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Santé mentale : des hauts et des bas de la vague à l’âme

Des Assises de la santé mentale et de la psychiatrie les 27 et 28 septembre dernier au Sommet mondial sur la santé mentale à Paris les 5 et 6 octobre, jusqu’à la Journée mondiale de la santé mentale le 10 octobre, la santé mentale s’installe dans l’actualité. Avec en arrière-fond l’enjeu de l’explosion des troubles mentaux en France et dans le monde. Mais à quelle question répond cette politique publique de santé mentale ? Qui parle ? L’objet du discours peut-il traiter de son sujet ?

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« Se poser la question de la condition de l’aidant au travail devient un enjeu économique majeur »

TRIBUNE. L’épreuve est une formidable source de transformation individuelle, qui peut devenir précieuse pour une entreprise, constatent le consultant Jacques Marceau et l’anthropologue Pascal Picq dans une tribune au « Monde », alors que près d’un quart de la population active française se trouve en situation d’aider un proche, et que le 6 octobre se tient la Journée nationale des aidants.

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La chronique philo de Cynthia Fleury. Santé publique

À l’occasion des Semaines sociales de France, l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique, Didier Sicard, a mis les pieds dans le plat du Covid-19, en déclarant qu’en France « la santé publique n’existe pas », celle-là même que Charles-­Edward Winslow avait définie en 1920 : « La santé publique est la science et l’art de prévenir les maladies, de prolonger la vie et de promouvoir la santé et l’efficacité physiques à travers les effets coordonnés de la communauté. » Il est vrai que, lorsqu’on ouvre le livre de Didier Fassin, les Mondes de la santé publique (Seuil, 2021), reprenant ses cours à la chaire annuelle de santé publique au Collège de France, au chapitre dédié à l’étude de la pandémie actuelle, les premières considérations renvoient à l’impréparation, certes relativement partagée dans le monde occidental, mais terriblement conséquente en France : absence de masques, de lits en réanimation, de ventilateurs, de blouses, de tests diagnostiques, sans parler de la rhétorique publique, passée du déni de la gravité jusqu’à devenir martiale, l’instrumentalisation des controverses scientifiques, l’envolée des thèses conspirationnistes, la pénurie de vaccins, le renforcement des inégalités et des vulnérabilités dû à l’approche indifférenciée du confinement, etc. Dans ses différents cours, Fassin propose une immersion anthropologique au cœur des scènes de la santé publique, qu’elles relèvent de la prison, des hôpitaux psychiatriques, des crises épidémiques, des scandales du saturnisme infantile, du renversement de la valence morale du traumatisme, etc. Le sociologue montre comment, derrière la « vérité du chiffre », les approches dites de santé publique peuvent varier de l’hygiénisme à l’épidémiologie, en passant par le tropicalisme ou le différentialisme, avec son avatar plus contemporain d’ethnopsychiatrie ; comment, d’un raisonnement diagnostique, elles basculent dans une rationalité probabiliste, de l’individu à la population, du curatif au préventif, du traitement des malades au traitement des équipements sanitaires ou sociaux. La santé publique témoigne de cette grande transmutation du regard et des méthodes d’analyse, avec ses modes de véridiction particuliers, préférant les notions de « seuil », « score », « R0 », à toute autre description de médecine clinique. « Pour en revenir à la distinction de Canguilhem, souligne Fassin, on voit que la santé publique doit faire avec, d’une part, l’objectivation sans subjectivité, c’est-à-dire le diagnostic dans la souffrance, la maladie sans les malades, d’autre part la subjectivité sans objectivation, c’est-à-dire la souffrance sans diagnostic, les malades sans maladie. » C’est sans doute pour éviter ce double écueil, terriblement déficitaire pour les individus et les sociétés, que Fassin plaide pour la démultiplication des approches des sciences humaines et sociales dans la santé publique afin de rendre ces objectivations plus fines et ces quantifications plus pertinentes.

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