Santé, éducation, bien être


Autres thématiques : La place du chercheur et de la recherche en SHS / Lien social et inégalités / Economie / Droits et libertés / Gouvernance en temps de crise / Crises et mutations : approche générale


SANTE


Covid-19 : sommes-nous prêts à une nouvelle confrontation ou aussi démunis qu’en janvier dernier ?

Emmanuel Hirsch, Professeur d’éthique médicale, Université Paris Saclay

LinkedIn, 18 juillet 2020

Deux mois après la fin du confinement (11 mai 2020), la résurgence du Covid-19 dans certains territoires en France métropolitaine semble préoccuper les autorités de santé. Au point d’envisager, dans un premier temps, de renforcer des dispositifs comme le port du masque imposé dans les lieux publics et l’accès aux tests dans des conditions jusqu’à présent insatisfaisantes. Au-delà de l’inquiétude que suscite cette évolution, elle est révélatrice d’une impuissance de l’action publique qui ne doit pas être dissimulée par des tentatives d’explications peu convaincantes. Je reste convaincu que le refus d’envisager la sortie du confinement en associant la société civile à une démarche de consultation et de responsabilisation, a pour échec un désinvestissement en termes de prévention et le risque d’un manque d’adhésion aux mesures imposées trop tardivement.


Quel sens donner aux comportements à risque face au Covid-19  ?

Benoit Bastard, sociologue, Directeur de recherche émérite CNRS, ISP

AOC Média, 5 juin 2020

Tout le monde connaît les gestes barrière préconisés par le gouvernement, et sait l’importance qu’ils ont pour la santé, au plan collectif comme au niveau individuel. Pourtant, beaucoup d’entre nous transigent avec leur application, lors des retrouvailles avec des amis par exemple, ou s’agissant du port du masque. Chacun a de « bonnes excuses » pour agir ainsi, mais outre ces justifications ad hoc, ces comportements doivent être expliqués rationnellement si l’on veut mener des campagnes de prévention véritablement efficaces.


Déconfinement : échappera-t-on à la « tragédie des communs » ?

Camille Cornand, Directrice de recherche en économie, CNRS, chercheuse au sein du GATE, Université Lumière Lyon 2

Adam Zylbersztejn, Professeur associé, Université Lumière Lyon 2

Marie-Claire Villeval, Directrice de Recherche en économie, CNRS, chercheuse au sein du GATE, Université Lumière Lyon 2

The Conversation, 27 mai 2020

Avec la crise du coronavirus, les citoyens du monde ont été exposés à la question de la fourniture et de l’accès aux biens publics et aux biens communs d’une façon totalement inédite. Comme Monsieur Jourdain découvrait qu’il faisait de la prose sans le savoir, la plupart des citoyens ont pris conscience que leurs gestes quotidiens, notamment le respect des gestes barrière et la distanciation sociale, produisaient des externalités sur la santé des autres et qu’en respectant ces gestes, ils coopéraient à un bien public mondial, la santé.


Faut-il totalement repenser la ville ?

Thierry Paquot, Philosophe

Journal du CNRS, 27 mai 2020

La densité humaine facilite la propagation des virus. Retraçant l’histoire des liens entre urbanisme et préoccupations sanitaires, le philosophe Thierry Paquot nous invite dans ce podcast à repenser la configuration des villes, jouer la complémentarité avec la nature et réfléchir à ce que signifie à notre époque une ville à « échelle humaine ».



Dans les Ehpad, la crise du Covid 19 révèle les effets délétères de l’austérité

Laura Nirello, maitre-assistante en économie, IMT Lille Douai – Institut Mines-Télécom & Ilona Delouette, doctorante en économie, Université de Lille

The Conversation, 5 mai 2020

Récits apocalyptiques sur la situation au sein des Ehpad, flambée de morts (plus de 9000 décès estimés au 03 mai 2020)… La pandémie du Covid-19 révèle plus que jamais les difficultés traversées par le secteur. Dénoncée par les professionnels de ces établissements depuis plusieurs années, la crise des Ehpad – établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes – met en lumière les impasses des politiques d’austérité et de budgétisation appliquées à la santé et à la prise en charge de la dépendance.


Face au coronavirus, « nous sommes tous devenus amérindiens »

Bruce Albert, anthropologue, Directeur de recherche à l’IRD

Le Monde, 19 avril 2020

L’impuissance des tribus les plus isolées du Brésil face à la maladie est aussi la nôtre. Et notre soif de croissance nous expose à des dangers que l’on croyait appartenir au passé, remarque, dans une tribune au « Monde », l’anthropologue Bruce Albert.


Les rats de Jean-Michel Blanquer

Collectif universitaire en sociologie Illusio. Ronan David, Fabien Lebrun, Nicolas Oblin et Patrick Vassort

Blog, Médiapart, 6 avril 2020

Ce texte n’est pas une énième tentative d’analyser une situation sociétale déployée lors de la crise pandémique en cours. Il est une critique sociale et politique de l’éducation vue et défendue par le tissu politique technophile dominant, une démonstration du fait que la continuité pédagogique lors d’une crise sanitaire est le « Cheval de Troie » du développement du capitalisme numérique.


Viralité et confinement

Denis Duclos, Sociologue, Directeur de Recherche au CNRS à Toulouse

Le Monde diplomatique, avril 2020

Dans un passé récent, des pandémies au score équivalent n’ont provoqué aucune panique mondiale ou locale. Mais, depuis peu, l’humanité se laisse émouvoir par des dangers planétaires associés à nos outrances diverses. N’y a-t-il aucune relation entre l’appesantissement de cette angoisse et le fait qu’une maladie comparable à celles que nous subissons depuis toujours puisse à ce point mobiliser les combats ?


Aux travailleurs invisibles, l’humanité reconnaissante

Clyde Plumauzille, Historienne, chargée de recherches au CNRS 

Libération, 25 mars 2020

Aides ménagères, hôtesses de caisses, livreurs, routiers, éboueurs… certains n’ont pas le choix : c’est au péril de leur santé qu’ils doivent faire tenir nos vies de confinés.


L’insoutenable légèreté du capitalisme vis-à-vis de notre santé

Eva Illouz, sociologue

Tribune dans le Nouvel Obs, 23 mars 2020

Dans ce texte qui souligne le lien étroit entre santé et économie, la sociologue franco-israélienne analyse la crise planétaire du coronavirus. Elle dénonce « l’imposture » du néolibéralisme qui, privant l’Etat de ses ressources, a sacrifié le monde dont il se nourrit.


« Il n’est pas possible d’embaucher des milliers de soignants en un claquement de doigts »

Auriane Guilbaud, Maîtresse de conférences en science politique

Tribune dans Le Monde, 15 mars 2020

Endiguer une épidémie comme celle du coronavirus nécessite des institutions inspirant la confiance et financées sur le long terme, en particulier dans la santé et la recherche, souligne, dans une tribune au « Monde », la politiste, jugeant cette exigence encore incomprise du gouvernement.


EDUCATION


Réussite aux examens post-Covid : des résultats trop beaux pour être vrais ?

Charles Hadji, Professeur honoraire (Sciences de l’éducation), Université Grenoble Alpes

The Conversation, 15 juillet 2020

Au bout d’une année scolaire bouleversée par le Covid-19, on ne peut qu’être frappé par l’importance de la progression de la réussite aux examens. Le phénomène touche autant l’enseignement secondaire que l’enseignement supérieur. En fin de première année universitaire, les taux de réussite en licence sont « exceptionnels ». On constate des progressions de 10 à 12 % par rapport à 2019.


Thomas Piketty réclame un « plan d’investissement massif » pour l’université

Thomas Piketty, économiste, Directeur d’études à l’EHESS

La Tribune, 21 juin 2020

L’économiste des inégalités fustige un « double discours avec d’un côté la start-up nation et l’innovation, et de l’autre la paupérisation de l’enseignement supérieur ». L’économiste Thomas Piketty réclame un « plan d’investissement massif » pour l’enseignement supérieur français après les « six mois de blanc complet » dans les universités liés au confinement imposé par la crise du covid19.


A l’université, la préparation de la rentrée vire au casse-tête

Camille Peugny, Professeur de sociologie à l’UVSQ, Laboratoire Printemps

Le Monde, 18 juin 2020

A quoi ressemblera la rentrée dans l’enseignement supérieur ? Y aura-t-il des étudiants dans les amphithéâtres ? Tous les cours seront-ils transformés en enseignement numérique ? Les universités, qui ont le sentiment d’avoir été les grandes oubliées du déconfinement, n’en finissent pas de s’interroger. « La possibilité que les choses reprennent normalement en septembre est présentée par le gouvernement comme le scénario le moins probable, dénonce d’emblée Camille Peugny, professeur de sociologie à l’université de Versailles-Saint-Quentin. Il y a un sentiment d’incompréhension, comme si nous étions punis. »


Enseignement à distance : « Le contenu et les échanges lors d’un cours sont les deux faces d’une même pièce »

Marie Bénéjean, Chercheuse en science de l’information, Université de Rennes 2

Le Monde, 18 juin 2020

La chercheuse en sciences de l’information Marie Bénéjean redoute que l’enseignement à distance devienne la norme à l’université.  Je ne crois pas que les étudiants aient envie de tutoriels ni que les enseignants aient une vocation de youtubeurs », affirme-t-elle. Pour cette spécialiste des modes de communication, l’enseignement à distance ne doit pas devenir la norme alors qu’il correspond surtout à « du bricolage ».


Enseignement : les conséquences de la distance

Thomas Schauder, professeur de philosophie en lycée, Thibault Poirot, agrégé d’histoire, ATER à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Julien Boudon, Professeur de droit public à l’Université de Reims

France culture, 12 juin 2020

La Revue de presse des idées | Alors que l’université française ne rouvrira pas ses portes avant septembre (et dans des conditions très contraintes de distanciation physique), il s’agit de penser dès aujourd’hui les conséquences du confinement dans le milieu scolaire et universitaire.


Covid-19, ce que la continuité pédagogique nous apprend de l’école

Jean-François Cerisier , Professeur de sciences de l’information et de la communication, Université de Poitiers

The Conversation, 19 mai 2020

Une première étape de « déconfinement » se met progressivement en place et une partie des élèves retrouve le chemin de l’école. De nombreuses questions se posent sur les deux mois de « continuité pédagogique » que nous venons de traverser, et plusieurs laboratoires ont d’ores et déjà lancé des travaux de recherche à ce sujet. Des séminaires ont aussi engagé le débat, c’est le cas des Ludoviales, événement virtuel qui s’est déroulé du 27 au 30 avril dernier.


Tribune : Non à la télésurveillance des examens

Collectif de chercheurs

Libération, 12 mai 202

Un collectif d’universitaires appelle à refuser l’utilisation de logiciels de contrôle à distance des examens après le confinement. Ils dénoncent une logique de gestion «autoritaire» et «intrusive» des rapports humains. Signataires : Guillaume Calafat, Université Paris-I ; Delphine Diaz, Université de Reims-Champagne-Ardennes ; André Loez, CPGE ; Guillaume Mazeau, Université Paris-I ; Aurélia Michel, Université de Paris ; Manon Pignot, Université de Picardie-Jules-Verne.


Débat : Entre l’État, les profs et les parents, le temps d’un nouveau contrat scolaire ?

Beatrice Mabilon-Bonfils, Sociologue, Directrice du laboratoire BONHEURS, CY Cergy Paris Université et Allain Jaillet, Professeur des Universités, membre du Laboratoire BONHEURS, CY Cergy Paris Université

The Conversation, 12 mai 2020

Et si l’expérience du confinement était finalement une bonne chose pour l’école ? Comme pour toute crise, les enseignements que l’on peut en tirer vont dépendre des arrière-pensées que les uns et les autres vont y investir. En s’extrayant des perspectives politiques qu’il faudra bien analyser à un moment ou à un autre, un nouvel horizon s’offre à la société, si elle le veut bien.


« Il s’est passé quelque chose pendant le confinement, sachons infléchir le cours d’un ­système éducatif productiviste »

Geneviève Zoïa, anthropologue

Le Monde, 6 mai 2020

Les contraintes de l’enseignement à distance ont suscité la créativité et fait bouger les lignes entre les professeurs, les élèves et les parents.


De la pré-maternelle à l’enseignement supérieur, les étudiants sont confrontés à un accès inégal pendant l’arrêt dû au coronavirus (Etats-Unis)

Entretien avec Noliwe Rooks, spécialiste de l’éducation et professeur à l’Université Cornell

Breaking news & Conversation. 30 avril 2020

Nous examinons l’impact de la pandémie sur les écoles, les universités, les étudiants, les parents, les enseignants et les professeurs – et qui est à la table pour façonner ce qui se passera ensuite. « Nous avons maintenant une crise économique en plus de la crise de santé publique, et les moyens que nous choisissons pour éduquer les enfants sont tout simplement inégaux et vont conduire à une crise éducative », a déclaré Noliwe Rooks, spécialiste de l’éducation et professeur à l’Université Cornell. auteur de «Cutting School: Privatisation, Segregation, and the End of Public Education».


Enseignement à domicile : « Ça ne s’improvise pas en quelques jours »

Philippe Bongrand, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université de Cergy-Pontoise

Entretien avec Sophian Fanen sur le site Les Jours, 30 mars 2020

Pour le chercheur Philippe Bongrand, les parents confinés sont mal armés pour jouer le rôle que l’Éducation nationale attend d’eux.


La continuité pédagogique et les mensonges

Stéphane Bonnery, Professeur en sciences de l’éducation à l’université Paris 8 (Saint Denis)

Propos recueilli par Lilia Ben Hamouda Le Café Pédagogique, 27 mars 2020

« Si le virus provoque une telle déstructuration de notre société, c’est qu’il y avait déjà un souci, celui de la déstructuration du service public mené par les politiques depuis des années ».


La continuité pédagogique, vraiment ?

Pierre Mercklé, Sociologue, UMR PACTE

pierremerckle.fr de la sociologie et plein d’autres choses, site personnel de Pierre Mercklé, 26 mars 2020

Dès avant la fermeture des établissements le 16 mars dernier, les enseignant.es ont reçu des consignes pour leur demander d’assurer ce qu’on a appelé la “continuité pédagogique” : il fallait aussi rapidement que possible imaginer et mettre en oeuvre des solutions pour continuer d’assurer les cours magistraux et les travaux dirigés, les séminaires et les stages.


Le confinement, une opportunité ?

Line Numa-Bocage, Laboratoire BONHEURS – EA 7517

Entretien avec Béatrice Mabilon-Bonfils dans Le Café Pédagogique, 26 mars 2020

« La situation de confinement oblige à de nouvelles formes de pratiques pédagogiques », explique Line Numa Bocage, professeure à l’Université de Cergy. « Elle met à jour la créativité et l’inventivité des enseignant.e.s ». Le confinement aurait un effet positif sur les pratiques pédagogiques au point de changer l’Ecole ?


Écoles fermées aux élèves : les leçons du virus (et quelques pistes pour les parents)

Philippe Meirieu, Professeur émérite en sciences de l’éducation, Université Lumière Lyon 2

The Conversation, 15 mars 2020

La fermeture des établissements scolaires et universitaires pour une période indéterminée s’impose en raison d’impératifs de santé publique. Le Ministère de l’Éducation nationale dit avoir anticipé la situation, mais les problèmes d’organisation sont loin d’être tous résolus.


BIEN-ETRE


Stress, travail, médias… Comment avons-nous vécu le confinement ?

Anaïs Culot, Journaliste scientifique

Le Journal du CNRS, 9 juin 2020

Expérience inédite, le confinement imposé en France entre mars et mai a inspiré les chercheurs de tous horizons. Détails et premiers résultats de leurs enquêtes sur le quotidien et le ressenti de la population.


Tintamarre et Bulalakaw : parer au Covid par le rituel

Frédéric Laugrand, Anthropologue, directeur du Laboratoire d’anthopologie prospective, Université catholique de Louvain

The Conversation, 9 juin 2020

En Europe comme en Asie du Sud-Est, les sociétés humaines ont réagi à la pandémie de Covid-19 en effectuant de nombreux rituels dont une analyse anthropologique permet de mieux comprendre la fonction.


Bien être : des pastilles vidéo pour aider les parents

Béatrice Mabilon-Bonfils Professeure de sociologie, Directrice du laboratoire BONHEURS, Université de Cergy Pontoise

cafepédagogique.net, 9 avril 2020

La période de confinement met en lumière de manière crue les inégalités d’accompagnement scolaire des familles et réinterroge fortement la fonction sociale de l’Ecole. Si le numérique devient le principal canal d’échanges entre les familles et l’école, plus que jamais, dans ce contexte de confinement la fracture sociale et la fracture numérique constituent des risques majeurs pour les élèves les plus vulnérables sur le plan socio-économique. Dans les milieux défavorisés, les enfants disposent de moins d’espace, de moins d’équipements techniques et numériques. Mais la recherche montre aussi que les parents n’ont pas la même maîtrise des codes scolaires, ni le même accès aux ressources culturelles « compensatoires ». Ce qui est en jeu c’est à la fois ici le métier d’élève mais aussi le métier de « parent d’élèves. »


Pandémie musicale

Image

Anaïs Fléchet, Historienne au CHCSC / UVSQ, Université Paris-Saclay

Blog, Médiapart, 2- mars 2020

Faire choeur, faire corps. De la chanson comme résistance à la quête d’émotions collectives, les usages sociaux de la musique face à la pandémie de coronavirus.


Consulter les autres thématiques :

La place du chercheur et de la recherche en SHS / Lien social et inégalités / Economie / Droits et libertés / Gouvernance en temps de crise / Crises et mutations : approche générale

Retour en haut