Séminaire Pélias (périodiques littérature, arts, sciences)
La séance
La prochaine séance du séminaire Pélias, soutenu par la MSH Paris-Saclay, aura lieu le vendredi 12 mai de 16h à 19h en hybride, sur le thème :
Revues et droits d’auteur, revues spécialisées
Lieu en présentiel : Maison de la recherche – Sorbonne Université, 28 rue Serpente, salle 408.
L’accès au séminaire se fait sur inscription, avec l’envoi d’un mail à l’adresse alexiakalantzis@gmail.com ou norbert.verdier@universite-paris-saclay.fr. Le lien zoom sera envoyé aux participants quelques jours avant.
Avec :
- Blaise Wilfert-Portal (École Normale Supérieure) : Le Droit d’auteur, « organe officiel du bureau de l’Union internationale pour la protection des œuvres littéraires et artistiques » (1888-1919) : de la littérature européenne comme transnationale et comme marché
Le Droit d’auteur, qui fut l’émanation du Bureau de l’Union internationale de la protection intellectuelle, le bureau de l’Union dite de Berne, à l’origine de l’OMPI. Ce périodique « technique », qui se préoccupait d’informer sur les législations du monde entier concernant le droit d’auteur et sa protection, mais aussi d’appuyer les efforts d’une « communauté épistémique » d’écrivains, d’éditeurs, de hauts fonctionnaires, de diplomates, de juristes et de journalistes pour unifier et mondialiser une conception particulière de la propriété intellectuelle, est un observatoire passionnant pour comprendre l’arrière-cour économique, juridique, géopolitique et technique de la « littérature européenne », en la comprenant comme un marché et une transnationale.
- Pierre Verschueren (Université de Franche-Comté) : « Les universitaires parlent aux universitaires : les périodiques comme espaces de débats professionnels dans l’enseignement supérieur et la recherche (1878-1968) »
Les universitaires d’aujourd’hui adorent débattre de l’université – il suffit d’ouvrir Twitter pour le savoir. Pourtant, l’Université telle qu’elle est recrée par le Premier empire est tout sauf un espace propice aux débats internes : pendant la Restauration, la Monarchie de Juillet et le IInd Empire, si les universitaires s’engagent publiquement – quitte à en payer le prix –, et créent de nombreux périodiques pour diffuser leurs conceptions scientifiques, politiques, etc., les discussions sur l’organisation de l’enseignement supérieur restent cantonnées aux couloirs ministériels. Ce travail entend prendre les périodiques comme observatoires afin d’essayer d’observer comment les universitaires ont pu passer, en quelque sorte, de groupe professionnel en soi à groupe professionnel pour soi, capable de connaître des mobilisations pour la défense de ses intérêts et l’amélioration de ses conditions de travail et d’exercice. De fait, si la situation change avec la IIIe République, c’est avec l’apparition d’une nébuleuse réformatrice de notables, qui s’organise dans une Société pour l’étude des questions d’enseignement supérieur en 1878, dont l’activité centrale est la publication d’une revue, la Revue internationale de l’enseignement, arène visant à nourrir le débat sur l’organisation universitaire. Dans la brèche ouverte par cette première création apparaissent d’autres périodiques, qui jouent le rôle de médiateurs entre universitaires, fédérant selon les contextes et les configurations des mobilisations d’ordre géographiques, corporatives, syndicales, et finalement éthiques, à la veille de 1968.
Informations sur le séminaire
Le séminaire PéLiAS (Périodiques, Littérature, Arts et Sciences) se propose d’étudier les périodiques artistiques, littéraires et scientifiques du XVIIIe siècle à la première moitié du XXe siècle en tant que médiateurs culturels. Il s’agit d’analyser les périodiques en tant que constructions sociales, matérielles et entrepreneuriales, faisant intervenir de multiples acteurs : écrivains, artistes, typographes, graveurs, imprimeurs, éditeurs, ou lecteurs… et touchant des milieux socio-professionnels variés (milieux artistiques et littéraires, scientifiques, universitaires, théâtres, galeries, maisons d’édition…).
L’approche adoptée est double : les périodiques sont interrogés en tant que support de communication appartenant à la culture de l’imprimé et en tant qu’objet culturel pluridisciplinaire. La notion de médiateur permet également d’insister sur la circulation des idées, des textes, des images et des rédacteurs. Les périodiques sont pensés en termes de « réseau » : un dialogue s’établit entre les différents périodiques, au-delà des catégories traditionnelles qui opposent grande et petite presse, revues et livres, revues artistiques et littéraires et revues scientifiques. Enfin, les périodiques sont étudiés dans leur dimension de vulgarisation, tant au niveau littéraire que scientifique, et dans leur rapport au livre et aux différents publics.
Organisateurs :
- Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
- Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
- Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)
Comité scientifique :
- Evanghelia Stead (UVSQ, CHCSC & IUF)
- Hélène Gispert (Paris Saclay, EST-GHDSO)
- Viera Rebolledo-Dhuin (UPEC, CRHEC)
- Hélène Védrine (Sorbonne Université, CELLF 19-21)
- Norbert Verdier (Paris Saclay, EST-GHDSO)
- Alexia Kalantzis (UVSQ, CHCSC)
Contacts :
Label MSH Paris-Saclay & CELLF 19-21