mars 2022

Séminaire ECOPOLIEN
6 avril 2022

Séminaire ECOPOLIEN

La séance 9 du séminaire ECOPOLIEN, soutenu par la MSH Paris-Saclay, se tiendra le 6 avril 2022 de 18h à 20h sur le thème :

Greenwashing : une conférence pour dépolluer le débat public

Séminaire ouvert au public organisé par l’Ecopolien, en présence d’Aurélien Berlan, Guillaume Carbou et Laure Teulières, directeurs de l’ouvrage Greenwashing. Un Manuel pour dépolluer le débat public, Paris, Seuil, mars 2022.

Lieu : Maison de l’ÃŽle-de-France, Cité universitaire, 16 boulevard Jourdan, Paris, 14e arrondissement (RER B arrêt Cité universitaire, Tram T3, Métro 4 Porte d’Orléans).

Résumé

Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n’existent pas ? Que la destruction d’une zone naturelle peut être « compensée » par l’investissement dans un produit financier ? Que l’on ne produira jamais assez d’hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ? Alors que l’enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le greenwashing est ce qui nous en empêche. Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d’un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d’innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés. En considérant toute l’ampleur du phénomène, la conférence présentera les formes et les fonctions du greenwashing dans notre société, à partir des synthèses thématiques proposées par une trentaine de chercheurs et chercheuses et publiées aux éditions du Seuil récemment. Le débat en suivant permettra de renforcer l’autodéfense intellectuelle contre les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d’enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un préalable indispensable si on veut ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.

Auteurs

Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n’existent pas ? Que la destruction d’une zone naturelle peut être « compensée » par l’investissement dans un produit financier ? Que l’on ne produira jamais assez d’hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ? Alors que l’enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le greenwashing est ce qui nous en empêche. Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d’un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d’innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés. En considérant toute l’ampleur du phénomène, la conférence présentera les formes et les fonctions du greenwashing dans notre société, à partir des synthèses thématiques proposées par une trentaine de chercheurs et chercheuses et publiées aux éditions du Seuil récemment. Le débat en suivant permettra de renforcer l’autodéfense intellectuelle contre les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d’enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un préalable indispensable si on veut ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.

Aurélien Berlan est docteur en philosophie, chargé de cours à l’université Toulouse Jean Jaurès ; Guillaume Carbou est maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux ; Laure Teulières est maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Toulouse Jean Jaurès. Tous trois sont membres de l’Atécopol, collectif de chercheuses et de chercheurs réfléchissant à la question écologique.

Ecopolien :

Ecopolien est un groupe de travail inter-universitaire (établissements ESR d’Ile de France) et transdisciplinaire (science humaines, sciences de la nature) s’intéressant aux causes des bouleversements écologiques actuelles et aux solutions proposées pour y remédier (voir https://ecopolien.hypotheses.org/ ). Son séminaire est soutenu par la MSH Paris-Saclay.

Séminaire ECOPOLIEN
6 avril 2022
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Séminaire « Fédérer et développer les recherches sur l’éducation dans Paris-Saclay », séance 1
8 avril 2022

Séminaire « Fédérer et développer les recherches sur l’éducation dans Paris-Saclay »

La séance 1 du séminaire « Fédérer et développer les recherches sur l’éducation dans Paris-Saclay » aura lieu vendredi 8 avril de 10h à 12h30 sur le thème : « Inégalités éducatives et politiques publiques : regards internationaux ». Cette séance est organisée par Maryse Bresson et Laura Cruchet au titre du laboratoire Printemps UMR UVSQ/CNRS.

Lieu : Printemps, UVSQ, Guyancourt

Inscription en cliquant sur le bouton « s’inscrire » de cette page.

Intervenants :

  • Camille Peugny (Professeur, Laboratoire Printemps et Directeur de la GS Sciences Sociales et Politique SSP) interviendra à l’occasion de la parution de son dernier ouvrage sur la thématique : Une génération sacrifiée ? Pour une politique de la jeunesse.

Les comparaisons réalisées par des institutions officielles comme l’OCDE indiquent que la reproduction intergénérationnelle des inégalités est plus forte en France que dans un certain nombre de pays comparables, et notamment que dans les pays du nord de l’Europe. La France, de ce point de vue, ferait plutôt partie des mauvais élèves de la classe européenne. De fait, la mesure par cohortes de naissance des flux de mobilité sociale laisse entrevoir une relative stagnation de la mobilité sociale au cours des dernières décennies. Pour expliquer ce résultat, il faut bien sûr questionner le fonctionnement du système éducatif pour comprendre la manière dont la massification scolaire ne s’est pas traduite par une réelle démocratisation de l’école. Pour autant, au-delà de l’école, il faut questionner plus largement la manière dont est pensé, en France, l’accès à l’autonomie des jeunes. Politique familiale, politique de l’emploi, formation professionnelle : toutes ces dimensions doivent être mobilisées pour mieux comprendre l’intensité de la reproduction des inégalités en France et la manière dont les jeunes se projettent, ou non, dans l’avenir. Au final, l’auteur plaide pour une transformation en profondeur de notre conception de la jeunesse dans une société vieillissante.

Ouvrage paru : Pour une politique de la jeunesse, Seuil, février 2022.

  • Mardochée Pierre (Docteur, Printemps), interviendra sur sa thèse en sociologie soutenue le 25 novembre 2021 intitulée : Démocratisation et inégalités scolaires dans les pays en voie de développement. Le cas d’Haïti.

Il présentera la manière dont un pays, Haïti, catégorisé comme « pays en voie de développement » s’efforce de réaliser la démocratisation de son système éducatif. S’il paraît en échec sur pratiquement tous les indicateurs : taux d’accès, équité, égalité, Haïti, réalise pourtant des processus de démocratisation. Pour analyser ce paradoxe, la réflexion appuyée sur un travail d’enquête par observations et entretiens, s’interroge sur la place majeure du secteur privé dans l’offre éducative. Pour expliquer que les différentes politiques mises en place n’ont pas eu l’effet escompté de scolarisation universelle, la thèse met en avant le manque de coordination entre les différents niveaux et acteurs de l’éducation en Haïti ; le manque de financement étatique, les effets de corruption à différentes échelles. Si l’implication des acteurs publics et aussi privés permet un élargissement de l’offre scolaire, malheureusement c’est souvent au détriment de l’égalité et de la qualité de l’enseignement.

  • Ibrahima Sacko (Doctorant, Printemps) présentera certains résultats de sa thèse de sociologie en cours, sur le sujet : Parcours de réussite et d’échec scolaire des enfants maliens au Mali et en France.

S’interrogeant sur l’articulation du « subjectif et l’objectif » dans la perception de la notion de réussite et d’échec scolaire par les Maliens rencontrés au Mali et en France, ainsi que d’autres acteurs de l’école dans les deux pays et mobilisant des matériaux qualitatifs (entretiens, données d’observation, études documentaires), il présente les différents parcours scolaires et les conséquences des stratégies éducatives des familles et des différences de systèmes éducatifs sur les inégalités scolaires.

Discutantes : Maryse Bresson et Laura Cruchet UVSQ

Liminaire :

Compte tenu de la dispersion des recherches sur la thématique de l’éducation dans l’ensemble des laboratoires et structures de l’Université Paris-Saclay, la GS Education Formation Enseignement (EFE) propose d’organiser un séminaire afin de faire se rencontrer et échanger les chercheurs sur ce domaine de recherche. Si les travaux en sciences de l’éducation et de la formation peuvent y prendre une place importante, d’autres apports scientifiques sont tout aussi essentiels à considérer, dans le contexte de Paris Saclay, dès lors qu’ils éclairent des questions d’éducation, de formation et d’enseignement. Le séminaire proposé vise à initier et développer ces échanges interdisciplinaires qui auront vocation à se poursuivre. Entre avril et juin 20022, sont prévues quatre séances de présentation/discussion de recherches en cours, menées par des chercheurs de laboratoires différents et d’appui de la GS EFE. L’objectif est d’identifier des questions partagées voire de poser les premiers éléments d’un langage commun, afin de permettre ensuite l’élaboration et le développement de projets de recherche partagés à plus long terme (publication des actes du séminaire, réponse à des appels à projets en commun) …

L’originalité et l’importance de la problématique dans le champ scientifique :

Le croisement de disciplines (sciences de l’éducation, sociologie, histoire, psychologie sociale et ergonomique) sur la thématique de l’éducation et l’ancrage institutionnel commun aux chercheurs dans le périmètre Paris Saclay constituent l’originalité et l’apport essentiel du séminaire dont l’objectif est précisément de nourrir la constitution d’une culture commune et l’élaboration de problématiques nouvelles, dans un contexte local où la recherche sur cette thématique doit être structurée et développée. Croiser les approches permet de saisir la complexité des phénomènes observés, tout en développant les liens entre les chercheurs sur le territoire, contribuant à structurer la recherche sur l’éducation au sein de Paris-Saclay ainsi que l’articulation formation-recherche.

Mots-Clés :

Éducation – recherche – interdisciplinarité – échanges scientifiques – projets

Séminaire « Fédérer et développer les recherches sur l’éducation dans Paris-Saclay », séance 1
8 avril 2022
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Séminaire du centre d’Alembert, séance 2
11 avril 2022

Séminaire du centre d’Alembert, séance 2

La séance 2 du Séminaire du centre d’Alembert se tiendra le 11 avril de 16h30 à 19h sur le thème :

La Mathématique comme Science Ouverte libre à travers l’Histoire : le rôle-clé des bibliothèques

La séance se tiendra :

  • en présentiel : à l’Institut de Mathématique d’Orsay, Bâtiment 307 rue Michel Magat, Amphi Yoccoz.
  • en visioconférence : Le lien de connexion sera transmis par mail quelques heures avant la séance.
    Inscription en envoyant un mail à centre.dalembert@universite-paris-saclay.fr

Intervenants :

  • Elisabeth Kneller, Ingénieure de recherche, responsable de la Bibliothèque mathématique Jacques Hadamard et responsable du réseau RNBM (réseau national des bibliothèques de mathématiques)

Bibliothèques de mathématiques des années 1970 à aujourd’hui : une mission spécifique au service de la communauté scientifique nationale, garantir et préserver un accès pérenne et partagé.

Plus que dans beaucoup d’autres domaines scientifiques, la recherche mathématique repose sur l’importance de la documentation, avec un large champ historique. La documentation – livres, périodiques, toute publication – est un outil de travail des scientifiques mathématiques. Il n’est pas rare qu’un article contemporain cite des références remontant à plusieurs dizaines d’années, si ce n’est un siècle. Les bibliothèques de recherche ont donc une mission importante de transmission et de conservation du patrimoine scientifique au service de la communauté mathématique entière.
A l’exemple de la Bibliothèque mathématique Jacques Hadamard et de son intégration dans le réseau national des bibliothèques de mathématiques (RNBM), cette présentation montre, des années 70 jusqu’à aujourd’hui, le rôle des bibliothèques et de tout un réseau qui réunit des professionnels de l’IST et des scientifiques pour travailler ensemble à l’ouverture de la documentation au service de la recherche mathématique tout en garantissant un accès pérenne à la documentation.

  • Joël Merker, Professeur, Institut de Mathématique d’Orsay, Université Paris-Saclay

Modernisation et renaissance du patrimoine documentaire en mathématiques : comment faire (re)vivre un savoir ouvert ?

Patrimoine commun, ou « marchandisation » de la connaissance : comment développer au mieux le savoir mathématique ? Comment la communauté mathématique articule-t-elle sa production contemporaine de vérités « éternelles », à la valorisation de découvertes anciennes « thésaurisées » dans les bibliothèques ?
Au-delà de la mise à disposition par le monde académique de ses productions actuelles, les bibliothèques elles-mêmes offrent en accès libre un panel de monographies et d’œuvres complètes, qui sont susceptibles de provoquer des « résurgences thématiques » inattendues. Et susceptibles, aussi, d’émerveiller les lecteurs par l’état de sophistication dont font preuve de nombreux mémoires « oubliés par l’histoire ».

Les travaux anciens consultables sous forme papier ou numérique sont totalement libres des contraintes spécifiques du « savoir marchand », et ne demandent qu’à être lus pour ouvrir et développer à nouveau leur champ de recherches.

L’exposé donnera quelques exemples de résurgence d’un savoir mathématique ouvert, à partir des œuvres complètes de Sophus Lie, d’Elie Cartan, de Charles Hermite.

Animatrice :

  • Hélène Gispert, Professeur émérite en Histoire des Sciences, Université Paris-Saclay

Séminaire du centre d’Alembert, séance 2
11 avril 2022
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Conférence Économie et Management du Changement Climatique
21 et 22 avril 2022

Conférence Économie et Management du Changement Climatique

Les 12èmes Journées thématiques de l’Association Française des Economistes de l’Environnement et des Ressources (FAERE) se tiendront les 21 et 22 avril 2022, sur le thème « Économie et gestion du changement climatique : lier adaptation et atténuation ».

Au programme :

  • Une conférence du Pr. Thomas Sterner (Université de Göteborg) : « Designing climate policies to be fair and effective »
  • Des sessions de présentation d’articles de recherche sélectionnés en économie et gestion.
  • Une table ronde « Crossing disciplinary boundaries on the road to transition » avec des scientifiques, des décideurs politiques et des parties prenantes, pour discuter des conclusions du sixième rapport d’évaluation (RE6) du GIEC sur « Impacts, Adaptation et Vulnérabilité Â» (groupe de travail 2) et « Mitigation du changement climatique Â» (groupe de travail 3) qui seront rendues publiques quelques semaines avant l’atelier.

La participation est gratuite, mais l’inscription est obligatoire. Les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 11 avril : Inscription

Lieu : ENS Paris-Saclay, 4 avenue des Sciences, 91190 Gif-sur-Yvette.

L’événement sera conforme au protocole relatif au COVID.

Conférence Économie et Management du Changement Climatique
21 et 22 avril 2022
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Workshop « Governing (by) expertise »
28 et 29 avril 2022

Workshop "Governing (by) expertise" 28 et 29 avril 2022

INFORMATIONS

Le Workshop « Governing (by) expertise. The politics of social scientific knowledge production », soutenu par la MSH Paris-Saclay, aura lieu les 28 et 29 avril 2022.

Workshop « Governing (by) expertise »
28 et 29 avril 2022
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Séminaire Valeur prix et politique
14 avril 2022

Séminaire Valeur prix et politique

La prochaine séance du séminaire Valeur, prix et politique, soutenu par la MSH paris-Saclay et organisé par Christian Bessy (IDHES ENS-Paris-Saclay), aura lieu jeudi 14 avril de 14h à 16h à à l’IDHES ENS-Paris-Saclay, 4 avenue des sciences, 91 190 Gif-sur-Yvette, salle 3E 34.

Présentation de :

Antonella Corsani (IDHES, Université de Paris Panthéon-Sorbonne)

La rémunération dans les zones grises des relations de travail

Pour certains auteurs, c’est la forme de la rémunération qui permet à elle seule de spécifier la figure du travailleur « non salarié » par rapport à la figure du salarié. Cependant, les critères de détermination de la rémunération sont multiples (tâche, qualification, résultats, temps…). Certains de ces critères font que la distinction entre la figure du salarié et la figure du  non-salarié s’avère moins aisées. Ainsi, historiquement, la rémunération à la tâche rapprochait par bien des aspects le travailleur salarié au travailleur indépendant. Au 20ème siècle, le critère du temps devient la norme et marque la frontière entre travail salarié et travail non salarié. Mais avec la crise de la grande usine et de l’organisation taylorienne- fordiste du travail la diversité des formes de la rémunération réapparaît, dedans et dehors de l’entreprise, en brouillant la frontière entre travail salarié et travail non-salarié, en laissant ainsi apparaître une  zone grise des relations de travail.

Dedans, c’est le développement des formes de rémunération déterminées sur la base des résultats et des performances des entreprises, dehors c’est une multiplicité de figures de la rémunération qui ressortent des processus d’externalisation et de plateformisation, mais aussi des dynamiques subjectives de fuite du travail salarié.

Parmi cette multitude de figures on approfondira en particulier celle de l’ « entrepreneur salarié », figure du travail spécifique de la Coopérative d’Activités et d’Emploi.

En tant que entrepreneur ce travailleur pas comme les autres doit déterminer le prix des services ou des biens qu’il offre. En tant que salarié, il doit s’affecter un salaire à partir du chiffre d’affaires réalisé par la vente des services ou des biens qu’il a produit. Le chiffre d’affaires étant au numérateur, le salaire minimum se trouve au dénominateur, il en résulte alors un volume de temps de travail, mais ce temps de travail (c’est-à-dire le temps de travail légal) n’est en aucun rapport avec le temps au travail, c’est à dire le temps que la personne passe à travailler.

Avec la loi 2014 qui a reconnue et inscrite dans le code du travail la coopérative d’activités et d’emploi et l’entrepreneur-salarié en tant qu’assimilé salarié, toute référence au temps disparaît. Il n’y a plus qu’à distribuer dans le temps le chiffre d’affaires sous forme de salaire. Chose que l’entrepreneur fera de manière calculatoire, en pesant les coûts et les bénéfices du point de vue fiscal et de la protection sociale. La figure de l’entrepreneur-salarié est donc intégrée dans le salariat sous la forme d’un individu « entrepreneur de soi » qui détermine à la fois le prix du produit de son travail et son salaire.

Présentation du séminaire :

Après une longue série de travaux sur la qualité des produits, l’Économie des conventions a entamé depuis quelques années une réflexion sur les formes de mise en valeur des choses ou des personnes. Il ne s’agit pas d’un simple raffinement théorique mais correspond aussi à une réflexion sur les changements politiques favorisant la marchandisation de certaines choses restées en dehors des échanges ou la montée des inégalités entre les êtres. On peut penser aux rémunérations versées aux superstars du football, aux grands patrons, aux traders ou, encore, aux cotes atteintes par des œuvres d’art dans les enchères publiques, témoignant d’une forme de disproportion sinon de sentiments d’injustice ou d’évaluation arbitraire (Steiner 2011).

La théorie économique a proposé des modèles pour expliquer ces « super prix » ou plus précisément le fait que les rémunérations et les probabilités de réussite augmentent plus que proportionnellement avec le talent et la compétence, en faisant référence à une ultra sensibilité de la demande sur un nombre limité d’individus (Rosen 1981) ou suivant une logique de « winner-takes-all » ou d’avantages cumulatifs. Si ces modèles ont profondément remis en cause le cœur traditionnel de la théorie économique des prix, la notion de « valeur » est le plus souvent réduite à celle de « prix ». Plus généralement, la théorie de la valeur sous-jacente à ces modèles considère la valeur des biens suivant leur utilité intrinsèque pour chacun et donc de façon préalable à l’échange (Orléan 2011).

De son côté l’approche sociologique, à la suite en particulier des travaux de Simmel, met non seulement l’accent sur le fait que c’est de l’échange que les objets tirent leur valeur et non l’inverse, mais aussi, ne dissocie pas « valeur » et « prix ». Si la mesure monétaire a tendance à aplanir les différences de valeur, un prix très élevé provoquent l’effet contraire et rendent l’entité convoitée moins interchangeable et donc plus singulière. C’est dans ce sens que L. Karpik (2007), dans son ouvrage sur l’économie des singularités, explique la disproportion des prix au sommet de la hiérarchie des valeurs. Cette disproportion rappelle que toute volonté de classement et de hiérarchie ordonne en fait des entités incommensurables.

L’objet du séminaire n’est pas seulement de s’intéresser à l’économie de la disproportion des prix mais, plus généralement, de renouer avec les « théories de la valeur » en s’intéressant à la pluralité des modes d’évaluation des biens, aux mécanismes de la formation des prix sur divers marchés et aux différentes significations qu’ils ont pour leurs participants (Vatin 2009, Beckert et Aspers 2011). Comme l’avance O. Velthuis (2007), dans son ouvrage sur le marché de l’art contemporain, les prix ont suffisamment de consistance pour être considérés comme des symboles, et assez flexibles pour donner prise à différentes significations. Il met l’accent sur les processus de construction sociale de la valeur des objets d’art en référence aux conventions en œuvre dans les mondes de l’art. La méthodologie utilisée rejoint de ce point de vue l’approche de l’Economie des conventions sur la pluralité des modes de valorisation (Eymard-Duvernay 1989) ou des mondes de production (Salais et Storper 1993).

Mais, la particularité de cette approche est de travailler très explicitement ces « ordres de grandeur » suivant différentes philosophies politiques et façons de fonder le « bien commun » (Boltanski et Thévenot, 1991). Cette insistance sur la construction politique de la valeur est à relier avec les travaux anthropologiques d’A. Appadurai (1986) qui explore les conditions par lesquelles les objets économiques circulent dans différents « régimes de valeur » suivant l’espace et le temps. C’est ce qu’il désigne aussi comme des « politiques de la valeur » à la base de la création du lien entre échange et valeur. Ce type d’approche conduit à l’examen des carrières des personnes et des objets, suivant la variété des espaces de circulation et de valorisation qu’ils traversent, et à faire l’histoire des catégories de personnes et de choses, avec en particulier les enjeux autour de la définition des frontières. Un accent particulier est mis sur le rôle des « intermédiaires de marché » dans la définition de ces catégories et dans la définition des « conventions de valeur » sur différents types de marché (Bessy et Chauvin 2013). Il s’agit également de contribuer à une anthropologie des façons dont les choses peuvent être structuralement différenciées et hiérarchisées en vue de l’obtention d’un échange profitable (Boltanski et Esquerre, 2017) ou à une ethnographie des agencements marchands renouvelée aujourd’hui avec l’émergence des plateformes numériques (Callon, 2017) ou avec des épisodes de crise sanitaire créant des situations de pénurie ou d’accaparement.

Le séminaire donne lieu à des présentations de chercheurs du laboratoire IDHES et d’invités extérieurs. Il est ouvert aux doctorants et aux étudiants de master.

Organisé par Christian Bessy (IDHES ENS-Paris-Saclay), bessy@idhe.ens-cachan.fr

Programme du Séminaire Valeur Prix Politique 2021-2022

Séminaire Valeur prix et politique
14 avril 2022
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Petits déjeuners Durkheim
15 avril 2022

Petits déjeuners durkheim

La 4e séance de la saison 2022 des Petits déjeuners Durkheim, soutenus par la MSH Paris-Saclay, aura lieu vendredi 15 avril 2022 en présentiel à partir de 10h et en distanciel à partir de 10h30.

Lien de la visioconférence : https://us02web.zoom.us/j/89964488664?pwd=bGtURWMvNTF3SWtoOEJhUTducHpXUT09

Femmes en prison et violences de genre.
Résistances à perpétuité

De Natacha Chetcuti-Osorovitz (CentraleSupelec)
Discutant : Pierre Guibentif (MSH Paris-Saclay)

Éditeur : La Dispute éditions
Collection : Le genre du monde
ISBN : 9782843033056
Date de parution : 28 mai 2021
288 p.

Présentation de l’ouvrage

Femmes déviantes, rebelles, violentes… C’est à rebours de ces stéréotypes que cet ouvrage se consacre aux femmes incarcérées pour de longues peines.

Natacha Chetcuti-Osorovitz, en s’appuyant sur les récits de détenues, reconstruit des itinéraires marqués par la violence de genre que ces femmes ont subi en amont de leur passage à l’acte et de leur condamnation. C’est à la mise en évidence de ce continuum de violences que tient d’abord l’originalité de ce livre. Dans le même esprit, l’auteure montre comment le parcours pénal est façonné par un dispositif disciplinaire où les femmes doivent se conformer à l’ordre social de genre. In fine, cette ethnographie de longue durée traite de ces questions d’actualité que sont la carcéralisation, le consentement, les violences de genre et l’émancipation. Femmes en prison et violences de genre. Résistances à perpétuité redonne et reconnaît ainsi à ces détenues leur pleine humanité.

L’autrice

Natacha Chetcuti-Osorovitz est sociologue, maîtresse de conférences HDR à CentraleSupélec et chercheure permanente au laboratoire Institutions et dynamiques historiques de l’économie et de la société (IDHES, UMR 8533), à l’ENS Paris-Saclay. Elle est spécialiste de l’épistémologie féministe, des violences de genre, de la sociologie carcérale et du lesbianisme.

Vidéo de l'évènement

Petits déjeuners Durkheim
15 avril 2022
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Appel à participation au Congrès Junior Pluridisciplinaire
2 juin 2022

Appel à participation au Congrès Junior Pluridisciplinaire (2 juin 2022)

La Graduate School Métiers de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (GS MRES) prépare un éventail d’actions intitulées « Pousses de chercheur·e·s : cultivez vos méninges ! ».

Il s’agit de proposer aux étudiants (en L3, M1, M2, en cycle ingénieur ou cycle normalien) de valoriser leur(s) expérience(s) recherche (projets, stages…) en participant à des activités qui font partie du quotidien des chercheurs. À terme, parmi cet éventail, nous souhaitons mettre en place un congrès, des labos, un journal, des summer-schools… tous estampillés « Juniors de l’Université Paris-Saclay ».

Nous lançons aujourd’hui le premier Congrès Junior Pluridisciplinaire le jeudi 2 juin 2022 après-midi (et soir) à l’ENS Paris-Saclay, destiné aux étudiants de l’ensemble de l’Université (composantes, établissements-composantes et universités associées), avec des sessions plénières, des sessions parallèles, la possibilité de participer sous la forme d’enregistrement pour ceux qui ne pourront pas être présents… et des remises de prix !
Vous êtes étudiant, venez présenter les objectifs scientifiques et la méthodologie du projet de recherche que vous avez réalisé (en solo ou en équipe) l’année dernière durant votre formation ou que vous êtes en train de réaliser. Toutes les explications sont dans le document d’appel à participation joint à ce message et disponible sur le site du congrès.

Vous êtes chercheur, enseignant, enseignant-chercheur, incitez vos étudiants à participer et tournez-vous vers nous si vous avez des questions sur l’organisation.

Dans tous les cas, nous espérons avoir le plaisir de vous compter parmi nous pour découvrir ce qu’est la recherche dans l’ensemble des formations de l’Université (composantes, établissements-composantes et universités associées), toutes disciplines confondues !

Le CODIR de la GS MRES
gs.mres@universite-paris-saclay.fr

Appel à participation au Congrès Junior Pluridisciplinaire
2 juin 2022
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Appel à contributions pour la revue Archimède

Appel à contributions pour la revue Archimède

La revue Archimède. Archéologie et histoire ancienne est une revue scientifique spécialisée dans le domaine de la recherche en archéologie et en histoire (de la Préhistoire à Byzance et le monde islamique médiéval, Europe-Méditerranée). Elle a pour objectif de favoriser les interactions disciplinaires, d’encourager les collaborations avec les acteurs de l’archéologie préventive (INRAP, PAIR, ANTEA, etc.), d’accueillir et favoriser les travaux des historiens et des archéologues croisant les thématiques des sciences sociales et de l’anthropologie culturelle et d’approfondir les collaborations entre historiens, archéologues et spécialistes des sciences de la nature. Toutes les contributions sont
évaluées selon une double expertise en aveugle (voir la procédure ici).
Elles disposent d’un identifiant DOI et sont automatiquement déposées sur les archives ouvertes HAL-SHS.

Pour en savoir plus concernant l’appel à contributions

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Rêverie augmentée

Rêverie augmentée

Nathalie Delprat présente ses travaux sur la Rêverie Augmentée développés au Laboratoire Interdisciplinaire des Sciences du Numérique (LISN) à travers le projet ELEMENTA, prix CNRS Images en juin 2018 au Festival Sciences en Lumière.

L’objectif est d’explorer les liens entre matérialité virtuelle, conscience corporelle et imaginaire à l’aide d’un dispositif immersif de simulation interactive. En créant des représentations du corps qui ont la forme et la dynamique d’une matière élémentaire (eau, feu, gouttelettes, nuages), il est possible de jouer sur l’effacement virtuel des frontières corporelles et d’accéder à des strates profondes du sentiment même de soi. Les multiples facettes de cette démarche interdisciplinaire mêlant art, sciences et philosophie ouvrent des pistes innovantes du côté de la réalité virtuelle, des sciences cognitives mais aussi de la création artistique. Une nouvelle manière de repenser notre relation au vivant, dans sa dimension poétique et organique.

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