Appel à contributions pour dossier thématique
Date de clôture de l’appel : 1er octobre 2018
Mondialisation des échanges marchands, transformations des organisations productives et glissement progressif d’un « État-providence » à celui d’un modèle tourné vers le marché ont entraîné de multiples bouleversements sur la nature et les formes du travail, en France et ailleurs : hausse de l’inactivité, fragmentation du marché du travail et des normes d’emploi, précarisation des conditions de travail, etc. Ces « métamorphoses » ont fait l’objet d’une attention et de réflexions majeures, insistant régulièrement sur les dimensions anomiques de ce processus.
Cet appel à contributions invite à aller au-delà de ces différents examens, en sollicitant de nouvelles analyses sur le travail contemporain, à même de dépasser les frontières et les spécialisations qui isolent la sociologie du travail des autres sociologies, et plus largement des autres sciences humaines (histoire, science politique, géographie, anthropologie ou économie). Nous proposons de penser conjointement d’un côté, la façon dont les individus sont socialisés en-dehors de la sphère professionnelle, à un rapport spécifique au travail, et, de l’autre, les processus de socialisation à des normes, savoir-faire, schèmes de pensée et d’action dans le monde du travail. En partant du constat finalement étonnant que le travail, au terme de près d’un demi-siècle de transformations, continue d’occuper une place névralgique dans nos sociétés post-industrielles, terrains & travaux entend ainsi réinterroger les processus socialisateurs au et par le travail à l’aune de ses bouleversements actuels.
On fera alors l’hypothèse que les nouvelles normes d’emploi et du travail conduisent moins à « l’éclatement des identités » qu’elles ne concourent à la porosité et à l’hétérogénéité des différents vecteurs et espaces de socialisation. Les rapports différenciés au travail, et les dispositions dont ils procèdent, sont en effet autant le produit de trajectoires sociales diversifiées, notamment par la fragmentation des parcours professionnels, que celui d’un décloisonnement du travail et du hors-travail – inactivité, réduction et annualisation du temps de travail, pluri-activités, etc.