Numéro 211 (2019/3) de L’Homme et la Société : « Aux sources du capitalisme »

Le numéro 211 (2019/3) de L’Homme & la Société, revue hébergée par la MSH Paris-Saclay, est paru en avril 2021.

Aux sources du capitalisme

Commerce, travail et transmissions familiales
(Europe méridionale, XVe-XXe siècle)

Coordonné par Claude Didry, Florent Le Bot, Corine Maitte & Michela Barbot

La fin du salariat serait-elle en vue ? Un capitalisme plus « agile », ou plus « liquide » adviendrait-il ? Les formes les plus contemporaines du capitalisme, à travers notamment le travail de plateformes, contribueraient-elles à cette transformation radicale ? Cette vision des derniers développements du capitalisme renvoie en fait à un récit couramment admis, faisant du rapport salarial le creuset du capitalisme sous l’impulsion d’une bourgeoisie prométhéenne. Ce récit est dominé par la figure de la révolution industrielle fondée sur une héroïsation de l’entrepreneur, avec pour contrepartie l’expropriation – de la terre et des moyens de production – comme base originaire du salariat et de l’exploitation qui s’ensuivit.
Pour échapper à ce mythe de la révolution industrielle, ce numéro propose un retour aux sources du capitalisme en analysant le développement d’une production initiée par une activité commerciale de plus en plus prospère. Le processus qui se dessine part de l’affirmation progressive du commerce, de la geste marchande, qui s’insinue comme activité économique dans les institutions existantes, qu’il s’agisse des familles rurales ou des corporations urbaines. Son analyse conduit à mettre au jour un encastrement originel de la production marchande dans l’univers familial, en interrogeant tout à la fois la place de la famille, celle des corporations, ainsi que les porosités des villes et des campagnes dans une dynamique de diffusion, de circulation et d’interdépendance économique et sociale. Les terrains choisis en Espagne, en France et en Italie, permettent ainsi de sortir de chemins bien balisés s’agissant de l’Europe du nord, en adoptant un regard sur la longue durée (XVe-XXe siècle).

Illustration de couverture : D’après Atelier d’Amédée Dieudonné vers 1924. Au fond, Amédée Dieudonné et devant, de gauche à droite, Pierre Claudot, Alfred-Eugène Holder, Auguste Mouchot.,© Fonds Hélène Claudot-Hawad : Le métier de luthier (MédiHal).

Sommaire :

  • Éditorial
    • « Le virus SARS-19, un objet politique pas toujours identifié » par Michel Kail
  • Dossier
    • « Introduction. Un encastrement social du commerce ? » par Claude Didry, Florent Le Bot, Corine Maitte & Michela Barbot
    • « La famille et le travail, le travail de la famille. La variété des configurations organisationnelles du travail et des entreprises en Italie centro-septentrionale au XVe siècle » par Mathieu Scherman
    • « Lits, paniers, balances. Biens meubles et formes de mobilité du travail » par Eleonora Canepari
    • « La révolution libérale et les métiers. Les faquines du port de Barcelone au XIXe siècle » par Juanjo Romero-Marín
    • « La rubanerie à Manresa (Barcelone), 1890-1920. Petite entreprise et travail à domicile » par Lluís Virós
    • « À l’atelier, chez soi ou à la fabrique. Comment rester luthier au début du XXe siècle ? » par Hélène Claudot-Hawad
  • Hors-dossier
    • « La gentrification, stop ou encore ? Indétermination des processus urbains dans le quartier de Fives (Lille) » par Paul Cary & Antonio Delfini
    • « Les Farinet, monnayeurs. Liberté, vénalité, communauté » par Jérôme Blanc
  • Comptes-rendus
    • « M. Gasnier, Le patrimoine industriel au prisme de…, 2018″ par Margaret Manale
    • « L. Bantigny, 1968. De grands soirs …, 2018″ par Roland Delacroix
  • Résumés/Abstracts

Diffusion :

  • Ce numéro est disponible en version papier ou PDF sur le site de L’Harmattan.
  • Il est également disponible en version électronique sur Cairn.info.
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