Numéros de L’Homme & la Société

  • Pour les numéros 1 à 138 (1966-2000), consultez la page de la revue sur Persée.
  • Pour les numéros 139 à 202 (2001-2016), consultez la page de la revue sur Cairn.info.
  • À partir du numéro 203-204 (2017/1-2), consultez la liste ci-dessous ou la page de la revue sur Cairn.info.

Initialement trimestrielle, la parution de la revue est semestrielle depuis 2020 (à partir du numéro 212).

 

Numéro 219 – L’art du combat spontané. Vers une reconfiguration des luttes sociales ?

Coordonné par Ivan Sainsaulieu et Manuel Cervera-Marzal

Les militants révolutionnaires sont souvent les premiers surpris lorsque survient le soulèvement tant attendu ! Plus largement, personne n’ignore que des luttes, même préparées, démarrent sans prévenir et se poursuivent le plus souvent dans l’incertitude et l’improvisation. Pourtant, les sciences sociales se méfient de la catégorie de « spontanéité » dans l’analyse des mouvements sociaux. La spontanéité est généralement tenue pour une « illusion », ou alors, si l’on en admet l’existence, c’est pour l’assimiler à la violence, la désorganisation ou l’inefficacité. Ce dossier part du constat qu’une série de mobilisations récentes ont surpris les sociologues les plus avertis. Des Gilets jaunes aux Indignés espagnols, de l’Estallido chilien de 2019 à la résistance des ouvriers ukrainiens face à l’invasion russe, des émeutes en Guadeloupe aux mobilisations féministes et écologiques actuelles, il montre le déploiement d’une dynamique spontanée : préconditions culturelles et auto-organisation, accélération des interactions sociales in situ et in vivo, caisse de résonance et répercussions à terme. Il interroge aussi bien les pratiques que les représentations de la spontanéité dans le mouvement social.

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Numéro 218 – Dénaturaliser l’écologie

Coordonné par Salvador Juan

L’environnement façonné par les humains engendre aujourd’hui de multiples crises. Face à leur ampleur et à leur complexité, il est manifeste que le traitement actuel de l’ensemble des questions écologiques n’est pas à la hauteur des problèmes posés. L’inertie socioéconomique en matière d’enjeux environnementaux est manifeste, tant par la consommation des particuliers, peu modifiable culturellement ou vu les contraintes structurant la vie quotidienne, que par les appareils industriels qui continuent d’émettre divers polluants et même d’investir dans des matériaux et procédés producteurs de carbone à court terme. Dénaturaliser l’écologi(sm)e, ce n’est pas nier l’épaisseur ou l’autonomie – d’ailleurs de plus en plus relative – des phénomènes naturels qu’étudient les sciences biologiques, mais montrer les causes historiques et socioéconomiques ou politiques de leur dégradation. En renvoyant dos à dos le catastrophisme de l’effondrement imminent et les dénis de réalité qui s’appuient sur la foi dans la technique ou le progrès pour la résolution des problèmes écologiques, L’Homme & la Société présente des analyses portant sur les principaux obstacles conceptuels, politiques, économiques, géographiques, juridiques, sociaux et culturels à la transition écologique. Ce dossier traite de thèmes tels que les premiers débats sur la finitude de la planète, les fondements d’une écologie politique anthropocentrée, le lobbying des pollueurs, la place de la technique au regard des risques technoscientifiques, la juridisation de l’écologie et le droit de l’environnement bousculé par la désobéissance civile, les difficultés et contradictions en matière tant de conversion agricole que de consommations individuelles ou de réforme écologique des modes de vie.

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Numéro 217 – Après les confinements : quels comptes pour les laissés-pour-compte ?

Coordonné par Judith Hayem, Wenjing Guo et Louis Moreau de Bellaing

On a beaucoup compté et décompté pendant la crise du Covid-19 : les malades, les morts, le nombre de vaccinés, le nombre de rétifs à la vaccination, …, les heures. Mais quels comptes pour les laissés-pour-compte ? Quels sont les effets des mesures de confinement décidées par le gouvernement français sur les plus démunis, les invisibles et ceux qui le sont devenus ? C’est ce que ce numéro interroge au travers d’une série d’articles, attentifs à la fois aux effets concrets et subjectifs des mesures appliquées, mais aussi aux pratiques et aux inventions individuelles et collectives mises en place pour pallier la distanciation physique et sociale imposée. En effet, associations, individus, collectifs, bénévoles et citoyens n’ont pas attendu l’aval des autorités pour s’organiser et remédier aux manquements de l’État, qui, dans ses tâtonnements pour gérer le Covid-19, tentait de faire oublier les politiques qu’il avait mises en œuvre et qui ont détruit peu à peu le système public de soins, gravement mis à l’épreuve par la pandémie. Analysant finement des expériences personnelles, militantes ou professionnelles, les auteurs nous permettent de garder une trace vive de la spécificité d’une séquence historique dont les conséquences perdurent jusqu’à aujourd’hui. Ils documentent, souvent de manière réflexive, ce qui s’est passé et ce qu’ils ont pensé dans les salles de cours virtuelles où collégiens, lycéens et étudiants ont été priés d’étudier ; dans les quartiers de Paris avec les habitants qui n’avaient pas le loisir de s’éloigner de chez eux ; lors des séances devenues téléphoniques entre psychiatres et patients ; ou dans une association forcée de réviser son intervention auprès des personnes exilées. Avec ce numéro, L’Homme & la Société souhaite contribuer à une réflexion critique sur ce que nous avons traversé, ainsi que sur les possibles communs, afin de ne pas installer durablement les divisions et les inégalités que le Covid-19 et sa gestion ont continué à creuser et à justifier.

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Numéro 216 – Actualités de la moralisation du capitalisme

Coordonné par Jean-Pierre Durand, Bernard Hours et Monique Selim

Se voulant désormais inclusif et participatif, le capitalisme entend intégrer les « parties prenantes », c’est-à-dire autant les actionnaires, les sous-traitants que tous les acteurs gérés comme des clients, dans l’illusion du gagnant-gagnant, formule clé de l’enrôlement volontaire. Alors que le capitalisme passait pour immoral durant la guerre froide, il ambitionne désormais de produire les règles sociales et morales qui optimisent son fonctionnement. Moralisation de la finance et de l’entreprise, verdissement de l’économie, respect de l’environnement et de la nature, bienveillance vis-à-vis des femmes, purification des sexualités et équité de genre, proclamations anti-discriminatoires, décontractualisation du travail au nom de la liberté et du bien-être individuels, sont autant d’éléments parmi de multiples autres qui marquent l’emprise du marché comme modèle de société. Masquant des inégalités et des injustices croissantes dans des vapeurs de vertu, un vaste processus de moralisation du capitalisme est à l’œuvre. Dans ce dossier, anthropologues, philosophes, sociologues et économistes appréhendent sous différents angles ce programme global de mystification collective qui s’imprime dans les subjectivités et se bâtit au nom de la morale.

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Numéro 214-215 – Petites et grandes résistances dans les domesticités

Coordonné par Alizée Delpierre et Ranime Alsheltawy

Comment les travailleuses et travailleurs domestiques résistent-elles et ils à la domination ? Quelles sont leurs luttes individuelles et leurs mobilisations collectives ? Les rapports de travail domestiques reposent sur un ensemble de mécanismes de subordination et d’oppression, bien étayés par la littérature, qui invitent à tourner notre regard vers les manières dont ils sont contestés. Ce dossier a pour ambition d’interroger les formes de résistance déployées par celles et ceux qui prennent en charge les tâches domestiques et familiales au domicile des autres, contre rémunération et avantages en nature. La diversité des cas empiriques et des contextes ici mobilisés en parcourt trois formes : des contestations individuelles dans les interactions quotidiennes aux initiatives collectives portées par des institutions, en passant par l’étude de la mise en récit des résistances dans la production littéraire et artistique. Le dossier dans son ensemble invite à une réflexion sur l’émancipation des travailleuses et travailleurs à l’heure où les emplois domestiques se massifient à travers le monde, malgré des conditions de travail très dégradées. Si leurs résistances résultent de l’impulsion ou du soutien d’institutions privées comme publiques, il est faux de croire que les travailleuses et travailleurs ne peuvent rien sans elles : leurs résistances émanent aussi d’une auto-émancipation dont il s’agit de comprendre les conditions.

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Numéro 213 (2020/2) – Théâtralité de la machine

Coordonné par Florent Le Bot

 

Les articles proposés dans ce dossier travaillent l’analogie entre l’homme et la machine. La machine y apparaît non dans ses usages pratiques, en tant qu’objet technique de production, mais comme miroir des désirs, des fantasmes et des cauchemars humains. Ce faisant, la machine participe d’un dispositif social dont l’étude permet de dégager des ressorts de violence et de domination que l’on sait à l’œuvre dans les rapports humains en général, dans ceux du genre en particulier. La femme-machine, objet de tous les fantasmes, représente ainsi l’acmé de ce dispositif. La machine qui semble pourtant concrétiser le vieux rêve conservateur de l’homme de survivre à son obsolescence programmée, sera-t-elle en fait l’outil résolu de sa perte ?

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Numéro 212 (2020/1) – Normes du droit du travail en France

Coordonné par Vincent Bourdeau, Alexis Cukier et Luca Paltrinieri

La contestation des lois Travail en France, entre 2016 et 2020, puis des dispositions concernant le travail dans la Loi du 23 mars 2020 instituant « l’état d’urgence sanitaire », a été l’occasion d’une réactualisation du débat théorique et politique au sujet de la question des normes du droit du travail. D’où viennent ces normes ? Sur quels diagnostics, conflits et revendications ont-elles été construites ? Suffit-il, pour comprendre les contre-réformes récentes du Code du travail, de les qualifier de « néolibérales » ? Enfin, quelle forme peut prendre aujourd’hui le projet d’un droit du travail émancipateur ? Ce dossier examine l’émergence et le développement du modèle français du droit du travail. Cette enquête socio-historique est cependant indissociable d’une réflexion de nature épistémologico-critique, concernant le rapport entre les différentes formes de normativité du travail. Elle contribue à un questionnement politique plus général, au sujet du sens du travail, de son rapport à la démocratie du dépassement du capitalisme.

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Numéro 211 (2019/3) – Aux sources du capitalisme. Commerce, travail et transmissions familiales (Europe méridionale, XVe-XXe siècle)

Coordonné par Claude Didry, Florent Le Bot, Corine Maitte & Michela Barbot

La fin du salariat serait-elle en vue ? Un capitalisme plus agile, ou plus liquide adviendrait-il ? Les formes les plus contemporaines du capitalisme, à travers notamment le travail de plateformes, contribueraient-elles à cette transformation radicale ? Cette vision renvoie en fait à un récit couramment admis, faisant du rapport salarial le creuset du capitalisme sous l’impulsion d’une bourgeoisie prométhéenne. Ce récit est dominé par la figure de la révolution industrielle fondée sur une héroïsation de l’entrepreneur, avec pour contrepartie l’expropriation. Pour échapper à ce mythe, ce numéro propose un retour aux sources du capitalisme en analysant le développement de la production. Le processus qui se dessine part de l’affirmation progressive du commerce qui s’insinue comme activité économique dans les institutions. Son analyse conduit à mettre au jour un encastrement originel de la production marchande dans l’univers familial, et interroge la place de la famille, celle des corporations, ainsi que les porosités des villes et des campagnes.

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Numéro 210 (2019/2) – Humanité & animalité

Coordonné par Salvador Juan

Déclin de la biodiversité, extinction des espèces, mais aussi multiplication des animaux de compagnie, réaniment un débat très ancien sur les relations entre humanité et animalité. Les frontières tendent à s’effacer. La prise en compte de la souffrance animale met en cause l’élevage et favorise le végétarisme. On nomme « animalisme » ce vaste mouvement pour l’égalité entre les animaux et les humains. Cependant, l’animalisme consacre une égalité paradoxale car il dénie aux humains le droit d’être carnivores. Cet animalisme ordinaire a un versant plus scientifique. Avec l’interspécisme, l’éthique de l’environnement ou l’éthologie, le clivage fondateur de l’humanisme et de la hiérarchie des espèces est mis en cause. Ces thèses alimentent la réflexion des mouvements de défense des animaux et écologistes. Le retour du naturalisme dans les sciences humaines met aujourd’hui en question les fondements de la socio-anthropologie en niant toute spécificité humaine. Mais, en prétendant que les animaux ont une culture, ne favorise-t-on pas l’anthropomorphisme ?

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Numéro 209 (2019/1) – Corps en colère

Coordonné par Annie Benveniste & Valérie Pouzol

Huit ans après les grandes révoltes dans les pays arabes, il s’agit d’explorer la façon dont les manifestations de la rébellion et de sa répression ont posé la question de la visibilité et de l’intense politisation des corps :comment parlent-ils et s’insurgent-ils ? Ce numéro examine la façon dont ceux-ci ont pris des formes mobiles ou fragmentées. Cet angle conduit à des analyses sur les nouveaux acteurs et actrices de ces luttes, leurs innovations en termes de luttes, mais aussi sur les nouveaux outils à inventer pour en rendre compte. Enfin, ce numéro scrute la reconstruction mémorielle des événements qui entraîne la sélection des figures emblématiques : il montre comment la mémoire hiérarchise les actes et leurs auteurs, valorisant le sacrifice des hommes et rétablissant un ordre social pourtant contesté.

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Numéro 208 (2018/3) – Sexualités minoritaires. Expériences subjectives, communautés érotiques et politiques de reconnaissance

Coordonné par Gilles Chantraine & Gwénola Ricordeau

L’organisation sociale des sexualités minoritaires est travaillée depuis des décennies par deux processus conjoints et complémentaires. Politiques de l’égalité d’abord : contre l’hétéronormativité conjugale et reproductive, l’époque contemporaine est le théâtre d’une multiplication des revendications à la déstigmatisation, la dépathologisation, la décriminalisation, et la normalisation sociale de pratiques sexuelles diverses. Politiques de l’identité ensuite : ces revendications s’accompagnent d’une transformation des différentes communautés sexuelles elles-mêmes. Dans ce contexte, le dossier « Sexualités minoritaires » entend étudier les transformations symboliques, politiques et physiques des sexualités minoritaires.

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Numéro 207 (2018/2) – L’Homme-machine II. Du travailleur augmenté à l’homme augmenté

Coordonné par Florent Le Bot, Olivier Dard, Claude Didry, Camille Dupuy & Cédric Perrin

Couverture L'Homme-machine II

Notre exploration des fantasmes idéologiques accompagnant la perpétuation du capitalisme se poursuit, et nous fait passer de l’utopie d’une production mécanisée toujours plus efficace où la machine libèrerait l’humanité du travail, à la recherche de la vie éternelle dans la multiplication de thérapies, de disciplines, de prothèses et de big data visant à porter les corps et les esprits vers les sommets. Il reste à en analyser la portée, en interrogeant ce que ce fantasme représente dans la justification actuelle du capitalisme. Passé un seuil, la capacité technique démesurée excède la condition humaine. Enfin, le transhumanisme suppose une nature humaine à dépasser mais c’est cette hypothèse d’une nature qu’il reste à interroger.

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Numéro 206 (2018/1) – À quoi servent les droits aujourd’hui ?

Coordonné par Judith Hayem, Monique Selim & Bernard Hours

La multiplication des droits, leur production continue, leur caractère inédit constituent des phénomènes nouveaux. Ce numéro explore la tension entre les notions de droit au singulier et au pluriel. Outils de gouvernance, de pression géopolitique ou de légitimation du capitalisme, ils sont aussi l’expression de mobilisations subversives des subjectivités. La multiplication de droits obtenus par des groupes ou minorités améliore le droit, en le spécifiant eu égard à des besoins particuliers. Mais face à l’inflation de droits créatrice d’identités réificatrices, les nouveaux droits peinent à devenir concrets. Mais si le droit à la sécurité facilite l’autoritarisme, une repolitisation est possible.

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Numéro 205 (2017/3) – L’Homme-machine I. Le travailleur-machine

Coordonné par Florent Le Bot, Olivier Dard, Claude Didry, Camille Dupuy & Cédric Perrin

Les nouvelles technologies annoncent avec l’usine du futur, la robotisation et le numérique la suppression de nombreux emplois et la multiplication des start-up. Mais la place de la machine dans l’économie et l’imaginaire social révèle la platitude idéologique de ces soi-disant « révolutions ». La fascination pour le progrès technique va de pair avec le pessimisme du travail émietté, précarisé et raréfié, dans un monde plus sécuritaire. Nous interrogeons cette fascination, afin de dégager la réflexion des prophéties d’experts qui, sous prétexte d’une incessante nouveauté, imposent un futur sans avenir.

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Numéro 203-204 (2017/1-2) – Corps sexué, corps genré : une géopolitique

Coordonné par Pierre Bras

Fidèle à son esprit initial, L’Homme & la Société continue la lutte pour l’auto-émancipation. Ce volume traite du genre, dominant débats contemporains et études féministes. Ce n’est pas sans conséquence politique : selon Mitchell la lutte pour l’égalité des sexes risque d’être oubliée dans le reproche d’hétéronormativité, comme le fait Judith Butler. Les luttes pour l’homosexualité et pour l’égalité se concurrenceraient au profit du genre. Il s’agit de déjouer une approche du genre qui rend illisible l’oppression et l’occulte, en s’enfermant dans l’identité au détriment du social.

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