Soutenu par la MSH Paris-Saclay, le séminaire du Centre d’Alembert rependra le 23 novembre avec la séance 4 de la saison 2019/2020 « Qu’est-ce qu’un fait établi ? Comment se trompe-t-on ? »
« QU’EST-CE QUI FAIT PREUVE EN MATHÉMATIQUES ? PRATIQUES DE RECHERCHE ET DE PUBLICATIONS AU XIXe SIÈCLE. »
Intervenantes : Emmylou Haffner, Docteure en histoire des mathématiques de l’Université Paris Diderot, post-doctorante au Laboratoire de Mathématiques d’Orsay Caroline Ehrhardt, Maitre de conférences en histoire des sciences à l’université Paris 8, membre de l’IDHE-S (UMR 8533)
Hanitra Randrianasolo-Rakotobe et Jean-Michel Ledjou, IDEST, Université Paris-Saclay
Membres du comité scientifique de départ (par ordre alphabétique) :
Tsiry Andrianampiarivo (Université de Grenoble) ; Jean-Philippe Berrou (Sciences Po Bordeaux) ; Yannick Francillette (Université du Québec à Chicoutimi) ; Alain Kiyindou (Université Bordeaux Montaigne) ; Kevin Mellet (Orange Labs, Université Paris-Ouest Nanterre) ; Bob Jerry Menelas (Université du Québec à Chicoutimi)
Argumentaire général
D’ici 2023, les technologies et les services mobiles devraient générer 4,8% du Produit intérieur brut (PIB) mondial (GSMA, 2019). Cette croissance record est également soutenue par un taux d’adoption du smartphone en nette augmentation sur le plan mondial. L’accroissement est en effet estimé à plus de 20% entre 2017 et 2025. En 2023, au moins trois téléphones mobiles sur quatre seront des smartphones (GSMA, 2018).
C’est dans ce contexte que les applications mobiles continuent leur progression. En 2018, quelque 194 milliards de téléchargements ont été effectués de par le monde, tandis que les applications ont généré un revenu évalué à 101 milliards $ (App Annie, 2019).
Historiquement, les jeux dominent largement le secteur des applications. Cependant, depuis 2016, les questions sociétales se révèlent de plus en plus présentes. Annie App (ibid.) le confirme : « En 2018, les applications autres que les jeux représentaient 65% du nombre total de téléchargements dans le monde ». De son côté, le rapport Adjust (2019) montre la croissance rapide des applications mobiles en lien avec la santé, l’alimentation, les transports, l’organisation du travail en tâches, la communication, la gestion de risques, le développement, l’éducation… Par ailleurs, les récentes crises sanitaire, économique et sociale liées à la Covid-19 ont vu naître tous azimuts pléthore d’applications mobiles.
« Notre quotidien envahi par les applications mobiles » est un phénomène en cours de réalisation. Cet appel encourage une réflexion pluridisciplinaire sur la relation entre les applications mobiles, leurs utilisateurs et la société.
Ce colloque, organisé par la MSH Paris-Saclay, s’est tenu les 12 et 13 octobre dans les locaux de l’ENS Paris-Saclay. Inscrit dans les initiatives de réponse à la crise sanitaire du Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, il a bénéficié pour sa réalisation d’un soutien financier de l’Université Paris-Saclay, ainsi que d’un partenariat avec The Conversation, qui a publié le premier jour du colloque un texte où nous défendons l’une des principales visées de notre initiative : « Le défi de ‘produire du politique’ pour les sciences humaines et sociales au moment de la crise sanitaire », The Conversation 11 octobre 2020)
Il s’est déroulé sur un mode hybride, avec une audience en présentiel aux alentours des 20 personnes par jour, et en distanciel aux alentours de 150 personnes. Au total 54 conférenciers, discutants de tables rondes, chercheurs et chercheuses en SHS, et représentants des tutelles et partenaires de la MSH sont intervenus dans ses différentes sessions (10 sessions sur les deux journées).
L’organisation de ce colloque a été précédée par un travail préalable de réalisation d’un secteur du site web de la MSH Paris-Saclay : Les SHS face au Covid 19, qui a permis, notamment, de valoriser et rendre accessibles des textes écrits par des chercheurs académiques dans la presse au sujet de la crise sanitaire. Ce secteur, lui-même appuyé par le Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, qualifié de site de référence de l’Initiative CNRS/INSERM : « Crises sanitaires et environnementales – Humanités, sciences sociales, santé publique » (HS3P-CriSE), vient d’être doté d’un nouvel interface de recherche, présenté plus loin dans cet article.
C’est donc en prenant appui sur ce matériel abondant de données collectées, complété et analysé par une équipe de recherche mise en place à cette fin par la MSH Paris-Saclay, et sur les conférences de chercheurs en SHS ayant publié certains de ces articles dans la presse, que le colloque « Rupture des pratiques et dynamique des débats, Les SHS face à la crise Covid 19 » a permis un débat scientifique propre à favoriser la compréhension de ce qui s’est passé au cours des derniers mois, qui a transformé si rapidement et visiblement notre société. Pour les sciences humaines et sociales, il s’agissait de développer une réflexion aussi bien en termes d’impact sociétal de la crise sanitaire que de réaction du monde scientifique face à celle-ci.
Cette compréhension vise également à permettre de nous orienter dans nos recherches et dans la mise à disposition des résultats de celles-ci, aussi bien aux décideurs gouvernementaux qu’aux différents acteurs sociaux. C’est dans cette perspective qu’il est prévu de produire d’ici au printemps 2021, à partir des travaux de ce colloque, une publication consacrée à la question du rôle de la science et, en son sein, des sciences humaines et sociales, dans la période actuelle qui confronte les collectifs humains avec un nouveau type d’incertitudes, aux incidences massives sur nos sociabilités, nos pratiques quotidiennes, nos priorités collectives, voire notre manière de « faire société ».
Aujourd’hui, nous nous réjouissons que, entre deux périodes de confinement, cette rencontre scientifique ait pu avoir lieu – dans le respect des protocoles en vigueur – et que nous ayons pu avoir, pendant deux jours, des échanges collégiaux intenses, tirant pleinement parti des interactions présentielles.
En concertation avec le Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme, la MSH Paris-Saclay a inauguré, le 10 avril 2020, un nouveau secteur de son site web institutionnel, « SHS face au Covid-19 », qui s’est donné pour mission, d’une part, de recenser les appels de toutes sortes, les enquêtes mises en route et les autres ressources pertinentes mises en ligne, et, d’autre part, de suivre les interventions de chercheur.e.s en SHS dans l’espace public, par une section « Analyses et débats ». Cette dernière section recense un volume important de références (1200 articles en octobre 2020) introduites dans une base de données qui rend possible une exploitation efficace des références recueillies. Elle permet d’effectuer des recherches ciblées par thématiques, auteurs, médias et mots-clés grâce à un moteur de recherche multi-critères. Cette base est la référence en SHS pour l’Initiative CNRS/INSERM : HS3P-CriSE Crises sanitaires et environnementales – Humanités, sciences sociales, santé publique
La FMSH soutient financièrement l’invitation de chercheurs étrangers dans le cadre de l’organisation de manifestations portant sur des thématiques innovantes en sciences humaines et sociales ou à la frontière entre les SHS et les autres sciences.
Ce nouvel appel porte sur l’organisation de manifestations en 2021. Seuls les établissements d’enseignement et de recherche français peuvent y postuler.
Objectifs
Encourager la participation de chercheurs étrangers à des manifestations scientifiques organisées en France ;
Financer des colloques, des journées d’études ou des workshops internationaux sur des thématiques innovantes en SHS.
Ce programme ne permet pas de financer des séminaires, des Congrès annuels et des écoles d’été.
Nouvelle Journée du GERPISA soutenue par la MSH Paris-Saclay le 6 novembre de 14h à 17h avec Marc ALOCHET, Ecole Polytechnique, sur le thème :
Ruptures technologiques et dynamique d’une industrie, la transition vers l’électromobilité
Le séminaire aura lieu en virtuel. Plus d’information seront disponibles ici et communiquées par email aux inscrits. Pour s’inscrire connectez-vous et validez votre inscription ci-dessous ou envoyez un email à gerpisa@gerpisa.org.
Marc Alochet, ancien Expert Leader Vehicle Powertrain Assembly Engineering chez Renault, nous fait l’honneur de nous présenter en avant-première sa thèse de doctorat sur « Ruptures technologiques et dynamique d’une industrie, la transition vers l’ électromobilité » dont la soutenance aura lieu en décembre à l’Ecole Polytechnique.
Des réglementations strictes obligent les constructeurs à investir massivement dans la production de véhicules électriques. L’électrification est une innovation systémique et sa massification devrait perturber la conception dominante des véhicules. « Cette perturbation pourrait-elle déstabiliser durablement l’architecture d’une industrie considérée comme très résiliente ?«
Une étude empirique de la chaîne de valeur de la traction électrique, confirme, à ce jour, la résilience de cette industrie dont les constructeurs automobiles restent l’acteur central et que l’électrification seule ne suffit pas à déstabiliser. Mais les innovations technologiques, les nouveaux défis sociétaux, les nouveaux acteurs puissants de la mobilité influencent l’avenir de cette industrie. « Cette combinaison de facteurs internes et externes à l’industrie pourrait-elle favoriser une dynamique de rupture ?«
En analysant 10 cas de services de mobilité innovants au niveau mondial, cette thèse identifie 3 types idéaux : « service de mobilité ajouté au produit », « robotaxi », « plate-forme ouverte de mobilité territorialisée ». Si le premier est une extension naturelle de l’activité des constructeurs, les deux derniers ont le potentiel de déstabiliser cette industrie.
Une comparaison, entre la Chine et l’Europe, de la gouvernance des réglementations environnementales, indique que la Chine est en situation d’imposer désormais ses normes dans le monde entier grâce à une capacité de planification alliant directivité, intrusion et agilité.
Théoriquement, cette thèse confirme les théories stratégiques et l’utilisation du paradigme de la STT pour étudier les transitions dans cette industrie. Elle contribue aux domaines de la gestion de l’innovation et de la servitisation en proposant un espace de conception pour le développement des services de mobilité et confirme que le projet est un important vecteur d’apprentissage dans un écosystème naissant. Elle soutient l’hypothèse d’une avalanche de causalités convergentes conduisant à la déstabilisation de l’architecture historique de l’industrie automobile et que les modes de régulation entre ces différents facteurs vont façonner ces déstabilisations potentielles.