Genre et monde carcéral : rapports sociaux et dispositifs d’enfermement

Genre et monde carcéral : rapports sociaux et dispositifs d’enfermement (22-SEM-03)

Porteurs

  • Natacha CHETCUTI-OSOROVITZ (IDHES)
  • Valérie ICARD (CESDIP)
  • Amélie BESCONT (IRJI)

Résumé

Le séminaire « Genre et monde carcéral » est un séminaire interdisciplinaire, débuté en 2017, qui offre un espace de discussion et d’analyse des travaux récents qui portent sur le champ carcéral au prisme des questions de genre. L’objectif général de ce séminaire est de proposer un état de la recherche scientifique, par la présentation de recherches qui problématisent les effets des rapports sociaux et des normes de genre dans ce champ. Le séminaire s’inscrit dans la continuité des questionnements et réflexions amorcés les années précédentes. Cette année, le séminaire portera sur deux questions principales. Dans les deux premières séances, nous nous intéresserons à l’influence des rapports sociaux de genre, d’ethnicité et de classe sociale au sein des dispositifs d’enfermement. Deux autres séances permettront d’analyser la façon dont le processus de criminalisation se trouve façonné par des enjeux relatifs à la justice de genre et au néolibéralisme.

La programmation du séminaire 2022-2023 s’est interrogée sur l’influence que les rapports sociaux de genre, d’ethnicité et de classe ont sur le fonctionnement des dispositifs d’enfermement. Tandis que nous prendrons plus précisément acte, au cours de ce nouveau cycle, de la dimension consubstantielle de ces rapports sociaux, nous poursuivrons la démarche de décloisonnement engagée précédemment, qui nous a invité.e.s à envisager la carcéralité en termes de continuum.

Ceci nous a conduit à nous intéresser à d’autres formes d’enfermement (notamment les centres de rétention administrative) et à approfondir l’analyse de certains des terrains d’enquête que nous avons déjà rencontrés au cours des cycles précédents, mais qui restent tendanciellement sous-investigués (tels que les établissements pénitentiaires pour mineur.e.s et certains quartiers « spéciaux »).

Adopter une perspective centrée sur ce continuum justifie en outre l’élargissement de notre focale à l’analyse des processus de criminalisation. Ceux-ci seront appréhendés à l’aune des rapports sociaux qui tendent à les informer dans les contextes (néo)libéraux et des effets de genre qu’ils induisent en retour. Cette analyse nous permettra d’analyser la manière dont les politiques de pénalisation de certains actes sont marquées par une perception singulière des rapports de genre et induisent des attentes spécifiques vis-à-vis des personnes qui les commettent.

Sur les plans épistémologique et méthodologique, ce séminaire s’inscrit en outre dans l’axe transversal de la MSH Paris-Saclay. En constituant un espace de réflexivité pour des chercheurs et chercheuses engagé.e.s sur des terrains sensibles et en faisant dialoguer ces dernier.e.s avec des acteurs et actrices de terrain, il s’inscrit dans une optique de « pluralisme sous contrainte » : tout en resituant la pluralité et l’irréductibilité des positionnements et expériences sociales appréhendé.e.s, il entend décrire et expliquer les processus sociaux qui sont à l’œuvre dans le monde carcéral, et offrir ce faisant à ses participant.e.s des clefs de lectures scientifiques qui pourront leur être utiles dans le cadre dune réflexion portant sur les (évolutions des) politiques pénales et carcérales.

(Mise à jour le 24 juin 2024)

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