Appel à contributions de la Nouvelle Revue du travail

Appel n° 12 – Nouvelle Revue du travail – Les pratiques du low cost

Date limite de dépôt des articles : 1er mars 2017

Plan
1 – Analyser le low cost dans différentes dimensions
2 – Les effets sociaux du low cost

Corpus coordonné par Marnix Dressen et Jean-Pierre Durand

La notion de low cost est difficile à définir. Elle peut désigner un processus de production ou bien le produit fini. On parle aussi de pays low cost au sens de zone géographique à bas coût de main-d’œuvre. Ces flottements sémantiques figurent parmi les raisons qui poussent à s’intéresser au low cost et à la place, semble-t-il, croissante qu’il occupe dans les pays occidentaux, notamment.
Certes, le fait que la plupart des produits (et de services) soient de qualités et de prix différenciés n’est pas nouveau. Toutefois, au-delà de la concurrence par les prix, on peut s’interroger sur l’émergence d’un nouveau modèle que l’on pourrait d’abord définir à partir de deux de ses principes essentiels imbriqués :

  • la simplification radicale du produit ou du service pour le réduire à sa fonctionnalité-cœur (sans luxe, sans confort ou recherche esthétique) : le déplacement point à point dans le trajet aérien ou ferroviaire (avec espace et prestations réduits ou facturés en sus), la conception-fabrication d’une automobile « basique », la mise à disposition des marchandises dans leur carton d’emballage, sur palettes, dans la grande distribution hard discount, par exemple.
  • la réduction au minimum des coûts des inputs (matériaux bon marché et réduction maximale des dépenses relatives au travail). Elle suppose le recours massif à la sous-traitance, à l’implantation des activités productives dans les pays de main d’œuvre à bas coût et à fiscalité attractive pour le capital, à l’intensification du travail et/ou au recours systématique à des statuts d’emplois dépréciés.

Le low cost a des effets directs sur cette institution centrale qu’est le travail : à la fois des effets directs pour les salariés des entreprises concernées ou par « contagion » puisqu’on peut se demander s’il ne conduit pas les firmes traditionnelles concurrentes à s’aligner sur les salaires et les conditions d’emploi et de travail des premières. En outre, le low cost tend à devenir un modèle de société largement favorisé par les technologies de type Internet : la dématérialisation croissante du commerce est un des facteurs de la réduction des prix et transforme la diffusion des produits et des services.
La « low-costisation » donne le sentiment, au premier abord, d’être un mouvement continu. Ainsi, on peut voir dans l’émergence de la grande distribution dans les années 1960 en France un mouvement de ce type si on le rapporte aux épiceries de proximité qui prévalaient jusqu’alors. Par la suite, le hard discount a fait son apparition et on peut se demander si la vente en ligne par des sites spécialisés dans les « prix cassés », n’est pas aussi une des modalités de continuation s’inscrivant dans cette logique, en particulier parce qu’elle s’appuie toujours plus sur le travail du consommateur.
Plus largement, on peut aussi se demander si le low cost n’encourage pas les salariés et les consommateurs à une sorte de clivage identitaire : en tant que consommateurs, ils peuvent avoir intérêt à une réduction drastique des coûts, mais, en tant que salariés, cette dernière peut leur nuire gravement en réduisant leur salaire et en conséquence justifier toujours davantage le recours aux produits low cost. En s’inspirant des réflexions de Marx et de l’école de Francfort, on peut se demander si le fétichisme de la marchandise et l’invisibilisation des conditions de production dans un mode de production capitaliste, ne sont pas redoublés par la logique du low cost. Dans cette optique, le low cost radicaliserait le capitalisme classique. On pourrait même aller plus loin en se demandant si la quête méthodique du moins cher sans souci pour le producteur n’est pas porteur d’une sorte de « révolution anthropologique » au sens de Norbert Elias, c’est-à-dire d’une transformation en profondeur de nos structures mentales qui nous interdirait de penser certaines situations en transformant nos affects en profondeur. Nous serions entrés dans une société basée sur la culture du low cost pour le plus grand nombre, pour le plus grand profit des élites économiques qui se réserveraient les consommations du luxe le plus coûteux.

1 – Analyser le low cost dans différentes dimensions
Les articles sollicités pourraient notamment envisager les domaines suivants :

Approches historique & géographique : On décrit volontiers le bas coût comme un fruit de la crise de croissance et de régulation du capitalisme industriel et un enfant du capitalisme financier, mais n’en trouve-t-on pas des traces plus anciennes ? Quelles sont les premières traces du low cost dans la modernité contemporaine ? Quelles catégories d’acteurs l’ont promu et dans quelles circonstances, avec quelles attentes ? Et s’il est plus ancien qu’on l’imagine spontanément, qu’est-ce qui distingue ses prolégomènes de ses réalités actuelles ? Dans quels espaces politiques (continents, États-nations, régions, etc.) a-t-il vu le jour ? Comment la question du low cost se posait-elle et se pose-t-elle encore à l’étranger (sa localisation, sa morphologie, son importance, etc.).

Emploi & travail : Est-il possible de fournir un ordre de grandeur du poids et de la dynamique des activités de type low cost dans l’économie, en particulier en termes d’emplois dans l’industrie, dans les services et éventuellement dans le secteur primaire (agriculture) ? Qu’ont de spécifique ces emplois et les conditions de travail qui les caractérisent ? Ce type d’activités mobilise-t-il une main-d’œuvre typique (en terme de sexe, d’âge, d’origine nationale, de niveau de formation, etc.) par rapport aux activités ordinaires du même type ? Dans les branches, sous branches ou « professions » « low-costisées », observe-t-on des types de conflits collectifs et de négociations spécifiques ? En quoi se distinguent-elles de celles qu’on observe dans le segment primaire des emplois identifié par Doeringer et Piore (1971) ? Constate-t-on un effet de dissémination du low cost sur les emplois plus ordinaires ? Qu’en est-il de ses effets sur le travail concret et son organisation ? Cela conduit à se demander si les productions et emplois low cost tirent toutes les productions et le travail du plus grand nombre « vers le bas » ou au contraire assiste-t-on à une polarisation entre productions de bas et de haut de gamme ? Comment associer cette éventuelle polarisation avec l’émergence de productions et des producteurs de rangs intermédiaires (middle cost par exemple dans le cas du transport aérien de passagers) ?

Diversité des modèles : Quelles sont les différents types de low cost ? L’ensemble des activités industrielles et de services partage-t-il des caractéristiques communes (transverses) ou, au contraire, les réalités du low cost sont-elles distinctes et spécifiques à des espaces socio-économiques déterminés (segmentation verticale) ? Les spécificités de branches l’emportent-elles sur les spécificités nationales et dans le cas contraire comment se fait l’hybridation ?

Comment définir le marché des produits concernés, leur poids dans la production économique visible et quelles sont les dynamiques à l’œuvre ? Que sait-on du chiffre d’affaires des entreprises low cost et de leur contribution aux PIB nationaux ? Dans les grandes entreprises historiques, comment évoluent les rapports entre les activités traditionnelles et la diversification low cost ? Dispose-t-on aujourd’hui de données permettant d’évaluer statistiquement les phénomènes décrits ? Quelles sont les interprétations possibles et quelles significations en tirer quant à l’évolution des systèmes productifs ? Enfin, le secteur privé est-il le seul concerné ou le secteur public est-il également touché (par exemple par la dématérialisation des relations entre les usagers, l’administration et les entreprises publiques).

2 – Les effets sociaux du low cost
Quels sont les effets sociaux du low cost ? Comment se répartissent les segments de clientèles concernés ? S’agit-il plutôt de classes d’âges juvéniles et/ou de couches populaires en difficultés ou au contraire de classes moyennes supérieures qui pâtissent peu de la polycrise que traversent nos sociétés occidentales ? Dans quelle mesure le recours au low cost concerne-t-il les activités de loisirs (hôtellerie basique sans personnel d’accueil par exemple) et dans quelle mesure touche-t-il les activités professionnelles (cadres aux frais de transport pris en charge par leur entreprise qui se déplacent dans des compagnies aériennes à bas coût) ?

À partir de la réduction des coûts de production et des bas prix pratiqués dans les services et sur certains produits industriels, le low cost ne contribue-t-il pas à un maintien ou même à une élévation du pouvoir d’achat pour les catégories sociales populaires ? Plus précisément, le low cost contribue-t-il à une amélioration du niveau de vie en rendant accessibles des biens et des services qui ne l’étaient guère auparavant pour les couches populaires en particulier (voyages à l’étranger en avion, voitures neuves, etc.). En ce sens, le low cost ne joue-t-il pas un rôle de substitution partielle à l’État keynésien affaibli et endetté ? Le low cost n’aurait-il pas alors une fonction sociale intégratrice partiellement structurée autour de la quête jamais assouvie de produits bon marché qui mériterait analyse ? Est-il abusif d’attribuer au low cost une fonction qui évoquerait le « processus de civilisation » quant à une « transformation anthropologique », au sens déjà défini ci-dessus, poussant certaines catégories sociales virtuoses de l’Internet ou encore faiblement dotées en capital économique à toujours chercher le meilleur rapport qualité/prix en privilégiant le facteur prix ?
Comment les clients de produits ou de services low cost qui sont aussi des travailleurs ou des futurs travailleurs vivent-ils cette sorte de contradiction entre leur fonction d’acheteur tentés par les bas prix et leur fonction de salariés dont les conditions de travail et d’emploi sont possiblement dégradées par la production de produits d’entrée de gammes ? Dans quelle mesure est-il excessif de parler de clivage identitaire ? Au-delà, le low cost ne participe-t-il pas à une dégradation de l’environnement en accroissant la consommation de certaines ressources fossiles (par exemple l’empreinte carbone du transport aérien et d’autres possibles dans l’industrie) ; mais alors, comment situer le low cost dans un souci de réduction des inégalités sociales ?

 

Cet appel à articles concerne tous les chercheurs en sciences sociales (historiens, géographes, sociologues, économistes, philosophes, anthropologues, etc.) et à tous les acteurs du low cost (cadres d’entreprises, syndicalistes, consommateurs, etc.).

Les articles ne dépasseront pas 45 000 signes (espaces, notes de bas de page et bibliographie compris) et sont à adresser avant le 1er mars 2017 à nrtravail@gmail.com en suivant les modalités et les normes de présentation précisées à la rubrique « Soumission et évaluation » du site de la NRT : nrt.revues.org

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Publication des résultats de l’AAP 2016 de la MSH Paris-Saclay

Pour cet appel à projets, la MSH Paris-Saclay a retenu 9 projets de recherches.

Chacun bénéficiera d’une dotation de 3000 € à 6 000 €, dont la gestion sera directement assurée par la MSH Paris-Saclay.

Les 9 projets retenus sont les suivants :

Projet n°1: Étiquetage Nutritionnel et Bien-être Alimentaire des consommateurs vulnérables (ENBEAV)

Responsables scientifiques : NABEC Lydiane (RITM – EA7360) et MARETTE Stephan (Economie Publique – UMR210)

Dans un contexte où « l’épidémie » d’obésité et de surpoids touche désormais un tiers de la population mondiale (Finucane et al., 2011), l’étiquetage nutritionnel porte un enjeu majeur de santé publique (PNNS 2016 ) : améliorer les comportements alimentaires des individus en les informant sur la qualité nutritionnelle.

Dans le cadre de la Loi de Santé 2016, les pouvoirs publics préconisent l’apposition d’un étiquetage simplifié en face-avant des produits agroalimentaires afin de faciliter aux consommateurs l’accès à l’information relative à la qualité nutritionnelle des produits qui leur sont offerts sur le marché. Pourtant, les recherches actuelles montrent que les effets de l’étiquetage nutritionnel sur les choix alimentaires varient selon son format (Hieke et Taylor, 2012 ; Mérigot et Nabec, 2016 ; Newman et al. 2014).

Au regard des enjeux de santé publique et des limites des recherches existantes, notre projet de recherche vise à comprendre les effets des formats d’étiquetage nutritionnel des produits agroalimentaires sur les choix alimentaires des consommateurs, selon les populations ciblées.
Il porte plus précisément sur deux cibles prioritaires, dites vulnérables :

  • – axe 1. les populations économiquement vulnérables, dont le pouvoir économique est faible, afin de réduire la fracture sociale en matière de qualité de l’alimentation
  • – axe 2. Les enfants lors de leur socialisation à l’alimentation.

Dans une démarche sociétale, il s’agira d’identifier les formats appropriés aux pratiques alimentaires des cibles prioritaires en matière d’alimentation et de nutrition, en nous appuyant, d’une part, sur des collectifs de consommateurs qui mènent une action collective de terrain, en proximité et d’autre part, sur des données d’achat issues de panels de consommateurs en magasin.

Projet n°2 : Le Fidelio de Beethoven. Transferts, circulations, appropriations, 1798-XXIé siècle. Atelier n°2: « Fidelio: circulations et adaptations »

Responsables scientifiques : YON Jean-Claude (CHCSC – EA2448) et GUMPLOWICZ Philippe (SLAM – EA452)

Ce projet de recherche a pour objet d’aborder l’unique “opéra” de Beethoven envisagé depuis son origine à nos jours afin de mener une réflexion sous le triple angle des transferts, des circulations et des appropriations. Tout en s’appuyant sur les études philologiques et les travaux réalisés jusqu’à présent, le projet n’entend pas reprendre l’histoire de la genèse de l’œuvre, mais vise à poser les fondements d’une histoire « connectée » de Fidelio. Il s’inscrit d’une part, dans le temps long, de 1798 (avec la création de Léonore qui a servi de source à Beethoven) jusqu’au XXIe siècle et, d’autre part, à une échelle spatiale d’envergure. Il entend poser les bases d’une réflexion internationale et interdisciplinaire (histoire, musicologie, Kulturwissenschaft, histoire de l’art, études théâtrales, histoire des idées) en mobilisant les apports d’un dialogue scientifique franco-allemand et en faisant appel à de jeunes chercheurs (doctorants et post–doctorants) et à des chercheurs confirmés venant d’horizons disciplinaires différents.

Le projet est articulé en trois ateliers et un colloque conclusif. La présente demande porte sur le deuxième atelier  intitulé « Fidelio : circulations et adaptations » prévu à Zürich (Institut für Musikwissenschaft) les 2 et 3 juin 2017.

Projet n°3 : Analyse des séries temporelles et données socio-économiques historiques : nouvelles perspectives méthodologiques (ASTDSEH)

Responsables scientifiques : LEBARON Frédéric (IDHES – UMR8533) et FLIESS Michel (LIX – UMR 7161)

Ce projet a pour but de développer des coopérations nouvelles entre chercheurs en SHS (sociologie, économie) et en mathématiques et sciences de l’ingénieur, autour de la pertinence et la portée des méthodes quantitatives d’analyses des séries temporelles relatives pour le traitement des phénomènes socio-économiques historiques.

Il s’agira, à partir de bases de données facilement accessibles constituées d’indicateurs socio-économiques historiques portant sur différents pays (World Top Incomes DataBase, données macroéconomiques comme celles utilisées par David Hendry pour l’Angleterre), d’évaluer la pertinence et l’apport de divers outils d’analyse des séries temporelles pour décrire et comprendre les processus à l’œuvre : tendances, cycles, stationnarité, dépendances, etc.

Ce projet sera d’abord l’occasion de discuter de l’intérêt et des limites des cadres méthodologiques et interprétatifs développés par les chercheurs en sciences sociales dans leurs analyses des processus socio-économiques historiques.

Une attention particulière sera portée aux réflexions de François Simiand (Simiand, 1932), David Hendry (Hendry, 1981) ou encore Thomas Piketty (Piketty, 2013), s’agissant des relations entre revenus, inégalités, processus de répartition, prix, politiques publiques et changements idéologiques.

Il s’agit en particulier de mettre à l’épreuve l’idée centrale selon laquelle les dynamiques socio-économiques contemporaines, en particulier leurs aspects inégalitaires surtout depuis les années 1980 (Piketty 2013, Atkinson 2016), sont le produit de la conjonction de facteurs monétaires et financiers d’ordre structurel, de changements notables dans les politiques publiques et de transformations idéologiques de grande ampleur ayant vu en particulier le succès des idées « néolibérales » (Denord 2016).

Projet n° 4 : Le corps polychrome, les couleurs de la santé

Responsable scientifique : SAMAMA Evelyne (DYPAC – EA2449)

Pour la huitième édition des « Rencontres d’histoire de la médecine, des pratiques et des représentations médicales dans les sociétés anciennes », nous avons choisi de nous intéresser au chromatisme naturel de l’enveloppe et des sécrétions corporelles et à leur rôle dans la médecine des sociétés pré-industrielles.

Si la couleur des yeux, des cheveux, de la peau, est visible dès le premier coup d’œil et peut informer sur la personne, notamment son origine ou son âge, pour les médecins, elle constitue un des signes à prendre en compte dans le pronostic. Selon leur époque et leur compétence, les soignants en usent comme d’indices pour identifier les maladies possibles et tentent, en étudiant, puis codifiant les couleurs des excrétions et sécrétions corporelles, d’en établir une typologie signifiante.

Les textes littéraires apprécient aussi la polychromie humaine comme signe de « bonne » ou de « mauvaise » santé. Seront donc étudiées, dans les œuvres littéraires, savantes et médicales ainsi que dans l’iconographie, les couleurs de la peau, des cheveux, des yeux, et des dents, mais aussi celles du sang — par effusion ou sécrétion —, de la sueur, et des larmes, du sperme, de la salive aussi, ainsi que celles des expectorations et des différentes excrétions (buccales ou nasales), des selles et de l’urine.

Projet n° 5 : Analyse interdisciplinaire des comportements de collecte et de valorisation des données personnelles par les applications smartphone

Responsable scientifique : LE GUEL Fabrice (RITME – EA7360)

Les données personnelles sont présentées comme « le pétrole du 21 ème siècle ». Elles contribuent largement au phénomène du ‘big data’. Si ce dernier est un facteur de croissance reconnu, il ne doit pas non plus se faire au détriment du respect de la vie privée des citoyens, principaux fournisseurs de données personnelles.

L’enjeu est d’autant plus important que les objets mobiles et connectés (principalement les smartphones) sont devenus omniprésents dans la vie quotidienne et sont capables de collecter un grand nombre de données considérées comme sensibles, car pouvant servir à discriminer (par exemple, en interdisant l’accès à un emploi pour un profil déterminé d’individus).

L’objectif de notre projet est de contribuer à lever le voile sur les comportements de collecte et de valorisation des données personnelles par les applications smartphone à des fins potentielles de discrimination. La notion de ‘discrimination’ sera tout d’abord discutée sous l’angle de l’Économie et du Droit, puis nous analyserons des données originales et massives afin d’identifier des comportements potentiels de discrimination de la part des applications.

Nous nous concentrerons particulièrement sur les applications proposées aux enfants, population peu étudiée dans la littérature et encore plus sensible du point de vue de l’usage des données personnelles. Nous tirons des conclusions en termes de régulation et de moyens de protection de la vie privée des utilisateurs de smartphone.

Projet n°6 : Quand les SHS auscultent la santé – Le big bang de la santé connectée

Responsables scientifiques : FERRAND-NAGEL Sabine (RITM – EA7360) et PELLETIER-FLEURY Nathalie (CRESP – UMR1018)

Dans le cadre de la mise en réseau des chercheurs SHS au sein de l’Université Paris-Saclay, ce projet vise à proposer un premier projet fédérateur aux différents chercheurs travaillant sur la santé au sein des établissements de Paris-Saclay, tout particulièrement au sein des SHS. En première intention ce sont d’abord les économistes de la santé qui sont concernés, aujourd’hui éparpillés dans les différents établissements. Mais il s’agit aussi de profiter de l’environnement scientifique de l’UPSay pour créer un dialogue avec les autres champs scientifiques.

A ce stade, la thématique proposée pour permettre cette transversalité est la santé connectée, qui englobe aussi bien le développement de la télémédecine, la m-santé qui s’est ajoutée à l’e-santé, les big datas santé, le développement des plateformes santé, bref toutes les promesses liées au développement des technologies de l’information et de la communication (TIC) au service d’un système de santé devant relever de nombreux défis sociétaux (maladies chroniques, vieillissement, accès aux soins et disparités territoriales, éthique…).

Projet n° 7 : Fablabs, innovation, travail (FIT)

Responsables scientifiques : FAGES Volny (IDHES – UMR) et LACOUR Stéphanie (ISP – UMR7220)

Ce projet se propose d’analyser le développement rapide de lieux collectifs de pratiques technologiques et la variété des formes que ceux-ci peuvent prendre, en particulier dans le cas de la France. Qu’il s’agisse de Fablabs, de Hackerspaces, d’Openspaces, de Design Centers, de TechShops Inc., le nombre d’espaces consacrés au partage de machines et de savoirs-faires scientifiques et techniques est en constante augmentation partout dans le monde depuis une décennie.

Ces lieux, souvent articulés, historiquement, sociologiquement, voire parfois simplement rhétoriquement, au monde des makers et du DIY (Do It Yourself), prennent une place croissante dans les politiques d’innovation. Ils sont au cœur des transformations annoncées de l’enseignement et de la vulgarisation scientifique, et sont parfois présentés comme constituant les lieux d’une révolution dans la manière dont les citoyens considèrent et se saisissent de la technologie, de l’innovation, et de la science.

L’objectif du projet est d’analyser, par des études de terrain, la diversité d’organisations de ces différents lieux, la variété de leurs encrages institutionnels, et des parcours des individus qui les
fréquentent plus ou moins assidument. Il s’agira d’une part de confronter les pratiques effectives avec la multitude de discours qui accompagnent ces espaces, d’autre part d’analyser les transformations que ces lieux peuvent engendrer dans notre rapport à la technique, et enfin de saisir les modifications qui s’y produisent concernant l’articulation entre science, technologique,
travail, droit, et professionnalité.

Projet n° 8 : Authenticité : théories et pratiques, cycle de séminaires interdisciplinaires

Responsables scientifiques : CORNU Marie (ISP – UMR7220), YON Jean-Claude (CHCSC – EA2448), BERTRAND Loïc (IPANEMA – USR3461) et COLMELLERE Cynthia (IDHES – UMR853

Le thème de l ’authenticité, qui soulève de multiples questions autour de la matérialité du  monument, de l’œuvre ou de l’objet d’art, est un sujet particulièrement propice à la réflexion interdisciplinaire dans le domaine du patrimoine. Ce cycle de séminaires, itinérant et organisé à tour de rôle par les différents laboratoires impliqués, l’abordera en confrontant différentes
approches disciplinaires et professionnelles.

L’objectif est de comprendre le mode sur lequel chaque discipline aborde et définit cet objet, mais aussi d’explorer les mouvements d’interaction et la part de détermination des différentes disciplines et acteurs concernés dans l’édification de la notion. Par exemple, on peut se demander en quoi l’histoire de l’art, la science historique en général, les sciences de la conservation déterminent ou influencent la qualification de l’authenticité ? La notion ou la valeur d’authenticité est en outre une notion relative, de façon générale, mais aussi dans l’espace et dans le temps, et la reconnaissance ou le fait d’en décréter la réalité peut comporter une part d’incertitude.

Il y a des degrés d’authenticité, des probabilités de l’authenticité, incertitudes parfois exprimées dans les vocabulaires. Comment le droit, l’histoire de l’art, d’autres sciences travaillant sur la matière de l’œuvre appréhendent et composent avec cette part d’incertitude ? C’est un autre des points de contacts qui seront explorés dans le cadre de ces séminaires.

Projet n°9 : Les humanités environnementales, un nouvel espace interdisciplinaire

Responsable scientifique : QUENET Grégory (CHCSC – EA2448)

Ce projet considère les humanités environnementales comme un espace discursif qui invite à reformuler les termes du dialogue entre les sciences humaines et sociales et les sciences de l’environnement autour des défis posés par les changements environnementaux et climatiques aux sociétés humaines.

L’objectif général est de constituer cet espace de dialogue interdisciplinaire au sein de Paris Saclay en s’appuyant sur le rôle d’animation de la MSH Paris Saclay. Il s’organise autour de quatre thématiques :

  • les modes d’organisation de la recherche
  • ce que l’environnement et le climat font aux sciences humaines et sociales
  • un retour critique sur l’Anthropocène
  • les récits et les formes artistiques.

Ce projet interdisciplinaire associe 3 organismes de Paris-Saclay (UVSQCEAAgroParisTech) mais il s’adresse potentiellement à tous les chercheurs SHS et sciences de l’environnement dans le but de faire grandir la communauté de départ. Les participants fondateurs relèvent de l’histoire de l’environnement, de l’économie et des pratiques artistiques, de l’écologie et de la science politique : leur rôle est de montrer comment leur discipline pourrait participer aux humanités environnementales et d’enrôler d’autres disciplines dans le projet.

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Appel à projets de Coopération Scientifique 2017 – Ambassade de France au Vietnam

Le service de coopération et d’action culturelle de l’Ambassade de France au Vietnam lance un appel à projets de coopération scientifique pour l’année 2017.

Ce programme vise à promouvoir les nouvelles coopérations scientifiques entre la France et le Vietnam, à travers un soutien à la mobilité, aux actions de communication ou à un appui logistique.

Tous les domaines scientifiques sont potentiellement éligibles, mais seuls les établissements d’enseignement supérieur et instituts de recherche français sont autorisés à déposer leurs projets.

Les activités couvertes par le financement devront se dérouler sur une période maximale d’un an, à partir de la date de notification du résultat de l’appel aux organisations retenues.

Calendrier :
Date de dépôt de dossier : du 1er Décembre 2016 au 1er Février 2017

Annonce des résultats : Février 2017

Pour plus de renseignements et la constitution du dossier, veuillez consulter les documents suivants :

Règlement de l’Appel à projets de coopération scientifique : Appel à projets 2017- Coopération scientifique – Ambassade de France au Vietnam

 

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Appel à articles de la Revue d’Economie Régionale et Urbaine

25 ans de Proximités

Appel à proposition d’articles de la Revue d’Économie Régionale et Urbaine

En 1993 parait un numéro spécial de la Revue d’Économie Régionale et Urbaine consacré aux analyses de la proximité, qui rencontre un grand succès et attire une large audience de chercheurs intéressés par ces nouvelles approches (BELLET, COLLETIS, LUNG, 1993).

Depuis, ces dernières ont conquis leurs lettres de noblesse et se sont imposées comme l’une des grandes catégories d’explications du lien des activités humaines à l’espace. Partie de travaux réalisés par des économistes industriels et régionaux sur les processus de production industriels ou innovants conduisant au développement théorique de nombreux concepts (territoire, cluster,…), l’analyse des relations de proximité s’est progressivement transformée, afin de traiter de questions plus larges et d’aborder de nouveaux domaines, sans renier son identité.

Connaissant un destin international, elle est utilisée par des économistes, des gestionnaires, des aménageurs, des sociologues et des géographes afin de fournir un cadre explicatif aux mutations qu’ils constatent localement et globalement. L’appareillage analytique s’est sophistiqué, les méthodes d’analyse et de calcul se sont multipliées, visant à mesurer la dimension objective et à évaluer les dimensions subjectives des proximités, les recherches se sont étendues à de nouveaux domaines comme l’environnement, l’aménagement de l’espace, la consommation, les Technologies de l’information, les réseaux, les processus de gouvernance, la mobilité … et la liste n’est pas exhaustive !

Il s’agit dorénavant de traiter des effets positifs et négatifs des proximités sur les relations économiques et sociales mais aussi, à l’inverse, d’analyser les processus de construction de proximités.

Nous lançons un appel à articles visant à faire un point d’étape sur les analyses de la proximité.

Après 25 ans de recherche et 10 ans après un deuxième numéro spécial de la RERU sur la proximité (BOUBA-OLGA , CARRINCAZEAUX, CORIS, 2008), le moment est venu de faire le bilan des avancées les plus récentes de ce champ d’analyse, qu’il s’agisse de débats théoriques, de méthodes d’analyse ou de progression de la compréhension des dynamiques sociales et économiques contemporaines par le biais d’études appliquées.

Les papiers proposés devront correspondre aux normes de la revue (http://www.reru.fr) et être adressés avant le 15/04/2017 dernier délai à l’adresse suivante : reru@reru.fr. Ils feront l’objet d’une évaluation en double aveugle.

André Torre et Damien Talbot, pour le Comité de rédaction de la RERU et le groupe Dynamiques de Proximité.

BELLET M., COLLETIS G., LUNG Y., (1993), Economie de Proximités, N° spécial de la Revue d’Economie Régionale et Urbaine, 3.
BOUBA-OLGA O., CARRINCAZEAUX C., CORIS M. (2008), La Proximité, 15 ans déjà !, N° spécial de la Revue d’Economie Régionale et Urbaine, 3.

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Bourses Chateaubriand 2017-2019

 Le programme de bourses Chateaubriand est proposé par l’Ambassade de France aux Etats-Unis. Chaque année, il permet à des doctorants inscrits dans une université américaine d’effectuer un séjour de recherche de 4 à 9 mois dans un laboratoire français. Les lauréats Chateaubriand perçoivent une indemnité. Leur billet aller-retour et une assurance maladie sont pris en charge.
Science, Technology, Engineering, Math & Health
Le programme de bourses Chateaubriand pour des doctorants scientifiques (Sciences, Technologie, Ingénierie, Mathématiques & Biologie-Santé) a pour but d’initier ou de renforcer des collaborations ou des projets conjoints entre des équipes de recherche françaises et américaines.
Ce programme est mis en place par le Service pour la Science et la Technologie (SST) de l’Ambassade de France à Washington en partenariat avec des universités et des organismes de recherche en France et aux Etats-Unis. Il est partenaire de la National Science Foundation (NSF) dans le programme GROW.
Humanities & Social Sciences
Le programme de bourses Chateaubriand en Sciences Humaines et Sociales est mis en place par les Services Culturels de l’Ambassade de France à Washington. Il s’adresse à des doctorants américains qui souhaitent poursuivre une partie de leurs travaux auprès d’une équipe de recherche en France, dans toutes les disciplines des SHS.
Ce programme est soutenu par l’Agence Campus France qui assiste les lauréats SHS dans leurs démarches et leur installation en France avant et après leur départ. Des collaborations et évènements ponctuels avec le réseau des Lauréats Fulbright sont également offerts durant le séjour des lauréats.
Date limite : 27 janvier 2017 à 12h EST pour des séjours se déroulant pendant l’année universitaire suivante.

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Appel à candidature pour une Chaire de recherche « Jean d’Alembert » Paris-Saclay

Appel à candidatures pour une Chaire de recherche « Jean d’Alembert » Paris-Saclay – IEA de Paris en 2017-2018

En partenariat avec l’Université Paris-Saclay, l’Institut d’études avancées de Paris recrute une chercheuse ou un chercheur international(e) de haut niveau en sciences humaines et sociales (SHS) pour une période de 6 mois au cours de l’année universitaire 2017-2018.

L’Université Paris-Saclay et l’IEA offrent à la candidate ou au candidat qui sera retenu(e) la possibilité de développer ou de poursuivre un projet de recherche dans les domaines « Marchés, entreprise, travail et innovation », « Patrimoine, cultures et savoirs », ou « Sciences et société », et de bénéficier d’un environnement scientifique interdisciplinaire de tout premier plan. L’institut accueillera en tant que résident(e) la chercheuse ou le chercheur, qui collaborera de façon privilégiée avec un ou plusieurs laboratoires de l’Université Paris-Saclay.

Date limite de dépôt des dossiers : mercredi 1er mars 2017, 15h (heure de Paris, France)

Les candidats peuvent postuler pour un séjour débutant entre le 1 er octobre 2017 et le 1 er février 2018, pour une durée de 6 mois.

THEMATIQUES DE RECHERCHE
L’IEA de Paris et l’Université Paris-Saclay proposent une chaire de recherche de 6 mois lors de l’année universitaire 2017-2018 portant sur une des thématiques structurantes portées par les laboratoires de sciences humaines et sociales de l’Université Paris-Saclay.

Ces thématiques, transversales et transdisciplinaires, s’adressent à des chercheurs de l’ensemble des disciplines au sein des SHS : anthropologie, droit, économie, gestion, géographie, histoire, lettres et arts, philosophie, science politique, sociologie, etc.

Les chercheurs sont invités à proposer un projet dans les thématiques suivantes :

Marché, entreprise, travail et innovation :
Nous serons attentifs aux recherches liées au monde du travail, dans sa diversité, ses régulations et les difficultés auxquelles il est confronté. Les projets peuvent porter sur l’entreprise comme organisation ou comme institution. Ils peuvent également avoir pour objet les régulations de l’entreprise, des institutions, des marchés ou des collectivités tant privées que publiques. Les dynamiques d’innovation font également partie des thématiques qui peuvent être portées par les projets proposés.

Patrimoine, cultures et savoirs :
Les projets pourront porter sur les logiques, historiques et actuelles, de patrimonialisation, que le patrimoine soit culturel, scientifique ou technique. De même, les réflexions en termes de circulation des savoirs, notamment scientifiques et techniques, seront favorablement reçues, ainsi que les recherches interrogeant plus particulièrement les liens entre cultures, savoirs et société par le biais de la patrimonialisation.

Sciences et société :
La spécialisation de la Maison des sciences de l’homme Paris-Saclay dans le travail interdisciplinaire entre SHS et sciences de la nature conduit à ouvrir l’appel à des projets de recherche liés aux questions des rapports entre sciences et société, qu’il s’agisse par exemple – mais la liste n’est pas limitative – des thèmes du climat, de l’énergie, des algorithmes, des biotechnologies ou de la santé.

CONDITIONS DE SEJOUR
Le titulaire de la Chaire « Jean d’Alembert » Paris-Saclay – IEA de Paris bénéficie de tous les avantages accordés aux chercheurs résidents de l’institut d’études avancées de Paris. Il dispose d’une rémunération mensuelle (ou un complément de rémunération), de la prise en charge de son loyer dans une résidence pour chercheurs et du remboursement de son voyage aller-retour à Paris.
Statut et rémunération
Le titulaire bénéficie d’une convention d’allocation lorsque son statut est maintenu dans son université d’origine. Lorsque ce n’est pas possible, un contrat de travail à durée déterminée est proposé. Dans tous les cas, le montant de la rémunération est modulé selon la situation personnelle et professionnelle du résident et selon que celui-ci conserve ou non un salaire de son institution d’origine.
Hébergement
Le titulaire de la Chaire est logé dans un des appartements de l’IEA de Paris dans le pavillon Victor Lyon à la Cité internationale universitaire de Paris. Le bâtiment, entièrement rénové, propose des logements de une à cinq pièces, une salle de conférences et d’autres services collectifs.
Voyages
Les frais de voyage pour un aller-retour entre le domicile du résident et Paris sont pris en charge par l’IEA à concurrence du tarif en classe économique.
Assurance
Le titulaire veillera à se doter d’une assurance personnelle couvrant les risques encourus lors de son séjour.
Moyens de recherche
Pendant son séjour, le titulaire de la Chaire dispose d’un bureau équipé d’un ordinateur, d’un accès internet et de moyens d’impression dans les locaux de l’IEA à l’Hôtel de Lauzun, monument historique du XVIIe siècle. L’IEA met à sa disposition des salles de réunion et de colloque.
Le chercheur peut solliciter un soutien financier et matériel pour leurs travaux et activités de recherche.

Ceci inclut en particulier l’organisation de manifestations scientifiques (colloque, journée d’étude, conférence) et les actions de formation doctorale. Une aide ponctuelle pour la traduction et la publication de textes est également possible.

Les accords passés entre l’IEA de Paris et ses institutions partenaires permettent au chercheur de bénéficier dès son arrivée d’un accès privilégié et d’un droit au prêt étendu dans les principales
bibliothèques universitaire parisiennes. Un service de livraison d’ouvrages permet aux résidents de commander et de recevoir à l’IEA les documents souhaités sans avoir à se déplacer.

CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ
Sont éligibles les chercheurs de toutes les nationalités.
Ne sont pas éligibles les candidats qui ont séjourné en France un total de plus de 12 mois dans les trois années précédant cet appel (par exemple en tant que chargés de cours, boursiers ou contractuels dans un établissement d’enseignement ou de recherche français).
Cet appel à candidatures concerne :

  • Les professeurs d’université et chercheurs « séniors » de haut niveau en sciences humaines et sociales et disciplines associées occupant un poste universitaire ou de recherche (au minimum 10 années d’expérience dans la recherche après le doctorat, à la date de candidature).
  • Les chercheurs « juniors » justifiant d’au minimum 2 années et au maximum 9 années d’expérience dans la recherche après le doctorat (à la date de la candidature).
    Dans les deux cas, la connaissance de l’anglais et la compréhension du français sont requises.

CRITÈRES DE SÉLECTION
Les principaux critères de sélection sont :

  • la qualité scientifique du projet, son caractère novateur et son intérêt pour la communauté
    scientifique ;
  • le parcours scientifique du candidat ;
  • la qualité des contacts scientifiques du candidat en France et son aptitude à collaborer avec des équipes et chercheurs français.

LE DOSSIER DE CANDIDATURE
Le dossier, rédigé en anglais ou en français, est déposé exclusivement via le système de candidature en ligne (http://paris-iea.fr). Les dossiers papier ou envoyés par e-mail ne sont pas acceptés.
Le dossier en ligne est constitué des pièces suivantes :

  • formulaire de candidature dûment rempli ;
  • curriculum vitae incluant une liste globale de publications et une liste des 5 publications considérées comme étant les plus importantes (10 pages max.) ;
  • projet de recherche détaillé (max. 25 000 caractères) présentant
    • la thématique
    • l’état de la recherche sur ce sujet, l’originalité du projet
    • la méthodologie et/ou les fondements théoriques
    • les retombées attendues
    • le programme de travail
    • les collaborations et contacts scientifiques existants ou envisagés en France
    • la bibliographie (les ouvrages et articles cités)
  • deux résumés du projet de recherche (1500 signes maximum chacun, espaces compris) : l’un destiné à des spécialistes du domaine, l’autre destiné à des non spécialistes ;
  • une lettre attestant de la coopération du chercheur avec un ou plusieurs laboratoire(s) de l’Université Paris-Saclay, signée par un membre du ou des laboratoire(s). Le document devra préciser la nature de la collaboration envisagée ;
  • une liste de 4 sujets sur lesquels le candidat pourra donner une conférence lors de son séjour, à l’IEA ou dans une de ses institutions partenaires ;
  • pour les chercheurs juniors (2 à 9 ans après le doctorat à la date de la candidature) : deux lettres de recommandation ;
  • trois propositions d’experts que l’IEA pourrait solliciter pour évaluer la candidature déposée. Les chercheurs désignés, français ou étrangers, ne doivent pas avoir actuellement ou avoir eu dans le passé de collaboration avec le candidat.

CALENDRIER
Date limite de dépôt de candidatures : mercredi 1 er mars 2017, 15h (heure de Paris, France)
Présélection : fin mars 2017
Sélection finale : juin 2017
Notification des résultats : fin juin 2017
Début de la résidence : entre le 1er septembre 2017 et le 1er janvier 2018.

Informations complémentaires :
IEA de Paris : http://www.paris-iea.fr/fr/
Adresse de correspondance : candidature@paris-iea.fr

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Appel à communication « Responsible Organizations in the Global Context » – 15&16/06/2017- Georgetown University

International Conference “Responsible Organizations in the Global Context”

Dates: June 15 & 16, 2017

Location: Georgetown University, Washington DC
More information at: http://www.larequoi.uvsq.fr/larequoi/langue-fr/international-conference-rogc-juin-2017/

Call for papers
Submission deadline for abstracts : January 8, 2017

The LAREQUOI Research Center for Management of the University of Versailles (France) and the Center for Intercultural Education and Development (CIED) of Georgetown University (Washington DC, USA) are coorganizing an international conference on “Responsible Organizations in the Global Context”. The conference aims to engage reflective thinking and discussion on the various dimensions and impacts of “responsibility” for organizations (companies, institutions, government…), while taking into account international differences and similarities, as well as global challenges.
Organizations, both public or private, are expected to be managed in order to carry out their mission in accordance with the expectations and interests of their main stakeholders. If management can be defined as a set of processes and methods used to pilot any form of organization, it can also be broken down into a wide variety of modalities, from comprehensive and meaningful approaches, to technocratic and dehumanized tools. All of these different approaches could be considered forms of management, some being quite responsible and others unaccountable. Moreover, they can be found both in market enterprises and inpublic and non-profit entities.

The combination of responsibility, organizations, and management is not a new trend, and a number of authors have long emphasized the relationship among these concepts. Such a link seems even more crucial today, in an era of profound uncertainty, globalization, and somewhat contradictory expectations regarding social, economic, and political requirements.

Moreover, with the development of digital technology and the use of data mining, new questions regarding ethics and responsibility are raised today. Indeed, big data and digital tools can bring significant benefits to both individuals and organizations, but at the same time they question the meaning of privacy in our society, and they highlight the risk of manipulation oriented on profit rather than on the stakeholders’ interests.

In this context, analyzing dimensions of responsible organizations in the global perspective is essential, in view of both the intensifying pressures of international competition and the growing  crisis of confidence towards some management concepts and practices. Indeed, socio-economic and political systems are facing many societal challenges that are difficult to cope with, and management methods are more and more questioned.

They are regularly suspected of serving particular interests instead of the public good. Consequently, more accountable and integrated processes might be appropriate in order to deal with the present and future stakes of our society.

The theories and practices of organizations generally lead to a distinction between responsibility and accountability, the first being more related to assuming the charge of something or someone, and the second to the necessity to report and/or explain one’s actions. Both concepts seem necessary and complementary, and might also be brought together with sustainable development, either at the corporate level or for global society.

The conference will approach the subject of “Responsible Organizations” from several perspectives: an international perspective, through analyses made in different countries or via comparative approaches; an institutional perspective, studying both commercial businesses and public or non-profit organizations; and a professional perspective, by combining the outlooks of researchers and practitioners.

Within this framework, the concept of “Responsible Organizations” can include dimensions of corporate social responsibility (CSR) as well as internal management processes, such as the quality of human resource policies and leadership skills, seen as key assets for global performance. The possible synergy between the interests of diverse stakeholders employees, shareholders, government, customers, partners, sponsors, communities, society, etc. – and global corporate performance, which has been studied for quite a long time, will be raised and examined.

Concepts such as sustainability, corporate citizenship, and ethics will be part of the discussions, since they can be considered as essentiel ingredients of the organizational processes and missions.
The particular role of managers, either in public or in private organizations, can also serve as a major topic of discussion, insofar as responsible leadership could be generated and reinforced both by management systems and individual skills and actions. Indeed, managers and/or leaders are supposed to assume responsibility for organizational outcomes as well as for the processes and people they work with.

Additional research topics such as individual and collective behaviors, awareness regarding communication, relationships between ethics and performance, cultural diversity, and social responsiveness can also be related to the challenges, the limits, and the possible benefits of responsible organizations.

Some possible topics and research questions :

  • Various dimensions of “Responsibility” for companies, institutions and organizations :
    • Managerial dimensions (human resource policies, organization and structure, style of leadership, quality
      processes…)
    • Societal dimensions (citizenship, CSR, human rights, sustainable development, employment, education…)
  • New trends regarding business ethics and corporate social responsibility (CSR)
  • International challenges and responsibility in organizations
  • Ethical implications of big data and data mining
  • Risks and sense of digital management
  • Impact of national cultures on ethics and CSR
  • Analysis of responsibility toward particular stakeholders
  • Accountability and/or responsibility in organizations ?
  • Corporate social responsibility and sustainable development
  • Cultural acceptance of responsibility in organizations
  • Management skills regarding ethics and social responsibility
  • Role of managers in business responsibility
  • Responsible organizations and communication processes
  • Responsibility and ‘sensemaking’ in organizations
  • Public policies and responsability
  • Responsibility in particular contexts :
    • Government
    • Non-profit organizations / NGOs…
    • B Corps

This list is not restrictive. Other topics related to stakes and challenges for organizations, at present or in the future,
will also be considered.

SUBMISSION PROCEDURE
Abstracts of no more than 800 words should be submitted by January 8, 2017, via email at the following address :
rogc.conference@georgetown.edu

Each proposal must contain the email subject line «Proposal for abstract».
The proposals should include: title of the paper; abstract of no more than 800 words (a clear presentation of the subject addressed, the research question, the theoretical context, the methodological approach, etc.); 3 to 5 key words; bibliographic references, etc. Please mention on a separate page: author(s) name(s), professional a fliation(s), postal address and email address of one author, and a reminder of the title of the paper.

Both individual and group submissions are welcome. The conference will be conducted in English. All proposals and papers will be required in English. Submissions will be reviewed by the Scientific Committee. The result of the selection will be communicated to the authors around February 12, 2017. Selected authors will have until May 7, 2017 to submit their full paper, according to the following instructions : maximum 40 000 characters (including spaces), accompanied with a short abstract of 120 words and 3 to 5 key words. The typography required is Times New Roman, size 12.

The tables, figures, diagrams, must be numbered and titled. Footnotes must be placed on their respective pages (not endnotes) and should not be too long. Citations are formulated in-text,
in parentheses (Name, year). Bibliographic references are gathered in an alphabetical list at the end of the paper. The full paper must be sent via email at the following address : rogc.conference@georgetown.edu. Each email must contain the subject line «Full paper».

Contact : rogc.conference@georgetown.edu
Websites: cied.georgetown.edu
http://www.larequoi.uvsq.fr/larequoi/langue-fr/international-conference-rogc-juin-2017/
Registration at : responsible-org-conference.eventbrite.com

 

 

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Appel à candidatures postdoctorales

ANNONCES PAR LE SECRETAIRE D’ETAT EN CHARGE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE EN 2016

Présentation du plan de simplification
L’objectif est de procéder à l’évaluation des deux plans de simplifications de l’Enseignement supérieur et de la Recherche annoncés par le Secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Thierry Mandon en avril et en décembre 2016.

Visant à alléger les conditions de travail des personnels et usagers, et ainsi faciliter l’enseignement, la recherche et la gestion des établissements, cette démarche de simplification engagée dès 2015 via la consultation des parties prenantes de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et sur la base du rapport de l’IGAENR rendu en février 2016 se décline en deux volets :

  • Une première série de 50 mesures de simplification annoncées en avril 2016.
  • Une seconde de 20 mesures en décembre 2016 avec le lancement de l’évaluation des 70 dispositions prises.

La recherche postdoctorale s’intéressera donc aux effets des deux plans. Il s’agit de conduire une recherche à visée évaluative, dont la méthode devra être clairement exposée par le candidat, afin de mettre en lumière la manière dont les plans de simplification ont eu un impact sur les différents personnels et usagers des établissements d’enseignement supérieur et de recherche en France.
Le financement proposé dans le cadre de cet appel à projet s’adresse à des jeunes chercheurs pour un post-doctorat d’une durée de deux ans. Il est d’un montant de 50 000 euros annuels.

Critères d’éligibilité

• Etre titulaire d’un doctorat obtenu dans une université en France, ou d’un doctorat de niveau équivalent obtenu dans une université non française.
• Effectuer le stage postdoctoral dans un laboratoire de recherche en France.
• Les doctorants qui auront soutenu leur thèse en 2016 peuvent être candidats.

Dossier de candidature
1. Un curriculum vitae du candidat.
2. La liste des publications (parues et acceptées) et la liste des communications scientifiques du candidat.
3. Une photocopie de la page de garde de la thèse ou du diplôme indiquant la date de soutenance et la composition du jury.
4. Le titre et la description du projet de recherche (8 pages maximum).
5. Un organigramme détaillé de l’équipe d’accueil.
6. La liste des publications de l’équipe d’accueil des deux dernières années.
7. Une lettre de motivation du candidat.
8. Une lettre d’accord, sur papier à en-tête, du Directeur de l’unité d’accueil qui indique en outre l’organisme gestionnaire du futur financement.

Conditions d’attribution

Dépôt de candidatures

Le dossier de candidature doit être adressé de façon dématérialisée à la direction générale de la recherche et de l’innovation – DGRI -avant le 15 février 2017 à minuit à l’adresse mail suivante :

aap-postdoc.simplification@recherche.gouv.fr

Sélection des candidats

Le jury d’évaluation sera composé de :

  • Philippe Bezès, Directeur de recherche au CNRS
  • Jean-Richard Cytermann, Chef de service de l’IGAENR
  • Florence Jany-Catrice, Professeur des universités à Lille 1
  • Vincent Spenlehauer, Directeur du pôle de formation à l’action publique à l’Ecole des Ponts Paris Tech.

Modalités de financement

• Les financements prennent effet à la signature du contrat de travail post-doctoral qui doit intervenir entre le 15 mars 2017 et les 30 avril 2017 pour une durée de deux ans ;
• Une première avance de 50 000 € est versée après transmission d’un exemplaire du contrat de travail post-doctoral (contrat à durée déterminée de 2 ans) entre le bénéficiaire et l’organisme gestionnaire du laboratoire d’accueil
• Un rapport intermédiaire d’activité est transmis à mi-parcours du contrat et déclenche le versement d’une deuxième avance de 40 000 € pour la poursuite de l’étude
• Un rapport provisoire d’évaluation des deux plans de simplification est transmis deux mois avant la fin du contrat. Les éventuelles remarques et questions du ministère chargé de l’ESR sont communiquées en retour, au plus tard un mois après réception du rapport provisoire
• Le solde de la subvention, 10 000 €, est versé après réception du rapport définitif.

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« Quelles synergies Enseignement Recherche & Entreprises sur le plateau de Saclay pour favoriser l’innovation ? »

Le Conseil Académique de l’Université Paris-Saclay organise le 19 janvier 2017 un séminaire dans les locaux d’HEC Paris, qui rassemblera la communauté scientifique, industrielle et politique autour du thème de l’innovation sur le Plateau de Saclay, et des interactions entre enseignement, recherche et entreprise.

L’objectif
L’objectif de ce séminaire est de réfléchir, avec l’apport des Sciences humaines et sociales et l’analyse d’expériences de terrain, à une meilleure rationalisation de toutes les initiatives conduites sur le Plateau par les entreprises privées, par les chercheurs publics et privés, par les enseignants et par leur gouvernance pour valoriser la recherche et les formations : réponse aux défis sociétaux, création de valeur économique, création d’emplois, insertion professionnelle des étudiants, visibilité mondiale.

A qui s’adresse ce séminaire ?

  • Communauté scientifique et industrielle
  • Gouvernance
  • Politiques aux niveaux local, régional & national.

Programme et intervenants

Télécharger le programme du séminaire : programme-synergieinnovationv5

Contact et informations pratiques

Organisation

Nathalie Popiolek, Vice Présidente du Conseil Académique de l’Université Paris-Saclay ; Économiste à la Direction des Analyses Stratégiques du CEA.
nathalie.popiolek@cea.fr

Accès

HEC Paris – 1, rue de la Libération
Amphi : HEC S101_BELLON, Hall S
78351 Jouy en Josas Cedex

http://www.hec.fr/Acces-au-campus

Merci de vous munir d’une pièce d’identité pour accéder au bâtiment.

Inscription
Date limite d’inscription : le 12 janvier 2017

inscription en ligne : https://www.universite-paris-saclay.fr/fr/inscription-seminaire-19-janvier-2017

 

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Axe transversal : Transitions et Innovation

Cet axe trouve des terrains d’applications dans toutes les thématiques étudiées au sein de la MSH Paris-Saclay.
Il vise à analyser le concept d’innovation en tant que tel, mais aussi à explorer les apports des Science and Technology Studies sur la compréhension des effets des politiques qui lui sont consacrées.
Enfin, les chercheurs seront plus généralement incités à développer des travaux réflexifs sur leurs propres pratiques de l’innovation.

Les deux axes cardinaux de la MSH Paris-Saclay concernent essentiellement les transitions numérique et écologique. Ces transitions s’accompagnent souvent, en amont ou en aval, d’innovations technologiques ou sociales qui sont susceptibles de déstabiliser les systèmes dans lesquels elles s’insèrent et de les engager dans de nouvelles transitions. La nécessité de comprendre la complexité des boucles de rétroactions et la permanence des injonctions à innover, et la présence au sein de Paris-Saclay de forces spécialisées dans la recherche sur l’innovation ont incité la Direction de la MSH à définir un axe transversal sur l’innovation.

L’innovation est en effet un objet d’étude interdisciplinaire, à la lisière des sciences de la nature et des sciences humaines et sociales. Elle est aussi un champ de recherche pluridisciplinaire au sein de ces dernières, au croisement de l’histoire, du droit, de la sociologie, de l’économie et de la gestion. À cet égard, elle se situe au centre de nombreuses réflexions sur la propriété intellectuelle, l’entreprise et la croissance économique. Ces thématiques constituent un objet d’étude particulièrement stimulant pour toutes les disciplines des SHS. Au cœur d’un territoire qui fait de l’innovation l’un de ses fers de lance, la MSH Paris-Saclay a vocation à porter une recherche méthodologique et réflexive interdisciplinaire sur cet objet, en mobilisant non seulement les quelque 100 spécialistes du domaine au sein de ses laboratoires, mais aussi toutes celles et ceux qui souhaitent interroger la portée des injonctions d’innover sur leurs pratiques et leurs résultats.

Étudier le concept en tant que tel, dans ses dimensions managériales, économiques ou même sociologiques ou juridiques, sera un objectif de l’axe. L’exploration des apports des Science and Technology Studies concernant la compréhension des effets des politiques consacrées à l’innovation constituera un deuxième objectif également important. L’injonction d’innover produit des effets sur les thématiques de recherche et les pratiques de tous les chercheurs, y compris les chercheurs en SHS. Dans ce dernier sens, les équipes de la MSH Paris-Saclay ont aussi vocation à développer des travaux réflexifs.

Enjeu politique et économique, l’objet « innovation » constitue aussi un concept-valise présenté comme étant susceptible de résoudre tous les problèmes de la société : progrès scientifique et technologique d’une part, changements organisationnels et institutionnels d’autre part. L’interroger, c’est questionner la pertinence des frontières entre recherche fondamentale, recherche appliquée et R&D, de même que les critères et les outils de l’action publique et privée consacrées au financement de la Recherche et son développement.

De fait, loin d’être totalement modélisable, l’innovation est une réalité plurielle : innovation technologique concernant les produits et les processus ; innovation sociale concernant les organisations et les institutions. La réflexion sur l’innovation sociale préoccupe tout autant les managers, les citoyens et les décideurs publics. À titre d’exemple, des questions telles que la responsabilité sociale des entreprises et le développement durable participent de cette réflexion.

Traditionnellement, les travaux sur l’innovation sont séparés entre ceux qui se focalisent sur les produits ou services et ceux qui portent sur les processus. Cette typologie demeure pertinente, mais peut être réinterrogée aujourd’hui quand produits, services, processus et méthodes managériales sont désormais perçus comme autant d’entités étroitement imbriquées.

L’étude des effets de l’injonction d’innover sur la production des connaissances scientifiques, techniques, tout comme sur nos sociétés en général fait l’objet d’un nombre important de travaux. Ces derniers, qui ont émergé à partir des années 1960, mettent en avant l’idée que la science et la technique résultent de l’activité d’acteurs, de groupes, d’organisations et d’institutions sociales situés, dont l’ambition est de produire des vérités, des connaissances ou des techniques selon des méthodes éprouvées. La montée en puissance d’une injonction permanente d’innover est en effet susceptible de mettre en péril les modes d’expression traditionnels de la Recherche et des controverses scientifiques.

Cette injonction d’innover affecte tout à la fois les secteurs de la recherche et de la formation, mais aussi la société et les pratiques qu’elle développe. L’étude des politiques de promotion de l’innovation et des cadres normatifs mis en place pour son déploiement illustre les ambiguïtés d’un principe qu’on oppose parfois à la précaution. De nombreux travaux ont été consacrés à cette question, de la nouvelle production des savoirs à la triple hélice, qui ont proposé des modélisations des évolutions des relations entre sciences et société dont l’injonction permanente à innover est l’un des marqueurs. Ces évolutions, parfois réunies sous le vocable de technosciences, justifient des programmes économiques massifs de transferts technologiques via la création de plateformes d’accélération, d’incubateurs d’entreprises, de start-up.

Quelles que soient les critiques que l’on peut adresser à ces théories, il faut reconnaître que leur succès relance un long débat sur le statut de la recherche publique et ses retombées économiques. Elles nous incitent à renouveler l’interrogation sur le rôle social de la science au sein des réflexions contemporaines sur l’État, l’entreprise, les formes de la collaboration scientifiques et les cadres juridiques et économiques associés. Elles permettent aussi de réfléchir, sur la base des données empiriques, sur le mythe de l’innovateur et de la start-up dans les orientations des politiques de recherche et de soutien à l’innovation. Les études sociohistoriques mettent enfin en évidence que les institutions d’enseignement et de recherche scientifique et technique sont façonnées aussi sur le temps long. Les initiatives des universitaires – soutenus par les édiles locaux – pour favoriser le développement industriel local dès la fin du dix-neuvième siècle produisent encore aujourd’hui des effets observables. Ces analyses conduisent à une vision plus complexe des conditions de l’innovation, de ses acteurs, des institutions en jeu, ainsi que des savoirs, savoir-faire engagés et produits.

Enfin, étudier les effets de l’injonction à l’innovation implique une certaine réflexivité et une attention aux transformations des manières de faire et de produire de la science tout autant qu’aux controverses qu’elle suscite. Un objectif de cet axe sera, par conséquent, d’analyser les effets de cette injonction sur les systèmes de production des connaissances existants en France, en Europe et plus largement dans le monde, mais aussi sur les systèmes éducatifs, y compris les établissements d’enseignement publics et privés. Au sein de la communauté scientifique, l’évaluation des effets de l’injonction à innover pourra être envisagée à travers le prisme du bien-être au travail ou encore de la fraude scientifique et des mécanismes sociaux et juridiques qu’elle mobilise, tout comme de la contribution d’un tiers secteur à la production de connaissances pertinentes dans un contexte d’innovation sociale. Seront également promus, dans une dimension plus réflexive, les travaux portant sur les effets de la politique de recherche soutenue par la MSH Paris-Saclay, les établissements et les groupes industriels du plateau de Saclay susceptibles d’influer sur nos propres recherches.

À travers l’axe transversal sur les transitions et l’innovation, la MSH Paris-Saclay entend faire fructifier les analyses et les échanges résultant de ces croisements, comme cela a déjà été expérimenté, dans un passé récent, dans le cadre du projet LIDEX ISIS (Interactions between Science, Innovation and Society) et des activités du Centre d’Alembert, notamment. Cet axe stratégique pour l’Université Paris-Saclay pourra donner lieu à des collaborations mutuellement fructueuses avec les centres de recherche des groupes industriels (EDF, THALES, Renault…) du cluster Paris-Saclay.

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