Qu’est-ce-que la SATT Paris-Saclay ?

Née du programme « Investissements d’Avenir », la SATT Paris–Saclay est une Société d’Accélération de Transfert Technologique basée à Orsay, créée le 16 juillet 2014.

Trois directions la caractérise :

DYNAMISER L’INNOVATION

La SATT a pour but de valoriser la recherche et d’accompagner le transfert des technologies et des savoir-faire des laboratoires de l’Université Paris-Saclay en direction des entreprises. Elle favorise en cela la dynamisation de l’innovation en vue de développer richesse économique et emplois sur le territoire.

PROXIMITÉ ET CONFIANCE

La mission de la SATT Paris–Saclay est d’assurer la détection des inventions issues des laboratoires académiques, de sécuriser leur protection intellectuelle et de favoriser leur maturation jusqu’à la création de valeur économique via des transferts de technologie ou la création d’entreprises.
360 DEGRÉS

La SATT intervient sur toute la chaîne du transfert de technologies :

  • Veille et identification des projets innovants
  • Analyse de la concurrence et des besoins du marché
  • Financement : investissement dans des projets de maturation
  • Gestion des projets de maturation
  • Dépôt et entretien des titres de propriété intellectuelle
  • Commercialisation et transfert vers le monde économique
  • Recherche de technologie innovante pour les industriels

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Soirée conférence « Concepts et enjeux liés au cluster d’aujourd’hui »

France Clusters, l’INRA et l’ANPP vous invitent à venir découvrir les concepts et enjeux liés au cluster d’aujourd’hui : innovation ouverte, ancrage territorial, politique d’aménagement du territoire, clusters et enjeux territoriaux, implication sociétale, interaction avec les parties prenantes…

Avec les présentations de :

  • André Torre, Economiste et Directeur de recherche à l’INRA et AgroParisTech, membre du bureau de la MSH Paris-Saclay
  • Jean-Benoît Zimmermann, Directeur de Recherche au CNRS
  • Gwénael Doré
  • Michael Restier, Directeur de l’ANPP

Programme :

18h – 19h

Introduction : Philippe Serizier (Institut CDC pour la Recherche)

Cette soirée sera l’occasion de vous présenter :

  1. Le numéro de la Revue d’Economie Industrielle « Des clusters aux Ecosystèmes industriels locaux » édité par André Torre et Jean-Benoît Zimmermann
    L’ouvrage édité par André Torre et Jean-Benoît Zimmermann, après avoir retracé l’histoire des systèmes localisés de production, aborde la question de l’approfondissement de l’approche par les clusters vers des écosystèmes industriels et écosystèmes d’affaires. La démarche vise à problématiser et illustrer la manière dont les systèmes industriels localisés, aujourd’hui le plus souvent dénommés  » clusters « , au-delà des aspects d’interactions locales et globales entre les acteurs économiques, se doivent de plus en plus d’intégrer des préoccupations environnementales et de tenir compte des dimensions sociétales et citoyennes.
    Avec dans le prolongement, les exemples venant illustrer l’actualité des clusters :
  2. Mémento de bonnes pratiques « les lieux d’innovation pour développer des coopérations interentreprises sur les territoires »
    Réalisé par France Clusters et l’INRA, dans le cadre d’un projet par le Réseau Rural National, ce mémento est un travail d’analyse consistant à présenter les outils de créativité pour développer des coopérations interentreprises sur les territoires : Comment mettre en place un site dédié à tous les acteurs de la filière pour proposer : un lieu d’accueil pour les entreprises, des outils, des équipements techniques et des services haut de gamme dans un objectif de mutualisation et de développement d’activité ?
  3. Mémento de bonnes pratiques « clusters et territoires locaux »
    Réalisé par l’ANPP, dans le cadre d’un projet par le Réseau Rural National

19h – 20h

Débat suivi d’un apéritif convivial

 

Inscription

Inscription gratuite et obligatoire avant le 13 janvier 2017. Dans la limite des places disponibles.

Inscription en ligne

 

Info pratique

Lieu : AgroParisTech, 16 rue Claude Bernard, 75005 Paris

Date : le 18 janvier 2017 de 18h à 20h

Pour toute question : Elise DUREY – France Clusters / elise.durey@franceclusters.fr / 04 78 54 67 09

 

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Appel à article de la Revue Française de Sociologie sur « Big Data, Sociétés et Sciences Sociales »

Numéro spécial Revue française de sociologie : « Big Data, Sociétés et Sciences Sociales »

Coordination scientifique
Gilles BASTIN (Laboratoire PACTE, Sciences Po Grenoble),
Paola TUBARO (Laboratoire de Recherche en Informatique, CNRS, Université de Paris-Saclay)

Peu de sujets ont suscité dans les années récentes autant d’intérêt dans le débat public et dans les sciences sociales que celui des big data. La montée en puissance de nouvelles sources de données massives produites principalement par les technologies numériques alimente, depuis le début des années 2010, une réflexion et des craintes sur le fonctionnement des sociétés contemporaines et la production du savoir sur ces sociétés. Une grande part de la littérature consacrée aux big data oscille encore entre deux approches.

La première vise à caractériser de manière instrumentale ces données (par exemple par opposition aux données plus classiques utilisées par les chercheurs) et l’usage qui en est fait (Kitchin, 2013). La seconde met en avant de manière critique les risques induits par les big data : non seulement l’obsolescence de la méthode scientifique d’analyse des données appelée à être remplacée par des algorithmes sans lien fort avec les théories sociales (Anderson, 2006), mais aussi, et surtout, l’apparition d’une nouvelle forme de société « dirigée par les données » (Pentland, 2012), inaugurant des bouleversements de nos façons de vivre, de travailler et de penser (Mayer-Schönberger et Cukier, 2013) ou une nouvelle « gouvernementalité » (Rouvroy et Berns, 2013).

On dispose cependant encore de peu de travaux interrogeant les effets sociaux et les implications scientifiques des big data à partir d’une expérience de première main dans le domaine. Cet appel à contributions vise à mobiliser la communauté des sociologues qui s’intéressent aux big data et qui les utilisent autour de deux grandes questions qui ne nous paraissent pas devoir être séparées : comment les big data transforment-elles la société ?

Comment ces données affectent-elles la pratique des sciences sociales ? Cette double approche consistant, dans une perspective de sociologie des processus de datafication, à réfléchir à la quantification du social comme Alain Desrosières l’avait fait au sujet des statistiques, considérant en même temps « leurs apports de connaissance et les circuits sociaux de leur mise en forme et de leurs usages » (Desrosières, 2005). Notre objectif est par là de contribuer à la réflexion engagée depuis quelques années dans les sciences sociales sur les effets sociaux, économiques, juridiques et politiques, d’une part, méthodologiques et épistémologiques, d’autre part, du « déluge de données » (Hey et Trefethen, 2003) qui a accompagné trois phénomènes sociaux congruents. Le premier
est le développement des pratiques de documentation et de digitalisation de pans entiers de l’expérience sociale des individus sur le web.

Le second concerne la numérisation des produits culturels comme les livres, la musique ou les medias. Le troisième enfin est la généralisation de la collecte de traces d’usages et de pratiques sociales par des capteurs connectés au web dans des domaines très variés comme la santé, les déplacements ou la vie domestique.

Un premier type d’articles attendus concerne la généalogie du phénomène big data, aussi bien comme une forme d’innovation scientifique, dans des champs disciplinaires plus ou moins proches des sciences sociales, que comme un sujet du débat public (Beer, 2016). Les conditions historiques de diffusion du concept et des méthodes des big data pourront être examinées à l’aide d’études comparatives qui seraient utiles pour comprendre dans quelle mesure le contexte institutionnel pèse sur leur généralisation et la façon dont elles ont pénétré les espaces publics et académiques dans différents pays. La question du rapport (ou de l’écart) entre définition « publique » et définition « scientifique » des big data (Michael et Lupton, 2016) pourrait aussi être abordée dans des articles analysant ce phénomène sur un plan généalogique.

Les contributions pourront aussi aborder les nombreux problèmes publics qui ont émergé dans le sillage des big data. La façon dont la révolution des données modifie la perception de la vie privée et brouille la frontière entre sphère publique et sphère privée est un premier exemple de ces problèmes publics (Tubaro, Casilli et Sarabi, 2014). D’autres phénomènes peuvent être cités comme la question de la surveillance des populations rendue possible par la récupération massive d’informations sur les individus à partir des traces numériques de leurs activités. La question du « digital labor », souvent invisible et non rémunéré, qui permet d’alimenter les bases de données (Terranova, 2000 ; Cardon et Casilli, 2015 ; Scholz, 2012) comme celle du développement des algorithmes destinés à les traiter pourra aussi donner lieu à des propositions d’articles.

Le regard peut aussi se porter sur la propriété privée des données et sur l’injection de ressources informationnelles massives dans la chaîne de valeur économique, qui sont souvent l’apanage de grandes entreprises et qui déplacent les rapports de pouvoir en faveur de celles-ci, par rapport aux États et aux autorités publiques. Les contributions proposées pourront s’intéresser aux formes de discrimination « algorithmique » résultant des segmentations de marché très fines que les big data facilitent, ou aux inégalités d’éducation et d’accès aux données. Enfin des articles pourront aborder la manière dont les big data peuvent a contrario faciliter l’implication citoyenne et la participation démocratique, donnant une voix à des couches de la population traditionnellement moins bien représentées, notamment par la mise à disposition de données dans le cadre de l’open data (mouvements sociaux, datajournalisme, etc.).

Dans une perspective réflexive de sociologie de la profession de sociologue, d’autres propositions pourront aborder les effets de l’usage de ce type de données dont l’origine se situe généralement dans la pratique des individus et des institutions, en dehors de toute démarche de recherche. Si l’on adopte le point de vue réflexif de Burrows et Savage dans leur fameux article sur la « coming crisis » de la sociologie empirique (Savage et Burrows, 2007), celle-ci serait simplement en train de perdre sa « juridiction » sur tout un pan de la connaissance de la société. L’entretien et l’enquête par questionnaire qui lui ont longtemps assuré cette juridiction seraient en effet dépassés par de nouveaux modes de représentation de la société sans lien évident avec les connaissances sociologiques acquises et fondées sur la commodification des données personnelles.

La Revue française de sociologie souhaite aussi susciter des réflexions d’ordre méthodologique sur les big data. Les chercheurs en sciences sociales se sont engagés récemment dans l’analyse et, de plus en plus, l’utilisation de ces nouveaux matériaux (Cardon, 2012). Il nous semble que ce numéro pourrait leur donner l’occasion de rendre visibles les écueils qu’ils rencontrent en chemin et la façon dont ces données mettent en tension les « assemblages » techniques, méthodologiques et déontologiques qui forment leur appareil de preuve (Ruppert, Law et Savage, 2013).

Si, dans le discours courant, les big data sont souvent présentés en termes de rupture, ces contributions pourront notamment s’interroger à partir d’exemples concrets sur les éléments de continuité que l’on peut trouver dans leur utilisation par rapport à celle des small et des medium data dont s’est nourrie la sociologie tout au long de son histoire : l’enquête de terrain, l’interview, la statistique publique, etc. Un défi qui pourrait être discuté est celui des compétences désormais exigées du sociologue et par là, de l’interdisciplinarité nouvelle qui se crée dans les lieux de production de ces données.

L’usage des big data suppose en effet que le sociologue se forme aux méthodes de pointe de l’informatique (machine learning, visualisation des données) ou collabore avec des spécialistes de ces méthodes. Les effets de ces changements doivent être analysés dans le détail à l’image des opérations concrètes de ce que l’on peut appeler la datafication, par exemple le travail des « petites mains » des données (Dagiral et Peerbaye, 2012) ou des conflits d’interprétation qui naissent de la production des données d’enquête lorsque le sociologue doit les négocier avec leurs producteurs individuels, les plateformes d’agrégation de contenus et la CNIL (Bastin et Francony, 2016). La question de l’échantillonnage des données pourra aussi être au centre de propositions d’articles dans la lignée des débats soulevés par exemple par le Great British Class Survey (Savage et al., 2013 ; Mills, 2014).

Enfin, sur un plan épistémologique, des articles sur les aspects théoriques de l’épistémologie des sciences sociales à l’heure des big data pourront être publiés dans ce numéro. Les big data bouleversent-ils l’espace de l’enquête et le raisonnement sociologique (Passeron, 1991) comme l’avancent certains en craignant le glissement de l’explication causale à la simple mise en évidence de corrélations que provoqueraient les big data ? Comment comprendre l’émergence de notions comme celle de « trace » qui remet au goût du jour le paradigme de l’indice (Ginzburg, 1980) dans les études sur le numérique (Merzeau, 2009) ou encore celui de l’enquête fondée sur le modèle de la police scientifique — « forensic social science » (Goldberg, 2015) ?

Si ces quelques exemples n’épuisent pas l’ensemble des interrogations possibles sur le sujet de ce numéro spécial, il est opportun de préciser que des travaux discutant d’aspects méthodologiques spécifiques ou des défis techniques posés par les big data (par exemple, les problèmes de documentation ou de curation) seront les bienvenus pourvu qu’ils apportent des éléments permettant de les relier à la théorie ou la pratique sociologique. Réciproquement, sur les questions les plus théoriques soulevées par la thématique du numéro, un ancrage dans une étude de cas documentée précisément sera fortement apprécié.

Gilles Bastin et Paola Tubaro

Références

Anderson, C. (2006). « The End of Theory: The Data Deluge Makes the Scientific Method Obsolete », Wired.
Bastin, G. et Francony, J.-M. (2016). « L’inscription, le masque et la donnée. Datafication du web et conflits d’interprétation autour des données dans un laboratoire invisible des sciences sociales », Revue d’Anthropologie des connaissances, 10(4).
Beer, D. (2016). « How should we do the history of Big Data ? », Big Data & Society, 3(1).
Cardon, D. (2012). « Regarder les données », Multitudes, 2012/2, n° 49.
Cardon, D. et Casilli, A.A. (2015). Qu’est-ce que le digital labor ?, Éditions de l’INA.
Dagiral, É. et Peerbaye, A. (2012). « Les mains dans les bases de données », Revue d’anthropologie des connaissances, 6(1).
Desrosières, A. (2005). « Décrire l’État ou explorer la société : les deux sources de la statistique publique », Genèses, n° 58.
Ginzburg, C. (1980). « Signes, traces, pistes », Le débat, n° 6.
Goldberg, A. (2015). « In defense of forensic social science », Big Data & Society, 2(2).
Gray, J., Chambers, L. et Bounegru, L. (2012). The data journalism handbook. O’Reilly Media, Inc.
Hey, A. J. et Trefethen, A. E. (2003). « The data deluge: An e-science perspective »In, Berman, F., Fox, G. C. and Hey, A. J. G. (eds.) Grid Computing – Making the Global Infrastructure a Reality, Wiley and Sons.
Kitchin, R. (2014). The Data Revolution: Big Data, Open Data, Data Infrastructures and Their Consequences, Sage.
Mayer-Schönberger, V. et Cukier, K. (2013). Big data: A revolution that will transform how we live, work, and think, Houghton Mifflin Harcourt.
Merzeau, L. (2009). « Du signe à la trace : l’information sur mesure », Hermès, La Revue, 2009/1, n° 53.
Michael, M. et Lupton, D. (2016). « Toward a manifesto for the ‘public understanding of big data’ », Public Understanding of Science, 25(1).
Mills, C. (2014). « The great British class fiasco: A comment on Savage et al. », Sociology, 48(3).
Passeron, J.-C. (1991). Le raisonnement sociologique : l’espace non-poppérien du raisonnement naturel, Paris, Nathan.
Pentland, A. (2012). « Reinventing society in the wake of big data ». Edge. Available online at: https://www.edge.org/conversation/alex_sandy_pentland-reinventing-society-in-the-wake-of-big-data
Rouvroy, A. et Berns, T. (2013). « Gouvernementalité algorithmique et perspectives d’émancipation », Réseaux, 2013/1, n° 177.
Ruppert, E., Law, J. et Savage, M. (2013). « Reassembling social science methods: The challenge of digital », Theory, culture & society, 30(4).
Savage, M. et Burrows, R. (2007). « The coming crisis of empirical sociology », Sociology, 41(5).
Savage, M., Devine, F., Cunningham, N., Taylor, M., Li, Y., Hjellbrekke, J., Le Roux, B., Friedman, S. et Miles, A. (2013). « A new model of social class? Findings from the BBC’s Great British Class Survey experiment », Sociology, 47(2).
Scholz, T. (ed.) (2012). Digital labor: The Internet as playground and factory, Routledge.
Terranova, T. (2000). « Free labor: Producing culture for the digital economy ». Social text, 18(2).
Thrift, N. (2005). Knowing capitalism, Sage.
Tubaro, P., Casilli, A.A. et Sarabi, Y. (2014). Against the Hypothesis of the End of Privacy, Springer.

Consignes pour les auteurs

Les propositions de contribution (min. 1 000 mots – max. 1 500 mots, bibliographie non incluse), en français ou en anglais, devront être adressées à Christelle Germain
(christelle.germain@cnrs.fr), secrétaire de rédaction, au plus tard le 28 février 2017.
Elles feront l’objet d’un examen conjoint par les signataires de cet appel et un autre membre de la Rédaction. La notification d’acceptation sera rendue au plus tard le 30 mars 2017.
Les auteurs dont la proposition aura été retenue devront soumettre leur texte, dont la longueur ne dépassera pas 70 000 signes (espaces, bibliographie et figures compris), au plus tard le 15 septembre 2017. Chaque article sera évalué indépendamment par les coordinateurs scientifiques du dossier et, de manière anonyme, par le comité de lecture de la Revue française de sociologie.

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Transformations vers la durabilité : un appel à projets transnational bientôt lancé

L’ANR s’associe au programme de financement « transformations vers la durabilité » (Transformations to Sustainability – T2S) placé sous l’égide du Belmont Forum et du réseau NORFACE. Dans ce cadre, un appel à projets, réunissant les agences de financement de 14 pays, sera lancé courant décembre.

Son objectif ? Soutenir des projets internationaux et interdisciplinaires sur la question des transformations vers la durabilité.

Les sociétés contemporaines font face à des bouleversements climatiques, une dégradation environnementale et un épuisement des ressources sans précédent au niveau mondial. Ni les moyens mis en œuvre, ni les solutions avancées jusqu’à présent pour faire face aux défis liés à la question de la durabilité n’ont démontré leur efficacité.

Ainsi, il semble nécessaire de porter un effort concerté et global visant à stimuler des projets de recherche sur les transformations vers la durabilité à même de faire surgir de nouvelles solutions aux défis sociétaux et environnementaux. T2S est un nouveau programme de financement placé sous l’égide du Belmont Forum et du réseau NORFACE, afin de soutenir des projets internationaux et interdisciplinaires.

Un appel à projets internationaux ouvert en décembre.

Dans ce cadre, un appel à projets sera lancé courant décembre. Il associe les agences de financement des pays suivants : Allemagne, Belgique, Brésil, Etats-Unis d’Amérique, Finlande, France, Irlande, Japon, Luxembourg, Norvège (informations complémentaires à venir), Royaume-Uni, Slovénie, Suisse et Taïwan. Il devrait également recevoir le soutien de l’Union européenne, dans le cadre du programme de recherche et d’innovation Horizon 2020.

L’appel à projets portera sur les trois thèmes suivants :

1. Gouvernance et dimensions institutionnelles des transformations vers la durabilité
2. Economie et finance des transformations vers la durabilité
3. Bien-être, qualité de vie, identité, et valeurs sociales et culturelles en rapport des transformations vers la durabilité

Les propositions de projets devront s’intéresser à un ou plusieurs de ces thèmes. Ceux-ci ne doivent cependant pas être limitatifs, et il est attendu des participants qu’ils proposent des thèmes complémentaires. Les porteurs de projets sont également invités à prendre en considération les connexions entre les thèmes, et notamment autour des thématiques transversales interrogeant les aspects conceptuels des processus transformatifs et des innovations méthodologiques. La co-production des savoirs et la formulation des questions de recherche étant des aspects critiques du processus de transformation sociétale, les participants sont fortement encouragés à associer à leurs projets les parties-prenantes à la question de la durabilité, notamment les acteurs de la société civile.

Conditions de composition des consortia

Chaque projet doit inclure des équipes de recherches d’au moins trois pays distincts, éligibles à un financement par les agences de financement participantes. Sur ces trois équipes de recherche, au moins deux doivent être éligibles auprès des agences de financement européennes participantes, et au moins une auprès de l’une des agences extra-européennes (Brésil, Etats-Unis, Japon, Taïwan). La participation d’acteurs extra-académiques est encouragée.

Le budget maximal que chaque équipe de recherche est en droit de demander, ainsi que les conditions particulières qui y sont attachées, sont définis par l’agence de financement dont elle dépend. Le financement cumulé maximal alloué à un projet ne peut excéder 1,5 millions d’euros pour une durée maximale de 3 ans.

Une équipe extra-européenne (Brésil, Etats-Unis, Japon, Taïwan) est pleinement autorisée à coordonner un projet. Chaque projet doit être coordonné par chercheur issu des sciences sociales, mais il doit aussi intégrer des chercheurs relevant d’autres champs disciplinaires (sciences de la nature, sciences techniques, etc.) en fonction de la pertinence scientifique de leur participation au projet et de leur éligibilité au regard des agences de financement. Enfin, chaque participant, quel que soit son pays, ne peut participer à plus de 2 projets, et un seul s’il le fait en qualité de coordinateur.

Processus de soumission

L’ouverture de l’appel devrait intervenir courant décembre 2016. Tous les projets devront être déposés exclusivement via le portail de soumission de Belmont Forum (www.bfgo.org). Le processus d’évaluation se fera en deux temps : pré-proposition (outline-proposal) et proposition définitive (final proposal).

Plus d’information

www.belmontforum.org
www.norface.net

Le Belmont Forum
Principal groupe d’agences de financement de la recherche dans le domaine des changements environnementaux globaux, le Belmont Forum est une structure informelle réunissant des pays du G8 et des pays émergents du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Il met en place des appels à proposition conjoints. L’ANR en accueille le secrétariat depuis 2015.

NORFACE
Le réseau NORFACE (New Opportunities for Research Funding Agency Co-operation in Europe) associe les agences de financement de la recherche de 18 pays européens dans le domaine des sciences sociales et comportementales. Depuis sa création en 2004, il lance régulièrement des appels à projets transnationaux.

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Séminaire Quantitativisme Réflexif – Programme 2016-2017

Ce séminaire est organisé par le laboratoire Séminaire IDHE.S – ENS Paris-Saclay

Objectifs

L’objectif de ce séminaire est d’ouvrir une réflexion sur les pratiques de quantification mises en œuvre par les sciences sociales, en particulier sur les opérations de qualification, les différentes méthodes de traitement, et l’interprétation des résultats.

Quelles sont les limites de validité des énoncés adossés à des données quantitatives ? Comment et pourquoi articuler données « qualitatives » et « quantitatives » ? Comment passer de sources « qualitatives » à des données quantifiables ? Telles sont les questions qui guideront les activités du
séminaire cette année, à partir de présentations de recherches abouties ou en cours.

Cette initiative s’inscrit dans un contexte de regain d’intérêt, dans diverses disciplines des sciences sociales, pour la quantification, d’importance croissante de la preuve statistique comme outil de gouvernement, et de l’émergence de grandes bases de données, posant des problèmes spécifiques de traitement et d’analyse. Il y a donc nécessité à développer une réflexion et une pratique collectives sur la quantification en sciences sociales.

Programme

16 décembre 2016 – Qualifier et quantifier les agents hors statut : quand le flou statistique favorise la dualisation de la fonction publique de l’État, Aurélie Peyrin (LEST, Aix-Marseille Université, CNRS).

20 janvier 2016 – Bases de données environnementales et modélisations climatiques au secours des catastrophes « naturelles » en Afrique sahélienne ? Réflexions à partir d’une ethnographie du pastoralisme mobile peul (Sénégal), Chloé Gardin (IMAF, EHESS).

24 février 2017 – Diversité d’origines et inégalités à l’embauche au prisme des canaux de recrutement, Bertille Picard (ENS Cachan) et Yaël Brinbaum (CEE)

17 mars 2017 – Une sociographie des armées françaises dans la Grande Guerre est-elle utile/possible : quel usage des registres matricules des soldats ? Nicolas Mariot (CESSP, CNRS).

21 avril 2017 – Le genre des carrières artistiques. Une analyse à partir d’Artfacts et d’entretiens biographiques, Mathilde Provansal (IDHES, Université Paris 1, CNRS) et Ionela Roharik (CESPRA, CNRS).

19 mai 2017 – À quoi sert de compter ? Statistique des fonctionnaires et « gouvernement par les nombres » (France, 19e-20e siècles), Emilien Ruiz (IRHiS, Lille 3)

16 juin 2017 – La preuve par l’image : faire la publicité des médicaments dans la presse médicale en France et en Allemagne, des années 1920 aux années 1970, Joséphine Eberhart (CERMES, EHESS)

Informations pratiques

Les séances ont lieu le vendredi, de 11h à 13h, ENS Paris-Saclay, Bâtiment Laplace, salle Pollack (2e étage) – Plan d’accès

Contacts

 

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MSH Lorraine : appel à projets 2017

En 2017, l’appel à projets de la Maison des Sciences de L’Homme Lorraine présentera exceptionnellement deux volets complémentaires :

  • un appel à propositions (sur deux sessions – 15 janvier et 15 juin 2017) : la MSH Lorraine étudiera toute proposition de recherche, interdisciplinaire, novatrice, inscrite ou pas dans l’un de ses trois axes, et devant se dérouler sur l’année 2017;
  • un appel à opérations à destination exclusive des porteurs de pré-opérations validées en 2016, qui devra leur permettre, après l’accord du Conseil scientifique, de poursuivre les travaux initiés dans la Maison au cours de cette dernière année.

1. L’appel à propositions : 1e session

Dans la mesure de ses moyens, la MSH examinera des propositions de recherche qui s’inscriront exclusivement dans l’année 2017.

Elles seront pluridisciplinaires et novatrices. Elles pourront être variées dans leur conception mais devront contribuer à l’activité et au rayonnement de la structure et supposer un renouvellement possible des équipes de recherche.

Elles pourront ne pas s’inscrire dans l’un des trois axes mais devront être soumises aux règles de collaboration mentionnées dans le guide du chercheur.

Le soutien demandé à la MSH pourra être autre que financier.

Les propositions pourront concerner : des journées d’études, des séminaires, des actions de valorisation et de diffusion (finalisation d’ouvrages, expositions, documentaires, films, tables rondes, ateliers, interventions auprès des publics …), une demande d’aide au montage de réseaux de recherche, au montage de réponses à des AAP, l’hébergement d’un collectif de recherche ….

Montant maximum : 2 000 € (fonctionnement et masse salariale)

Calendrier

  • Date limite de dépôt : 15 janvier 2017 (une deuxième session est prévue pour le 16 juin 2017)
  • Publication de la liste des projets retenus et démarrage : mi-février 2017

Modalités de dépôt : Envoi du dossier finalisé (selon le canevas) et signé uniquement par courriel à msh-lorraine-direction@univ-lorraine.fr.

Modalités d’examen : Les dossiers seront examinés par les membres du Conseil scientifique de la MSHL, consultés par voie électronique, et seront soutenus en fonction des moyens humains et budgétaires disponibles à la MSHL. Aucun rapport d’évaluation ne sera transmis à l’issue des évaluations.

2. l’Appel à opérations à destination exclusive des porteurs de pré-opérations

Ce volet invite les 5 porteurs des pré-opérations MSHL 2016 à présenter, s’ils le souhaitent, un projet de recherche s’inscrivant dans la continuation et dans la finalisation de leur pré-opération. Il s’agira ici de promouvoir l’émergence et le développement de nouvelles recherches interdisciplinaires qui s’inscriront dans le périmètre du programme scientifique de la MSHL, tout en précisant les résultats et les avancées du travail mené en 2016.

D’une durée de 10 mois, à partir du 15 février 2017 (fin d’exécution au 15/12/2017), elles mobiliseront au moins deux équipes de recherche dont une lorraine et pourront bénéficier d’une enveloppe financière allant jusqu’à 5 000 € sur la durée (fonctionnement et masse salariale).
Montant maximum : 5 000 € (fonctionnement et masse salariale)

Calendrier :

  • Date limite de dépôt : 15 janvier 2017
  • Publication de la liste des projets retenus et démarrage : mi-février 2017

Modalités de dépôt : Envoi du dossier finalisé (selon le canevas) et signé uniquement par courriel à msh-lorraine-direction@univ-lorraine.fr.

Modalités d’examen : Les dossiers seront examinés par deux experts du Conseil scientifique de la MSHL. Un court et synthétique rapport d’évaluation sera transmis à l’issue des expertises.

 

IMPORTANT – conditions générales

  • La rédaction de la proposition devra s’effectuer en suivant impérativement le canevas fourni;
  • Les chercheur.e.s souhaitant soumettre une proposition peuvent bénéficier dès maintenant de l’aide d’un.e ingénieur.e d’appui pour monter leur dossier, notamment sur les questions administratives et financières;
  • Les propositions déposées feront l’objet d’une évaluation par le Conseil scientifique de la MSHL, composé d’experts extérieurs à la Lorraine. Pour le volet 2 de cet appel, des navettes seront possibles entre porteurs de projets, experts du CS et membres du Conseil d’orientation de la MSHL, pour éviter les évaluations sanctions et faciliter l’intégration;
  • L’acceptation scientifique du projet ne vaut pas engagement sur les sommes demandées;
  • Les chercheur.e.s dont la proposition est acceptée bénéficieront d’un soutien de proximité du personnel de la MSHL, dans la limite des moyens dont elle disposera : gestion/administration, recherche de partenaires et de financements, édition, communication, outils informatiques et web, organisation de séminaires de travail, veille scientifique, gestion des locaux et de bureaux « invités », prêt de matériel, etc.;
  • Ils devront fournir dans les 3 mois suivant la fin de leur projet un bilan scientifique de la recherche.

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Appel à contribution – Colloque « Les métiers de la vigne, du vin et des alcools. Des terroirs aux territoires ».

On imagine souvent le monde du vin comme un ordre immuable en relation avec la nature, éventuellement parasité par quelques phénomènes de mode. L’idéalisation du terroir et de la tradition nous ferait presque oublier que les mondes du vin, comme ceux de l’art, sont multiples, intégrant une diversité d’acteurs et, surtout, qu’ils ont considérablement changé au fil des dernières décennies.

Point de commune mesure entre le viticulteur exploitant une poignée d’hectares en France ou en Italie et les producteurs industriels du Nouveau Monde. Point de commune mesure non plus, en apparence du moins, entre la viticulture des années soixante dont la recherche de productivité restait soumise aux aléas climatiques, et celle d’aujourd’hui adossée à une gestion rationalisée de la production, privilégiant des produits à forte valeur ajoutée, contrôlant avec précision la « qualité » des vins. Et par extension, point de commune mesure sous l’angle de la culture et du goût entre les vins que les générations précédentes buvaient, ceux que les marchés plébiscitent aujourd’hui et ceux dont la cote décollera demain.

Les mondes du vin ont vu se dessiner de nouvelles divisions du travail découlant de la redéfinition des modèles productifs, de la rationalisation de la production à la vigne et au chai, de la nécessité de s’adapter à des marchés évolutifs, nécessitant une maîtrise sans cesse accrue des facteurs économiques et environnementaux.

Une transformation des métiers sous l’angle des savoirs et des savoir-faire liés au traitement de la vigne et à la vinification en a découlé afin de parvenir à se moderniser sans perdre en qualité et de maîtriser les paramètres d’une production qui s’est fortement technicisée. Les diverses mouvances « bio », « biodynamique » ou « nature » illustrent cette mise en tension des mondes du vin, mais indiquent également que les vignerons se confrontent aux exigences de technicisation de leur métier et luttent pour ne pas être dépossédé de celui-ci.

L’ambition du colloque est de saisir, d’éclairer et d’analyser ces transformations sous l’angle de ceux qui les vivent, des mutations de leurs pratiques, de la redéfinition des territoires professionnels, des évolutions de leurs savoirs et de leurs périmètres d’activité…

Qui sont ceux qui aujourd’hui participent à la production du vin, considéré du point de vue matériel de l’élaboration du produit mais aussi symbolique, de sa valorisation, de sa commercialisation, de sa distribution ? Comment leurs métiers ont-ils évolué ? Assiste-t-on à l’apparition de nouvelles catégories d’acteurs, à la disparition et à l’effacement d’autres catégories ? Comment les métiers se différencient-ils du point de vue de leur morphologie sociale, des propriétés sociales de leurs membres, de leurs formes d’organisation et de représentation ? Quels mouvements peut-on observer dans les organisations professionnelles et les institutions d’encadrement de la filière vini-viticole ? Comment les professionnels font-ils face aux transformations de la consommation et à la pression de la concurrence internationale ?

Le parti-pris du colloque est de traiter ces questions en ordonnant la réflexion selon la logique même de la production. Si le cœur de cette dernière réside bien dans la transformation d’une matière première (le raisin) en boisson alcoolisée, les mondes du vin s’avèrent bien plus étendus. De très nombreux professionnels œuvrent en aval et en amont de la viticulture et de la viniculture ; ils s’intègrent à cet univers professionnel et complexifient sa texture. Des territoires professionnels mouvants se découpent et s’imbriquent ainsi à travers le monde des terroirs.
C’est à la construction d’une image d’ensemble de la filière comme lieu de coordination, de coopération et de concurrence entre des intervenants divers que sont invités les participants, les  communications portant sur des métiers spécifiques étant appelées à se compléter comme les pièces d’une mosaïque. Cet élargissement du regard à l’ensemble de la filière se double d’une
ouverture aux espaces professionnels connexes : dans la mesure où nombre d’étapes, aussi bien techniques que commerciales, présentent des similitudes importantes avec celles du vin, on intégrera également les métiers de la production, de la vente, du conseil en matière de boissons alcoolisées.

Axe 1. En amont de la production : une offre diversifiée

Les vignerons et les responsables de domaines viticoles recourent à des prestataires très divers, répondant à leurs besoins en équipements et en produits : bouteilles, bouchons, étiquettes, etc. mais aussi produits phytosanitaires, levures exogènes, plans de vigne greffés, cuves, fûts, tonneaux, barriques, foudres, amphores, pressoirs, dispositifs de thermorégulation, outils agricoles divers et variés… A ces différentes catégories de produits correspondent des métiers qui se modèlent sur les évolutions de la demande, s’adaptent aux besoins de la production, s’initient aux techniques nouvelles. Ils font face aux transformations de la législation, aux mouvements des marchés, aux restructurations du champ économique (en particulier celui des coopératives et, selon les régions, du négoce) et aux injonctions environnementales.

Souvent, la fourniture de matériel s’associe à la prestation de conseil aux viticulteurs, comme dans le cas des commerciaux des grandes coopératives, ce qui ne va pas sans créer des tensions « déontologiques ». Certains métiers, comme celui de tonnelier, s’inscrivent dans des traditions ancestrales, d’autres se profilent à la faveur de spécialisations encore bourgeonnantes. Chacun d’eux constitue un maillon de la filière et fournit sa part d’intelligence productive collective qui se matérialise dans le produit final.

A ces fournisseurs, il faut encore ajouter des métiers plus récents relevant d’une offre de service. C’est ainsi que, dans les métiers de l’œnologie, la figure de l’œnologue-conseil s’est imposée. La généralisation du recours à ces consultants accompagne une transformation du métier de vigneron. Dépossédés d’une part croissante des connaissances nécessaires à la fabrication de vins, ces derniers doivent s’en remettre à ces experts afin d’ajuster leur production à des marchés évolutifs, de mieux maîtriser leurs coûts, de limiter les risques climatiques, d’offrir le maximum de garanties en matière de qualité et de régularité, etc.

Avec l’œnologue-conseil ou à côté de lui, ont pris place les métiers du marketing qui interviennent tant en amont dans la définition du produit qu’en aval dans sa commercialisation. Dans le cadre des Appellations d’origine protégée (AOP), leur champ d’action est délégué au niveau du syndicat viticole qui définit les marchés visés par le groupement de producteurs rassemblés sous l’appellation, mais leur travail peut être directement intégré à l’activité des grands domaines ou des structures coopératives. D’autres vignerons préfèrent cependant les logiques de commercialisation fondées sur la proximité sociale ou géographique, ou se fier à des réseaux dédiés, jouant de plus en plus des possibilités d’internet.

Axe 2. À la vigne et au chai : une division du travail à géométrie (très) variable.

L’activité viticole se déploie le long d’une gamme très étendue de situations, diversement inscrites dans le cadre de la pratique professionnelle. A l’un des extrêmes, elle se résume à la culture de quelques parcelles pour la consommation familiale et la vente de quelques hectolitres dans un réseau restreint, ce qui la différencie assez peu des petites exploitations précaires, qui ne suffisent guère à faire vivre leur propriétaire et qui ne durent que grâce à l’apport d’une source extérieure de revenus de l’exploitant ou de son conjoint. Entre la masse des cultivateurs anonymes qui vivotent bon an, mal an et la petite élite des prestigieux domaines, voire des capitalistes pour qui la vigne ne constitue qu’un investissement (très rentable 1 si l’on en juge par certaines opérations ayant eu lieu notamment dans la région bordelaise), la figure du vigneron s’incarne en des personnages très divers, dont il serait intéressant de rassembler des biographies, voire des généalogies et de confronter des typologies.

Peut-on, dès lors, parler au singulier du métier de vigneron ? Il convient en tous cas de distinguer des segments divers au sein de ce groupe professionnel, porteurs d’enjeux propres et de conceptions différenciées du métier, qui se trouvent aujourd’hui à la fois reflétées et reconfigurées par la réponse aux injonctions environnementales et les débats suscités par les divers modèles « bio ».

Quel professionnel peut aujourd’hui prétendre maîtriser de A à Z la production du vin qui suppose non seulement des connaissances de plus en plus poussées dans les domaines viticoles et vinicoles, mais aussi des compétences juridiques, économiques, commerciales ? Comment s’établit la division du travail dans les domaines ? À quelles variations est-elle sujette selon la taille de l’exploitation, le chiffre d’affaires, les régions, les modèles productifs ? Existe-t-il des îlots de la filière de production du vin et des alcools où le travail reste réglé – serait-ce au prix de quelques réinventions – selon les procédés traditionnels ?

Comment se fait la transmission de ce qui est à la fois un métier, une entreprise et un patrimoine familial ? Et comment l’institutionnalisation de la formation professionnelle aux métiers de la vigne et du vin a-t-elle contribué à rompre les phénomènes de transmission du savoir-faire, générations après générations ? Dans quelle mesure et de quelles manières les inégalités de genre continuent-elles à régir l’accession aux fonctions de chef d’exploitation et la division des tâches entre la gestion et le travail aux champs et au chai, entre les fonctions visibles et valorisées et le « sale boulot » ? Sous quelles formes et par quelles voies les femmes peuvent-elles s’investir dans des projets professionnels au sein de cette filière ? Sont-elles à l’origine de manières spécifiques de concevoir et de valoriser la production de vin ? Quels obstacles sont-elles amenées à rencontrer dans les réseaux et organisations professionnelles et de quelles ressources peuvent-elles disposer ?

L’existence de grosses structures (maison de négoce, coopérative, domaines de grande taille…) suppose une division du travail poussée, et souvent d’installations disposant d’outils de production performants, qui font intervenir des agents de maintenance, des techniciens, voire des ingénieurs œuvrant auprès des cavistes et des maîtres de chai. Comment se négocient les territoires d’intervention et la légitimité des savoirs, entre les connaissances scolaires et les acquis sédimentés par l’expérience ? Qu’en est-il aujourd’hui des « savoirs naturalistes populaires » des vignerons et de leur confrontation / hybridation avec les savoirs techniques et scientifiques, dérivés de l’œnologie ? Comment fonctionnent et s’articulent les marchés du travail et les carrières de ces divers intervenants ?

Les métiers modestes présentent autant d’intérêt scientifique que les professions prestigieuses. Suivant le conseil de Hughes, on s’intéressera aux métiers peu connus et reconnus de la filière, par exemple aux ouvriers ou « pilotes » des lignes d’embouteillage et de conditionnement, ou ces travailleurs périodiques que constituent les vendangeurs, dont la continuité des liens avec les exploitants-employeurs mérite d’être prise en compte, au-delà de la discontinuité apparente de l’activité.

Cette diversité et cette inégalité des acteurs en richesse, prestige et pouvoir, mais aussi simplement en visibilité se retrouve également dans les instances de représentation : quels sont les métiers, les segments, les organisations, qui accaparent les positions de pouvoir, l’exposition aux médias, l’usage de la parole, et qu’en est-il de ceux qui demeurent sans voix et sans image ?

Axe 3. En aval (… ou en amont ?) de la production : les métiers du marketing, de la vente, de la distribution…

Vendre du vin, mais aussi promouvoir le vin ne relève pas de tâches annexes ou secondaires. À partir des années 70, puis durant les années 80, les mondes du vin ont eux aussi connu une discrète révolution « post-fordienne » les contraignant à ajuster quantitativement et qualitativement la production aux marchés et à leurs variations.

Cette révolution explique bien des phénomènes tels que le développement des applications de l’œnologie à partir des années soixante-dix et celui de la « critique promotionnelle » dans les années quatre-vingt avec la multiplication des guides d’achat. La volonté de promouvoir collectivement les vins en raison du très grand nombre d’opérateurs et de leur impossibilité économique (et législative) d’agir à titre individuel en qualité d’annonceurs explique la publicité donnée aux classements et l’importance accordée aux jugements critiques des experts. Cette volonté de rapprocher le vin des consommateurs s’est également traduite par le développement de la communication événementielle (salons, foires, rencontres, etc.), mobilisant de nombreux acteurs, souvent en relation directe avec le monde de la critique. Des recherches, sur lesquelles il sera intéressant de revenir, ont développé l’étude de ces savoirs professionnels fondés sur le jugement de goût, et sur une articulation complexe de maîtrise des informations sensorielles et de capacités langagières.

Quelques métiers, peu visibles pour le grand public, tels que celui de directeur des achats, exercé par des sommeliers ou des œnologues dans le cadre de groupes de l’hôtellerie/restauration se joignent aux traditionnels agents commerciaux (directeur export, responsable des ventes CHR, responsable commercial GD, attaché commercial, chef des ventes, chargé communication et événements, etc), relais souvent méconnus jouant un véritable rôle de médiateurs et de promoteurs des produits sélectionnés. Quant au « marchand de vin » métamorphosé en « wine shop manager », caviste indépendant ou gérant de magasin franchisé, il a gardé sa place dans le paysage urbain, et parfois même renforcé sa présence à la faveur des mouvements de gentrification.

Générateur d’énormes flux financiers, le commerce du vin et des alcools donne lieu à des tractations entre autorités sanitaires nationales et européennes et représentants de la filière, où se glisse le travail discret des lobbyistes. Si l’histoire a pu léguer la figure de tel ou tel « député du vin » clairement avoué, on connaît moins bien le degré auquel nombre de professionnels de la politique, de l’administration publique, de la communication et des médias sont spécialisés dans les questions liés à ces produits ou dans les débats que suscite leur consommation au point de pouvoir être considérés comme faisant partie de la filière ou, pour le dire à la manière de Abbott, comme partie prenante de l’écologie professionnelle du vin, de la vigne et de l’alcool.

Conseils aux auteurs
Les propositions pourront venir des diverses disciplines des sciences humaines et sociales, et s’inscrire soit dans une approche monographique soit dans une perspective intégrant plusieurs
métiers, mais elles devront toujours aborder la vigne, le vin ou les alcools sous l’angle du métier, des savoirs et savoir-faire, des organisations professionnelles. En d’autres termes, un métier bien précis (ou plusieurs) doit toujours être au centre de la communication. Les études portant sur des contextes dépassant l’hexagone sont évidemment les bienvenues ainsi que les travaux comportant une dimension comparatiste.
Comme tout colloque scientifique, ces rencontres s’adressent d’abord aux chercheurs du monde académique, mais avec la volonté d’intéresser et d’associer à la réflexion les très nombreux professionnels de la filière vitivinicole qui cherchent à mieux comprendre les logiques à l’œuvre dans la transformation de leurs métiers.
Les propositions de contribution (entre 1000 et 1500 signes présentant clairement l’objet et l’angle d’analyse) sont à envoyer avant le 15 mars 2017 aux deux adresses suivantes :
charles.gadea@gmail.com & stephane.olivesi@uvsq.fr.

Le colloque aura lieu du 23 au 24 novembre 2017 dans le cadre de l’ISC CNRS.

Coordination scientifique
Charles Gadéa, Pr en Sociologie, IDHES – Université Paris X Nanterre.
Stéphane Olivesi, Pr en SIC, CHCSC – Université Versailles St-Quentin.

Conseil scientifique
Jean-Jacques Boutaud, Sciences de l’information et de la Communication, Université de Bourgogne
Frédérique Célérier, Géographie, Université Bordeaux 3
Philippe Chaudat, Ethnologie, Université Paris Descartes
Pierre-Marie Chauvin, Sociologie, Université Paris 4 Sorbonne
Marie-France Garcia-Parpet, Sociologie, INRA.
Françoise Hache-Bissette, Sciences de l’information et de la communication, Université Versailles Saint-Quentin
Xabier Itçaina, Sociologie, Science Po Bordeaux
Olivier Jacquet, Chaire UNESCO « Culture et Traditions du Vin », Université de Bourgogne
Michel Réjalot, Géographie, Université Bordeaux 3
Antoine Roger, Science politique, Science po Bordeaux
Denis Saillard, Histoire, Université Versailles Saint-Quentin
Françoise Sitnikoff, Sociologie, Université François-Rabelais – Tours
Geneviève Teil, Sociologie, INRA
Serge Wolikow, Histoire, Université de Bourgogne

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Appel à contributions de la Nouvelle Revue du travail

Appel n° 12 – Nouvelle Revue du travail – Les pratiques du low cost

Date limite de dépôt des articles : 1er mars 2017

Plan
1 – Analyser le low cost dans différentes dimensions
2 – Les effets sociaux du low cost

Corpus coordonné par Marnix Dressen et Jean-Pierre Durand

La notion de low cost est difficile à définir. Elle peut désigner un processus de production ou bien le produit fini. On parle aussi de pays low cost au sens de zone géographique à bas coût de main-d’œuvre. Ces flottements sémantiques figurent parmi les raisons qui poussent à s’intéresser au low cost et à la place, semble-t-il, croissante qu’il occupe dans les pays occidentaux, notamment.
Certes, le fait que la plupart des produits (et de services) soient de qualités et de prix différenciés n’est pas nouveau. Toutefois, au-delà de la concurrence par les prix, on peut s’interroger sur l’émergence d’un nouveau modèle que l’on pourrait d’abord définir à partir de deux de ses principes essentiels imbriqués :

  • la simplification radicale du produit ou du service pour le réduire à sa fonctionnalité-cœur (sans luxe, sans confort ou recherche esthétique) : le déplacement point à point dans le trajet aérien ou ferroviaire (avec espace et prestations réduits ou facturés en sus), la conception-fabrication d’une automobile « basique », la mise à disposition des marchandises dans leur carton d’emballage, sur palettes, dans la grande distribution hard discount, par exemple.
  • la réduction au minimum des coûts des inputs (matériaux bon marché et réduction maximale des dépenses relatives au travail). Elle suppose le recours massif à la sous-traitance, à l’implantation des activités productives dans les pays de main d’œuvre à bas coût et à fiscalité attractive pour le capital, à l’intensification du travail et/ou au recours systématique à des statuts d’emplois dépréciés.

Le low cost a des effets directs sur cette institution centrale qu’est le travail : à la fois des effets directs pour les salariés des entreprises concernées ou par « contagion » puisqu’on peut se demander s’il ne conduit pas les firmes traditionnelles concurrentes à s’aligner sur les salaires et les conditions d’emploi et de travail des premières. En outre, le low cost tend à devenir un modèle de société largement favorisé par les technologies de type Internet : la dématérialisation croissante du commerce est un des facteurs de la réduction des prix et transforme la diffusion des produits et des services.
La « low-costisation » donne le sentiment, au premier abord, d’être un mouvement continu. Ainsi, on peut voir dans l’émergence de la grande distribution dans les années 1960 en France un mouvement de ce type si on le rapporte aux épiceries de proximité qui prévalaient jusqu’alors. Par la suite, le hard discount a fait son apparition et on peut se demander si la vente en ligne par des sites spécialisés dans les « prix cassés », n’est pas aussi une des modalités de continuation s’inscrivant dans cette logique, en particulier parce qu’elle s’appuie toujours plus sur le travail du consommateur.
Plus largement, on peut aussi se demander si le low cost n’encourage pas les salariés et les consommateurs à une sorte de clivage identitaire : en tant que consommateurs, ils peuvent avoir intérêt à une réduction drastique des coûts, mais, en tant que salariés, cette dernière peut leur nuire gravement en réduisant leur salaire et en conséquence justifier toujours davantage le recours aux produits low cost. En s’inspirant des réflexions de Marx et de l’école de Francfort, on peut se demander si le fétichisme de la marchandise et l’invisibilisation des conditions de production dans un mode de production capitaliste, ne sont pas redoublés par la logique du low cost. Dans cette optique, le low cost radicaliserait le capitalisme classique. On pourrait même aller plus loin en se demandant si la quête méthodique du moins cher sans souci pour le producteur n’est pas porteur d’une sorte de « révolution anthropologique » au sens de Norbert Elias, c’est-à-dire d’une transformation en profondeur de nos structures mentales qui nous interdirait de penser certaines situations en transformant nos affects en profondeur. Nous serions entrés dans une société basée sur la culture du low cost pour le plus grand nombre, pour le plus grand profit des élites économiques qui se réserveraient les consommations du luxe le plus coûteux.

1 – Analyser le low cost dans différentes dimensions
Les articles sollicités pourraient notamment envisager les domaines suivants :

Approches historique & géographique : On décrit volontiers le bas coût comme un fruit de la crise de croissance et de régulation du capitalisme industriel et un enfant du capitalisme financier, mais n’en trouve-t-on pas des traces plus anciennes ? Quelles sont les premières traces du low cost dans la modernité contemporaine ? Quelles catégories d’acteurs l’ont promu et dans quelles circonstances, avec quelles attentes ? Et s’il est plus ancien qu’on l’imagine spontanément, qu’est-ce qui distingue ses prolégomènes de ses réalités actuelles ? Dans quels espaces politiques (continents, États-nations, régions, etc.) a-t-il vu le jour ? Comment la question du low cost se posait-elle et se pose-t-elle encore à l’étranger (sa localisation, sa morphologie, son importance, etc.).

Emploi & travail : Est-il possible de fournir un ordre de grandeur du poids et de la dynamique des activités de type low cost dans l’économie, en particulier en termes d’emplois dans l’industrie, dans les services et éventuellement dans le secteur primaire (agriculture) ? Qu’ont de spécifique ces emplois et les conditions de travail qui les caractérisent ? Ce type d’activités mobilise-t-il une main-d’œuvre typique (en terme de sexe, d’âge, d’origine nationale, de niveau de formation, etc.) par rapport aux activités ordinaires du même type ? Dans les branches, sous branches ou « professions » « low-costisées », observe-t-on des types de conflits collectifs et de négociations spécifiques ? En quoi se distinguent-elles de celles qu’on observe dans le segment primaire des emplois identifié par Doeringer et Piore (1971) ? Constate-t-on un effet de dissémination du low cost sur les emplois plus ordinaires ? Qu’en est-il de ses effets sur le travail concret et son organisation ? Cela conduit à se demander si les productions et emplois low cost tirent toutes les productions et le travail du plus grand nombre « vers le bas » ou au contraire assiste-t-on à une polarisation entre productions de bas et de haut de gamme ? Comment associer cette éventuelle polarisation avec l’émergence de productions et des producteurs de rangs intermédiaires (middle cost par exemple dans le cas du transport aérien de passagers) ?

Diversité des modèles : Quelles sont les différents types de low cost ? L’ensemble des activités industrielles et de services partage-t-il des caractéristiques communes (transverses) ou, au contraire, les réalités du low cost sont-elles distinctes et spécifiques à des espaces socio-économiques déterminés (segmentation verticale) ? Les spécificités de branches l’emportent-elles sur les spécificités nationales et dans le cas contraire comment se fait l’hybridation ?

Comment définir le marché des produits concernés, leur poids dans la production économique visible et quelles sont les dynamiques à l’œuvre ? Que sait-on du chiffre d’affaires des entreprises low cost et de leur contribution aux PIB nationaux ? Dans les grandes entreprises historiques, comment évoluent les rapports entre les activités traditionnelles et la diversification low cost ? Dispose-t-on aujourd’hui de données permettant d’évaluer statistiquement les phénomènes décrits ? Quelles sont les interprétations possibles et quelles significations en tirer quant à l’évolution des systèmes productifs ? Enfin, le secteur privé est-il le seul concerné ou le secteur public est-il également touché (par exemple par la dématérialisation des relations entre les usagers, l’administration et les entreprises publiques).

2 – Les effets sociaux du low cost
Quels sont les effets sociaux du low cost ? Comment se répartissent les segments de clientèles concernés ? S’agit-il plutôt de classes d’âges juvéniles et/ou de couches populaires en difficultés ou au contraire de classes moyennes supérieures qui pâtissent peu de la polycrise que traversent nos sociétés occidentales ? Dans quelle mesure le recours au low cost concerne-t-il les activités de loisirs (hôtellerie basique sans personnel d’accueil par exemple) et dans quelle mesure touche-t-il les activités professionnelles (cadres aux frais de transport pris en charge par leur entreprise qui se déplacent dans des compagnies aériennes à bas coût) ?

À partir de la réduction des coûts de production et des bas prix pratiqués dans les services et sur certains produits industriels, le low cost ne contribue-t-il pas à un maintien ou même à une élévation du pouvoir d’achat pour les catégories sociales populaires ? Plus précisément, le low cost contribue-t-il à une amélioration du niveau de vie en rendant accessibles des biens et des services qui ne l’étaient guère auparavant pour les couches populaires en particulier (voyages à l’étranger en avion, voitures neuves, etc.). En ce sens, le low cost ne joue-t-il pas un rôle de substitution partielle à l’État keynésien affaibli et endetté ? Le low cost n’aurait-il pas alors une fonction sociale intégratrice partiellement structurée autour de la quête jamais assouvie de produits bon marché qui mériterait analyse ? Est-il abusif d’attribuer au low cost une fonction qui évoquerait le « processus de civilisation » quant à une « transformation anthropologique », au sens déjà défini ci-dessus, poussant certaines catégories sociales virtuoses de l’Internet ou encore faiblement dotées en capital économique à toujours chercher le meilleur rapport qualité/prix en privilégiant le facteur prix ?
Comment les clients de produits ou de services low cost qui sont aussi des travailleurs ou des futurs travailleurs vivent-ils cette sorte de contradiction entre leur fonction d’acheteur tentés par les bas prix et leur fonction de salariés dont les conditions de travail et d’emploi sont possiblement dégradées par la production de produits d’entrée de gammes ? Dans quelle mesure est-il excessif de parler de clivage identitaire ? Au-delà, le low cost ne participe-t-il pas à une dégradation de l’environnement en accroissant la consommation de certaines ressources fossiles (par exemple l’empreinte carbone du transport aérien et d’autres possibles dans l’industrie) ; mais alors, comment situer le low cost dans un souci de réduction des inégalités sociales ?

 

Cet appel à articles concerne tous les chercheurs en sciences sociales (historiens, géographes, sociologues, économistes, philosophes, anthropologues, etc.) et à tous les acteurs du low cost (cadres d’entreprises, syndicalistes, consommateurs, etc.).

Les articles ne dépasseront pas 45 000 signes (espaces, notes de bas de page et bibliographie compris) et sont à adresser avant le 1er mars 2017 à nrtravail@gmail.com en suivant les modalités et les normes de présentation précisées à la rubrique « Soumission et évaluation » du site de la NRT : nrt.revues.org

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Publication des résultats de l’AAP 2016 de la MSH Paris-Saclay

Pour cet appel à projets, la MSH Paris-Saclay a retenu 9 projets de recherches.

Chacun bénéficiera d’une dotation de 3000 € à 6 000 €, dont la gestion sera directement assurée par la MSH Paris-Saclay.

Les 9 projets retenus sont les suivants :

Projet n°1: Étiquetage Nutritionnel et Bien-être Alimentaire des consommateurs vulnérables (ENBEAV)

Responsables scientifiques : NABEC Lydiane (RITM – EA7360) et MARETTE Stephan (Economie Publique – UMR210)

Dans un contexte où « l’épidémie » d’obésité et de surpoids touche désormais un tiers de la population mondiale (Finucane et al., 2011), l’étiquetage nutritionnel porte un enjeu majeur de santé publique (PNNS 2016 ) : améliorer les comportements alimentaires des individus en les informant sur la qualité nutritionnelle.

Dans le cadre de la Loi de Santé 2016, les pouvoirs publics préconisent l’apposition d’un étiquetage simplifié en face-avant des produits agroalimentaires afin de faciliter aux consommateurs l’accès à l’information relative à la qualité nutritionnelle des produits qui leur sont offerts sur le marché. Pourtant, les recherches actuelles montrent que les effets de l’étiquetage nutritionnel sur les choix alimentaires varient selon son format (Hieke et Taylor, 2012 ; Mérigot et Nabec, 2016 ; Newman et al. 2014).

Au regard des enjeux de santé publique et des limites des recherches existantes, notre projet de recherche vise à comprendre les effets des formats d’étiquetage nutritionnel des produits agroalimentaires sur les choix alimentaires des consommateurs, selon les populations ciblées.
Il porte plus précisément sur deux cibles prioritaires, dites vulnérables :

  • – axe 1. les populations économiquement vulnérables, dont le pouvoir économique est faible, afin de réduire la fracture sociale en matière de qualité de l’alimentation
  • – axe 2. Les enfants lors de leur socialisation à l’alimentation.

Dans une démarche sociétale, il s’agira d’identifier les formats appropriés aux pratiques alimentaires des cibles prioritaires en matière d’alimentation et de nutrition, en nous appuyant, d’une part, sur des collectifs de consommateurs qui mènent une action collective de terrain, en proximité et d’autre part, sur des données d’achat issues de panels de consommateurs en magasin.

Projet n°2 : Le Fidelio de Beethoven. Transferts, circulations, appropriations, 1798-XXIé siècle. Atelier n°2: « Fidelio: circulations et adaptations »

Responsables scientifiques : YON Jean-Claude (CHCSC – EA2448) et GUMPLOWICZ Philippe (SLAM – EA452)

Ce projet de recherche a pour objet d’aborder l’unique “opéra” de Beethoven envisagé depuis son origine à nos jours afin de mener une réflexion sous le triple angle des transferts, des circulations et des appropriations. Tout en s’appuyant sur les études philologiques et les travaux réalisés jusqu’à présent, le projet n’entend pas reprendre l’histoire de la genèse de l’œuvre, mais vise à poser les fondements d’une histoire « connectée » de Fidelio. Il s’inscrit d’une part, dans le temps long, de 1798 (avec la création de Léonore qui a servi de source à Beethoven) jusqu’au XXIe siècle et, d’autre part, à une échelle spatiale d’envergure. Il entend poser les bases d’une réflexion internationale et interdisciplinaire (histoire, musicologie, Kulturwissenschaft, histoire de l’art, études théâtrales, histoire des idées) en mobilisant les apports d’un dialogue scientifique franco-allemand et en faisant appel à de jeunes chercheurs (doctorants et post–doctorants) et à des chercheurs confirmés venant d’horizons disciplinaires différents.

Le projet est articulé en trois ateliers et un colloque conclusif. La présente demande porte sur le deuxième atelier  intitulé « Fidelio : circulations et adaptations » prévu à Zürich (Institut für Musikwissenschaft) les 2 et 3 juin 2017.

Projet n°3 : Analyse des séries temporelles et données socio-économiques historiques : nouvelles perspectives méthodologiques (ASTDSEH)

Responsables scientifiques : LEBARON Frédéric (IDHES – UMR8533) et FLIESS Michel (LIX – UMR 7161)

Ce projet a pour but de développer des coopérations nouvelles entre chercheurs en SHS (sociologie, économie) et en mathématiques et sciences de l’ingénieur, autour de la pertinence et la portée des méthodes quantitatives d’analyses des séries temporelles relatives pour le traitement des phénomènes socio-économiques historiques.

Il s’agira, à partir de bases de données facilement accessibles constituées d’indicateurs socio-économiques historiques portant sur différents pays (World Top Incomes DataBase, données macroéconomiques comme celles utilisées par David Hendry pour l’Angleterre), d’évaluer la pertinence et l’apport de divers outils d’analyse des séries temporelles pour décrire et comprendre les processus à l’œuvre : tendances, cycles, stationnarité, dépendances, etc.

Ce projet sera d’abord l’occasion de discuter de l’intérêt et des limites des cadres méthodologiques et interprétatifs développés par les chercheurs en sciences sociales dans leurs analyses des processus socio-économiques historiques.

Une attention particulière sera portée aux réflexions de François Simiand (Simiand, 1932), David Hendry (Hendry, 1981) ou encore Thomas Piketty (Piketty, 2013), s’agissant des relations entre revenus, inégalités, processus de répartition, prix, politiques publiques et changements idéologiques.

Il s’agit en particulier de mettre à l’épreuve l’idée centrale selon laquelle les dynamiques socio-économiques contemporaines, en particulier leurs aspects inégalitaires surtout depuis les années 1980 (Piketty 2013, Atkinson 2016), sont le produit de la conjonction de facteurs monétaires et financiers d’ordre structurel, de changements notables dans les politiques publiques et de transformations idéologiques de grande ampleur ayant vu en particulier le succès des idées « néolibérales » (Denord 2016).

Projet n° 4 : Le corps polychrome, les couleurs de la santé

Responsable scientifique : SAMAMA Evelyne (DYPAC – EA2449)

Pour la huitième édition des « Rencontres d’histoire de la médecine, des pratiques et des représentations médicales dans les sociétés anciennes », nous avons choisi de nous intéresser au chromatisme naturel de l’enveloppe et des sécrétions corporelles et à leur rôle dans la médecine des sociétés pré-industrielles.

Si la couleur des yeux, des cheveux, de la peau, est visible dès le premier coup d’œil et peut informer sur la personne, notamment son origine ou son âge, pour les médecins, elle constitue un des signes à prendre en compte dans le pronostic. Selon leur époque et leur compétence, les soignants en usent comme d’indices pour identifier les maladies possibles et tentent, en étudiant, puis codifiant les couleurs des excrétions et sécrétions corporelles, d’en établir une typologie signifiante.

Les textes littéraires apprécient aussi la polychromie humaine comme signe de « bonne » ou de « mauvaise » santé. Seront donc étudiées, dans les œuvres littéraires, savantes et médicales ainsi que dans l’iconographie, les couleurs de la peau, des cheveux, des yeux, et des dents, mais aussi celles du sang — par effusion ou sécrétion —, de la sueur, et des larmes, du sperme, de la salive aussi, ainsi que celles des expectorations et des différentes excrétions (buccales ou nasales), des selles et de l’urine.

Projet n° 5 : Analyse interdisciplinaire des comportements de collecte et de valorisation des données personnelles par les applications smartphone

Responsable scientifique : LE GUEL Fabrice (RITME – EA7360)

Les données personnelles sont présentées comme « le pétrole du 21 ème siècle ». Elles contribuent largement au phénomène du ‘big data’. Si ce dernier est un facteur de croissance reconnu, il ne doit pas non plus se faire au détriment du respect de la vie privée des citoyens, principaux fournisseurs de données personnelles.

L’enjeu est d’autant plus important que les objets mobiles et connectés (principalement les smartphones) sont devenus omniprésents dans la vie quotidienne et sont capables de collecter un grand nombre de données considérées comme sensibles, car pouvant servir à discriminer (par exemple, en interdisant l’accès à un emploi pour un profil déterminé d’individus).

L’objectif de notre projet est de contribuer à lever le voile sur les comportements de collecte et de valorisation des données personnelles par les applications smartphone à des fins potentielles de discrimination. La notion de ‘discrimination’ sera tout d’abord discutée sous l’angle de l’Économie et du Droit, puis nous analyserons des données originales et massives afin d’identifier des comportements potentiels de discrimination de la part des applications.

Nous nous concentrerons particulièrement sur les applications proposées aux enfants, population peu étudiée dans la littérature et encore plus sensible du point de vue de l’usage des données personnelles. Nous tirons des conclusions en termes de régulation et de moyens de protection de la vie privée des utilisateurs de smartphone.

Projet n°6 : Quand les SHS auscultent la santé – Le big bang de la santé connectée

Responsables scientifiques : FERRAND-NAGEL Sabine (RITM – EA7360) et PELLETIER-FLEURY Nathalie (CRESP – UMR1018)

Dans le cadre de la mise en réseau des chercheurs SHS au sein de l’Université Paris-Saclay, ce projet vise à proposer un premier projet fédérateur aux différents chercheurs travaillant sur la santé au sein des établissements de Paris-Saclay, tout particulièrement au sein des SHS. En première intention ce sont d’abord les économistes de la santé qui sont concernés, aujourd’hui éparpillés dans les différents établissements. Mais il s’agit aussi de profiter de l’environnement scientifique de l’UPSay pour créer un dialogue avec les autres champs scientifiques.

A ce stade, la thématique proposée pour permettre cette transversalité est la santé connectée, qui englobe aussi bien le développement de la télémédecine, la m-santé qui s’est ajoutée à l’e-santé, les big datas santé, le développement des plateformes santé, bref toutes les promesses liées au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) au service d’un système de santé devant relever de nombreux défis sociétaux (maladies chroniques, vieillissement, accès aux soins et disparités territoriales, éthique…).

Projet n° 7 : Fablabs, innovation, travail (FIT)

Responsables scientifiques : FAGES Volny (IDHES – UMR) et LACOUR Stéphanie (ISP – UMR7220)

Ce projet se propose d’analyser le développement rapide de lieux collectifs de pratiques technologiques et la variété des formes que ceux-ci peuvent prendre, en particulier dans le cas de la France. Qu’il s’agisse de Fablabs, de Hackerspaces, d’Openspaces, de Design Centers, de TechShops Inc., le nombre d’espaces consacrés au partage de machines et de savoirs-faires scientifiques et techniques est en constante augmentation partout dans le monde depuis une décennie.

Ces lieux, souvent articulés, historiquement, sociologiquement, voire parfois simplement rhétoriquement, au monde des makers et du DIY (Do It Yourself), prennent une place croissante dans les politiques d’innovation. Ils sont au cœur des transformations annoncées de l’enseignement et de la vulgarisation scientifique, et sont parfois présentés comme constituant les lieux d’une révolution dans la manière dont les citoyens considèrent et se saisissent de la technologie, de l’innovation, et de la science.

L’objectif du projet est d’analyser, par des études de terrain, la diversité d’organisations de ces différents lieux, la variété de leurs encrages institutionnels, et des parcours des individus qui les
fréquentent plus ou moins assidument. Il s’agira d’une part de confronter les pratiques effectives avec la multitude de discours qui accompagnent ces espaces, d’autre part d’analyser les transformations que ces lieux peuvent engendrer dans notre rapport à la technique, et enfin de saisir les modifications qui s’y produisent concernant l’articulation entre science, technologique,
travail, droit, et professionnalité.

Projet n° 8 : Authenticité : théories et pratiques, cycle de séminaires interdisciplinaires

Responsables scientifiques : CORNU Marie (ISP – UMR7220), YON Jean-Claude (CHCSC – EA2448), BERTRAND Loïc (IPANEMA – USR3461) et COLMELLERE Cynthia (IDHES – UMR853

Le thème de l ’authenticité, qui soulève de multiples questions autour de la matérialité du  monument, de l’œuvre ou de l’objet d’art, est un sujet particulièrement propice à la réflexion interdisciplinaire dans le domaine du patrimoine. Ce cycle de séminaires, itinérant et organisé à tour de rôle par les différents laboratoires impliqués, l’abordera en confrontant différentes
approches disciplinaires et professionnelles.

L’objectif est de comprendre le mode sur lequel chaque discipline aborde et définit cet objet, mais aussi d’explorer les mouvements d’interaction et la part de détermination des différentes disciplines et acteurs concernés dans l’édification de la notion. Par exemple, on peut se demander en quoi l’histoire de l’art, la science historique en général, les sciences de la conservation déterminent ou influencent la qualification de l’authenticité ? La notion ou la valeur d’authenticité est en outre une notion relative, de façon générale, mais aussi dans l’espace et dans le temps, et la reconnaissance ou le fait d’en décréter la réalité peut comporter une part d’incertitude.

Il y a des degrés d’authenticité, des probabilités de l’authenticité, incertitudes parfois exprimées dans les vocabulaires. Comment le droit, l’histoire de l’art, d’autres sciences travaillant sur la matière de l’œuvre appréhendent et composent avec cette part d’incertitude ? C’est un autre des points de contacts qui seront explorés dans le cadre de ces séminaires.

Projet n°9 : Les humanités environnementales, un nouvel espace interdisciplinaire

Responsable scientifique : QUENET Grégory (CHCSC – EA2448)

Ce projet considère les humanités environnementales comme un espace discursif qui invite à reformuler les termes du dialogue entre les sciences humaines et sociales et les sciences de l’environnement autour des défis posés par les changements environnementaux et climatiques aux sociétés humaines.

L’objectif général est de constituer cet espace de dialogue interdisciplinaire au sein de Paris Saclay en s’appuyant sur le rôle d’animation de la MSH Paris Saclay. Il s’organise autour de quatre thématiques :

  • les modes d’organisation de la recherche
  • ce que l’environnement et le climat font aux sciences humaines et sociales
  • un retour critique sur l’Anthropocène
  • les récits et les formes artistiques.

Ce projet interdisciplinaire associe 3 organismes de Paris-Saclay (UVSQCEAAgroParisTech) mais il s’adresse potentiellement à tous les chercheurs SHS et sciences de l’environnement dans le but de faire grandir la communauté de départ. Les participants fondateurs relèvent de l’histoire de l’environnement, de l’économie et des pratiques artistiques, de l’écologie et de la science politique : leur rôle est de montrer comment leur discipline pourrait participer aux humanités environnementales et d’enrôler d’autres disciplines dans le projet.

Publication des résultats de l’AAP 2016 de la MSH Paris-Saclay Lire la suite »

Appel à projets de Coopération Scientifique 2017 – Ambassade de France au Vietnam

Le service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Vietnam lance un appel à projets de coopération scientifique pour l’année 2017.

Ce programme vise à promouvoir les nouvelles coopérations scientifiques entre la France et le Vietnam, à travers un soutien à la mobilité, aux actions de communication ou à un appui logistique.

Tous les domaines scientifiques sont potentiellement éligibles, mais seuls les établissements d’enseignement supérieur et instituts de recherche français sont autorisés à déposer leurs projets.

Les activités couvertes par le financement devront se dérouler sur une période maximale d’un an, à partir de la date de notification du résultat de l’appel aux organisations retenues.

Calendrier :
Date de dépôt de dossier : du 1er Décembre 2016 au 1er Février 2017

Annonce des résultats : Février 2017

Pour plus de renseignements et la constitution du dossier, veuillez consulter les documents suivants :

Règlement de l’Appel à projets de coopération scientifique : Appel à projets 2017- Coopération scientifique – Ambassade de France au Vietnam

 

Appel à projets de Coopération Scientifique 2017 – Ambassade de France au Vietnam Lire la suite »

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