Modélisation de la mine de Rancié par l’Imagerie et les Analyses. Création d’un jumeau numérique comme support d’étude en histoire des techniques et de médiation scientifique (MORIA)

‘Une montaigne toute de fer’. C’est en ces mots que Gaston IV, comte de Foix, désignait au XVe s. le gisement de minerai de fer de Rancié (Ariège). Et de fait, ce gîte métallifère impressionne par son ampleur. D’après une estimation des volumes laissés par l’activité minière, on pense que plus de six millions de tonnes de minerai ont été extraites, au fil de près de vingt siècles d’une exploitation plus ou moins intensive. Suivant l’essor sidérurgique médiéval sous l’impulsion des comtes de Foix, la production d’alliages ferreux a constitué l’activité économique majeure de l’actuel département de l’Ariège jusqu’au second tiers du XIXe s. L’exploitation de la mine a mobilisé jusqu’à plusieurs centaines d’individus, chargés d’extraire, enrichir, trier, transporter le minerai vers les lieux de sa transformation. Les activités minières et métallurgiques ont ainsi durablement conditionné les structures sociales et économiques locales, et restent aujourd’hui fortement imprimées dans la mémoire collective des Ariégeois. Les vestiges de cette exploitation minière constituent un sujet d’étude scientifique encore peu exploré, et un objet patrimonial qui mérite d’être valorisé plus activement. Ce projet interdisciplinaire repose sur la collaboration d’historiens, d’archéologues, de géologues, spéléologues et spécialistes des humanités numériques pour initier la conception d’un jumeau numérique, utilisé comme support d’études scientifiques et d’actions de médiation.