Qu’est-ce qu’un fait établi ? Comment se trompe-t-on ? (20-SEM-07)
Porteurs
Julien GARGANI (Centre d’Alembert et Geops)
Alexia JOLIVET (EST)
Résumé
La remise en cause de « faits » établis dans le monde académique pose la question des critères de validation et des méthodes d’établissement des faits. Y a-t-il une méthode universelle pour dire ce qui est vrai ou chaque discipline a-t-elle ses propres critères spécifiques pour décider des limites des énoncés acceptables ? Est-ce que la façon d’établir les faits ou la manière de les énoncer ont changé ? Nous souhaitons faire le point sur ce qu’est un fait établi dans différentes disciplines. A travers l’organisation d’une série de séminaires dans différentes disciplines, le séminaire itinérant du Centre d’Alembert permettra d’interroger la légitimité et la fécondité du doute ainsi que ses limites à l’heure des « faits alternatifs » et des manipulations de l’information sur des sujets traités dans le monde académique.
Genre et monde carcéral : trajectoires et sociabilités (20-SEM-06)
Porteurs
Natacha CHETCUTI-OROSOVITZ (IDHES)
Valérie ICARD (CESDIP)
Résumé
Le séminaire « genre et monde carcéral » est un séminaire interdisciplinaire, commencé en 2017. L’objectif général est de proposer un état de la recherche scientifique par la présentation de travaux sur le monde carcéral qui problématise les rapports sociaux et les normes de genre dans ce champ de recherche. Sont valorisés des travaux en cours et des recherches récentes et l’interdisciplinarité des approches. Le séminaire, pour l’année 2020-21, s’inscrit dans la continuité des questionnements et réflexions amorcés les années précédentes, en s’intéressant aux circulations des normes de genre dans et hors les murs. Le premier cycle du séminaire (2017-18) était consacré à l’émergence de travaux portant sur les femmes en prison, dans le champ des sciences sociales. Le deuxième cycle (2018-19) a permis d’approfondir la réflexion, en questionnant les enjeux de la disciplinarisation carcérale et ses effets sur le parcours de femmes incarcérées. Le troisième cycle (2019-20) a exploré un nouvel angle d’analyse : les sociabilités intra-muros, pensées au prisme des rapports sociaux de sexe.
Médias et médiations de la gastronomie (XVIIe-XXIe siècles) », CHCSC / ALISS (20-SEM-05)
Porteurs
Françoise HACHE-BISSETTE (CHCSC)
Denis SAILLARD (CHCSC)
Faustine REGNIER (PSAE)
Coline ARNAUD (CHCSC)
Résumé
Ce séminaire de recherche se propose d’analyser tous les moyens et vecteurs employés pour diffuser la gastronomie, c’est-à-dire tout ce qui touche à l’alimentation, à la cuisine.
L’objectif initial du séminaire d’écologie politique était « de faire dialoguer et de créer du lien entre les chercheur.es intéressé.es par la question écologique, de mettre en commun nos savoirs scientifiques et nos approches, de s’adresser au ‘‘grand’’ public et d’imaginer avec lui des solutions et les fonctions futures de la recherche publique ». Ces séminaires devaient se composer d’interventions pluridisciplinaires sur un même thème, avec, dans l’idéal, un équilibre entre sciences « dures » et sciences humaines, et être organisés hors des universités, grandes écoles et centres de recherche pour capter le public non universitaire. Ils s’inspirent de l’expérience menée par le collectif parent fondé en 2018, l’Atécopol de Toulouse.Ces objectifs ont en partie été remplis, l’irruption du Covid 19 ayant bien sûr empêché d’approfondir les rencontres avec le public.
Ce séminaire s’inscrit à la fois dans l’axe transversal Innovations et transitions, en interrogeant le cadrage politique, économique et écologique de la recherche, et dans l’axe 2 Environnement, territoires et santé. Le projet contribue en particulier à l’effort de la MSH pour « constituer en France la première communauté structurée à même de saisir les enjeux énergétiques du xxie siècle selon des axes spatiaux (territoriaux, nationaux, planétaires) et temporels (moyen et long terme) en mobilisant des compétences SHS diversifiées et complémentaires. »
PéLiAS. Les périodiques comme médiateurs culturels (Littérature, arts, sciences; 20-SEM-02)
Porteurs
Norbert VERDIER (EST-GHDSO)
Alexia KALANTZIS (CHCSC)
Hélène VEDRINE (CELLF 19-21)
Résumé
Le séminaire PéLiAS (périodiques
littéraires, artistiques et scientifiques) aborde la thématique des périodiques
comme médiateurs culturels (XVIIIe siècle-XXe siècle) à partir d’une double
approche littéraire et scientifique. Il est co-organisé par trois laboratoires
: le Groupe d’Histoire et de la Diffusion des Sciences d’Orsay (GHDSO) de
Paris-Sud, le Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (CHCSC)
de Versailles-Saint- Quentin, et le Centre d’Etude de la Langue et des
Littératures Françaises, Littérature française XIXe-XXIe siècles (CELLF 19-21)
de Paris-Sorbonne. Chaque séance est organisée autour d’un thème spécifique et
propose une double intervention : l’une d’un chercheur issu du domaine des
humanités et l’autre du domaine scientifique. L’approche est à la fois pluridisciplinaire
et internationale.
Le séminaire a obtenu l’an passé
le label de la MSH pour sa première année. Nous demandons donc un
renouvellement du label pour sa deuxième année.
Perception du changement climatique dans les régions polaires (20-SEM-01)
Porteurs
Jan BORM (CEARC)
Christophe GRENIER (LSCE)
Résumé
La série de séminaires vise à animer sur 2020-21 une collectivité Paris Saclay tournée vers les milieux hautes latitudes. Cette communauté interdisciplinaire (SHS et Géosciences) d’enseignants, chercheurs, étudiants compte une centaine de personnes. Elle possède un niveau de publications qui la place dans le groupe de tête à l’échelle internationale mais est seulement en train de se constituer (voir son site dédié http://hauteslatitudespsaclay.cnrs.fr). Il s’agit pour cette année d’organiser une série de séminaires autour des sites principaux sur lesquels des dynamiques de travail importantes sont attendues. Ces rencontres sont à nos yeux indispensables pour que les intervenants de provenances diverses puissent se rencontrer et envisager des dynamiques communes.
OTELO : OnTologies pour l’Enrichissement de l’analyse Linguistique de l’Oral (19-EX-03)
Porteurs
Ioana VASILESCU (LIMSI)
Fabien SUCHANEK (Télécom Paris)
Résumé
Le projet OTELO propose une analyse multi-niveaux de la langue parlée à partir de grands corpus oraux, segmentés et annotés automatiquement. L’hypothèse de travail est la suivante : la langue, qu’il s’agisse de sa variété écrite ou orale, est intrinsèquement ambiguë et polysémique. Les linguistes aspirent à rendre compte de cette ambiguïté dans le but de comprendre son fonctionnement. Les chercheurs en sciences et technologies de l’information sont également concernés par la formalisation de la variation linguistique dans des buts applicatifs. Les travaux qui s’intéressent à une description exhaustive de la langue sont rares car ils impliquent des démarches venant de plusieurs communautés scientifiques. Le projet OTELO est porté par deux chercheurs en linguistique (I.Vasilescu, LIMSI) et en informatique (F. Suchanek, Télécom Paris) et propose une analyse approfondie de la langue à partir de données orales. Segmentées en phones et mots, ces données seront ensuite enrichies avec des connaissances concernant le statut grammatical des mots, leurs relations syntaxiques et sémantiques en contexte. Les résultats attendus concernent le rôle de l’information phonétique dans la désambiguïsation des homophonies contextuelles impliquant des entités, et l’impact des connaissances linguistiques de « haut niveau » (grammaticales, syntaxiques, sémantiques) dans la diffusion des motifs de variation phonétique au sein des mots d’une langue.
CONCEVOIR LA GOUVERNANCE D'UN INCONNU COMMUN: LE CAS DE LA SELECTION PARTICIPATIVE DE BLE TENDRE (19-MA-05)
Porteurs
Elsa BERTHET (SADAPT)
Isabelle GOLDRINGER (GQE)
Résumé
La sélection participative, en
produisant des variétés-populations et en impliquant de manière collective
paysans et autres parties prenantes, remet en cause l’identité classique de la
variété et a fortiori de la semence. Elle conduit à réviser en profondeur le
cadre cognitif et normatif actuel de la sélection variétale. La sélection
participative, parce qu’elle génère des “inconnus communs” soulève des questions
de gouvernance, organisationnelles, scientifiques et juridiques nouvelles pour
le secteur. Ce projet de recherche, ancré dans les sciences de gestion à
l’interface avec la génétique des populations et la génétique quantitative,
vise à mettre en place une recherche-intervention pour identifier les traits
d’une gouvernance adaptée à cette situation de fort degré d’inconnu. Organisé
en trois volets menés sur 12 mois, il propose (i) une formalisation de la
variété et de la semence comme inconnus communs, (ii) l’organisation de 4
ateliers de conception collective impliquant les paysans sélectionneurs, et
(iii) une synthèse permettant à la fois de proposer des solutions concrètes et
co-construites pour une gouvernance adaptée aux enjeux de la sélection participative,
et de réfléchir aux conditions d’une gouvernance des communs en situation de
fort degré d’inconnu.
RwandaMAP2020 (Mémoires, Archives, Patrimoines). Connaître le génocide des Tutsi : le chercheur à l’épreuve des traces de l’extermination (19-MA-04)
Porteurs
François ROBINET (CHCSC)
Ornella ROVETTA (Université Libre de Bruxelles)
Hannah GRAYSON (University of Stirling, Ecosse)
Résumé
Lancé en septembre 2017 par une dizaine de chercheurs français et étrangers, le projet RwandaMAP2020 a permis la constitution d’un réseau de recherche international sur les traces (mémorielles, archivistiques, patrimoniales) du génocide des Tutsi du Rwanda. Ce collectif vise à relever une série de défis posés aux Sciences humaines et sociales (pertes, dégradations ou destructions de certaines traces ; profusion de données, d’archives et de travaux scientifiques ; abondance de témoignages et de récits de natures diverses) qui rendent indispensable la création de dynamiques collectives profondes et durables d’enrichissement des savoirs sur le génocide appuyées sur le recours aux outils numériques de la recherche en humanités.
Après une première phase de constitution de l’équipe et du réseau international et de définition des périmètres du projet scientifique (Septembre 2017 – Juin 2019), le projet entre désormais dans une seconde phase (Septembre 2019-Décembre 2020) de collecte de données sur le terrain et de création des outils numériques permettant la diffusion de ces données à la communauté scientifique.
Quatre objectifs sont ciblés de manière prioritaire durant cette deuxième phase : 1/ production d’une cartographie des lieux d’archives et de documentation ; 2/ production d’une bibliographie collaborative ; 3/ création d’un annuaire des chercheurs ; 4/ création de la plateforme numérique permettant de diffuser ces résultats. Cette phase doit aussi permettre la consolidation financière et institutionnelle du projet.
Après le soutien apporté par la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay à travers le financement du premier workshop puis par le biais du dispositif « Emergence », nous sollicitons de nouveau l’appui de la MSH pour cette phase de maturation de notre projet durant la prochaine année (Décembre 2019 – Décembre 2020), décisive pour la réussite de RwandaMAP2020 puisque les premiers résultats doivent être rendus publics fin 2020.
Américanisation par les arts ? États-Unis, France (1860-2019; 19-MA-02)
Porteurs
Philippe GUMPLOWICZ (SLAM)
Jean-Claude YON (CHCSC)
Martin GUERPIN (SLAM)
Anaïs FLECHET (CHCSC)
Résumé
« Américanisation par les arts ? » s’inscrit dans la continuité du programme « Musique et sorties de guerres », financé par la MSH Paris-Saclay (Émergence 2017-2018). Sur la base des résultats de ce programme et du réseau qu’il a permis de développer, ce nouveau projet réunit des historiens, des musicologues, des historiens du cinéma, du design, de la photographie, de la littérature autour d’un programme de recherche sur les processus d’américanisation-européanisation à travers les arts depuis la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Sa singularité, dans le champ des études des relations entre les États-Unis et l’Europe, réside non seulement dans le choix des arts plutôt que la diplomatie, l’économie ou la politique, mais aussi dans le regard transversal porté sur les circulations des arts et leurs effets sur l’univers sensible. Comment ont-ils agi sur les corps, la voix, la langue et les formes, des deux côtés de l’Atlantique ? Comment les arts ont-ils interagi entre eux ? Centrée sur les temps forts du processus d’américanisation, de la deuxième révolution industrielle aux plateformes numériques du XXIe siècle, l’analyse portera sur les adaptations et les résistances dans les transferts culturels, via les caractéristiques formelles des œuvres. Le projet se concentrera sur les États-Unis et la France afin de dégager des perspectives d’analyse qui pourront ensuite être élargis à d’autres pays européens et américains, dans le cadre d’un financement ANR ou ERC.