Séminaire PéLiAS – 18/06/2021

La troisième séance du séminaire PéLiAS, soutenu par la Maison des Sciences de l’Homme Paris-Saclay, se tiendra le 18 juin de 16h à 18h en visioconférence sur le thème : Périodiques et typographie.

L’accès au séminaire se fera sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse suivante :
alexiakalantzis@gmail.com
Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant.

  • Sébastien Plutniak (Centre Émile Durkheim, Bordeaux) : La publication des données scientifiques : questions d’impression, de standardisation, et de numérisation.

L’expérience d’un format universel de description et d’échange en archéologie préhistorique. D’importantes transformations ont affecté les modalités de publication scientifique au cours des dernières décennies. Elles comprennent l’apparition de formes éditoriales nouvelles, telles que la publication en ligne, le recours à des formats de description bibliographique, l’usage de dépôts de données, de « matériaux supplémentaires » et de formats de fichiers spécifiques visant à faciliter leur réutilisation. Cette présentation portera plus particulièrement sur la publication des données. Elle proposera un examen historique de l’évolution de certaines formes et pratiques à partir d’un cas d’étude en archéologie. La publication abondante de « données », au sens d’« observations », est constitutive de l’établissement de ce domaine du savoir (par ex. les tomes de la Description de l’Égypte, suite à la campagne napoléonienne). De ce fait, et en raison de la quantité de données concernées, certains archéologues furent, en sciences de l’homme, parmi les premiers à rechercher des modes nouveaux de représentation et de manipulation des données sous l’influence conjointe du renouveau formel en linguistique et des débuts de l’automatique dans les années 1950. Ainsi, la « typologie analytique et structurale » fut une tentative collective et internationale pour standardiser l’analyse typologique des objets lithiques préhistoriques, initiée par l’archéologue Georges Laplace et développée par un groupe de chercheurs Français, Italiens, et Espagnols. Cette standardisation s’accompagnait d’un système de notation synthétique permettant de représenter les industries lithiques par des combinaisons de propriétés dont les relations étaient également caractérisées. L’usage partagé de cette notation fit espérer aux archéologues de pouvoir constituer un répertoire commun de données, compatibles entre elle et réutilisables. Cette ambition s’est notamment matérialisé à travers la publication de la revue « Archiviodi tipologia analitica », publiée de 1973 à 1998 à Sienne et à Florence. À partir de publications, d’archives et d’entretiens, cette présentation : 1) rendra compte de la typologie analytique et de sa notation, 2) restituera l’histoire de l’« Archivio » et 3) montrera comment cette expérience a constitué une étape singulière dans l’histoire de la publication scientifique, adaptée – du fait de sa standardisation – à une diffusion informatisée, mais ayant pourtant été matérialisée en format imprimé, sans pouvoir en outre bénéficier de la diffusion permise peu après par le développement d’internet.

  • Roxane Jubert (EnsAD) : La typographie entre expressivité et impact : la revue dans le tourbillon des avant-gardes

Dans la foulée de l’éclectisme typographique caractérisant le dix-neuvième siècle, les avant-gardes historiques fraient maintes voies qui reflètent une créativité affirmée prenant appui sur la lettre.
Ce phénomène touche la plupart des supports graphiques, tout en s’inscrivant en profondeur dans bien des courants artistiques et littéraires qui se propagent lors du premier tiers du vingtième siècle à travers de nombreux pays. L’édition – qui aurait pu être épargnée au nom de la lisibilité – se trouve aspirée par ce mouvement, et fait alors l’objet de toutes sortes d’expérimentations (comme l’attestent aussi bien la poésie visuelle que certains livres du Bauhaus). Revues et magazines comptent en effet au nombre des supports réinterrogés et revisités en profondeur par une création graphique et typographique en effervescence. Les périodiques (parfois plurilingues) traversent aisément les frontières. Véhiculant les idées ou les formes de l’époque, ils contribuent largement à leur diffusion et à leur partage. De fait, leurs couvertures peuvent se trouver particulièrement sollicitées (ce qui illustre bien les comparaisons parfois
établies entre affiche et couverture) : lettrages et caractères typographiques y occupent, en certains cas, une place de choix, jusqu’à muer les signes d’écriture en éléments centraux, tant pour la composition que pour l’image. Inédit, le recours des avant-gardes à la lettre et à la typographie constitue une exceptionnelle source d’inspiration – inépuisée à ce jour.

Organisateurs :

  • Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
  • Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)
  • Comité scientifique :
  • Evanghelia Stead (UVSQ, CHCSC & IUF)
  • Hélène Gispert (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Viera Rebolledo-Dhuin (UPEC, CRHEC)
  • Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
  • Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
  • Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)

Le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts et Sciences) se propose d’étudier les périodiques artistiques, littéraires et scientifiques du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle en tant que médiateurs culturels. Il s’agit d’analyser les périodiques en tant que constructions sociales, matérielles et entrepreneuriales, faisant intervenir de multiples acteurs : écrivains, artistes, typographes, graveurs, imprimeurs, éditeurs, ou lecteurs… et touchant des milieux socioprofessionnels variés (milieux artistiques et littéraires, scientifiques, universitaires, théâtres, galeries, maisons d’édition…).
L’approche adoptée est double : les périodiques sont interrogés en tant que support de communication appartenant à la culture de l’imprimé et en tant qu’objet culturel pluridisciplinaire.
La notion de médiateur permet également d’insister sur la circulation des idées, des textes, des images et des rédacteurs. Les périodiques sont pensés en terme de « réseau » : un dialogue s’établit entre les différents périodiques, au-delà des catégories traditionnelles qui opposent grande et petite presse, revues et livres, revues artistiques et littéraires et revues scientifiques. Enfin, les périodiques sont étudiés dans leur dimension de vulgarisation, tant au niveau littéraire que scientifique, et dans leur rapport au livre et aux différents publics.

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