CHIRON

CHIRON
Prénom
Olivier
Laboratoire
IRASIA (Correspondant), Msha (E.E.E. -doctorat (2007)
E-mail professionnel
chiron_olivier@hotmail.com
Site web du laboratoire
Discipline(s)
Géographie physique, humaine, économique et régionale
Axe de recherche MSH Paris-Saclay
Axe 1 – Numérique et Humanités, Axe transversal – Transitions et Innovation
Objets de recherche
Mes objets de recherche portent sur les récentes transformations du paysage sacré du Sikkim par le développement du tourisme. Je m'intéresse en effet aux circulations autour des temples bouddhistes ou hindous à partir de sources bibliographiques en langue française, anglaise ou tibétaine (Histoire du Sikkim, études sur le tourisme, bouddhisme tibétain etc...) mais aussi au regard des habitants et des touristes (enquêtes, photos) sur les nouvelles grandes statues édifiées ces dernière années surtout dans la région himalayenne (je suis allé au Ladakh cet été et je repars au Sikkim avant l’été où j'ai fais ma thèse, Chiron, 2007). Une des idées essentielles de cette recherche est de lier le territoire touristique au patrimoine culturel et naturel et de voir quelles sont alors les dynamiques territoriales du paysage, du patrimoine ou du tourisme en agissant sur ces trois objets ?

Le paysage actuel, palimpseste de plusieurs périodes montre une opposition ou complémentarité d’un modèle passé par rapport au modèle actuel et se pose alors la question de savoir combien ces anciennes structures pèsent dans la mémoire touristique des visiteurs par rapport aux récentes structures touristiques en contradiction avec toute cette modernité du tourisme religieux au Sikkim enlevant le pittoresque du paysage.

Les expériences et pratiques des touristes sur les lieux visités nous renseignent sur les pratiques touristiques, autour des sites sacrés en milieu rural accessibles à pied ou par les routes (analyse de la mobilité autour de ces sites mais l’accessibilité du site de Pelling à l’Ouest du Sikkim est facile par la route). Je regarde aussi dans les croisements entre les cultures locales et les cultures touristiques sur le territoire (le territoire comme fait géographique et culturel). Comment les populations locales se représentent leur territoire ou patrimoine touristique et comment les touristes regardent le patrimoine local visité. La patrimonialisation viendrait donc de ces interactions et entraînerait une territorialisation (Guinard, 2019, p. 97).
Méthodes de recherche
Je m'intéresse en effet aux circulations autour des temples bouddhistes ou hindous à partir de sources bibliographiques en langue française, anglaise ou tibétaine (Histoire du Sikkim, études sur le tourisme, Bouddhisme tibétain etc...) mais aussi au regard des habitants et des touristes (enquêtes, photos) sur les nouvelles grandes statues édifiées ces dernière années surtout dans la région himalayenne (je suis allé au Ladakh cet été et je repars au Sikkim avant l’été où j'ai fais ma thèse et de missions post-doc).
Une des idées essentielles de cette recherche est de lier le territoire touristique au patrimoine culturel et naturel et de voir quelles sont alors les dynamiques territoriales du paysage, du patrimoine ou du tourisme en agissant sur l'interaction entre ces deux objets ?
Au Sikkim, le patrimoine est très religieux, le Sikkim quitte peu à peu sa nature idéelle vulgarisée au travers de la littérature tibétaine et sacrée vers une nature plus concrète et contemporéanisée.

Je m’interroge aussi à partir d’enquêtes indirectes et directes ou de statistiques au Sikkim depuis 2006 sur les relations entre le tourisme, la revalorisation et la rénovation de l’héritage et aux processus de création patrimoniale (Chiron, 2013). Nous avons basé notre approche dans le cadre d’une analyse des études sur le tourisme lié à l’aire himalayenne et nous notons après enquêtes une pluralité de discours sur le patrimoine et les lieux visités.

Dans l’analyse scientifique, différents discours d’acteurs pourront se compléter ou s’opposer avec différents niveaux intervenants : communautés locales, comités touristiques ou gouvernement et dans le cas d’études multidisciplinaires (anthropologie, géographie, sciences humaines et sociales) sur le tourisme durable, c’est la première étape de notre recherche (aspect théorique). En outre, dans un deuxième point, nous devrons ici aborder la question des différentes catégories ou concepts utilisés pour désigner la pluralité des mobilités touristiques (y compris leurs origines géographiques) et des acteurs comme source principale d’analyse ainsi que leurs pratiques autour du patrimoine culturel en intervenant au niveau des touristes visitant ou revisitant le patrimoine sacré et spirituel.

Cette prolifération de nouvelles statues pose la question de savoir, quels sont les processus patrimoniaux aux différentes échelles entre les acteurs locaux, l’état indien, l’état sikkimais et les touristes (acteurs de la patrimonialisation) ?
Quel discours et idées le chercheur occidental peut-il partager ou bâtir sur ces objets patrimoniaux du patrimoine national indien et quelles collaborations envisager dans le cadre de cette circulation des savoirs partagés (hybridés, empruntés, isolés) entre chercheurs et populations, institutions indiennes ou sikkimaises ? Comment les sikkimais envisagent leur histoire, leur art (écrivains, artistes, peintres, poètes, système éducatif, narratif, oral, documents royaux, chroniques royales, prophéties et rapports aux personnages du passé, période coloniale) et leur mémoire ?

Nous pouvons continuer à enregistrer la mémoire des gestes, des habitudes et la culture traditionnelle ou modernisée sur le territoire des communautés sikkimaises par les pratiques artistiques ou à travers le discours des artistes, les textes écrits (généalogies, documents officiels) sur la société, le paysage sacré, territoire humanisé et religieux.
Dans ce regard sur le passé, nous étudierons aussi les tendances patrimoniales liées à la tradition ou à la modernité, pour voir si ces monuments se complètent dans leur architecture ou s’opposent, quelle est la tendance au Sikkim pour protéger le passé, ou reconstruire du neuf pour parler du passé (statue de Buddha Park à Ravangla, Shiva à Solophok). L’état actuel du Sikkimese intègre-t-il des représentations du passé, des textes historiques sur l’ancien royaume, ces représentations se chevauchent-elles avec les représentations actuelles (terrain 2022-2023) ?
Comment aussi les artistes sikkimais que nous avons approchés et aidés depuis 2012 décrivent cet espace paisible, religieux et créatif du Sikkim comme un tableau vivant et un prisme sur la culture et la nature himalayenne en proie aussi à des changements liés à la modernité (occidentalisation, indianisation, urbanisation).

Dans cette approche se pose la question du passé et de la mémoire du patrimoine des minorités comme les monastères du Sikkim de la minorité bouddhiste sikkimaise dans la circulations des idéologies et modèles politiques et des savoirs culturels et religieux en Inde majoritairement hindou (Chiron, 2021).
Mais la diversité de la géographie religieuse et l’histoire du patrimoine indien comme au Sikkim à l’image du modèle multiculturaliste indien de 1950 en font un héritage original emprunt de représentations et de discours variés sur son patrimoine national.

L’approche cartographique peut être une entrée pour voir le différentiel géographique du pays en matière d’héritage en le spatialisant et en le rapportant au territoire. Nous voulons rendre compte de la diversité de la géographie culturelle dans une approche pluridisciplinaire ce que nous montrons aussi dans notre recherche sur le mandala, cosmograme et micro représentation du sacré et du monde (Chiron, 2020).
Ce qui m’intéresse en tant que géographe, c’est la forme, le dessin spatial du mandala, cette topologie appliquée au corps et à l’espace (temple, salle, territoire sacré : Chiron 2022).
Observations / Commentaires
Je travaille en géographie culturelle mais utilise la pluridisciplinarité et aborde aussi un peu d'autre sujets comme le changement climatique (représentations, descriptions, récits) dans un autre projet (projet ODDYSSEE avec l'association Terre et Océan : "Raconte-moi ton eau, ton climat, ta biodiversité").

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