Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)
24 juin 2022

Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)

La séance

La prochaine séance du séminaire Pélias, soutenu par la MSH Paris-Saclay, aura lieu le vendredi 24 juin de 16h à 19h en visioconférence, sur le thème :

Périodiques et vulgarisation

L’accès au séminaire se fait sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse alexiakalantzis@gmail.com ou norbert.verdier@universite-paris-saclay.fr. Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant.

Avec :

  • Aurélien Gautreau (GHDSO de l’UR EST, Paris Saclay)

Des périodiques par et pour les lycéens : le cas du « journal de mathématiques
élémentaires » de l’École préparatoire Sainte-Barbe en 1870

Ce journal, « fondé exclusivement par des élèves de mathématiques élémentaires » comme l’indique avec fierté la courte introduction du premier numéro, se voulait quinzomadaire. Au moins trois numéros sont parus au début de l’année 1870, rédigés par des étudiants de l’institution privée Sainte-Barbe à Paris. Ce périodique écrit à la main fait partie des quelques journaux lycéens des classes de mathématiques élémentaires parus entre 1860 et 1880. La période connaît un développement de l’édition de manuels officiels d’un côté, de périodiques destinés à la préparation des concours les plus prestigieux de l’École polytechnique et de l’École normale supérieure de l’autre. Les élèves de mathématiques élémentaires, qui préparent Saint-Cyr, Centrale, l’École normale ou le baccalauréat ès sciences pour entrer à l’université, imitent par eux-mêmes ce dernier modèle. Notre étude de cas permet d’appréhender les enjeux disciplinaires et institutionnels de l’enseignement des mathématiques et de la physique dans ces classes, ainsi qu’une forme éditoriale originale qui révèle et produit un réseau spécifique de diffusion des savoirs.

  • Marie Palewska, (École Nationale des Chartres)

Le Journal des voyages

C’est en 1877 que Georges Decaux, directeur de la Librairie illustrée, lance le Journal des voyages et des aventures de terre et de mer, magazine hebdomadaire qui, comme l’annonce l’« Avis de l’éditeur » dans son premier numéro, a pour ambition d’embrasser « les matières si variées comprises dans le vaste champ de la géographie et des voyages ». Offrant seize grandes pages de trois colonnes au prix modique de quinze centimes, qui reste inchangé jusqu’en 1915, il se veut accessible à tous.
Pour faire découvrir à ses lecteurs les régions du globe les plus diverses, il combine
articles documentaires et récits de voyages. À ces textes, agrémentés d’illustrations et de cartes, s’ajoute la séduction de la fiction, par le biais de nouvelles, de contes et de romans d’aventures, de plus en plus nombreux et variés. Cette formule mixte assure la fortune du journal pendant près de quarante ans. Il accueille des romanciers populaires prisés, comme Armand Dubarry, Louis Boussenard, Alphonse Brown, G. de Wailly, Henry Leturque, Georges Le Faure, Jules Lermina, Paul d’Ivoi, le Capitaine Danrit, ou René Thévenin, lesquels alimenteront la « Bibliothèque des grandes aventures » de Tallandier dans l’entre-deux-guerres.
Nous nous proposons d’étudier le Journal des voyages sous deux angles, qui nous
permettront d’esquisser un repérage de certains des réseaux auxquels il a part.
Le premier angle sera celui de la vulgarisation géographique. Après en avoir reconnu les formes et les procédés, nous interrogerons son rapport à la réalité. Nous nous arrêterons sur l’exemple de Louis Boussenard, qui nous montrera une intéressante circulation des textes, d’une part entre des écrits de genres différents à l’intérieur du Journal des Voyages, d’autre part entre ce titre et des périodiques scientifiques. Enfin, nous évoquerons les liens du journal avec les explorateurs contemporains et les Sociétés de géographie. Dans un second temps, l’idéologie du Journal des voyages retiendra notre attention. Nous verrons comment il se fit le chantre de « l’épopée coloniale de la France » et cultiva une exaltation du patriotisme et de l’engagement militaire, en particulier dans ses romans, qui passionnèrent un public devenu majoritairement adolescent. C’est auprès de ses jeunes lecteurs garçons que le Journal des voyages, sous l’impulsion de son directeur Paul Charpentier, promut le mouvement naissant des Éclaireurs de France à la veille de la Première Guerre mondiale.

informations sur le séminaire

Le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts et Sciences) se propose d’étudier les périodiques artistiques, littéraires et scientifiques du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle en tant que médiateurs culturels. Il s’agit d’analyser les périodiques en tant que constructions sociales, matérielles et entrepreneuriales, faisant intervenir de multiples acteurs : écrivains, artistes, typographes, graveurs, imprimeurs, éditeurs, ou lecteurs… et touchant des milieux socio-professionnels variés (milieux artistiques et littéraires, scientifiques, universitaires, théâtres, galeries, maisons d’édition…).

L’approche adoptée est double : les périodiques sont interrogés en tant que support de communication appartenant à la culture de l’imprimé et en tant qu’objet culturel pluridisciplinaire. La notion de médiateur permet également d’insister sur la circulation des idées, des textes, des images et des rédacteurs. Les périodiques sont pensés en termes de « réseau » : un dialogue s’établit entre les différents périodiques, au-delà des catégories traditionnelles qui opposent grande et petite presse, revues et livres, revues artistiques et littéraires et revues scientifiques. Enfin, les périodiques sont étudiés dans leur dimension de vulgarisation, tant au niveau littéraire que scientifique, et dans leur rapport au livre et aux différents publics.

Organisateurs :

  • Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
  • Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)

Comité scientifique :

  • Evanghelia Stead (UVSQ, CHCSC & IUF)
  • Hélène Gispert (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Viera Rebolledo-Dhuin (UPEC, CRHEC)
  • Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
  • Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)

Contacts :

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