Résumé
Le vendredi 22 septembre avait lieu sur le plateau de Saclay (quartier du Moulon) un bal organisé par la Scène de recherche (ENS Paris-Saclay), une belle expérience conviviale aux tons lyriques. Le bal a pu être abordé du point de vue de la sociologie le matin grâce à un workshop soutenu par la MSH Paris-Saclay et l’IDHES. Et mis en pratique l’après-midi dans un moment où l’ensemble du personnel de l’ENS Paris-Saclay était convié. Le bal s’est poursuivi le soir pour tout public et tous âges confondus…
Le bal comme objet de réflexion
Lors du workshop traitant le bal sous l’angle des sciences humaines, Christophe Apprill (auteur de Les mondes du bal) dont l’intitulé de l’intervention était « La banalité du bal », expliquait que la société a tendance à invisibiliser les danses du bal (qui ne rentrent ni dans l’industrie scopique ni dans le système néo-libéral). Le bal est une « danse sans propos », où l’intime joue un grand rôle. En effet, le bal est aussi provocateur du « sentiment d’exister ».
« Le logos est à la porte du bal » – Christophe Apprill
L’intervention du musicologue Martin Guerpin a porté sur le développement des dancings parisiens, au cours des années 1920, à partir de l’importation du jazz des États-Unis et des styles de danse associés, introduisant une autre esthétique des corps. L’après midi, l’historienne Sophie Jacotot est revenue sur cette période du renouveau des bals en l’inscrivant dans une histoire sociale de longue durée, des mondes du bal au XIXe siècle jusqu’à la fin des bals clandestins après la Libération. Le musicien Bernard Lubat a raconté le renouveau des bals dans sa campagne girondine qui étaient des lieux de rencontres maritales et de contrôle social des alliances. Avec beaucoup de virtuosité et d’humour, il a conté la succession typique des danses allant du paso doble jusqu’au rock des années 1960, en passant par le tango joue contre joue.
Ce sont justement ces corps-à corps autorisés que Bernard Coclet, l’organisateur du « Grand bal de l’Europe », a évoqué dans sa communication avec beaucoup de tact et son goût de la métaphore. Il a animé ensuite les ateliers de danse qui ont précédé les orchestrations déchaînées des « vibrants défricheurs » propices aux chorégraphies collectives. Un large public s’est joint en soirée sur l’esplanade du campus qui a connu son premier grand bal « Tu danses-tu ».
Retrouvez l’ensemble du programme sur la page de l’évènement