-coordinateur·rice de projets pour sa Plateforme Universitaire de Données (PUD-B). Date limite de candidature : 30 juin 2023.

Missions

L’ingénieur·e d’études coordonnera les activités de la Plateforme Universitaire de Données – Bretagne, créée à la Maison des sciences de l’homme en Bretagne. La PUD-B s’inscrit dans le cadre de l’Infrastructure de Recherche (IR*) PROGEDO, dédiée à la production et à la gestion des données en Sciences Humaines et Sociales. Elle favorise l’utilisation des données issues de recherches et de la statistique publique françaises, européennes et internationales (données d’enquêtes, administratives, etc.). Ces données sont pour la plupart quantitatives. La principale mission de la PUD-B consiste à accompagner les chercheurs en SHS dans la recherche, et l’utilisation de ces données.

Activités principales
  • Coordonner les activités de la PUD-B (en interaction avec l’ingénieur en analyse et traitement des données de la plateforme) ;
  • Accompagner les demandes individuelles du public cible dans la recherche de données, leurs accès, et leur valorisation ;
  • Suivi de l’appel à manifestation d’intérêt de la MSHB « Traitement et valorisation des données quantitatives » ;
  • Organiser des formations, des ateliers, pour le requêtage et la recherche des jeux de données dans la base PROGEDO ;
  • Assurer une veille sur les nouvelles sources de données utiles aux recherches en SHS ;
  • Participer à l’animation de la communauté scientifique en SHS de la région, par l’organisation d’événements dédiés (ex. Semaine DATA SHS) ;
  • Faire connaître la PUD-B et ses services aux laboratoires de recherche des tutelles de la MSHB ;
  • Participer aux activités du réseau national des ingénieur·es des PUD (sous l’égide de l’IR*).
Positionnement hiérarchique

L’ingénieur·e est placé·e sous l’autorité hiérarchique du directeur de la MSHB, fonctionnelle de la secrétaire générale de la MSHB et travaille sous la responsabilité scientifique des deux référentes scientifiques de la plateforme.

Compétences requises

Le coordinateur·rice de la PUD-B doit être titulaire d’un master 2.

  • Bonne connaissance des disciplines suivantes : démographie, statistique, géographie, sociologie quantitative ;
  • Connaissance des données et bases de données promues par les différents systèmes publics de statistiques français, européens et internationaux ;
  • Conduire un projet, élaborer des notes d’information et autres documents de synthèse ;
  • Expérience en communication orale ;
  • Capacité de travail en équipe et aisance relationnelle ;
  • Rigueur et sens de l’organisation ;
  • Une expérience dans le traitement de base de données quantitatives serait appréciée.
Compétences à acquérir

Connaissance des diffuseurs de données partenaires de PROGEDO et de leurs conditions d’accès aux données.

Environnement et contexte de travail

Lieu d’exercice de la fonction : dans les locaux de la MSHB (UAR 3549) à Rennes. Des déplacements sur les différents sites de la région sont à prévoir (notamment à Brest, Lorient et Vannes).

Type de recrutement

Durée du contrat : 12 mois avec une période d’essai de 1 mois (contrat renouvelable)
Branche d’activité professionnelle : BAP D
Lieu de travail : MSHB – 2 avenue Gaston Berger, 35000 Rennes
Date de prise de poste : 1er septembre 2023
Rémunération : selon la grille indiciaire des ingénieur·e·s d’études (indice nouveau majoré 448 – soit 1769€ net/ mensuel).

Modalités pratiques du recrutement

La procédure de recrutement se déroulera en deux étapes : une sélection sur dossier et une audition.

Le dossier de candidature, constitué d’un CV et d’une lettre de motivation devra être déposé au plus tard, le 30 juin 2023 sur le site dédié de l’université :  https://recrutement.univ-rennes2.fr/nos-offres-demploi/

Les candidats sélectionnés seront ensuite auditionnés à la Maison des sciences de l’homme en Bretagne.

Date de prise de poste envisagée : le 1er septembre 2023.

Contact

Isabelle Ganzetti-Gémin, secrétaire générale

Crédit photo & offre : MSHB

Recrutement : Coordinateur·rice de la PUD – Bretagne (MSHB) Lire la suite »

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