Alors que la Banque Centrale Européenne (BCE) venait de mettre en place un nouveau programme de rachat de dettes souveraines pour contrer la crise économique née du coronavirus, le Tribunal constitutionnel fédéral allemand a rendu le 5 mai un arrêt rendu qui a résonné comme un coup de tonnerre dans l’ensemble la zone euro. En estimant que la BCE avait outrepassé son mandat en adoptant un programme d’achats de titres publics sur les marchés, la cour de Karlsruhe poursuit la judiciarisation de la politique monétaire menée par un noyau dur de conservateurs, liés au parti d’extrême droite l’AfD, qui vise à revenir à une conception ordo-libérale.