Parution – Numéro 116 de Droit et Société : Mixité de genre en institutions
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Le numéro 116 (2024/1) de Droit et Société, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !
Numéro coordonné par Diane Bernard, Marie-Sophie Devresse et Olivia Nederlandt
Le numéro 116 (2024/1) de Droit et Société est constitué d’un dossier thématique intitulé « Mixité de genre en institutions », de trois articles en rubrique « Études » et d’un texte sur l’héritage juridique des Jeux olympiques de Paris 2024 en rubrique « Question en débat ».
Ce numéro est disponible en version papier auprès des Éditions Lextenso et en version numérique (en accès ouvert immédiat) sur le portail Cairn.
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À l’occasion de la trentième commémoration du génocide des Tutsi au Rwanda, le réseau international de recherche RwandaMAP et la Contemporaine, bibliothèque, archives, musée des mondes contemporains, présentent l’exposition itinérante “Rwanda 1994 : traces du génocide des Tutsi” du 14 mai au 12 juillet à la Contemporaine, avec le soutien de l’Institut français du Rwanda, de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah et de la Maison des sciences de l’homme Paris Saclay.
Construite à partir des collections de la Contemporaine et enrichie d’archives publiques et privées, l’exposition propose de revisiter les principales dimensions du génocide à partir de matériaux inédits ou peu connus, qu’il s’agisse d’archives, de collections de presse, d’objets divers ou de témoignages.
L’exposition met en perspective trente ans de recherches et de débats scientifiues tout en interrogeant la valeur patrimoniale et documentaire des traces du génocide des Tutsi. Elle donne également aux visiteurs l’occasion de questionner les méthodes d’écriture de l’histoire du temps présent. Présentant un ensemble de cent cinquante documents reproduits, parfois inédits, l’exposition trilingue — français, kinyarwanda, anglais — a pour vocation de circuler dans plusieurs villes du Rwanda (Kigali, Huye, Musanze).
Dans le prolongement de l’exposition, le numéro de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps, édité par l’association des amis de la Contemporaine, est consacré au génocide des Tutsi. Coordonné par les commissaires de l’exposition, Rémi Korman et François Robinet, il réunira les contributions de chercheurs francophones et anglophones, notamment rwandais. Un ensemble de rencontres est également programmé pendant la durée de l’exposition, dont l’adaptation d’Une saison de machettes par Dominique Lurcel le 14 mai à la maison de l’étudiant de l’Université Paris Nanterre.
Commissaires de l’exposition : Rémi Korman (Université catholique de l’Ouest) et François Robinet (Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines).
Scénographie, graphisme : Atelier Ping Pong.
Vendredi 24 mai
Journée d’étude scientifique : « Enquête sur le génocide des Tutsi : entre archives et terrain »
La Contemporaine, salle n°3
9h30 : accueil
10h00 : mot d’accueil par Xavier Sené (Directeur de la Contemporaine)
Présentation scientifique de la journée par Rémi Korman (CHUS / UCO) et François Robinet (CHCSC / UVSQ)
10h15 – 11h45 : table ronde 1
Faire du terrain : évolutions, pratiques, enjeux de traduction
Modération : Magnifique Neza (Cespra / EHESS) et François Robinet (CHCSC / UVSQ)Violaine Baraduc (Imaf / EHESS) : « L’enquête et son contrechamp. Le binôme chercheur·se-traducteur·rice »Rémi Korman (CHUS / UCO) : « Les mots de l’histoire et de la mémoire du génocide des Tutsi au Rwanda »Louis Laurent (Cespra / EHESS) : « Parler du génocide des Tutsi à la paroisse Sainte-Famille avec les génocidaires. Entre disponibilité, réinsertion, déni, dissimulation et prudence. »
11h45 – 12h30 : visite de l’exposition « Rwanda 1994. Traces du génocide des Tutsi »
12h30-13h30 : déjeuner
13h30 – 15h15 : table ronde 2
Enquêter sur le génocide des Tutsi : accès, usages, préservation des archives
Modération : Marcel Kabanda (IBUKA) et Florence Rasmont (MMC / ULB)
Karen Taieb (Mémorial de la Shoah) et Luce Mourand (EHESS) : « Les archives du génocide des Tutsis au Mémorial de la Shoah : état des lieux et perspectives ? »
Philibert Gakwenzire (Université du Rwanda) : « Etudier le génocide des Tutsi à partir des archives de la Commune du Rwanda »
Timothée Brunet-Lefèvre (Cespra / EHESS) : « Les procès du génocide des Tutsi en France et ses archives : des sources pour quelle(s) histoire(s) ? »
15h30 – 17h00 : workshop – questions de recherche
Samedi 25 mai
10h30 – la Contemporaine
Rencontre autour des ouvrages Tout les oblige à mourir (CNRS éditions, 2024) de Violaine Baraduc, Le Choc (Galllimard, 2024) et du dossier scientifique « Rwanda 1994 : Archives, mémoires, héritages » de la revue Matériaux pour l’histoire de notre temps (la Contemporaine, 2024).
Une table-ronde modérée par François Robinet en présence de Violaine Baraduc, Samuel Kuhn et Florence Rasmont.
Stéphane Audoin-Rouzeau, Annette Becker, Samuel Kuhn, Jean-Philippe Schreiber (dir.), Le Choc. Rwanda 1994: le génocide des Tutsi, Paris, Gallimard, 2024.
Violaine Baraduc, Tout les oblige à mourir. L’infanticide génocidaire au Rwanda en 1994, Paris, CNRS éditions, 2024.
Rémi Korman, François Robinet (coord.), « Rwanda 1994 : Archives, mémoires, héritages », in Matériaux pour l’histoire de notre temps, 2024/1, n°151-152, la Contemporaine, 2024.
11h45 – la Contemporaine
Visite guidée de l’exposition « Rwanda 1994. Traces du génocide des Tutsi » par les commissaires Rémi Korman et François Robinet
13h30 – Auditorium Max Weber – Université Paris-Nanterre
Discussion avec Bruce Clarke, artiste plasticien et photographe britannique d’origine sud-africaine. Modération : Rémi Korman.
Bruce Clarke travaille sur des projets artistiques et mémoriels en relation avec le génocide des Tutsi. Il est notamment le créateur du « Jardin de la mémoire », qui s’étend sur 3 hectares dans le district de Kicukiro, au sud de Kigali. En 2014, Bruce Clarke a peint les « Hommes debout », ces silhouettes d’hommes, de femmes et d’enfants, représentées au Rwanda sur les lieux de commémorations. En 2024, il continue son œuvre avec les « Femmes debout », ainsi qu’une exposition au Camp des milles (Vies d’après).
15h – Auditorium Max Weber – Université Paris-Nanterre
Projection-débat : Rwanda, les collines parlent (Belgique, 2005, 50 min) de Bernard Bellefroid
En présence du réalisateur.
Onze ans après le génocide, ce film accompagne survivants et bourreaux avant et après les premiers procès populaires Gacaca où ils se retrouvent face à face. Il y a Obede, accusé d’avoir tué des enfants et dont la demande de pardon n’est qu’une stratégie cynique pour être libéré. Il y a Gahutu, qui n’a « aucun remords » et qui, face à ses juges, parlent toujours de « serpents » pour parler de ceux qu’on exterminait. Enfin il y a François, obligé de tuer son propre frère pour pouvoir survivre et qui tente aujourd’hui de se réconcilier avec sa belle-sœur. À travers ces trois histoires, le film tisse un portrait d’une société en guerre contre l’idéologie toujours présente du génocide.
Entrée libre
Lieu :
La Contemporaine
Université Paris Nanterre
184 cours Nicole Dreyfus
92 000 NANTERRE
Accès : Nanterre Université, RER A ou ligne L
Dates et horaires :
Entrée libre et gratuite
Le numéro 114-115 (2023/2-3) de Droit et Société, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !
Numéro coordonné par Baudouin Dupret et Liora Israël
Le numéro 114-115 (2023/2-2) de Droit et Société est constitué d’un dossier thématique intitulé « Droit en contexte autoritaire », de deux textes en rubrique « À propos » – l’un sur Les Récits judiciaires de l’Europe, l’autre sur un ensemble de parutions récentes autour de la notion d’État de droit –, de trois articles en rubrique « Études » et d’un texte inédit du juriste colombien Felipe Clavijo-Ospina traduit de l’espagnol.
Ce numéro est disponible en version papier auprès des Éditions Lextenso et en version numérique sur le portail Cairn.
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Le numéro 219 (2023/2) de L’Homme & la Société, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, est paru !
Coordonné par Ivan Sainsaulieu et Manuel Cervera-Marzal
Les militants révolutionnaires sont souvent les premiers surpris lorsque survient le soulèvement tant attendu ! Plus largement, personne n’ignore que des luttes, même préparées, démarrent sans prévenir et se poursuivent le plus souvent dans l’incertitude et l’improvisation. Pourtant, les sciences sociales se méfient de la catégorie de « spontanéité » dans l’analyse des mouvements sociaux. La spontanéité est généralement tenue pour une « illusion », ou alors, si l’on en admet l’existence, c’est pour l’assimiler à la violence, la désorganisation ou l’inefficacité.
Ce dossier part du constat qu’une série de mobilisations récentes ont surpris les sociologues les plus avertis. Des Gilets jaunes aux Indignés espagnols, de l’Estallido chilien de 2019 à la résistance des ouvriers ukrainiens face à l’invasion russe, des émeutes en Guadeloupe aux mobilisations féministes et écologiques actuelles, il montre le déploiement d’une dynamique spontanée : préconditions culturelles et auto-organisation, accélération des interactions sociales in situ et in vivo, caisse de résonance et répercussions à terme. Il interroge aussi bien les pratiques que les représentations de la spontanéité dans le mouvement social.
ÉDITORIAL
DOSSIER
DÉBATS & PERSPECTIVES
NOTES CRITIQUES
Le grand retour du naturalisme anti-sociologique et la négation de l’histoire, par Salvador Juan
COMPTES RENDUS
Ce numéro est disponible en version électronique ou en version papier à la demande sur le portail Cairn.
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Le numéro 43 (2023/2) de terrains & travaux, revue accompagnée par la MSH Paris-Saclay, vient de paraître !
FAIRE LES FÊTES
Numéro coordonné par Camille Boubal, Yannick Le Hénaff et Jean-Samuel Beuscart
Le dossier thématique du numéro est constitué des articles de Myrtille Picaud, Audrey Safa, Claire Bodelet, Gaëtan Mangin, Jedediah Sklower, Maria-Elena Buslacchi et Flore Pavy.
LES SCIENCES SOCIALES À L’ÉPREUVE DE L’OUVERTURE DES DONNÉES DE LA RECHERCHE
Dossier spécial coordonné par Selma Bendjaballah et Guillaume Garcia
Ce numéro propose également un dossier spécial composé des articles de Thibault Le Corre, Monica Heintz, Selma Bendjaballah, Guillaume Garcia et Nicolas Sauger, Dorothée Benhamou-Suesser, Fred Pailler et Valérie Schafer.
FAIRE LES FÊTES
LES SCIENCES SOCIALES À L’ÉPREUVE DE L’OUVERTURE DES DONNÉES DE LA RECHERCHE
Ce numéro est disponible en version papier et en version électronique via le portail Cairn.
La revue terrains & travaux, accompagnée par la MSH Paris-Saclay, lance un appel à contributions pour son dossier thématique : « Les ancrages sociaux de la grève ».
Date de clôture de l’appel : 31 janvier 2025
Télécharger ici l’appel au format PDF
L’actualité sociale de ces dernières années a été marquée par de nombreux conflits sociaux de grande ampleur. Ces luttes se sont déployées aussi bien à l’échelle interprofessionnelle (grèves contre la Loi Travail en 2016 et contre la réforme des retraites en 2019 et 2023) qu’à celle des entreprises (grève des cheminot·e·s en 2018, grèves de postier·e·s, grèves pour les salaires face à l’inflation). Elles ne sont pas cantonnées à la France puisqu’on les retrouve dans des pays aussi variés que les États-Unis, le Bangladesh ou l’Argentine, où le droit du travail et/ou l’organisation de la défense des salarié·e·s connaissent ou ont connu des politiques intenses de répression ou de domestication. À l’image du dernier mouvement de protestation contre la réforme des retraites, les grèves suscitent aussi de grands élans de solidarité, réactivant l’idée de « grèves par procuration ». De plus, ces mobilisations se sont parfois déployées en dehors des « bastions traditionnels » du mouvement ouvrier, à l’image des grèves des femmes de chambre, des ouvrier·e·s du secteur logistique, des livreurs·euses « ubérisé·e·s », des travailleurs·euses sans-papiers de la restauration ou de la construction. Enfin, la mobilisation de l’imaginaire de la grève autour d’objets hétérogènes et de plus en plus éloignés du champ des relations professionnelles instituées, par les mouvements féministes (grève des femmes contre les inégalités de salaires ou le travail domestique) et écologiques (grèves contre l’inaction climatique des gouvernements), témoigne a minima d’une certaine revitalisation politique et symbolique de cette modalité d’action. Ces réappropriations questionnent d’autant plus ce qui « fait grève » que, dans le même temps, certains syndicats ont au contraire tendance à recourir à des formes d’euphémisation ou de périphrase (« mettre le pays à l’arrêt », « tout bloquer »…).
Si elle n’a pas disparu, la grève apparaît cependant moins au cœur du répertoire d’action syndical qu’elle ne l’était auparavant. Les possibilités de recours à la grève et les modalités de ses usages se reconfigurent tout d’abord sous l’effet de l’institutionnalisation croissante du syndicalisme et de l’évolution du profil militant de ses représentants. Dans le même temps, elles se transforment à l’épreuve des nouvelles contraintes économiques, légales et idéologiques qui caractérisent le capitalisme contemporain. La diffusion du crédit à la consommation, la diminution du « reste à vivre » et plus récemment la poussée inflationniste, reposent par exemple la question du coût matériel et financier de la pratique gréviste pour un salariat précarisé. Dans le même temps, les restructurations du système productif, l’éclatement des collectifs de travail, l’affaiblissement des organisations syndicales et le durcissement des dispositifs légaux (restriction du droit de grève dans le privé, « service minimum » dans le public) ont contribué à la diminution de l’intensité des grèves dans les économies occidentales. En France, par exemple, les grèves sont tendanciellement moins massives, plus souvent défensives et concentrées sur quelques secteurs (la fonction publique, les anciennes entreprises publiques de transport, quelques grandes entreprises de l’industrie). Si le grand conflit social contre la réforme des retraites en 2023 a témoigné du maintien d’une réelle capacité de mobilisation des organisations syndicales, il a cependant illustré leurs difficultés à faire de la grève la modalité centrale de la protestation. À cette occasion, des modalités d’action traditionnelles, comme les piquets de grève ou les assemblées générales, ont aussi semblé montrer une forme (temporaire ?) d’épuisement.
Cette double dynamique est donc paradoxale. Elle nous invite à étudier conjointement la continuité du répertoire d’action syndicale et le renouvellement des possibilités de la grève et de ses pratiques. Dans cette perspective, ce dossier se propose d’étudier les modalités d’ancrage social de la pratique de la grève. Son objectif est d’analyser ensemble celles et ceux qui font grève dans un contexte où ils et elles sont de plus en plus minoritaires à le faire, les soutiens que les grèves coalisent comme les contre-mobilisations qu’elles peuvent susciter, avec l’ambition de contribuer à mieux rendre compte des obstacles à la grève, de ses conditions de possibilité et des modalités renouvelées d’appropriation de la pratique gréviste. Pour cela, trois angles seront privilégiés.
1. Les conditions d’(im)possibilité des grèves
Ce dossier a d’abord pour ambition d’explorer les contextes sociaux de la grève.
Les données statistiques relatives aux grèves mettent en évidence leur distribution très inégale dans le monde salarial. Celle-ci est à mettre évidemment en perspective avec la variété des modalités de la présence syndicale, des configurations de rapports salariaux et des modes de structuration des collectifs de travail, plus souvent disloqués que par le passé (diversification des statuts d’emploi, dispersion des lieux de travail, développement des horaires atypiques et du télétravail, etc.). Elle nécessite néanmoins de mieux documenter les stratégies patronales d’évitement des grèves ou de contournement des tentatives de mobilisation syndicale, allant parfois jusqu’à susciter des contre-mobilisations. Dans une perspective complémentaire, il est nécessaire de mieux analyser les frontières sociales et politiques de la pratique de la grève, en lien avec la transformation de la morphologie du salariat et de ses modes de politisation. Que nous dit en effet la pratique socialement située de la grève sur l’évolution et la diversité du rapport des salarié·es à ce mode emblématique de mobilisation professionnelle ? Dans un contexte marqué par la tertiarisation de l’économie, on pourra tout autant se demander dans quelle mesure et de quelle manière les organisations syndicales adaptent en conséquence leurs façons de faire usage de la grève, que les salarié·es soient empêché·es de cesser le travail (par exemple dans le secteur de la santé), qu’ils et elles se l’interdisent (notamment pour ne pas pénaliser des usagers), ou que la grève leur apparaisse trop coûteuse, voire inutile. Ce dossier invite ce faisant à penser ensemble les obstacles à la diffusion de la pratique gréviste et la diversité de ses modalités d’appropriation possibles, notamment dans des contextes où elle est rare. Il propose également de mettre en perspective le déclin de l’intensité des grèves, observé dans le contexte occidental, avec le redéploiement des grèves dans les Suds, que les nouvelles formes de division internationale du travail ont rendu possible.
2. Faire grève
Ce dossier entend ensuite explorer les pratiques contemporaines de la grève.
La dislocation des grandes concentrations ouvrières, qui facilitaient le recours à la grève et la rendaient visible par son caractère massif, n’a pas seulement remis en cause l’importance stratégique généralement attribuée aux grèves dans la conflictualité salariale. Les transformations du mode de production capitaliste ont aussi contribué à l’atomisation des conflits du travail et à modifier les modalités possibles de leur organisation et de leur déroulement. Dans le même temps, des débrayages ont lieu dans les nouveaux « goulots d’étranglement » du capitalisme que sont les entrepôts logistiques, et des mouvements collectifs de déconnexion volontaire s’organisent parmi les travailleur·euses ubérisé·es. Comment se réinventent donc les stratégies de la grève et les modalités du répertoire d’action gréviste en dehors des « bastions traditionnels » ? Assiste-t-on à l’émergence de nouveaux « foyers » grévistes, porteurs d’un renouvellement des pratiques ? À l’image des grèves de l’hôtel Ibis ou de l’usine Verbaudet, certains conflits récents interrogent également l’articulation des identités de classe, de genre et de race. Plus largement, comment se différencient les manières de faire grève selon que l’on est cadre, ouvrier·e métallurgiste, cheminot·e, femme de chambre ou livreur·euse ? Quelles acceptions la pratique de la grève prend-t-elle dans un contexte d’institutionnalisation du syndicalisme et d’autonomisation par rapport au champ politique ? Pour en rendre compte, l’analyse de son ancrage dans d’autres contextes nationaux que la France, héritiers de modèles syndicaux différents ou en leur absence totale, apparaît particulièrement bienvenue. Des mises en perspective historiques des pratiques grévistes pourraient également se révéler éclairantes pour mieux comprendre les appropriations différenciées de la grève qu’on observe aujourd’hui.
3. La grève : un prolongement des solidarités extérieures aux entreprises ?
En sciences sociales, la pratique gréviste a le plus souvent été abordée comme une relation triangulaire impliquant les salarié·es, leurs organisations syndicales et les directions d’entreprise, comme si les relations professionnelles étaient un champ autonome et entièrement désencastré des autres rapports sociaux. Les grèves et le soutien dont elles peuvent bénéficier sont pourtant fortement déterminés par leur inscription dans des configurations sociales qui débordent le lieu de travail : c’est pourquoi il est nécessaire de les aborder de manière décloisonnée. Il s’agira donc ici de se pencher sur les différents soutiens extérieurs à la grève, en interrogeant les pratiques et le sens de la solidarité ouvrière, mais aussi des solidarités familiales, communautaires ou organisationnelles. En mobilisant les apports de la sociologie urbaine et de la géographie sociale, il serait intéressant d’éclairer les ancrages territoriaux de la pratique gréviste. Enfin, si ces solidarités diverses peuvent contribuer à rendre la grève possible ou lui permettre de durer, elles peuvent également conduire à certaines pratiques délégataires de l’arrêt de travail. Ainsi, les soutiens extérieurs ont parfois permis le succès de certaines luttes selon une logique de « grève par procuration », mais ils ont aussi pu marquer une délimitation entre les salarié·es encore en capacité de faire grève et ceux qui ne pourraient que les soutenir, et conduire alors à isoler les « bastions » des grèves. D’ailleurs, certains blocages récents (d’incinérateurs ou de dépôts d’éboueurs) questionnent aussi la manière dont l’action de ces soutiens extérieurs s’articule à celle des salariés mobilisés : vient-elle en renfort à la grève des salariés ou tend-elle à s’y substituer ? Que nous disent ces différentes formes de « grève par procuration » sur le conflit social aujourd’hui ? De quelle manière la solidarité avec les grévistes refaçonne-t-elle la division du travail militant ? Contribue-t-elle à l’élargissement des pratiques canoniques de la grève, ou manifeste-t-elle au contraire une autre forme de son épuisement ?
Ce dossier réunira des articles empiriques originaux de sciences sociales (sociologie, science politique, histoire, géographie, sciences de gestion, économie, etc.). Les études de cas internationaux seront aussi les bienvenues.
[Illustration : Miguel Ausejo sur Unsplash]
Ils devront parvenir aux coordinateur·rices du numéro avant le 31 janvier 2025 aux adresses suivantes :
Les consignes relatives à la mise en forme des manuscrits sont consultables sur le site de la revue : http://tt.hypotheses.org/consignes-aux-contributeurs/mise-en-forme
terrains & travaux accueille par ailleurs des articles varia, hors dossier thématique (50 000 signes maximum), qui doivent être envoyés à :
Appel à contributions pour terrains & travaux : Les ancrages sociaux de la grève Lire la suite »
ENS Paris-Saclay (IDHE.S) – Salle 1B26 • 13 mars 2025
Suivie de l’adaptation de l’ouvrage au théâtre
Scène de Recherche – Théâtre du Plateau de Saclay
10h-12h : Table ronde 1 – Les Héritiers : méthodes, enjeux, réceptions.
Intervenants : Bertrand Geay, Pierre Clément, Julien Duval
Modération : Ulysse Baratin
Introduction : Tristan Ingrao – Présentation du travail d’adaptation théâtrale des Héritiers par la Scène de Recherche et les étudiants de l’Université Paris-Saclay.
Discussion : La publication des Héritiers en 1964 donne lieu à des comptes-rendus plutôt négatifs de la part des sociologues de l’éducation des années 1960 (Gérard Vincent, Jacques Lautman, Viviane Isambert, par exemple). Soulignant l’intérêt des méthodes employées, la plupart de ceux-ci contestent cependant l’aspect novateur de ce travail. Le texte connut un succès bien plus important – et après 1968 – chez les étudiants. Les Héritiers constitue-t-il une rupture épistémologique et méthodologique, ou une redite scientifique des intuitions de l’époque ? Cette table ronde questionnera la publication de cet ouvrage dans le contexte de recherche du Centre de Sociologie Européenne (CSE). Dans ce contexte, Les Héritiers constitue une publication phare recouvrant un ensemble de recherche beaucoup plus vastes, débutées en 1961 (Julien Duval). Cette publication sera aussi remise dans le contexte des publications suivantes, en tant que point de départ d’un programme de travail allant de La Reproduction à La Misère du Monde (Bertrand Geay, Pierre Clément).
14h-16h : Table ronde 2 – Des « héritiers » cosmopolites ? Actualité des Héritiers
Intervenants : Anne-Catherine Wagner, Agnès Van Zanten, Jérôme Deauvieau, Grazia Scarfo, Adrien Delespierre
Modération : Victor Devisme
Discussion : Le renouvellement des élites, culturelles ou économiques, contraint les institutions scolaires à s’adapter. Proposant de nouvelles modalités d’évaluation, l’intégration d’activités extra-scolaires aux cursus universitaires et favorisant les échanges internationaux, les universités d’élites forment des « héritiers » bien différents de ceux des années 1960. Cette table ronde sera l’occasion de débattre de l’actualité des Héritiers dans le contexte français et international. Comment peut-on se servir du « premier » Bourdieu pour expliquer les inégalités scolaires, et comment cela peut-il s’appliquer à l’école primaire (Jérôme Deauvieau) ? Ce modèle fonctionne-t-il toujours pour l’admission dans les établissements supérieurs d’élite, en France mais aussi aux États-Unis et en Angleterre (Agnès Van Zanten, Adrien Delespierre) ? Explique-t-il aussi les inégalités au Maroc et en Tunisie et la formation des jeunes ingénieurs (Grazia Scarfo) ? Quels sont les rapports desgrandes écoles à l’international (Anne-Catherine Wagner) ? Cette table ronde fera une grande place à la comparaison internationale et à l’extension des questionnements des Héritiers vers des catégories plus jeunes.
16h-18h : Table ronde 3 – Les grandes écoles de l’intérieur : enjeux contemporains et diversification dans l’enseignement supérieur français.
Intervenants : Claire Lambard, Sébastien Oliveau, Cédric Hugree
Modération : Frédéric Lebaron
Discussion : Les « grandes écoles » françaises produisent des normes dominantes dans le champ des sciences sociales et des humanités. Elles sont aussi le miroir de changements institutionnels (autonomie des universités, LPR). Elles se consacrent notamment à « produire de l’excellence » et à former les élites intellectuelles et académiques. Cette table ronde permettra d’interroger la fabrique de l’excellence de l’intérieur. Comment les grandes écoles mettent-elles la « diversité » en avant, tout en conservant des critères rigoureux d’admission ? Le passage par les classes préparatoires reste-t-il incontournable (Cédric Hugrée) ? Nous questionnerons aussi l’existence de parcours « hors » grandes écoles et leurs spécificité (Sébastien Oliveau). La façon dont celles-ci prennent en charge les enjeux contemporains sera au cœur de la discussion. Il sera notamment question du cas de l’inclusion de genre et de l’égalité (Claire Lambard) ainsi que de l’évolution de la structure de genre dans les formations d’élite (Sébastien Oliveau).
Conclusion de la journée : Frédéric Lebaron
18h30-20h : Pièce à la Scène de Recherche
Nouvelle troupe du Plateau de Saclay, Julie Timmerman
Réservation : https://ens-paris-saclay.fr/agenda/les-heritiers
Journée d’étude – Les Héritiers, 60 ans après le 13 mars 2025 Lire la suite »
En 2025, la MSH Paris-Saclay sort de ses murs et vient vous rencontrer sur vos sites pour échanger avec l’ensemble des collègues qui le souhaitent. L’équipe de la MSH sera:
Le lundi 03 février en salle G.Vedel à la faculté Jean Monnet à Sceaux.
En mars, nous proposerons une réunion sur le plateau de Saclay.
Nous avons prévu systématiquement deux temps d’échange, à 10h et à nouveau à 14h (pour que le plus grand nombre puisse être présent le matin ou l’après-midi). Après avoir présenté la MSH, ses services, ses appels à projet de recherche et l’accompagnement qu’elle propose, nous serons disponibles collectivement pour répondre à vos questions et approfondir les points que vous souhaiterez aborder.
MSH Paris-Saclay hors les murs le 3 février 2025 à Sceaux Lire la suite »
Jeudi 6 février 2025 – de 14h00 à 16h30 –
Le Gerpisa et la PFA vous invitent à participer à une table Ronde.
Au moment où l’Europe s’apprête à organiser ses états généraux face aux difficultés de l’industrie automobile, l’annonce de l’imposition de droits de douane sur les véhicules électriques fabriqués en Chine le 30 octobre dernier se présente comme un des moyens supposés aider la compétitivité européenne dans le contexte actuel d’électrification.
En effet, la part de marché des véhicules électriques fabriqués en Chine est passée de 1,9 % en 2020 à 14,1% au premier trimestre de l’année 2024.
En se focalisant sur les résultats de l’enquête ouverte le 4 octobre 2023, cette table ronde abordera dans un premier temps le contenu, les enjeux et les conditions de son approbation au niveau européen. Dans un second temps, il sera question d’explorer les conséquences pour l’électrification de ces taux définitifs (désormais établis à 17 % pour BYD, 18,8 % pour Geely, et 35,3 % pour SAIC), qui divisent encore les grands acteurs politiques et industriels européens.
Nous aurons l’occasion d’entendre autour de ce débat :
Elvire Fabry, Senior Research Fellow – Geopolitics of Trade et Rapporteur du groupe de travail sur les relations EU-Chine à l’Institut Jacques Delors,
Maria Ianculescu, Directrice Affaires internationales à la Plateforme de la Filière automobile,
Jean-Pierre Corniou, Président d’Agile IT,
Bernard Jullien, maître de conférence en économie à l’Université de Bordeaux et Cabinet d’études et de recherche sur l’industrie et les services automobile chez FERIA
sous la modération de Tommaso Pardi, directeur du Gerpisa et chercheur au CNRS.
Plus d’infos : ici
LIEU : CCFA 2 rue de Presbourg 75008 Paris
La participation est ouverte mais nous vous prions de vous inscrire ou de nous contacter préalablement.
Inscriptions et programme mis à jour (salles, horaires) sur http://gerpisa.org/node/5167
En 2025, la MSH Paris-Saclay sort de ses murs et vient vous rencontrer sur vos sites pour échanger avec l’ensemble des collègues qui le souhaitent. L’équipe de la MSH sera:
Le lundi 10 février en salle des Lumières, à la bibliothèque universitaire du campus à Évry (2 rue André Lalande, 91000 Évry-Courcouronnes).
En mars, nous proposerons une réunion sur le plateau de Saclay.
Nous avons prévu systématiquement deux temps d’échange, à 10h et à nouveau à 14h (pour que le plus grand nombre puisse être présent le matin ou l’après-midi). Après avoir présenté la MSH, ses services, ses appels à projet de recherche et l’accompagnement qu’elle propose, nous serons disponibles collectivement pour répondre à vos questions et approfondir les points que vous souhaiterez aborder.
MSH Paris-Saclay hors les murs le 10 février 2025 à Evry Lire la suite »