Revues

Parution – Numéro 15 de Biens symboliques / Symbolic Goods : Mondes intellectuels beyrouthins

Numéro 15 de Biens symboliques / Symbolic Goods

Le numéro 15 (2024/2) de Biens symboliques / Symbolic Goods, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

Mondes intellectuels beyrouthins (années 1950-années 1980)

Ce dossier propose une lecture sociohistorique des mondes intellectuels beyrouthins entre les années 1950 et 1980, période au cours de laquelle Beyrouth s’est affirmée comme l’une des capitales culturelles d’un monde arabe en ébullition. Il met en lumière les dynamiques spécifiques de cet espace intellectuel, marqué par la prédominance des acteurs culturels privés, la forte politisation des débats et des lieux de production des idées, ainsi que ses multiples connexions avec les mouvements et pensées politiques du monde arabe, du Sud global et d’Europe. À la croisée de plusieurs disciplines (histoire, sociologie, science politique) et de plusieurs champs de recherche (histoire et sociologie des intellectuel·les, sociohistoire des idées politiques, New Cinema History, etc.), les articles qui le composent interrogent le rôle de Beyrouth comme carrefour et laboratoire des pensées politiques arabes. Ils s’intéressent aux circulations transnationales dont la ville a été le point nodal, aux trajectoires de figures libanaises et arabes ainsi qu’aux institutions et médias qui ont organisé la fabrique sociale des idées politiques (journaux, revues, maisons d’édition, centres de recherche, mais aussi ciné-clubs et centres culturels). S’appuyant sur un riche matériau empirique souvent inédit, ce dossier met ainsi en dialogue des perspectives variées qui contribuent à renouveler aussi bien l’histoire intellectuelle arabe contemporaine que celle des circulations révolutionnaires ayant fait les Global Sixties.

Le numéro est complété par un entretien réalisé par Michela Passini avec les coordinateur·rices d’un projet de recherche sur l’histoire de la traduction en Italie, en rubrique « Traduire », d’une note critique autour de deux ouvrages publiés par des collègues italien·nes autour de l’épistémologie historique, rédigée par Anna Boschetti pour la rubrique « (Re)lire », et, enfin, d’un entretien autour du métier de guide-conférencière conduit par Pablo Livigni pour la rubrique « Métiers ».

 

Sommaire

DOSSIER

Sous la direction de Candice Raymond et Aya Khalil

TRADUIRE
 

(RE)LIRE

  • L’épistémologie historique en train de se faire, par Anna Boschetti
    Note critique sur : Massimiliano Badino, Gerardo Ienna & Pietro Daniel Omodeo (2022). Epistemologia storica. Correnti, temi e problemi. Roma, Carocci ; et Gerardo Ienna (2023). Genesi e sviluppo dell’épistémologie historique. Fra epistemologia, storia e politica. Lecce-Rovato, PensaMultiMedia Editore.

MÉTIERS

 

Diffusion

Ce numéro est disponible en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur le OpenEdition Journals.

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Séance 3 : Impact de l’IA sur la recherche en médecine 31 mars 2025

Séminaire Centre d'alembert - séance 3

Penser et agir autrement avec l'Intelligence artificielle?

 Pierre-Antoine Gourraud est professeur des universités en médecine à Nantes Université et praticien-hospitalier au CHU de Nantes. Auteur (h-index de 59) de plus de 180 publications cumulant plus de 13 500 citations, ses activités de recherche se positionnent au carrefour de
l’immunologie, de la génétique et du traitement informatique des données de santé. Enseignant versé dans la bio-informatique et la biologie cellulaire, il pratique les ressources éducatives libres depuis plus de 10 ans avec le MOOC de Biologie cellulaire « Cellules & Cellules Souches » et le parcours d’anglais médical « Road 66 to Medical English ».  »


Mise en œuvre d’un entrepôt de données biomédicales : De la conception à l’application clinique dans un centre hospitalier universitaire français régional – Dévoiler les processus, surmonter les défis et extraire des connaissances cliniques.


L’exploitation des données de santé est un enjeu majeur pour la recherche et la prise de décision clinique. Cette conférence propose un retour d’expérience sur la mise en place de l’entrepôt de données biomédicales (EDB) du CHU de Nantes, de sa conception à son utilisation effective.

Nous aborderons les défis rencontrés : transformation organisationnelle, architecture technique, gouvernance des données et conformité réglementaire. Nous explorerons également l’impact de cet outil sur la recherche et l’aide à la décision, en illustrant son potentiel par des exemples concrets. Enfin, nous discuterons du rôle central de la gouvernance des données dans une stratégie institutionnelle intégrant les professionnels de santé et les patients.

Stéphanie Allassonnière est professeur de mathématiques appliquées à l’UFR de médecine de l’université Paris Cité et Vice-Présidente en charge de l’innovation et la valorisation,

Suivi d’un débat animé par Julien Gargani, Directeur du Centre d’Alembert et Pierre Nicolas, Directeur de Recherche, INRAE.

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Appel à projets inter-MSH 2025

Appel à PROJETS inter-mSHS 2025

INFORMATIONS

Ouverture de l’appel à projets inter-MSH 2025

Le Groupement d’Intérêt Scientifique Réseau national des Maisons des Sciences sociales et des Humanités lance un appel à projets blanc inter-MSH. Cet appel a pour objectif d’apporter un soutien à des projets de recherche en incubation, émergents, visant une mise en réseau ou un changement d’échelle.

Ces projets de recherche seront portés par au moins un chercheur ou enseignant chercheur en porteur principal.

La spécificité de cet appel à projets non thématique est d’encourager les collaborations de recherche entre des équipes appartenant, au moins, à deux MSH et de privilégier les pratiques effectives et équilibrées d’interdisciplinarité internes aux sciences humaines et sociales ou en relations avec d’autres sciences.

Une attention particulière sera accordée aux projets développés en relation avec les dispositifs, plateformes ou services mis en place au sein des MSH. Le cas échéant, il est recommandé aux porteurs de projets de contacter en amont de la soumission les services ou plateformes ciblés et de préciser les formes de collaborations envisagées.

Avant tout dépôt de projet, les directions des MSH concernées doivent être consultées. Leur avis écrit sur l’effectivité de la collaboration inter MSH envisagée sur le projet, leur visa et leur soutien conditionne la recevabilité du projet.

Les projets sélectionnés recevront un financement de 24 mois compris entre 5 000 € et 25 000 €. Toutes dépenses permettant de réaliser le projet sont autorisées, dans la mesure des règles propres aux établissements gestionnaires dont dépendent les UAR-MSH qui recevront le financement. Ce sont les UAR-MSH qui gèrent le budget alloué. Il leur est demandé d’envoyer au Gis RnMSH, dans les 6 mois suivant la clôture du projet des justificatifs financier et scientifique, selon un modèle envoyé par le RnMSH.

Le formulaire de soumission du projet est disponible ICI. Il ne devra pas dépasser 9 pages et sera obligatoirement visé par les directions de MSH concernées.

La date limite : lundi 2 juin 2025 (23h59)

Modalités de dépôt : merci de transférer vos projets sur notre espace Sharedoc via ce lien, sous format pdf en un seul fichier intitulé comme suit : Nom du porteur principal-MSHx-MSHy-MSHz_rnmsh2025

Un accusé de réception vous sera envoyé à l’adresse du porteur principal indiqué dans le dossier, dans les jours suivants.

calendrier

Calendrier :

  • Mi-mars : lancement de l’appel à projets
  • Lundi 2 juin 2025 (23h59) : date limite de dépôt des projets
  • Jusqu’à fin septembre 2025  : expertise et évaluation des projets
  • Fin octobre : annonce des résultats
  • Janvier 2026 (au plus tôt et après avoir établi une convention avec l’établissement gestionnaire si gestion non cnrs) : date de démarrage des projets

Critères pris en compte pour l’évaluation

  • 1. Finalité et clarté des objectifs
  • 2. Faisabilité du projet
  • 3. Qualité scientifique et méthodologie, caractère innovant
  • 4. Effectivité et qualité de la dynamique inter-MSH (dont implication des plateformes technologiques et des services des MSH)
  • 5. Effectivité et qualité de l’approche interdisciplinaire (intra-SHS) ou intersectorielle (collaboration hors SHS)
  • 6. Qualité de la gestion des données (plan de gestion des données) avec l’implication des plateformes des MSH si cela est pertinent
  • 7. Composition et qualité de l’équipe de projet, implication de jeunes chercheurs
  • 8. Cohérence et justification du budget

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Parution – Numéro 118 de Droit et Société : Varia

Numéro 118 de Droit et Société : Varia

Le numéro 118 (2024/3) de Droit et Société, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

VARIA

Le numéro 118 (2024/3) de Droit et Société est constitué de sept articles en rubrique Études, et, en rubrique À propos, de la traduction d’un compte rendu intitulé « La branche la plus conservatrice du gouvernement américain », initialement paru dans la New York Review of Books.

Diffusion

Ce numéro est disponible en version papier auprès des Éditions Lextenso et en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur le portail Cairn.

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Appel à projets : Chaires de recherche en Sciences Humaines et Sociales 2025

Appel à PROJETS SHS

INFORMATIONS

Ouverture de l’appel à projets « Chaires de recherche en Sciences Humaines et Sociales 2025 ».

L’appel est ouvert aux enseignants-chercheurs, chercheuses et chercheurs au sein des établissements de recherche ou d’enseignement supérieur d’Île-de-France appartenant à un établissement porteur de la coordination de site. L’appel est ouvert à tous les domaines des sciences humaines et sociales et vise au financement de chaires juniors, notamment sur les enjeux de société en lien avec le territoire francilien.

Les candidats doivent être un chercheur ou une chercheuse en poste permanent dans un établissement de recherche ou d’enseignement supérieur d’Île-de-France (max. 7 ans après la thèse). La subvention régionale peut aller jusqu’à 150 000€. 

Pour candidater, contactez la direction de la recherche de votre établissement.

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Appel à contributions pour terrains & travaux : Travail et vie privée

Appel à contributions pour terrains & travaux : "Travail et vie privée"

INFORMATIONS

La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Travail et vie privée ».

Date de clôture de l’appel : 8 septembre 2025

Télécharger ici l’appel au format PDF

Présentation de l'appel

Dossier coordonné par : Mehdi Arfaoui (LINC-CNIL, CEMS-EHESS), Cécile Caron (GRETS, EDF Lab), Vincent-Arnaud Chappe (CNRS, CEMS-EHESS), Olivier Guillaume (PRINTEMPS-UVSQ, FOH, EDF Lab)

Mots-clés : protection de la vie privée, numérisation, nouvelles frontières de la vie privée, privacy, intimité, gouvernance des données, Informatique et Libertés, RGPD, professionnels de la vie privée, vie privée au travail.

Les transformations du travail redessinent les frontières de la vie privée. Cette dernière est d’abord fortement régulée dans le monde professionnel où les relations d’emploi sont assorties d’obligations parfois difficiles à conjuguer. En France, l’employeur ne peut par exemple pas s’immiscer dans les affaires personnelles de ses salariés, mais dispose d’un droit de surveillance, encadré et limité, à des fins de contrôle et de protection ; tandis que l’intimité et les activités privées des salariés ne doivent empêcher ni la bonne exécution du travail ni porter préjudice à l’employeur, tout en devant être prises en considération lorsque celles-ci améliorent la qualité de vie au travail. Dans le même temps, la vie privée au travail est façonnée par une organisation et ses contraintes, des cultures professionnelles ou encore des dimensions spatiales et informationnelles. Ces contextes de travail, nécessairement situés et en constante mutation, transforment la place et le sens même donné à la vie privée.

Cet appel à articles de la revue terrains et travaux propose d’interroger la définition et les évolutions de la vie privée au travail selon des prismes variés, permettant d’embrasser à la fois la question des frontières entre espace professionnel et privé, les tensions entre l’accroissement des capacités de surveillance et la préservation de l’intimité au travail, et enfin les transformations des usages et modalités de protection de la vie privée.

Cette approche plurielle invite à explorer un ensemble de dimensions. Tout d’abord, la fluidification et la dispersion des espaces et temps de travail jouent un rôle important dans la redéfinition des représentations et des frontières du privé. Les travailleurs et travailleuses doivent effectuer une plus grande diversité de tâches, dans des lieux dispersés, des espaces reconfigurés et selon des temporalités plus larges dans des collectifs de travail profondément remaniés. Ces évolutions pourront être étudiées à partir d’univers professionnels et métiers variés embrassant par exemple les mondes des cadres, les métiers ouvriers et industriels, les services et le monde du care, l’artisanat, l’agriculture, ou encore les professions de santé. Une attention particulière pourra être accordée aux outils techniques qui modèlent ces changements, ainsi qu’aux modèles économiques qui accompagnent ces outils, plaçant souvent la vie privée et les données personnelles au cœur de leur fonctionnement. Ces évolutions se traduisent différemment selon la position des travailleurs et travailleuses et l’ancrage social des individus et des collectifs. À cet égard, il conviendra d’interroger les effets de marqueurs à l’intersection du genre, de la classe et de la « race » des acteurs et actrices concerné·es et de saisir leurs liens avec les enjeux de vie privée. Enfin, dans un contexte où les enjeux de confidentialité sont de plus en plus débattus, le droit et les autorités de régulation jouent un rôle pivot dans l’établissement de normes et de réglementations destinées à encadrer la protection de la vie privée qu’il conviendra de saisir dans sa complexité.

Les articles pourront s’inscrire dans différentes disciplines issues des sciences humaines et sociales (sociologie, ergonomie, psychologie du travail, science politique, histoire, sciences de l’information et de la communication, sciences de gestion, économie, philosophie, droit, etc.) et mobiliser des cadres théoriques variés. Les contributions devront s’appuyer sur des enquêtes de terrain ou l’analyse de corpus ou de bases de données.

Cet appel se structure autour de trois axes non exclusifs et non exhaustifs visant à explorer les contours des liens entre travail et vie privée, préservant à dessein une acception large de cette dernière.

  1. Articulation et interpénétration de la vie privée et de la vie professionnelle

Cet axe se propose d’interroger l’articulation et les formes d’interpénétration entre vie privée et espaces domestiques d’une part, et vie et espaces professionnels d’autre part.

Depuis leur fondation, les sciences sociales du travail se sont penchées sur l’articulation entre la sphère professionnelle et celle du hors travail. A contrario d’une tendance séculaire et inaboutie à la différenciation de ces sphères, les dernières décennies ont vu un brouillage des frontières, amplifié notamment par la reconfiguration des temporalités et des espaces de travail, et la numérisation de certaines tâches ou formes de communication. Selon les univers de travail étudiés, des formes d’interpénétration de la vie privée et de la vie professionnelle spécifiques (ré)apparaissent. Elles recouvrent de nouvelles formes d’assignation au travail via la démultiplication de sollicitations professionnelles hors des espaces et temps de travail. Elles offrent aussi la possibilité de tramer ses activités professionnelles d’activités relevant de la vie privée ; voire de mobiliser de façon instrumentale des pans de cette dernière comme appui à la construction de son activité professionnelle.

Parallèlement, l’effritement de la relation salariale a banalisé l’idée d’un travail sans ou « à-côté » de l’espace professionnel. Alors que dans certaines situations, ces possibilités offertes constituent une voie de conciliation entre vie familiale et vie professionnelle, elles sont également susceptibles de renforcer des inégalités, notamment de genre, dans la répartition des tâches ménagères, professionnelles et de la charge émotionnelle au sein des familles.

Quelles sont les dynamiques d’évolution des agencements entre travail et vie privée, et avec quelles conséquences sur la redéfinition de ces deux sphères ? Dans quelle mesure ces processus participent-ils à redessiner les inégalités entre groupes sociaux ? Comment évoluent, au regard de ces transformations, les normes sociales entourant la vie privée ?

  1. Contrôle et surveillance : recompositions et résistances de la vie privée au travail

La deuxième entrée retenue est celle de l’exercice d’une intimité au travail, en lien avec les formes de surveillance et de contrôle au travail, et les résistances que ces dernières induisent.

L’étude des activités de contrôle et de surveillance au travail fait partie des champs de recherche qui ont animé l’approche du travail par les sciences humaines depuis le début du XXe siècle. Une variété de modalités organisationnelles et d’outils techniques augmentent les possibilités de contrôle sur les temps, les déplacements ou le respect des procédures et encouragent la rationalisation de l’organisation du travail dans un rapport souvent asymétrique entre employés et employeurs. Chaque innovation réactive des formes de confrontation entre autonomie professionnelle, rationalisation organisationnelle et contrôle du travail qui s’appliquent différemment selon les groupes professionnels et les catégories socioéconomiques. La mondialisation et la délocalisation des emplois, ainsi que le développement du télétravail ont également contribué à l’intensification de la surveillance au travail, les entreprises cherchant à surveiller leurs employés à distance.

De ce point de vue, la vie privée au travail est susceptible d’apporter une certaine efficacité au travail, se rendant parfois indispensable à la bonne réalisation des activités.  Pourtant, les transformations des espaces, des modes et des outils de travail diminuent les possibilités de zones « intermédiaires » où se produisent les échanges hybrides (intimes et professionnels) au sein de cercles restreints d’individus. Les motivations qui poussent les encadrants ou décideurs à vouloir réduire ou maîtriser la vie privée au travail semblent ainsi contrevenir parfois aux intérêts objectifs de l’organisation.

Ces transformations donnent parallèlement à voir des formes de résistance au contrôle et à la surveillance. Les employés peuvent être amenés à contourner les systèmes de surveillance mis en place par leur employeur (simulation de présence, pseudonymes, effacement des historiques de navigation) tandis que les syndicats peuvent négocier des accords collectifs et mener des campagnes de sensibilisation pour limiter les pratiques de surveillance. Internet peut parfois directement devenir un support pour faire émerger des collectifs « en ligne » où se construisent des relations, des savoirs, ou des mobilisations pour faire face à ces nouvelles formes de contrôle.

Dans quelle mesure les transformations du travail s’accompagnent-elles d’une évolution des formes de surveillance et de contrôle, qui affectent les manifestations de la vie privée et de l’intimité au travail ? Ces recompositions modifient-elles les manières dont s’élaborent les solidarités professionnelles et les formes de résistances face à la surveillance ?

  1. Régulation et professionnalisation de la protection de la vie privée

Cette dernière perspective propose d’étudier la manière dont ces transformations interagissent avec l’évolution des régulations institutionnelles des mondes du travail. Les risques que la surveillance fait peser sur la vie privée des individus ont suscité, notamment en Europe, des réponses réglementaires et législatives tentant d’encadrer les effets de la numérisation de la sphère marchande, de la recherche de sécurité publique mais également des pratiques individuelles de divulgation d’informations. Les réglementations qui ont émergé dans ce contexte ont rabattu les questions de protection de la vie privée sur la question de la gestion des données personnelles. Dans ce domaine, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) entré en vigueur en mai 2018 a introduit un profond remaniement du cadre réglementaire renforçant les transformations à l’œuvre. La mise en œuvre de ce cadre a contribué à étendre la création de métiers et de fonctions dédiés à la protection de la vie privée (régulateur, délégués à la protection des données, responsables sécurité des systèmes d’information, correspondants informatiques et libertés, juristes spécialisés, etc.), mais aussi à faire émerger un travail des représentants de la société civile. Le renforcement les droits des personnes, notamment sur leurs données à caractère personnel a également donné à l’usager un rôle dans l’application de ces législations, ouvrant des espaces de confrontation et/ou de coopération avec les professionnels, posant la question de l’inégale propension des individus à faire l’exercice de leurs droits en fonction de leur propriété sociale. La gestion de la protection de la vie privée se répartit à la fois sur les usagers et sur un ensemble de métiers, et exigeant de ce fait des collaborations pour être mise en œuvre. Au-delà de l’émergence de nouveaux professionnels de la vie privée, ce sont également les infrastructures techniques encadrant la gestion de vie privée qui se raffinent et engendrent des transformations dans l’application du droit.

À côté du renforcement de ce droit protecteur, d’autres dimensions régulatrices – potentiellement contradictoires – sont à mettre en exergue. Le droit de la non-discrimination protège ainsi dans une certaine mesure l’expression ou l’affirmation de certaines caractéristiques qui se trouvaient auparavant confinées dans la sphère privée. Plus encore, les politiques d’égalité et de non-discrimination peuvent justifier la prise en considération par les organisations du travail de caractéristiques personnelles, à des fins d’aménagement des postes de travail et d’inclusion. Elles conduisent alors parfois à produire des dilemmes individuels ou collectifs, comme dans le cas de salarié.es se posant la question de la divulgation de leur handicap.

Quels appuis les nouvelles régulations offrent-elles aux travailleurs pour la protection de leur vie privée et avec quelles inégalités dans la capacité de s’en saisir ? En quoi la professionnalisation des métiers de la protection de la vie privée participe-t-elle aux mutations du travail ? Comment encadre-t-elle les développements technologiques et les déplacements des frontières privé/public ? Comment s’opèrent les coopérations entre professionnels et usagers autour de l’application du droit à la vie privée et quelles infrastructures techniques permettent-elles de le déployer ? Quelles articulations de ces régulations avec d’autres normes juridiques ou organisationnelles observe-t-on ?

Consignes de soumission

Ce dossier réunira des articles empiriques originaux de sciences humaines et sociales. Les études de cas internationaux seront aussi les bienvenues.

Les articles, de 50 000 signes maximum (espaces, notes et bibliographie compris), doivent être accompagnés de 5 mots-clés et d’un résumé de 150 mots (en français et en anglais). Ils devront parvenir aux coordinateur·ices du dossier avant le 8 septembre 2025 aux adresses suivantes :

Contacts :

Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme

Pour plus de détails, merci de consulter le site de la revue : http://tt.hypotheses.org

terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :

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Parution – Numéro 25 de la Nouvelle revue du Travail : L’individualisation de la Formation professionnelle continue

Numéro 25 de La Nouvelle revue du Travail :

L’individualisation de la Formation professionnelle continue​

Le numéro 25 de La Nouvelle revue du Travail , revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

Le dossier de cette livraison de la Nouvelle Revue du Travail porte sur l’individualisation de la formation professionnelle continue en s’interrogeant sur l’éventuel effacement des droits collectifs. En effet, celle-ci a été soumise à un intense réformisme social sous les différents gouvernements depuis trois décennies. Les auteur·es constatent le lent abandon du modèle universaliste au profit de la responsabilisation individuelle des salarié·es dans la gestion de leur carrière. Les articles interrogent ce processus de reconfiguration des pratiques et des usages, de la formation, que ce soit par ceux et celles qui la pensent, la mettent en œuvre ou celles et ceux qui y recourent encore… ou qui l’ont abandonnée.

La première contribution donne la parole à Françoise Laot, sociohistorienne de la formation des adultes qui s’exclame « C’est dangereux, la formation ! » Elle montre comment la formation continue a été pensée et conçue essentiellement par et pour des hommes souvent déjà qualifiés et travaillant dans des grandes entreprises. Parallèlement, elle souligne le rejet, dès les années 1970, des alternatives à l’individualisation de la formation professionnelle continue, aujourd’hui au cœur de la plupart programmes de celle-ci. Le second article s’intéresse aux coachs qui individualisent le « mal au travail », en particulier chez des salarié·es diplômé·es et professionnellement insatisfait·es de leur condition présente, pour trouver le « job de leur rêve ». L’analyse des discours des coachs montre une tendance à l’individualisation et à la dépolitisation des rapports au travail, là où les salariés sont incités à l’exit individuel plutôt qu’à la voice collective. L’article suivant traite de la reprise d’études à l’universitéqui reste une pratique marginale. Il explicite les paradoxes et les tensions d’échelles et d’intérêts qui accompagnent l’individualisation de la formation, entre impératifs collectifs, économiques et sociaux, ressources et émancipation individuelle. Le dernier article de ce Corpus nous fait découvrir les raisons du non-recours à la formation continue en entreprise qui concerne une part non négligeable de la population. L’auteur identifie une variété de profils, contrastés et hétérogènes de celle-ci en étudiant leurs rapports à la formation. Il y montre l’existence d’une « non-demande » de formation qui caractérise certains profils.

Dans la Controverse, la revue a sollicité trois spécialistes de la formation professionnelle continue pour débattre de son individualisation, du recul des négociations collectives et de l’avenir du système de formation. Si des divergences apparaissent dans le débat, les participants conviennent que cette individualisation tient largement à une instrumentalisation par l’emploi ou par l’économie et d’un recul des droits collectifs. Face à la possible ou supposée liberté de choix des individus pour être acteurs de leur parcours professionnel, les contributions font part de différentes manières des capacités individualisées à s’émanciper socialement vers des changements professionnels. Enfin, si l’individualisation de la formation peut contribuer à ajuster les formations aux souhaits exprimés par les individus, l’organisation et le contenu de celles-ci sont bien souvent fortement prescrites ce qui nuit à leur efficacité.

Champs et contrechamps s’est intéressé au Travail vu par la bande dessinée à partir d’une publication bien particulière : le no 9 de la série « Toute la philo en BD ». Laquelle est réalisée par une professeure de philo (scénariste) et par une dessinatrice interrogées par la NRT. Les deux entretiens croisés dissèquent le processus de fabrication, les modalités de travail collaboratif ou de partage des tâches et l’intensité de la coopération pour mettre en image des concepts philosophiques ou la pensée d’auteur·es, souvent perçue comme ardue. Sans omettre les conditions de travail et de rémunération d’une BD dans une collection parascolaire où il s’agit, difficulté inédite, de conduire les lecteurs vers une appropriation différente et complémentaire des concepts philosophiques.

Matériaux et Méthodes propose un genre inédit : les réflexions d’un poète face à une sociologue qui l’interroge sur sa production. En effet, chacun·e possède ses règles, ses repères, ses méthodes mais surtout diverge ou pourrait diverger quant à ses fins. L’incertitude, que la poésie immisce jusqu’au cœur du mot, tranche avec la précision à laquelle aspire en principe la sociologie. Le poète auteur de deux recueils parus dans une grande maison d’édition possède quelques affinités avec la sociologie qu’il lit de temps à autre. Comment faire vivre les deux pratiques chez le même être ? Les réponses du poète montrent la genèse en actes de ses productions, elle-même réinscrite dans sa trajectoire professionnelle

Enfin, ce numéro de la NRT rassemble 23 recensions et notes de lecture plus ou moins critiques qui donnent envie de découvrir des ouvrages récents qui, quelquefois, échappent aux lecteurs, même vigilants…

Sommaire

Sommaire interactif du n° 25 de la Nouvelle Revue du Travail
 
In Memoriam
Deux figures marquantes de la sociologie, liées par l’amitié, par Danièle Linhart
 
La sociologie comme un moteur de l’engagement et de l’émancipation, par Nicolas Divert, Prisca Kergoat et Emmanuel Quenson
 

Corpus – L’individualisation de la formation professionnelle

Aurélie Gonnet, Prisca Kergoat et Emmanuel Quenson
 
Aurélie Gonnet et Emmanuel Quenson
 
Anne Jourdain
 
Christelle Manifet et Boris Ménard
 
Emmanuel de Lescure
 

Controverse

Didier GELOT, Florence LEFRESNE et Djamal TESKOUK
 

Champs et contrechamps

Martine Gasparov, Émilie Boudet, Isabelle Chambost, Lucie Goussardet Joyce Sebag
Le travail en bulles [Texte intégral] 
 

Matériaux et Méthodes

Alexandra Bidet
 

Recensions et notes de lecture

Jean-Pierre Durand, Alain Damasio, Vallée du silicium [Texte intégral] 

Diffusion

Ce numéro est disponible en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur le journal openedition.

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Parution – Numéro 117 de Droit et Société : Varia

Numéro 117 de Droit et Société : Varia

Le numéro 117 (2024/1) de Droit et Société, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

VARIA

Le numéro 117 (2024/2) de Droit et Société est constitué de sept articles en rubrique Études, et, en rubrique À propos, de deux articles autour de la classicisation de The Cheyenne Way, d’une note critique sur le thème « Lois civiles et normes religieuses en contexte démocratique » et d’un hommage au sociologue Evan Stark.

Sommaire

  • Éditorial, par Pierre Brunet et Laurence Dumoulin

ÉTUDES

À PROPOS
 
– (Re)lectures de The Cheyenne Way

– Note critique

Diffusion

Ce numéro est disponible en version papier auprès des Éditions Lextenso et en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur le portail Cairn.

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Parution – Numéro 14 de Biens symboliques / Symbolic Goods : Varia

Numéro 14 de Biens symboliques / Symbolic Goods : Varia

Le numéro 14 (2024/1) de Biens symboliques / Symbolic Goods, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

varia

Le numéro 14 (2024/1) de Biens symboliques / Symbolic Goods est constitué de cinq articles Varia, en français et en anglais, d’un entretien autour des sciences de l’éducation en rubrique « Transmettre » et d‘une recension croisée de deux ouvrages sur le « punk ».

Sommaire

VARIA
TRANSMETTRE
(RE)LIRE

Diffusion

Ce numéro est disponible en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur OpenEdition Journals.

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Parution – Numéro 116 de Droit et Société : Mixité de genre en institutions

Numéro 116 de Droit et Société : Mixité de genre en institutions

Le numéro 116 (2024/1) de Droit et Société, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !

MIXITÉ DE GENRE EN INSTITUTIONS

Numéro coordonné par Diane Bernard, Marie-Sophie Devresse et Olivia Nederlandt

Le numéro 116 (2024/1) de Droit et Société est constitué d’un dossier thématique intitulé « Mixité de genre en institutions », de trois articles en rubrique « Études » et d’un texte sur l’héritage juridique des Jeux olympiques de Paris 2024 en rubrique « Question en débat ».

Sommaire

Mixité de genre en institutions

DOSSIER
– Coordonné par Diane Bernard, Marie-Sophie Devresse et Olivia Nederlandt
ÉTUDES
QUESTION EN DÉBAT

Diffusion

Ce numéro est disponible en version papier auprès des Éditions Lextenso et en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur le portail Cairn.

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