Christine Benichou

Appel à projets maturation 2017 – SATT Paris-Saclay – 6/10/2017

Dans la continuité de ses trois précédents appels à projets, la SATT Paris-Saclay a lancé son appel à projets 2017, le 3 janvier 2017.

Cet appel comporte 2 volets :

  • un volet « Projet de maturation 2017 »
  • un volet « Demande de prise en charge de brevets »

Dans ce cadre, trois dates de dépôts de dossiers sont prévues :

  • Le 3 février 2017
  • Le 2 juin 2017
  • Le 6 octobre 2017

Le budget global consacré à cet appel à projets est de 9 millions d’euros pour des financements allant de 100 à 500 k euros par projet.

COMMENT RÉPONDRE A L’APPEL A PROJETS ?

1. Constituez votre dossier

Votre document de dépôt doit contenir :

  • Une description du projet ou description de brevet en français au format Microsoft Word (sans signature, selon le modèle fourni par la SATT) et au format pdf avec signatures du porteur de projet, du directeur du laboratoire et du responsable de valorisation du projet.
  • Une annexe financière (plan de financement) pour les projets uniquement au format Microsoft Excel (sans signature, selon le modèle fourni par la SATT) et au format pdf avec signatures du porteur de projet, du directeur du laboratoire et du responsable de valorisation du projet. L’annexe financière n’est pas nécessaire pour les demandes de prise en charge de brevet(s).

2. Veuillez tenir compte des dates limites de dépôts

  • 3 février 2017
  • 2 juin 2017
  • 6 octobre 2017

3. Déposez votre dossier 

Rendez-vous sur https://pleiade.satt-paris-saclay.fr/ et déposez l’ensemble des éléments sur l’interface web. Chaque déposant doit préalablement créer un compte qui nécessite une validation manuelle : Anticipez cette étape !

 

Téléchargez l’appel à projets– AAP Maturation 2017

Téléchargez les docs de dépôt – Projets de maturation 2017 : AAP_Maturation_2017

Téléchargez le doc de dépôt – Demande de prise en charge de brevets : Demande-prise-en-charge_brevet_2017

Appel à projets « Maturation 2017 » – MSH Paris-Saclay – 28/08/2017

CONTEXTE

La MSH Paris-Saclay a une double vocation dans le cadre de la politique du Département SHS : (1) fédérer les forces SHS du site Paris-Saclay en catalysant les coopérations entre laboratoires et/ou établissements, (2) promouvoir l’interdisciplinarité, notamment celle entre les SHS et les autres sciences.

En 2017, cette double vocation s’incarne dans trois dispositifs de financement de projets et d’animation de la recherche :

  1. L’appel à workshops (colloques, journées d’étude, séminaires thématiques) ;
  2. L’appel à projets « Emergence » ;
  3. L’appel à projets « Maturation » ;

 

ORIENTATIONS DE L’APPEL A PROJETS 2017 – « MATURATION »

Ce type d’’appel à projets est destiné à accompagner des coopérations inter/pluridisciplinaires entre chercheurs qui ont déjà travaillé ensemble et qui souhaitent structurer davantage leur projet de recherche commun. L’objectif est de parvenir au soutien de 4 ou 5 projets de recherche en 2017, dans la limite de 25 000 € par projet dans le cadre d’une ligne budgétaire dédiée de 100 000 €. Il est précisé que les projets cofinancés par d’autres partenaires (institutions académiques, décideurs publics, partenaires industriels) sont éligibles.

Sont considérées comme pluridisciplinaires des projets qui impliquent le regard de plusieurs disciplines, et interdisciplinaires des projets qui ne peuvent pas être menés sans le concours de plusieurs disciplines.

Tout projet de recherche inter/pluridisciplinaire qui s’inscrit prioritairement dans l’un des axes de recherche de la MSH Paris-Saclay peut être financé par le dispositif « Maturation ».

Pour mémoire, le projet scientifique de la MSH Paris-Saclay compte quatre axes prioritaires autour de quatre grandes transitions du 21e siècle : numérique, environnement et territoires, culture, santé. A ces quatre axes s’ajoute un axe transversal sur l’innovation (cause historique et solution potentielle des transitions).

Plus précisément, chacun des quatre axes principaux se décline en quatre orientations.

  1. Le pouvoir des algorithmes : données (massives), réseaux, décision, modélisation ;
  2. La culture de la nature : environnement, énergie, territoires, alimentation ;
  3. La nature de la culture : culture, art, patrimoine, mémoire ;
  4. La santé de demain : nouvelles technologies, styles de vie, systèmes de santé, éthique.

La stratégie scientifique de la MSH Paris-Saclay est disponible sur le site msh-paris-saclay.fr. Une liste de mots-clés présente les principaux objets interdisciplinaires étudiés au sein de l’Université Paris-Saclay. Cette liste est le résultat d’un travail de cartographie effectué en collaboration avec les principaux acteurs SHS du plateau de Saclay. Elle n’est pas exhaustive. Un des objectifs de l’appel à projet « Maturation » consiste justement à consolider de collaborations transversales existantes entre chercheurs, équipes, ou institutions investies dans le périmètre de Paris Saclay.

La direction de la MSH Paris-Saclay contribuera au bon accueil et suivi des projets retenus.

Les lauréats seront amenés à présenter leurs travaux dans le cadre d’une journée de restitution.

Ils bénéficieront d’un environnement propice à la recherche et à la créativité, qui s’appuie sur un réseau de partenaires locaux et nationaux. La MSH Paris-Saclay est non seulement une unité de recherche mais aussi une unité des services mutualisés.

 

CONDITIONS DE CANDIDATURE

  • Proposer un projet inter/pluridisciplinaire.
  • Le(s) porteur(s) doit(vent) travailler et mener ses(leurs) travaux de recherches dans l’un des établissements, unités ou laboratoires de l’Université Paris-Saclay. Les projets qui impliquent plusieurs établissements de l’Université Paris-Saclay seront priorisés.
  • Les fonds seront disponibles jusqu’au 30/06/2018. L’utilisation des crédits jusqu’au 31/12/2018 pourrait être possible, dans des conditions qui ne sont pas connues à ce jour. Il est donc fortement recommandé de planifier les activités au premier semestre 2018.

 

MODALITÉS DE CANDIDATURE

  1. Formulaire de candidature complété et signé ;
  2. Une lettre de soutien du (ou des) directeur(s) d’unité(s).

Les pièces sont à transmettre par voie électronique uniquement.

Le dossier est à remettre au plus tard le 28/08/2017 à l’adresse mail suivante : christine.benichou@universite-paris-saclay.fr

Un accusé de réception sera transmis dans les 72 heures.

Tout dossier incomplet et hors délais sera refusé.

MODALITES DE SELECTION DES PROJETS

 

Les lauréats seront désignés par un jury présidé par M. Stefano Bosi, Directeur de la MSH Paris-Saclay.

Les membres du Conseil Scientifique de la MSH Paris-Saclay et d’experts extérieurs désignés par le Bureau de la MSH, le cas échéant, effectueront l’évaluation des projets soumis.

RESULTATS

 

La liste des projets retenus sera publiée sur le site Internet de la MSH Paris-Saclay (www.msh-paris-saclay.fr) au plus tard le 15/10/2017.

Les lauréats recevront également un courrier électronique de la MSH Paris-Saclay officialisant leur sélection.

 

CALENDRIER 2017

  DATE RETOUR DES DOSSIERS DATE FIN EVALUATION DATE PUBLICATION DES RESULTATS
MATURATION 28/08/2017 10/10/2017 15/10/2017

 

Pour tout renseignement complémentaire, il convient de s’adresser à Christine Bénichou, secrétaire général, MSH Paris-Saclay (01.47.40.23.30 – christine.benichou@universite-paris-saclay.fr)

 

Pour télécharger l’appel à projet : MSH Paris-Saclay – AAP Maturation 2017

Pour télécharger le formulaire de candidature : MSH Paris-Saclay – AAP Maturation 2017 – formulaire de candidature

Axe 1 : Numérique et Humanités

L’axe « Numérique et humanités » catalyse les dynamiques de recherche autour de la révolution numérique et ses ambivalences. Si, d’une part, cette révolution change le visage des sociétés et des économies, et représente une opportunité indéniable de développement, d’autre part, elle pourrait constituer une menace pour nos libertés individuelles. Les enjeux sociétaux des réseaux, des données massives, de l’algorithmique sont au cœur des projets de recherche labellisés par la MSH Paris-Saclay.

 

Le monde des données est aujourd’hui traversé par des changements profonds. Comme dans d’autres domaines, les données accumulées par les enquêtes en SHS (qualitatives et quantitatives) constituent maintenant un stock considérable, destiné à s’accroître encore dans les années à venir. On voit émerger progressivement le problème des données massives (big data), connectées (réseaux sociaux) ou complexes (langage naturel et images).Statistiques et algorithmique sont appelées à résoudre des problèmes de stockage (compression, indexation, streaming), de calcul distribué, de fiabilité et traçabilité.

La révolution digitale incite les entrepreneurs à repenser les modes de production en composant avec l’empowerment des consommateurs. Les enjeux éthiques et juridiques des données massives obligent les SHS à réfléchir à la préservation du patrimoine informationnel, à la protection de la vie privée, au design et à l’implémentation des régulations. Conception et mise en place des nouvelles règles du jeu sont surveillées par des commissions compétentes telle que la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés).

L’économie des données incite les entreprises à une plus grande flexibilité et une réallocation continue des ressources. Pour y répondre, un petit nombre d’entreprises – Google, Apple, Facebook ou Amazon (GAFA) – concentrent une part croissante des données (selon une distribution de Pareto) obtenues de sources diverses (internet, smartphones, objets connectés). La question du pouvoir de marché et celle des rentes associées se trouvent ainsi posées. Les gouvernements sont appelés à réguler les marchés des données pour protéger la souveraineté des citoyens contre l’extraction de rentes économiques et politiques.

La production, la conservation et la mise à disposition de données fiables et pertinentes ont un coût qui doit être supporté par certaines parties prenantes. Des aides de l’État ont permis, jusqu’ici, la mise à disposition de données issues de la statistique publique, des administrations et des enquêtes des chercheurs, les rendant réutilisables pour la recherche SHS. Dans ce cadre, L’EQUIPEX (Équipement d’excellence) CASD (Centre d’accès sécurisé distant) joue un rôle de premier plan. Il s’agit d’une infrastructure nationale du GENES (Groupe des écoles nationales d’économie et statistiques) basée à l’Université Paris-Saclay et spécialisée dans la mise à disposition de données individuelles très détaillées et, donc, le plus souvent soumises à des conditions de sécurité élevées. Au CASD se pose actuellement le problème du choix d’un modèle d’affaires, après le passage d’un système de subvention étatique (avec gratuité pour les utilisateurs) à une grille tarifaire faisant payer à chaque utilisateur les services qu’il utilise, reportant le coût ultime sur les bailleurs de fonds qui financent son projet. Il apparaît déterminant que la MSH Paris-Saclay offre un soutien aux chercheurs dont les travaux exigent l’analyse de microdonnées détaillées, pour laquelle ni les open data (de l’INSEE ou d’autres producteurs) ni les fichiers agrégés et anonymisés conçus pour la réutilisation secondaire standard comme les Fichiers production et recherche (FPR) ne seraient suffisants.

Plus généralement, la MSH Paris-Saclay entend promouvoir la diffusion des données en hébergeant une PUD (Plateforme universitaire des données) sur le modèle de celles de Lille, Caen et Lyon. Elle participera aux infrastructures de conservation et de mises à disposition de fichiers agrégés et anonymisés : TGIR (Très grandes infrastructures de recherche) PROGEDO (Production et gestion des données en sciences sociales) et CESSDA (Consortium of European Social Science Data Archives). Reste la question de la valorisation des données.

Les données massives seraient inertes sans les algorithmes de fouille. Des machines toujours plus puissantes brassent aujourd’hui de plus grandes masses de données. Pourtant, loin de se cantonner à des effets de volume, la révolution des big data est marquée par l’usage d’algorithmes au croisement des statistiques, de l’informatique et de l’intelligence artificielle. Ils doivent faciliter la construction de modèles sur les comportements et les représentations collectives ou la prise de décision. Dans leur vie quotidienne, les individus laissent des traces, qui sont autant de données. Elles sont repérables dans leurs relations avec les organisations (administrations, entreprises…), mais plus généralement via leurs usages des technologies numériques. Pensons, par exemple, à leurs déplacements (caméras de vidéosurveillance), aux paiements (cartes bancaires), ou à certains aspects de la vie domestique (capteurs et objets connectés). Ces grandes masses de données numériques, précisément datées (time-stamped) et souvent géolocalisées, attirent les entreprises, la statistique publique et la recherche en SHS.

Ces données massives sont aussi un défi théorique pour les SHS. Elles questionnent les théories de la décision et de l’optimisation. Les modèles statistiques et les algorithmes de décision traditionnels se révèlent inadaptés à traiter des données hétérogènes, complexes, incomplètes et incertaines. Elles doivent susciter de nouvelles recherches sur les usages de la technologie et ses conséquences sur les comportements individuels et collectifs ainsi que sur les dynamiques sociétales. La sociologie, l’histoire, l’économie, l’anthropologie, la psychologie et bien d’autres disciplines encore sont naturellement amenées à se pencher sur ces questions.

Du point de vue éthique et épistémologique, la gestion des données doit aussi intégrer des nouvelles contraintes telles que la sécurité et la traçabilité. La confiance numérique résulte de l’application de méthodes éthiquement et juridiquement responsables. Il s’agit de réguler la récolte, le traitement et l’interprétation des données personnelles. La protection de la vie privée passe par une protection des données à toutes les étapes du processus. La traçabilité repose sur une conception réfléchie des infrastructures de stockage et de traitement. Du point de vue éthique et juridique encore, la vie privée est menacée par le croisement des traces (géolocalisation, transactions électroniques, fréquentation des sites web) dont disposent certaines multinationales (GAFA), ainsi que par la possibilité de piratage de données privées (médicales, fiscales, financières) en l’absence de régulations adaptées. Les algorithmes prédictifs représentent de nouvelles opportunités tout autant que des menaces dans les secteurs de la santé et de l’assurance avec un risque important de discrimination. Du point de vue politique, la démocratie est fragilisée par le tracking des électeurs et la manipulation de l’information à leur adresse à la veille des élections. Plus généralement, le pluralisme comme socle de la démocratie est potentiellement remis en cause par les traitements algorithmiques et l’émergence de médias sociaux dominants. Tout en encourageant des projets pilotes montrant la voie dans l’utilisation de données massives en SHS, la MSH Paris-Saclay soutiendra des travaux qui s’interrogent sur les enjeux sociétaux des big data et des algorithmes, et contribuent à éclairer la décision publique sur ces sujets brulant d’actualité.

La montée en puissance des moyens de calculs permet de brasser des masses vertigineuses de données. La vraie révolution toutefois est celle des algorithmes de fouille basés sur le tracking, le machine learning et l’interopérabilité des bases de données.Ces dernières années, l’apprentissage profond (deep learning) a montré son efficacité, notamment en ce qui concerne le langage naturel et la vision par ordinateur. La question d’une intelligence artificielle qui surpasse l’intelligence humaine dans certaines applications interroge directement les SHS.

Simon avait déjà critiqué la rationalité néoclassique en 1947 et introduit une notion de rationalité limitée fondée sur l’intelligence artificielle. Les travaux de Kahneman et Tversky en 1974 ont aussi contribué à dépasser l’axiomatique traditionnelle par le biais de l’heuristique du jugement et l’ouverture aux sciences cognitives. Les avancées récentes en théorie de la décision (sparsity theory), intelligence artificielle (convergence homme-machine) et neurosciences (IRM fonctionnel) permettent le dépassement du cadre standard de la rationalité instrumentale au sens de Weber (1913).

La MSH lance des appels à projets interdisciplinaires et assure l’animation de la recherche sur les données, les algorithmes et la décision en étroite collaboration avec les projets existant dans le périmètre saclaysien. Parmi tous ces projets, l’Institut Convergence DATAIA fait figure de proue. DATAIA porte la recherche SHS sur les données et les algorithmes. Ses applications concernent la politique énergétique, les smart cities, la mobilité, l’alimentation et le bien-être. Le LABEX (Laboratoire d’excellence) DIGICOSME (Digital Worlds: Distributed Data, Programs and Architectures) finance les recherches sur les mondes numériques, programmes et architectures distribués, tandis que l’EQUIPEX MATRICE (Mémoire, analyse, théories, représentations individuelles et collectives, expérimentations) est une plateforme multifactorielle, multi-échelle et multidisciplinaire pour les mémoires individuelle et sociale. Sur les questions liées à la décision et à la rationalité, la MSH est impliquée dans l’IRS (Initiative de recherche stratégique) ICODE2 (Institute for Control and Decision of Paris-Saclay) et dans le LABEX MME-DII (Modèles mathématiques et économiques de la dynamique, de l’incertitude et des interactions). Le LABEX ECODEC (Économie et sciences de la décision) porte aussi les recherches en théorie de la décision. Mais la révolution numérique ne se limite pas à ces aspects. Elle impacte aussi les humanités et les activités individuelles et collectives liées à la mémoire, au patrimoine, à leur valorisation et leur transmission.

L’arrivée de l’informatique ouvre de nouvelles perspectives de développement des humanités. À n’en pas douter, les nouveaux moyens de calcul et de communication, au croisement de la recherche et de l’ingénierie, vont rapidement bouleverser la façon de penser, d’enseigner et de diffuser les savoirs, les objets et les méthodes de recherche, grâce au mariage de l’informatique, des arts, des lettres et des SHS. Ces nouvelles humanités numériques doivent prendre toute leur place au sein du projet de la MSH Paris-Saclay. Elles constituent en effet un domaine qui mérite un intérêt particulier à deux titres. D’une part, parce que ces supports et ces méthodes vont probablement être à l’origine d’inventions et d’innovations dans les méthodes de recherche, d’enseignement et de diffusion de l’information scientifique et technique. Ceci constitue un enjeu national validé par le réseau des SHS ATHENA. D’autre part, ces nouvelles modalités doivent être mises en perspective afin d’en évaluer la portée et les modalités du point de vue méthodologique et épistémologique. Les promoteurs et les pionniers des humanités numériques se donnent souvent comme objectif d’améliorer l’accès, la diffusion, le partage et la valorisation du savoir. À l’évidence, en modifiant fortement le mode d’accès aux objets et aux pratiques culturelles, le numérique est susceptible de transformer la connaissance et le rapport aux pratiques culturelles de nouveaux acteurs et groupes sociaux. Dans ce cadre, l’environnement du plateau de Saclay regroupe un ensemble impressionnant d’institutions et de compétences individuelles ou collectives. Sont présents des disciplines et des laboratoires relevant de l’histoire, de la sociologie, du droit privé et public, de l’économie, des études théâtrales ou de la musicologie. À cela s’ajoutent des équipes issues des sciences “dures” qui travaillent sur l’informatique.

La MSH Paris-Saclay a vocation à favoriser l’émergence de nouvelles collaborations. Plusieurs pistes paraissent prometteuses : nouvelles formes de conception et de pratiques des humanités, étude des productions culturelles et artistiques « numériques », invention de nouvelles modalités de conservation et de diffusion numériques. Des recherches sur les modalités de réception par des acteurs ou utilisateurs « anciens » ou « nouveaux » devra aussi faire l’objet de recherches. Trois champs – pluridisciplinaires et transversaux – paraissent dans un premier temps particulièrement prometteurs.

Le premier concerne l’articulation entre les parcours professionnels des créateurs et les modalités de leur travail de création. On pense ici aux nouvelles formes de création qui intègrent les technologies digitales les plus récentes. On pense aussi aux profondes transformations du travail artistique dans différents secteurs (musique, cinéma). À l’évidence, les nouvelles technologies paraissent affecter les conditions d’entrée dans les activités artistiques et culturelles. Elles appellent à une transformation des cursus de formation. Elles vont imposer une évolution du statut juridique d’un ensemble de professions anciennes ou émergentes. Elles vont transformer les modalités de protection par le droit de leurs productions artistiques, scientifiques ou pédagogiques. Autant de choses qui méritent des travaux approfondis.

Le second champ, plus centré sur l’histoire, doit permettre d’aller plus loin dans la compréhension de l’histoire transnationale. En mobilisant des outils et des supports numériques, ce champ d’étude s’appuie sur l’étude des représentations, des pratiques ou des modes de vie que véhiculent ces nouvelles formes de productions numériques. L’accent sera en particulier mis sur la longue durée. Des projets de ce type existent déjà dans le périmètre de Paris-Saclay, par exemple en musicologie. Ils illustrent la fécondité de ce type de démarche. Les technologies modifient les frontières au sein du travail de création collective. Petit à petit, c’est la définition des acteurs individuels ou collectifs qui s’en trouve interrogée. Par exemple, les premières recherches permettent de mieux comprendre l’activité et le travail de certains acteurs qui, sans être directement qualifiés de créateurs, participent néanmoins au travail de création. On pense par exemple aux éditeurs littéraires ou musicaux, aux impresarios, aux producteurs de cinéma, sans oublier les directeurs de labels dans l’industrie musicale, les administrateurs de production dans le spectacle vivant.

Le dernier champ qui mérite un soutien de la MSH Paris-Saclay porte sur les phénomènes de médiation et de réception des productions culturelles et artistiques. Cette thématique concerne de nombreux publics. Un accent particulier sera mis sur l’étude des nouveaux dispositifs de médiation numérique. On pense par exemple au jeu vidéo OFABULIS développé avec le CMN (Centre des monuments nationaux). Là encore, une mise en perspective historique doit faciliter la compréhension ces nouveaux dispositifs. L’histoire des médias, de l’image ou de la communication sera ici particulièrement sollicitée. C’est déjà le cas avec le projet TRANSFOPRESS (Transnational Network for the Study of Foreign Language Press) sur la presse en langues étrangères. Ce projet présente un fort potentiel de développement. Il est soutenu par la FSP (Fondation des sciences du patrimoine) en étroite collaboration avec le LABEX PATRIMA (Patrimoines matériels : savoirs, conservation, transmission).

Les nouvelles technologies révolutionnent également les recherches sur le patrimoine.

L’économie de l’immatériel façonne à la fois le processus de patrimonialisation, les modalités de transmission et les pratiques de création culturelle. Au-delà de la question de l’impact du numérique sur les champs du patrimoine et de la création, le numérique fait aussi émerger de nouvelles catégories patrimoniales, le patrimoine numérique, qui regroupe un ensemble de ressources et de données culturelles et patrimoniales selon la définition de l’UNESCO. Sous l’intitulé de « patrimoine numérique » peuvent être abordées les problématiques de traitement et d’archivage des données patrimoniales, de partage et d’enrichissement des données, de production collaborative des savoirs, de représentation, visualisation et création numérique (arts et sciences), ainsi que les questionnements épistémologiques, organisationnels et sociétaux associés. Le lien entre création et patrimoine pourra contribuer à nourrir une réflexion croisée, en particulier avec le développement de la notion de patrimoine immatériel.

Le patrimoine est à la fois un objet d’étude pour les chercheurs, mais aussi une source de questionnement scientifique sur la conservation et la valorisation. On pense par exemple au partage des objets de recherche, à l’évolution de l’acte de conservation (donc aussi de tri et de sélection) ou à la valorisation des objets patrimoniaux. On pense aussi à l’impact du numérique sur la façon de décrire, de penser, de nommer, de visualiser, de désigner le patrimoine. Se posent ensuite les problèmes liés à la dématérialisation qu’affrontent aujourd’hui un certain nombre d’institutions patrimoniales (bibliothèques, musées, archives). Il s’agit enfin d’identifier ce que le numérique peut apporter à la connaissance ou au partage des objets. Les futures recherches pourraient porter plus précisément sur la dématérialisation des objets culturels, la visualisation, le partage collaboratif, l’authenticité, la circulation des pratiques et des savoirs, le statut social et juridique des objets.

La virtualisation des patrimoines matériel et immatériel ne doit pas se substituer à la conservation du patrimoine physique et des supports traditionnels. Une dimension importante de la recherche saclaysienne est l’étude des matériaux. Il s’agit d’une dimension étroitement liée aux processus de patrimonialisation (objets de musée, collections d’histoire naturelle et d’archéologie, architecture, manuscrits et livres, archives). L’étude des matériaux a été profondément renouvelée par l’importance grandissante prise par les données et leur accessibilité. La caractéristique des travaux menés dans ce cadre est de combiner d’une manière inédite des sciences expérimentales (physique et chimie), les mathématiques, les sciences de l’information avec des SHS. De nombreuses recherches reposent sur des études empiriques construites dans le cadre d’une pratique épistémologique innovante. L’objectif est d’intégrer des données physicochimiques dans les modèles d’interprétation pluridisciplinaire. Cela a pour conséquence logique de mobiliser l’histoire des sociétés dans leur dimension artistique, culturelle, technique ou économique. On pense aussi à l’étude de l’évolution environnementale des sites, à l’optimisation des traitements de conservation et de restauration des objets du patrimoine. Il s’agit, en effet, à partir d’une approche interdisciplinaire des objets anciens, de comprendre comment les patrimoines, au sens matériel et immatériel, sont le résultat d’une série d’opérations historiques, juridiques, sociales, scientifiques ou techniques. Le patrimoine constitue ainsi un observatoire idéal pour saisir l’historicité des productions, des pratiques sociales qui leur sont liées ou des évolutions environnementales. On voit émerger les problèmes de l’authenticité, de la circulation des matériaux, des procédés techniques et des savoirs,de la dégradation/taphonomie des objets. En parallèle, du point de vue de la méthode et des réflexions épistémologiques, on s’interrogera sur le problème de vocabulaire, de traitement interdisciplinaire de données quantitatives et qualitatives, de statut social et juridique des objets patrimoniaux et d’épistémologie/sociologie de l’interdisciplinarité. L’hétérogénéité propre aux matériaux anciens est mise à profit comme nouvelle source d’information à propos de leur trajectoire historique et des pratiques associées. Cette approche réflexive transcende les approches traditionnelles et jette les bases d’une évolution épistémologique et méthodologique de la recherche interdisciplinaire dans ce domaine en ayant un impact direct sur ses objets concernés : questions d’hétérogénéité, d’altération au cours du temps et d’historicité, de croisement des échelles et d’échantillonnage. La MSH Paris-Saclay vise à rassembler les unités du plateau de Saclay autour des transversalités qui émergent de la cartographie SHS concernant les problématiques patrimoniales. Au-delà même des entités académiques, les unités de Paris-Saclay interagissent directement avec des institutions patrimoniales et culturelles du plateau de Saclay et de ses vallées (châteaux, musées, archives et théâtres). Ces unités travaillent avec des institutions culturelles de premier plan, au niveau régional ou national. Certaines de ces activités viendront naturellement s’inscrire dans le cadre de l’accord-cadre entre le CNRS et le ministère de la Culture et de la Communication. La reconnaissance internationale de la France dans le domaine des études sur les cultures et le patrimoine doit amener les équipes de Paris-Saclay à accentuer les collaborations existantes avec les universités d’Oxford, de Berkeley et de Stanford. La MSH Paris-Saclay souhaite associer étroitement le LABEX PATRIMA et l’EQUIPEX PATRIMEX (Patrimoines matériels : réseau d’instrumentation multisites expérimental), ainsi que le DIM (Domaine d’intérêt majeur) MAP (Matériaux anciens et patrimoniaux) aux recherches sur les questions patrimoniales. L’activité pourra s’articuler avec l’infrastructure européenne ERIHS (European Research Infrastructure for Heritage Science) dédiée à l’étude avancée des matériaux anciens. Les fonds d’archives de l’École polytechnique représentent aussi une ressource structurante pour l’histoire des sciences et des techniques du xviiie au xxie siècle. Il s’agit enfin de porter aussi les aspects liés à la valorisation (diffusion auprès des publics, impact sur le tourisme culturel, nouveaux médias, expertise analytique des biens patrimoniaux, droit et économétrie du patrimoine et de la culture) via une collaboration avec le réseau de PME PBM (Patrimoine, big data & multimédia).

Workshop MSH Paris-Saclay : Le pouvoir des algorithmes – 21/06/2017

Le quatrième workshop relatif aux axes de recherche de la MSH Paris-Saclay sera consacré à l’axe 1 – Le pouvoir des algorithmes -, et se tiendra le mercredi 21 juin 2017, dans les locaux de l’ENS Paris-Saclay, à Cachan (la salle sera communiquée ultérieurement).

Les questions de réseaux, de numérique, de données massives, de modélisation, etc.  vous intéressent, inscrivez-vous dès à présent à l’adresse suivante : christine.benichou@universite-paris-saclay.fr

PROGRAMME

9H00 – Accueil

 Session 1 – Systèmes algorithmiques et recherche : un enjeu fondamental pour Paris-Saclay

9h30-9h50 – Présentation de Nozha BOUJEMAA, DR, informatique, INRIA / I2DRIVE / TRANSALGO

« Le projet I2Drive »

9h50-10h10 – Présentation de Christine BALAGUE, Pr., sciences de gestion, Institut Mines Telecom- TEM / CERNA / I2DRIVE / TRANSALGO

« L’éthique des algorithmes »

10h10-10h30 – Présentation d’Anne VILNAT, PU, informatique, UPSud-LIMSI (UPR3251)

« Un comité d’éthique pour la recherche »

10h30-10h45 – Pause

Session 2 – Systèmes algorithmiques et régulation : pouvoir des algorithmes et politiques publiques

10h45-11h05 – Présentation de Sylvie THORON, PU, économie, UPEC-LIPHA (EA7373) et Pierre VALARCHER, PU, informatique, UPEC-LACL (EA4219)

« Algorithmes et citoyenneté – Le projet APB »

11h05-11h25 – Présentation de Dominique BARTH, PU, informatique, UVSQ-PRISM

« Smart cities »

11h25-11h45 – Présentation de Mélanie CLEMENT-FONTAINE, MCF, droit privé, UVSQ-DANTE (EA4498)

«  Le projet VEDECOM »

11h45-12h05 – Présentation de Fabien TARISSAN, CR, informatique, CNRS/ENS Paris-Saclay-ISP (UMR7220)

« Le projet ALGODIV : information diversity and algorithmic recommendation »

12h05-12h25 – Présentation de Paola TUBARO, CR, sociologie, CNRS/UPSud-LRI (UMR8623)

« Algorithmes et travail »

12h25-13h25 – Déjeuner

Session 3 – Systèmes algorithmiques et nouveaux modèles économiques : enjeux et perspectives

13h25-13h45 – Présentation de Grazia CECERE, PU, économie, UPSud-RITM (EA7360)

« Algorithm bias and gender discrimination in social network »

13h45-14h05 – Présentation de Fabrice LE GUEL, MCF, économie, UPSud-RITM (EA7360)

« The hidden economy of smartphone applications: personal data diffusion and concentration »

14h05-14h25 – Présentations d’Alain RALLET, PU émérite, économie, UPSud-RITM (EA7360) et Célia ZOLYNSKI, PU, droit privé, UVSQ-DANTE (EA4498)

« Les marchés émergents d l’économie guidée par la donnée »

14h25-14h45 – Présentation d’Alan KIRMAN, DE émérite, économie, CNRS/EHESS-CAMS (UMR8557) et Stefano BOSI, PU, économie, UEVE-EPEE (EA2177)

« Modèles multi-agents et frontières de la modélisation »

14h45-15h00 – Pause

Session 4 – L’axe 1 de la MSH Paris-Saclay

15h00-16h30 – Discussion sur l’évolution de l’axe 1 de la MSH Paris-Saclay

Coordination : Célia ZOLYNSKI, droit, membre du bureau de la MSH Paris-Saclay

 

Pour télécharger le programme : Programme Workshop Axe 1

Séminaire MSH Paris-Saclay / Nutriperso : « Alimentation et prévention des maladies chroniques : quels apports des sciences sociales ? – 20/06/2017

Les relations entre comportements alimentaires et prévalence de certaines maladies chroniques (obésité, diabète de type 2, certains cancers, maladies cardio-vasculaires) sont désormais bien établies. Pour y répondre, les pouvoirs publics cherchent à mettre en place des actions visant à faire évoluer les comportements de consommation grâce à une meilleure sensibilisation des individus (campagnes d’information, étiquetage des produits…), ou à modifier l‘environnement alimentaire des consommateurs en jouant sur prix des aliments ou la qualité des produits.

Dans ce contexte, les sciences sociales ont un rôle important à jouer pour aider à mieux comprendre les déterminants des comportements alimentaires et de prévention des individus, ainsi que les stratégies des entreprises en matière de prix et de qualité des aliments, et aider à la conception et l’évaluation des politiques publiques visant à mieux maîtriser les impacts de santé associés à l’alimentation.

L’objectif de cette journée est de présenter des recherches conduites sur ces sujets au sein de l’Université Paris-Saclay et d’échanger sur les thèmes et collaborations qui pourraient être mises en place dans les années à venir.

Le séminaire est organisé par la MSH Paris-Saclay et le consortium NUTRIPERSO soutenu par le département SDV de l’Université Paris-Saclay.

Programme

9h30 – 10h : ACCUEIL

10h – 10h40 : Louis-Georges SOLER, DR, Economie – INRA-Aliss
Introduction : Politiques publiques alimentaires et de santé publique : enjeux et questions de recherche

10h40 – 11h20 : Guy FAGHERAZZI, Chercheur, Epidémiologie – CESP/INSERM/IGR
Diabète de Type 2 : Facteurs de risque d’origines génétique, comportementale et sociale

11h20 – 12h : Antonio CASILLI, MCF, Humanités numériques – Telecom ParisTech
Apomédiation et personnalisation : leçons de l’enquête ANAMIA sur le web des troubles alimentaires

12h – 12h40 : Faustine REGNIER, CR, Sociologie – INRA-Aliss
Déterminants sociaux des comportements de prévention : des campagnes de santé publique aux outils connectés

12h40 – 13h40 : DEJEUNER

13h40 – 14h20 : Lydiane NABEC, MCF, Sciences de gestion – UPSud-RITM
Comment améliorer les comportements alimentaires avec l’étiquetage nutritionnel : Vers un agenda de recherche en marketing au service du bien-être des consommateurs

14h20 – 15h : Stephan MARETTE, DR, Economie – INRA-Economie publique
Comportements alimentaires et politiques publiques : les apports de l’économie expérimentale

15h – 15h40 : Olivier ALLAIS, CR, Economie – INRA-Aliss
Evaluation de l’étiquetage nutritionnel en field experiment

15h40 – 16h20 : Louis-Georges SOLER, DR, Economie – INRA-Aliss
Conception et évaluation de démarches de prévention personnalisée : le projet pluridisciplinaire Nutriperso de l’Université Paris-Saclay

16h20 – 17h30 : DISCUSSION GENERALE

Pour télécharger le programme : MSH_Nutriperso_0528

Informations pratiques

9h30 – 17h30

ENS Paris-Saclay – salle Renaudeau (bâtiment Laplace)

61 avenue du Président Wilson

94230 CACHAN

RER B Bagneux-Pont-Royal

 

Inscription obligatoire auprès de christine.benichou@universite-paris-saclay.fr

Journée d’études « Recherches actuelles en santé et société » – MSH Paris Nord – 16/06/2017

Dans cette demi-journée d’étude seront présentées quelques-unes des thèses soutenues récemment par les membres du réseau et de ses groupes. Cet évènement s’inscrit dans l’objectif du réseau de  faciliter les rencontres et la socialisation entre ses membres et de valoriser leurs travaux dans le paysage des sciences sociales.
Il s’agit d’un moment pensé pour alimenter le  dialogue entre membres du réseau sur des thèmes communs, une occasion de faire connaitre les recherches réalisées et de partager la variété des intérêts et des objets qui font la spécificité et la richesse du réseau.

Cette journée sera également une occasion pour le Réseau de s’ouvrir sur l’extérieur, en mettant en valeur le dynamisme des discussions et réflexions qui se développent dans cet environnement, ainsi que leur qualité scientifique et leur intérêt dans les débats actuels autour de la santé dans les sociétés contemporaines.

La journée est ouverte à toutes les personnes intéressées : étudiant·e·s en sciences sociales ou dans le domaine de la santé (licence, master), doctorant·e·s, post-doctorant·e·s.

L’inscription est libre et gratuite.
Afin de prévoir le déjeuner, nous demandons aux personnes souhaitant participer à cette journée de s’inscrire avant le 9 juin 2017 à l’adresse suivante : reseau.doctorants@gmail.com

 

Conférence « Violence verbale, réseaux sociaux et liberté d’expression – MSH Lorraine – 14/09/2017

Dans le cadre du cycle de conférence C2E (rappel du projet ici), la MSH Lorraine propose la table ronde :

 « Violence verbale, réseaux sociaux et liberté d’expression »
le jeudi 14 septembre 2017 de 14h à 16h
Ile du Saulcy – Metz, salle Ferrari (Maths)

 Intervenants

Béatrice Fracchiolla
Professeure en sciences du langage – Université de Lorraine
Laboratoire du CREM- Pôle Praxitexte
« Contraintes linguistiques et contraintes interactionnelles : un cadre nécessaire à une communication éthique non-violente? »

« Je centrerai ma participation sur ce qu’est la violence verbale d’un point de vue linguistique. J’aborderai aussi sa différence en l’opposant à l’agression. Le rôle de la politesse linguistique est de permettre une régulation des interactions sociales afin qu’elles soient réussies. Or, dans le cadre numérique, celle-ci tend à être effacée par commodité ou rapidité d’exécution, sous le prétexte de « libérer » la parole. A partir de ces données sur la politesse, je terminerai en interrogeant les conditions d’existence d’interactions verbales éthiques sur les réseaux sociaux (numériques) alors qu’une bonne partie de ce qui en constitue les cadres connus dans les autres conditions d’écriture, semble en avoir totalement disparu ».

Arnaud Mercier
Professeur en communication politique à l’IFP – Université Paris 2 Assas
Chercheur associé au CREM
« Campagnes électorales : Twitter ça sert surtout à faire la guerre ? »
Dans un contexte de tensions politiques habituelles lors des campagnes électorales où les oppositions politiques, idéologiques ou programmatiques sont habituellement exacerbées, on constate que l’usage des réseaux socionumériques, comme Twitter notamment, est très éloigné des idéaux du débat démocratique. La violence des attaques est parfois très forte. Entre insultes, calomnies, diffamation, rumeurs malveillantes, le sentiment se répand que l’on peut tout dire et tout faire sur ces réseaux, véritable far west numérique. Cette conférence analysera le type d’attaques destinées aux candidats, lors de la présidentielle française de 2017 notamment, en essayant d’en comprendre les conditions permissives en amont, liées aux transformations de la socialité sur ces réseaux.

Colloque international « Changer de style » – 31/05-01/06/2017

Ce colloque international est organisé par l’Université de Versailles St-Quentin-en-Yvelines, en partenariat avec le Centre d’Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines (CHCSC), et soutenu par la MSH Paris-Saclay.

Au cours du XIXe siècle, l’écrivain embrasse généralement un même courant esthétique du début à la fin de sa carrière : ainsi se succèdent les écoles et les tendances (romantisme, réalisme, naturalisme, Parnasse, écriture artiste, symbolisme…). À quelques exceptions près, situées plutôt dans la seconde moitié, voire dans le dernier quart du siècle, avec Flaubert, ou Huysmans (dont les premiers romans sont d’inspiration naturaliste). Cette vocation à la stabilité est manifestée de manière éclatante par des entreprises romanesques de grande ampleur telles que La Comédie humaine de Balzac, et Les Rougon-Macquart de Zola, même si l’on observe chez ce dernier une inflexion nouvelle dans L’Assommoir, où le langage populaire s’immisce dans la narration.

Le positionnement des écrivains par rapport à une norme littéraire, à une référence esthétique se modifie sensiblement au siècle suivant. Au sein d’une même option générique, le style tend à se renouveler chez Gide, Colette, Camus ou Pinget ; Aragon et Gracq se déprennent du surréalisme, le premier pour une forme renouvelée de réalisme ; Giono passe du roman poétique et lyrique à la « chronique » et au roman romanesque. Plus près de nous, Le Clézio tourne le dos aux expérimentations avant-gardistes pour adopter une facture narrative plus lisible, la phrase de Duras se signale par sa « dilution » ; les romans d’Échenoz évoluent depuis le foisonnement parodique du roman d’action jusqu’à la sobriété des biofictions et du roman historique 14 ; les autofictions familiales de Rouaud cèdent ensuite la place à la fiction pure, etc.

L’idée d’évolution de l’écriture remet en question l’unité du style, voire la notion même de style d’auteur : « Par ‘style’, on entend la forme constante […] dans l’art d’un individu ou d’un groupe d’individus » (Meyer Schapiro, « La notion de style » [1953], dans Style, artiste et société, trad. D. Arasse, Gallimard, « Tel », 1982, souligné par nous). La question est également valable pour le domaine des arts visuels. Ainsi Picasso écrivait-il : « Le style, c’est souvent quelque chose qui enferme le peintre dans une même vision, une même technique, une même formule pendant des années et des années, pendant toute une vie parfois. […] Je ne suis jamais en place et c’est pourquoi je n’ai pas de style » (Propos sur l’art, 1998).

Ces changements d’inflexion sont probablement imputables à la recherche toute moderne de l’originalité produite par le primat de la création sur la doctrine de l’imitation, et ont sans doute à voir également avec la quête identitaire qui passe par l’altérité. Ils semblent par ailleurs trahir une nouvelle appréhension du temps caractéristique du monde contemporain. L’accélération du progrès technologique et scientifique, ainsi que les évolutions socioculturelles que connaît la société française à partir de la Première Guerre mondiale, comme après la Seconde Guerre, semblent avoir imprimé leur marque, leur mouvement, à la création littéraire. Le changement perpétuel qui détermine désormais la société se répercute sur la trajectoire des écritures. Si les évolutions des courants littéraires aux XXe et XXIe siècles ont été bien étudiées, le renouvellement de la production singulière d’un auteur au sein d’un même genre demande à être interrogé de manière précise.

Les communications tenteront de répondre à un certain nombre de questions qui émergent à partir de cette problématique, et qui intéressent différentes disciplines, aussi bien la poétique et la stylistique que l’histoire littéraire et la sociologie de la littérature, voire la psychologie :

1/ Quelle est la genèse de ces déplacements ? Dans quel(s) sens l’évolution se fait-elle ? Est-ce toujours de l’imitation ou de la déconstruction des modèles littéraires existants vers l’élaboration d’un modèle littéraire propre ? Le renouvellement soulève le problème de la continuité/discontinuité : est-il progressif ou radical, linéaire ou fluctuant, inflexion ou mutation ? Dans le prolongement de la réflexion sur la notion de simplicité (colloque La Simplicité : manifestations et enjeux culturels du simple en art, actes à paraître aux éditions Champion en 2016), on pourra se demander si l’écrivain œuvre dans le sens d’une simplification, ou au contraire d’une complexification.

2/ Quelles sont les composantes formelles (linguistiques, rhétoriques) concernées ? L’évolution stylistique est-elle liée à des changements d’un autre ordre (structurel, thématique…) ? Certains genres sont-ils davantage touchés que d’autres, comme le roman ?

3/ Quelles sont les motivations, explicites ou implicites ? L’évolution de l’écriture est-elle délibérée, justifiée, théorisée par l’écrivain ? Va-t-elle de pair avec une modification de sa posture littéraire ? Coïncide-t-elle toujours avec un changement de cap esthétique (Cocteau, Jouve) ? L’emploi d’un pseudonyme peut-il manifester une volonté de maintenir des styles parallèles (Gary, Volodine, Quignard) ? Des changements éditoriaux accompagnent-ils ces évolutions ? Quel est l’impact de celles-ci sur la réception des textes et sur l’image de l’auteur ?

 

Programme

Pour accéder au programme détaillé : Programme Changer de style msh chcsc

 

Informations pratiques

Maison de l’étudiant

1, allée de l’astronomie

78280 GUYANCOURT

 

Contact

Sophie Jollin-Bertocchi : sophie.bertocchi-jollin@uvsq.fr

Serge Linarès : serge.linares@uvsq.fr

Colloque – « Prévention des troubles des comportements alimentaires et de l’obésité » – MSH-Alpes – 1/06/2017

La MSH-Alpes organise une rencontre internationale sur la prévention des troubles des conduites alimentaires (TCA) et de l’obésité.
Les troubles du comportement alimentaire (TCA) et l’obésité touchent un nombre croissant d’individus en France et dans le monde. Ces troubles multifactoriels sont devenus un problème de santé publique et sont de plus en plus médiatisés à travers les lois de santé et les témoignages des personnes qui en sont atteintes. La prévention est un moyen de diminuer le nombre de personnes souffrant de TCA et d’obésité. Les techniques et les programmes de prévention sont en plein développement.

Ce colloque a pour objectif de faire un état des lieux de ces programmes. Il vise également à présenter les innovations récentes qui proposent des interventions pour prévenir à la fois les TCA et l’obésité.

Suite à ce colloque, un workshop est organisé par l’Université Grenoble-Alpes en collaboration avec Eric Stice, concepteur du Body Project. Le Body Project est un programme de prévention des TCA qui a ensuite été décliné dans une version traitement pour les personnes atteintes de TCA. Ce workshop propose une présentation et des ateliers de pratique dispensés par Eric STICE en collaboration avec Rebecca SHANKLAND du Body Project version prévention qui se décline en 4 modules d’une heure prévu pour une application dans les établissements scolaires ainsi que dans d’autres contextes tels que les Maisons de Jeunes et de la Culture, les écoles de danses et les associations sportives. Cette journée de formation est destinée aux professionnels intervenants dans le champ de la prévention des TCA en vu d’une implémentation de ce programme sur le territoire français.

Organisée par le LIP/PC2S, en partenariat avec la MSH-Alpes, l’Université Grenoble Alpes, le CHU Grenoble Alpes et l’ENDAT, cette rencontre est coordonnée par Rebecca Shankland, Maître de Conférences en Psychologie, LIP/PC2S, Université Grenoble Alpes

Pour accéder au programme détaillé, cliquez ici

Informations pratiques

Jeudi 1er juin 2017

9h-17h

MSH Alpes

1 221 Avenue Centrale
38400 Campus de Saint Martin d’Hères
Date limite des inscriptions :  le 26 mai 2017

Appel à candidature – Directeur d’Études Associés – FMSH

Créé en 1975, à l’initiative de Fernand Braudel en accord avec le Secrétariat d’État aux universités, Direction des enseignements supérieurs et de la recherche, le programme «Directeurs d’Études Associés» (DEA) est le plus ancien programme de mobilité internationale de la Fondation Maison des sciences de l’homme. Il permet d’inviter des personnalités scientifiques étrangères originaires de tous les continents pour une durée d’un mois à six semaines afin de soutenir leurs travaux en France (enquêtes de terrain, travail en bibliothèques et archives).

 Modalités financières

Une indemnité de 3 300 € est accordée, destinée à couvrir les frais de transport et de séjour. En outre, la FMSH assure son aide pour l’obtention du visa vers la France ainsi qu’un soutien logistique (aide pour trouver un logement et pour l’accès aux bibliothèques).

 Critères d’éligibilité

  • Le programme est exclusivement destiné à des professeurs ou des directeurs d’études étrangers, titulaires de doctorats ou de titres équivalents et exerçant dans des établissements d’enseignement supérieur et de recherche.
  • Les candidats doivent être âgés de moins de 65 ans au moment de leur séjour.
  • Un séjour en France doit être justifié.

Critères et processus de sélection

Les projets seront expertisés notamment au regard des éléments suivants :

  • La qualité scientifique du projet et la méthode développée
  • La pertinence de venir en France au regard du projet présenté

Une fois expertisés, les dossiers seront sélectionnés par une commission composée du président, de responsables scientifiques de la FMSH et de spécialistes extérieurs à la Fondation.

Les résultats seront communiqués aux postulants au plus tard début novembre 2017.

 

Éléments du dossier de candidature et calendrier

Les postulants sont invités à déposer en ligne au plus tard le 20 juin 2017 leur dossier de candidature, composé des documents suivants, rédigés en français ou en anglais :

  • Un curriculum vitae de 4 pages maximum (comportant la date de naissance)
  • Une liste de publications scientifiques
  • Un projet de recherche de 4-5 pages avec les dates de séjour, et une bibliographie
  • Une lettre de soutien d’un chercheur français serait bienvenue

Les candidatures doivent être déposées sur la plateforme : http://programmes.msh-paris.fr

Sur la plateforme, dans votre candidature en ligne pour le programme DEA, indiquez bien pour l’année de l’appel : « 2018 » et session de l’appel : « Avril-Juin 2017 ».

Les dossiers de candidature incomplets ou ne correspondant pas à la description ci-dessus ne seront pas pris en compte.

Pour toute information ou en cas de difficulté, contactez candidatures.dea@msh-paris.fr .

Le séjour devra démarrer au plus tard le 1er novembre 2018.

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