Proposé par une équipe multi-disciplinaire et multi-nationale, ce projet porte sur une étude des lieux de production de l’intelligence artificielle. Nous allons investiguer les entreprises et plateformes de « micro-travail », qui allouent à des foules de prestataires de petites tâches standardisées d’annotation et de préparation de données pour nourrir les algorithmes de machine learning. Nous contribuerons à la littérature naissante sur ce phénomène en explorant ses ramifications dans les pays hispanophones, qui sont restés jusqu’ici dans l’ombre malgré leur forte participation.
Nous mènerons un projet interdisciplinaire, conjuguant plusieurs domaines des sciences humaines et sociales représentés dans le périmètre saclaysien, et impliquant des données multi-sources explorées avec un appui numérique. Plus précisément, nous joignons à l’analyse de données socio-économiques issues d’une enquête empirique originale, l’exploration linguistique des témoignages oraux des micro-travailleurs et travailleuses, pré-traités avec des outils issus des technologies de la parole.
Ainsi, nous serons en mesure de traiter des enjeux importants et jusqu’ici sous-théorisés relevant des transformations du travail liées au numérique, et des conséquences (par exemple en termes de biais) de l’emploi de ces humains dans la production d’intelligence artificielle.